Pankira - Jeunes et cons

La sortie de l'hôpital avait eu le mérite d'être palpitante, et de nous redonner le sourire. Une fois dans la rue, il n'avait pas été très difficile de trouver un taxi, et on était rentrés chez la demoiselle, avec un fauteuil roulant volé qui serait du plus bel effet dans son salon. La nuit était passée, et j'étais resté auprès d'elle. Je me disais déjà que j'aurais du mal à repartir, à la laisser. J'espérais que son état dépressif ne dure pas, mais je savais que ces choses là étaient plus complexes que ça...

Une nouvelle fois, je me réveillais à ses côtés. J'aurais voulu que le temps soit revenu le jour de son accident, pour que je m'évite de le provoquer. Mais à défaut de changer les choses, je pouvais essayer de me rattraper. Et pour cela, il fallait que je laisse mes doutes et mon sang chaud de côté. Je me redressai pour me tourner vers la jeune femme. Et doucement, pour la réveiller, je passai ma main sur sa joue, dévalant sa gorge, passant entre ses seins pour tomber sur son ventre encore caché par les draps. Sans arrière pensées aucune, bien évidemment...

Finalement il m’avait raccompagnée jusqu’à chez moi et il avait passé la nuit à mes côtés. Quand je dormais j’avais encore mal au niveau de mes côtes et j’espérais sincèrement que cette douleur allait vite partir comme tout le reste… Du coup pour ne pas avoir encore plus mal j’avais essayé de dormir sur le dos pendant cette nuit-là sauf que le sommeil fut difficile à trouver… Une chance que j’avais un grand lit double… Puis le fait de savoir Akira à mes côtés m’avait finalement apaisée et j’avais pu m’endormir comme un bébé… La nuit avait été longue et tranquille, contrairement à mes nuits que j’avais passé à l’hôpital et où je n’avais pas pu fermer l’œil de la nuit ne serait-ce qu’une seule fois.

Le lendemain matin, j’ouvrais doucement mes yeux en sentant une caresse sur la joue, puis ma gorge, mes seins et mon ventre… J’ressentais de la chaleur au niveau de mon ventre et je savais qu’il s’agissait de la main d’Akira, je connaissais par cœur ses mains quand il me touchait ou me caressait tendrement. C’était…agréable comme réveil et je levais mes yeux vers le jeune homme, un sourire aux lèvres alors que j’étais encore un peu dans le pâté. L’effet des calmants ne devrait pas tarder à se dissiper. J’attrapais la main du jeune homme pour y déposer un baiser « Salut toi… » J’essayais de me redresser mais j’avais encore beaucoup trop mal, du coup je n’étais pas en position de force. Ce qui m’arrangeait, mais ça je le gardais pour moi.

Je lui rendis un mince sourire alors qu'elle se réveillait, et plantai un regard doux dans le sien. Même en étant dans le coaltar et en sortant de l'hôpital, elle arrivait à être belle. Et la voir qui avait tant de mal à bouger me fit germer quelques idées en tête. "Pas trop mal ?" lui fis-je avant de déposer un baiser sur ses lèvres, et récupérer ma main que je fis revenir là où elle s'était arrêtée.

Si l'on oubliait la soirée passée, on aurait pu penser que tout se passait pour le mieux; mais le fait était que mon cerveau ne s'était toujours pas mis sur pause, même si je m'efforçais d'être à peu près tendre. Au fond, je savais que nous courrions à notre perte. Mais tant qu'à être ici, Carpe Diem comme l'on dit. Profiter de ces moments où tout allait bien était notre oasis, notre façon de tenir. Enfin, c'est ce que j'aimais me dire.

Je me rapprochai un peu d'elle, la dominant davantage en l'embrassant. Mais je finis par lâcher ses lèvres, pour rouvrir les yeux sur les siens. Je l'observai une seconde, me demandant bien ce qui pouvait me retenir ainsi de perdre tout contrôle, de me laisser aller, sauter du précipice... Mais finalement, je lui fis un sourire malicieux, comme si de rien n'était, et glissai mes doigts le long de sa dentelle pour m'y frayer un chemin.

Il reposait sa main sur mon ventre, je frissonnais et fermais les yeux, parce que déjà ça me troublait (oui oui je me trouble pour un rien) et que je profitais de ce simple geste. Et puis ça me détendait. Je me sentais encore faible, et aujourd’hui je n’avais envie de rien faire, juste de rester dans mon lit avec lui à mes côtés, parce que je voulais profiter de lui, profiter de ce moment de répit.
De me dire que tout allait bien, que la veille il ne s’était rien passé, que je n’avais pas eu cet accident et que je n’avais pas failli mourir. Qu’on n’avait pas eu cette prise de tête. Puis il me regardait, je rougissais encore, je n’avais vraiment pas l’habitude de le voir souriant et aussi doux que ça, ça valait peut-être le coup finalement d’avoir été hospitalisée.

Je lui souriais et secouais la tête de droite à gauche « Non, ça va mais je t’avoue que je n’ai même pas la force de me lever de mon lit. » Puis il m’embrassait, mon cœur s’emballa encore, qu’est-ce que j’aimais ça quand il m’embrassait. Je ne saurais pas m’en passer, j’étais totalement accro de toute façon…
Puis il cessa de m’embrasser, je fis une moue boudeuse, puis je sentis ses mains se faufiler sur ma dentelle, je me mordais la lèvre inférieure et souriais encore plus, lâchant même un petit rire de jeune femme amoureuse.
« Profiteur. » lâchais-je amusée avant de l’attraper par le cou pour l’embrasser encore et encore.

"On peut rester là toute la journée, si ça n'est que ça..." fis-je sur un ton pour le moins suggestif. L'idée ne me déplaisait pas, et puis on prendrait enfin le temps de se reposer... J'étais tout de même mieux ici avec elle que seul chez moi à me retourner toute la situation dans la tête et sans arrêt.

"Et je serais un profiteur si tu n'aimais pas ça." fis-je dans un sourire, alors qu'elle m'attira vers elle pour m'embrasser. Il était clair que j'y avais pris goût, et j'avais bien du mal à me défaire de ses lèvres. Je passai finalement une jambe entre les siennes pour venir vraiment au dessus d'elle, essayant de ne pas appuyer sur ses côtes ou son bras... Ca allait être assez compliqué, mais ce genre de défis n'était pas pour me déplaire.