Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityJ'ai eu la trouille de ma vie triple crétin ! (PANKIRA)
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J'ai eu la trouille de ma vie triple crétin ! (PANKIRA)

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J'avais hurlé à m'en exploser les tympans lorsque Akira avait perdu connaissance pendant notre soirée bad trip au karaoké... J'savais pas quoi faire sous le coup de la panique, et c'est l'hôtesse du karaoké qui finalement avait appelé les secours... Moi j'étais en larmes, j'avais peur... peur de le perdre tout simplement, peur de plus jamais le revoir... Les secours étaient arrivés à temps et ils avaient embarqué Akira à l'hôpital de Cambridge... J'avais réussi à les laisser m'emmener avec eux, parce que j'avais dû mentir en leur disant que j'étais sa petite amie et que je ne voulais pas le laisser se réveiller seul... Pendant tout le trajet j'étais en panique totale, pourquoi est ce que avait dû lui arriver pile au moment où s'amusait pour une fois sans se prendre la tête ?

Arrivés à l'hôpital, il fut emmené directement au service des urgences et on m'avait obligée à rester dans la salle d'attente pendant qu'ils s'occupaient de lui... Je tremblais, mes mains tremblaient et je continuais de pleurer... J'me jurais que si il se réveillait, il aurait le droit à une claque magistrale... J'attendais, ça faisait des heures que j'attendais, du moins c'était mon impression...
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La douleur la plus intense de ma vie. C'eut sûrement été comme ça que je décrierais cette expérience. Je me réveillais seulement, allongé dans une chambre bien trop blanche, le nez vers le plafond. La douleur était toujours là... Diffuse, bien loin du choc électrique qui m'avait frappé, mais tenace. J'étais faible, et essayais doucement de me construire un fil directeur depuis le départ forcé du karaoké. Pandora devait m'en vouloir à mort. Allez savoir pourquoi je pensais à ça. Et pourquoi ça m'arracha un léger sourire amusé. Je savais très bien que je ne pouvais m'en vouloir qu'à moi-même. J'avais été un peu trop confiant...

Je tournai faiblement la tête pour voir les transfusions branchées à mon avant-bras. Depuis combien de temps étais-je là ? Est-ce que j'avais encore des trucs dans le sang ? J'me sentais faible, épuisé. Comme si j'avais passé la nuit à courir un marathon... Une infirmière entra, m'expliquant que ma "petite amie" m'avait suivi... J'devinais vite de qui il s'agissait. Et je lui demandai de l'appeler. J'avait pas envie de pitié, j'avais pas envie d'être dans le rôle du malade. Mais j'lui en devais une...
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J'crois bien avoir pleuré toutes les larmes de mon corps pendant l'accident qu'avait eu Akira... J'avais déjà perdu des proches, alors perdre Akira c'était juste impensable, je tenais beaucoup trop à lui pour qu'il disparaisse de ma vie aussi rapidement... Je m'étais plus ou moins endormie pendant que les médecins s'occupaient du jeune homme, ce fut une infirmière qui me tira de mon presque sommeil... Je relevais le visage vers la femme et elle m'expliqua qu'il désirait me voir... Il s'en était sorti, mais j'avais toujours ce pincement au coeur, et surtout j'devais avoir les yeux explosés à force d'avoir pleuré, mais aussi parce que j'avais pris de la drogue...J'me levais faiblement pour finalement me rendre dans la chambre où il avait été placé, puis je poussais la porte plutôt lentement, pour surtout avoir le temps de retenir encore mes larmes...

J'entrais dans la chambre, il était là, allongé sur le lit, des transfusions branchées à son bras... J'savais pas par quoi commencer et j'préférais rester silencieuse pour le moment...
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J'avais un peu honte. D'avoir fini comme ça, mais surtout de l'avoir entrainée là dedans, de lui avoir fait prendre les pilules qui m'avaient mis dans ce lit. Elle aurait pû être à ma place... Je préfèrais ne pas y penser. Quand elle entra dans la chambre, je tentai de me redresser pour mieux paraître. J'étais toujours pâle et à bout de forces. Mais j'avais toute ma tête, pour une fois. "Merci d'être restée..." J'aurais mieux aimé ne pas la voir ici. Mais je ne pouvais que remarquer ses yeux et son nez encore rouges. Je l'avais encore faite pleurer. Quel parfait connard je faisais...

