Show me what you got [Loukas]

Fin de soirée, la nuit tombait peu à peu sur la ville. Passant par le parc, tu venais de quitter ton petit groupe d'amis après une session révision, tu n'étais en rien rassuré, tu étais complètement seule dans cet immense parc, ton imagination débordante et plus que bizarre te pousse à penser à tout et n'importe quoi, pas de quoi te rassurer davantage. Regardant par-dessus ton épaule afin de t'assurer que tu n'étais pas suivi ou quelque chose de tout aussi absurde, tu tournes ton regard pour observer droit devant toi et là... une ombre bien étrange. Tu te stoppes alors, surtout que les lampadaires ont tendance à déformer cette ombre, tu viens à penser au pire. Tu n'aurais pas dû te faire une saison de Buffy la nuit dernière, monstres et démons n'arpentent pas ce parc tout de même! "Attention je suis armée!!" balances-tu avec stupidité , la main plongée dans ton sac, prête à dégainer ta bombe lacrymogène, ton père te poussait à avoir tel objet au fond de ton sac en cas de pépin, peut-être que tu allais enfin pouvoir t'en servir ce soir! Oui tu as toujours été curieuse de voir comment cela fonctionnait. C'est alors qu'un être humain s'avance vers toi, un grand homme avec deux yeux, deux mains et une bouche. Loukas. Tu roules des yeux "Je suis toujours armée!" ajoutes-tu d'un air hautain tout en fronçant le nez, non, tu n'es pas fan de cet homme.

Le manque de sommeil, quelque chose d’atroce qui me ronge depuis quelques jours. Ce n’est pas mon genre de ne pas dormir, non d’habitude il me suffit de poser ma tête sur l’oreiller pour succomber à Morphée, juste une fraction de seconde me suffit. J’avais décidé de m’entraîner toute la soirée afin de tomber de fatigue à la nuit tombée mais rien n’y faisait, j’étais toujours dans mon lit à tourner et tourner encore. Pourquoi je n'avais pas choisi la compagnie d’une femme ? Je n’en voyais pas l’utilité, non je n’en avais pas envie, tout simplement. Je m’étais alors levé d’un bond et habillé en quelques minutes, un large sweat sous mon blouson en cuir que je ne quittais jamais et un jean déchiré. Une balade champêtre allait certainement me dégourdir l’esprit et me vider la tête, bref ça ne ferait pas de mal. Je sortais alors du campus et me mettais à traverser la ville jusqu’à arriver au parc désert, normal qu’à une heure tardive les nounous accompagnées de leurs poussettes aient désertées. Je m’arrêtais un instant et observais une silhouette qui était visiblement apeurée, pour qui pour quoi je l’ignorais. Je regardais autour de moi et constatais qu’une ombre disparaissait dans la pénombre. Je haussais les épaules et me dirigeais vers cette tête blonde que je connaissais bien. « Ouh quelle arme effrayante. » J’enfouissais mes mains dans mes poches tout en faisant une moue dubitative. « Sérieusement, pourquoi tu as sorti ça demoiselle en détresse ? »

Se promener seule, la nuit, dans ce parc désert n'est pas rassurant. Tu n'es pas du genre chochotte habituellement, quoi que, peut-être un peu, mais il y a de quoi avoir des frissons dans le dos en se retrouvant perdue ici. Faut aussi avouer que regarder des films qui te retournent la cervelle laissant ainsi travailler ton imagination débordante et étrange.. tout ceci n'arrange en rien ce genre de situation. Une ombre s'avance en ta direction, pensant être attaquée tu sors de ton sac une bombe lacrymogène pour te défendre en cas d'extrême urgence. C'est alors que Loukas apparaît et celui-ci semble être amusé par ta façon d'agir, la crainte sur ton visage, la bombe dans ta main, il y a certes de quoi rire en te voyant. Fronçant les sourcils tu l'interromps "Ne rigole pas trop, prends ça en pleine figure et tu pleureras comme une fillette" Il sait maintenant qu'il ne faut pas rigoler de toi, sinon tu lâches la bombe! Si tu as sortie cette arme, c'était pour te défendre, mais tu ne te sens pas vraiment menacée par lui, tu la ranges alors dans ton sac, tout de même toujours assez près de ta main au cas-ou, sait-on jamais avec lui "J'ai cru qu'un détraqué voulait s'en prendre à-moi, je n'étais pas si loin du compte" Oui, tu venais de qualifier Loukas de détraqué, surnom affectif évidemment, enfin presque. "Tu fais quoi ici, en pleine nuit?" demandes-tu en l'observant de haut en bas, ce n'est pas vraiment l'heure pour se balader dans le coin.

