Pankira - Jeunes et cons

Notre étreinte finit par se défaire; et je me retrouvais une nouvelle fois à ses côtés, le visage encore plongé dans le creux de son cou alors qu'on était tous deux allongés sur les draps. Doucement, je reprenais mon souffle et mes esprits. Une once de culpabilité me pinça le coeur. Même si ces moments nous apportaient un peu de bonheur, j'avais tendance à me dire que je ne faisais que me voiler la face. Si je refusais tout engagement, elle finirait bien par me dégager, ou aller voir ailleurs, et tout cela serait brisé. Peut-être pour le mieux... Peut-être pas.

Je me redressais enfin, lui adressant un bref regard, un peu mitigé, avant de me relever, commençant à remettre mes vêtements. Et par habitude, je regardais mon portable. Un appel manqué... et un message vocal. De mon paternel. Je soupirais, baissant l'appareil. Je n'avais aucune idée de ce que ce connard pouvait me vouloir, mais à raison d'un appel tous les deux ou trois mois, ce devait être important... Je m’éclipsai de la chambre, le téléphone à l'oreille.

C'est là qu'il m'expliqua, dans un court message d'à peine deux minutes, qu'il avait appris pour mon overdose et décidait de geler mes comptes... Comme quoi cela m'aiderait à arrêter de genre de "conneries", et que je n'avais qu'à faire des efforts pour récupérer cet argent...

"Putain, sérieusement ?!" gueulai-je en envoyant valser mon portable à l'autre bout de la pièce. Le simple fait d'entendre sa voix avait le don de me mettre en rogne, mais le fait qu'il tente à ce point de faire valoir son autorité sur moi me faisait bouillir de rage. Quel gros enfoiré... Sincèrement, comment pouvait-il penser que ça aurait quelconque impact positif sur ma vie ?

Il se levait du lit et je pensais qu'il partirait comme un voleur, ayant eu des regrets ou après avoir ressenti de la culpabilité. S'il voulait partir je ne le retiendrais pas, du coup pendant qu'il s'habillait je ne disais pas un mot, le regardant faire. Puis il sortait de la chambre, portable collé à l'oreille... Je fronçais les sourcils, un peu inquiète et sursautais lorsque je l'entendis gueuler dans la pièce à coté. Je me relevais rapidement histoire d'enfiler juste un tee shirt et une petite culotte, et le rejoignais dans la pièce. Je voyais son portable de l'autre coté de la pièce, et à voir comment il avait gueulé je me doutais qu'il avait appris une mauvaise nouvelle.

Le voir énervé de la sorte aurait presque pu me faire peur, mais comme j'étais encore un peu groggy je me rapprochais timidement de lui.

"Akira ? Qu'est ce qui se passe ?" S'il n'avait pas envie d'en parler, alors je n'insisterais pas, mais c'était dans ma nature de m'inquiéter pour les personnes importantes...

Lorsque la jeune femme arriva, je tâchai de ne pas tourner le regard vers elle; la haine se lirait sur mes yeux, et je n'aimais pas me montrer ainsi... Pas devant elle, et pas à ce moment là, du moins."Je..." Non, putain, comment pourrais-je lui parler de ça ? Connaissant Pandora, elle se mettrait à s'inquiéter plus que de raison et ça empirerait sûrement les choses... Enfin, pour nous en tout cas. C'était pas comme si on avait besoin d'une pression supplémentaire.

"C'est rien." finis-je par lâcher un peu sèchement, finissant de reboutonner ma chemise. Et sans attendre, j'avançai vers la porte, reprenant mes chaussures que je mis un peu maladroitement. "J'ai juste deux-trois trucs à régler." J'allais encore partir en trombes, presque comme un voleur, sans explications. Bordel, j'sentais qu'elle allait mal le prendre. Elle croirait peut-être que je me foutais de sa gueule, que j'étais revenu au point de départ... Mais sincèrement, je n'avais pas envie de prendre le temps de penser à ça.

"Ciao." Lui lançai-je tout simplement alors que je passais la porte... Laissant traîner mon portable dans cet appartement, accessoirement.