Lydia était une fille explosive qui ne se laissait pas marcher sur les pieds, c’est ça que j’appréciais chez elle. Sans savoir pourquoi elle m’avait tout de suite détesté, pour qui pour quoi je l’ignorais encore aujourd’hui, peut-être était-ce à cause d’une certaine attirance qu’elle pourrait avoir pour moi, après tout, ces filles sont du genre à parler de leur attente quand il s’agit du prince charmant sur son cheval blanc mais on sait tous qu’elles ne rêvent que d'hommes plus délinquants histoire de les emmener dans des aventures folles. J’enfouissais mes mains dans mes poches après avoir regardé ma montre, il était tard et la nuit nous enveloppait déjà dans son manteau chaud mais qu’importe. « Cesse de jouer les méchantes tu veux, ça ne te va vraiment pas. » Je faisais alors une moue désintéressée, elle devrait pourtant savoir que les piques ne m’intéressaient pas, ne m’atteignaient même pas. Un sourire aux lèvres je l’observais être fière, me traitant de détraqué, décidément qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre. « Eh bien désolé de te décevoir Princesse mais ce détraqué ce n’est pas moi. Il rôde peut-être encore dans le coin ceci dit… » J’arquai un sourcil et faisais mine de reprendre mon chemin comme si de rien n’était, passant près d’elle, mais c’est à ce moment-là que sa voix cristalline prenait une nouvelle fois le dessus sur le silence. Je m’arrêtais alors un moment et me retournais vers elle, haussant les épaules. « Une envie de balade champêtre d’un coup, mais je te retourne la question, ce n’est pas vraiment prudent d’être seule ici… »

Il a à peine le temps de te faire face, voilà que tu commences directement à mordre, lançant quelques petites remarquent peu agréables, mais tu n'y peux rien! C'est ainsi chaque fois que tu le croises, il n'y a rien à faire, tu ne peux pas t'empêcher de te retrouver sur la défensive et à force, tu finis presque par oublier le pourquoi du comment. C'est comme par exemple bouder en oubliant la raison première, c'est tout toi ça. Un vrai détraqué dans le coin? Chercherait-il à t'inquiéter, c'est gagné, tu ne peux pas t'empêcher de regarder par-dessus ton épaule par simple assurance, mais rien. Cela ne t'empêche pas de réfléchir, peut-être un peu trop et réaliser que finalement, te retrouver seule au milieu de ce parc n'était pas une très bonne idée. Tu secoues la tête, tu es grande tu peux très bien rentrer chez toi sans encombres! Alors qu'il vint à passer à ton côté, tu lui poses cette question, cherchant à savoir ce qu'il venait faire ici, ou bien peut-être une façon de ne pas le laisser s'échapper trop vite pour ne pas te retrouver directement seule avec tes idées farfelues encore en tête. "Révisions tardives" Réponds-tu en haussant des épaules, ajustant ton sac sur ton épaule, peut-être qu'il a raison, ce n'est pas prudent pour toi de t'attarder ici. Loukas s'apprêtait peut-être à continuer son chemin, tu n'en sais trop rien, mais il a fallu qu'il fasse un petit mouvement de recul pour te forcer à reprendre la parole "Et tu vas où comme ça?" demandes-tu rapidement en l'observant.

La première fois que j’avais posé mon regard sur Lydia, j’avais tout de suite été envouté par sa beauté, en même temps qui ne tomberait pas au vu d’une beauté pareille ? Je l’avais alors approché sans avoir vraiment une quelconque idée en tête, mais il faut croire que mon côté charmeur avait une fois de plus pris le dessus car elle m’avait, comme ce soir, envoyé sur les roses grâce à ses petites piques. Mais il m’en fallait beaucoup plus pour m’arrêter, oh que oui. « Élève studieuse hein ? » Je me pinçais un instant les lèvres tout en levant mes sourcils. Tout le contraire de moi visiblement, quoique moi j’excellais dans ma spécialité et sans me faire vraiment chier, c’était ça d’être passionné par ce que l’on fait, après tout le sport c’était toute ma vie. Je continuais alors mes pas pour m’enfoncer dans le noir, la lumière du lampadaire ne se reflétant presque plus sur ma silhouette. J’entendais alors sa voix m’appeler, du moins presque. Je me retournais une nouvelle fois vers elle et me contentais de hausser les épaules. « Je continue mon chemin, à moins qu’une demoiselle en détresse ne me demande de gentiment la raccompagner chez elle, en toute sécurité ? » Je savais désespérément que ça allait être dur pour elle de me demander de l’aide, ou de rester en sa compagnie, pourquoi ? Parce qu’elle faisait mine de me détester et que j’en jouais, voilà tout. Je savais que son petit jeu ne tenait pas debout et j’aimais chercher les fissures aux apparences qu’elle donnait afin de briser le miroir, j’étais comme ça moi, voilà tout.

Le fait d'avoir terminée tardivement tes révisions étaient la raison de ta présence dans ce parc, tu as toujours emprunté ce chemin pour rejoindre le campus, tu n'avais pas un instant songé qu'il serait insouciant de ta part de reprendre ce même chemin en pleine nuit, il y a des fous partout qui se baladent! Tu ne pensais pas sincèrement te faire attaquer. "Peut-être bien" Effectivement, tu l'es, toi qui as toujours cherché à exceller dans toutes les matières, tu as encore pour objectif aujourd'hui d'être la première en tout et cela depuis de nombreuses années. Loukas avait réussi à semer le doute dans ton esprit, la crainte s'empara de toi, tu commences déjà à t'imaginer tout et n'importe quoi dans ta tête, te poussant alors à retenir, en quelque sorte, le jeune homme. Lorsqu'il parle de jeune demoiselle en détresse, ton premier réflexe fut de regarder derrière toi, ne te sentant pas concernée par cette appellation bien qu'il ait parfaitement raison. Ne découvrant rien derrière toi, tu fais à nouveau face au jeune tout en arquant un sourcil "C'est moi la demoiselle en détresse? Tu trouves que j'ai besoin d'aide?" Comme à ton habitude, tu gardes la tête haute, ne désirant pas paraître faible ou apeurée face à Loukas, mais de toute évidence tu échoues à cela vu qu'il semble avoir remarqué ta crainte de devoir faire le restant du chemin seule.

C’est drôle comme certaines filles adorent avancer la tête haute mais lorsque le masque tombe, tout s’écroule en une fraction de seconde. Lydia était un peu comme ça, femme forte, sans peur et sans reproches, mais dès que j’abordais le fait, non même que j’évoquais simplement qu’une personne malintentionnée traînait peut-être ici, ses jambes se mettaient à trembler. Je m’amusais un peu à la terroriser et ce n’était pas très courtois certes, mais elle cherchait à me défier en même temps non ? « Comme tu veux Princesse. » Je me contentais simplement de hocher les épaules en enfouissant une nouvelle fois mes mains dans mon blouson de cuir. Je lui adressais un large sourire et tournais les talons après l’avoir salué d’un bref geste de la tête. Je commençais alors à disparaître dans la pénombre, elle ne devait plus qu’entendre mes pas pendant que moi j’avançais le sourire aux lèvres. Je savais qu’elle allait me rejoindre et feindre l’indifférence, mais je savais également que pour le coup j’allais l’accompagner jusque chez elle. C’est dingue la fierté chez une fille tout de même, c’est vrai qu’on critique énormément celle des hommes mais celle de certaines demoiselles nous dépasse largement, nous pauvres mortels. Alors que je continuais d’avancer j’entendais déjà des talons réduire la distance entre moi et elle.

Avouer avoir peur? Certainement pas, tu gardes la tête haute, ne te sentant absolument pas visée lorsqu'il parle de demoiselle en détresse même si... c'est effectivement le cas. Il a fallu qu'il parle de fous errant dans le parc pour que tu viennes à t'imaginer tout un tas de petits scénarios absurdes dans ta tête. Tu ne comptes pas lui donner de quoi se moquer de toi en avouant être, peut-être bien, effrayée de te retrouver ici. Loukas s'éloigne alors tranquillement, il te tourne le dos, s'éloigne, encore, encore un peu plus, tu ne discernes même plus sa silhouette... Te voilà maintenant seule, dans le noir, avec cette constante sensation d'être observée, un fou se cache peut-être bien derrière un tronc d'arbre prêt à te sauter dessus pour... oh non! Les yeux ronds comme des billes, tu ne tardes pas à emboîter le pas du jeune homme, sans un mot tu le rattrapes à vive allure jusqu'à finir par revenir à son côté. L'air de rien, tu jettes un petit coup d’œil en sa direction, tu le vois bien se moquer intérieurement de toi, tu n'es pas idiote "Sans commentaire, c'est de ta faute" dis-tu en l'observant, c'est vrai, s'il n'avait pas commencé à te faire un peu plus flipper, tu serais rentrée seule, comme une grande.

« Bah voyons. » C’est tout ce que je pouvais répondre, à quoi cela me servirait de rire à gorge déployé, ou encore de la charrier ? Elle m’avait suivi et c’est tout ce qui comptait. Je continuais alors à marcher une longue minute sans prononcer un mot et je pouvais sentir son regard se balader de droite à gauche, une chose est sur elle ne serait pas rassurée tant que l’on n'aura pas franchi la lisière du parc, pire, lorsqu’elle ne sera pas arrivée devant son porche. « Tu dois bien avoir des choses à me raconter non ? Allez un petit effort, dis-moi quelque chose sans m’insulter. » Je lui adressais un large sourire en posant mon regard sur elle. J’apercevais alors les lampadaires de la rue et on sortait du parc la minute d’après. On croisait alors un homme visiblement ivre en train de tituber sur le trottoir, s’accrochant à chaque poteau qui était sur sa route. Je me contentais alors de froncer les sourcils tout en me rapprochant instinctivement de la blonde, j’étais protecteur en quelque sortes… non en fait carrément par étant données que je faisais souffrir les femmes en étant volage, mais disons que j’étais possessif et que je détestais que quelqu’un fasse du mal à une femme que je fréquentais, à moitié chevalier servant quoi. « Je vais t’accompagner jusque chez toi, c’est plus sûr. »