"Désolé que tu aies assisté à ça... C'est la première fois que ça m'arrive. J'aurais préféré que ça ne soit pas devant toi." Le spectacle avait dû être dur à voir. J'm'en voulais pour ça, plus que pour m'être mis en danger. Peut-être prenais-je la chose trop à la légère. Mais j'avais moins de regrets à mettre mon corps à l'épreuve qu'à décevoir les rares personnes qui tenaient à moi.
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J'prenais petit à petit conscience que Akira allait me détruire, plus que je ne le pensais... que si je continuais à refouler mes sentiments pour lui, c'était moi qui allait terminer sur un lit d'hôpital suite à une crise de déprime... J'voulais me montrer forte face à lui, mais ce soir j'avais bien failli le perdre, que je le veuille ou non... J'me rendais compte à quel point j'avais besoin de plus avec lui, que j'allais encore souffrir... Je frottais mes yeux parce que j'avais trop pleuré, et finalement j'me rapprochais de son lit, toujours silencieuse... "J'avais pas le coeur à te laisser ici tout seul..." fis-je d'une toute petite voix, sentant que ma gorge était nouée...

"J'ai... j'ai eu peur...crétin. J'ai eu peur de te perdre... peur de ne plus avoir le temps de te dire c'que je ressens pour toi... enfin tu le sais déjà tout ça... J'veux plus avoir peur... j'veux plus m'inquiéter pour toi..." La dernière phrase était un pur mensonge, j'essayais de refouler encore mes sentiments, mais la tâche n'était pas des plus faciles...
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Je me mordis l'intérieur de la joue. La culpabilité venait frapper mon petit coeur déjà bien affaibli. Ce qu'elle me disait me mettait dans un état encore un peu plus sombre. Mais je me redressai pour de bon, parvenant enfin à laisser tomber mes jambes hors du lit pour m'asseoir. En gros, elle ne voulait plus me voir. J'pouvais que comprendre, même si j'avais du mal à accepter cette possibilité. Je fronçai les sourcils, évitant son regard. Je savais que tout cela était un signal d'alarme de mon corps poussé à bout par mes abus à répétition. Mais pour autant, je n'avais pas envie de remettre en cause mon train de vie. La seule chose dont j'avais envie, là, c'était de m'allumer une clope. Pour canaliser le trop d'émotions que je me prenais dans la gueule, pour changer d'air. Pour partir.

Je passai ma main libre dans ma nuque pour défaire le nœud de ma blouse comme je pouvais. Celle-ci retomba sur le boxer que j'avais gardé. Le reste de mes fringues m'attendaient au pied du lit. Et sans attendre l'avis de l'infirmière, je commençai à retirer les aiguilles plantées dans mon poignet. J'avais besoin de sortir, et vite.
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J'aurais peut-être pas dû lui dire ça dans ce genre de situation, mais fallait que ça sorte, fallait qu'il comprenne que j'en avais marre de l'attendre, même si c'était qu'un mensonge... J'avais besoin de lui dans ma vie, de ça j'en étais certaine, mais ça, lui, il ne semblait pas le comprendre... Il ne semblait pas vouloir partager ce genre de sentiments avec moi... J'le regardais se lever de son lit...
"Attends, qu'est ce que tu fous ? T'es pas en état...Akira arrête !" Alors qu'il arrachait ses perfusions, j'me précipitais vers lui pour lui en coller une, gratuitement.

"Arrête, t'es pas en état de sortir, tu viens d'avoir une putain de crise cardiaque et moi j'me suis sentie inutile et conne ! Tu restes dans ton lit merde ou j'appelle l’infirmière !"

C'était la première fois que je lui gueulais vraiment dessus et je savais que j'allais le regretter...
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Je me figeai un instant quand sa main s'écrasa sur ma joue dans un claquement vif. Oui, elle venait de m'en mettre une. Assez fort pour me secouer les idées, et m'obliger à porter ma main à mon visage pour retrouver un semblant de stabilité. Mais alors que je fermai les yeux, l'écoutant malgré moi me crier dessus, je sentais la colère me prendre au ventre. Quand elle eut fini, je levai un regard noir vers elle. "J'ai pas de compte à te rendre." fis-je sèchement, en la dévisageant froidement.

J'étais trop sur les nerfs pour prendre sagement sur moi. Et en ignorant son avertissement, je retirai ce qu'il me restait de perfusions avant d'attraper mon pantalon avec mon bras enfin libre, l'enfilant en me levant. J'attrapai mon t-shirt et mon paquet de clopes, m'appuyant encore sur le lit pour ne pas tomber. Et puis je m'aventurai faiblement jusqu'à la porte. Tant pis pour Pandora. On ne sortait pas ensemble, j'avais pas à supporter ses leçons de morale à deux balles.
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Encore son regard noir... Il semblait avoir vraiment mal pris la claque... Certes c'était gratuit, mais c'était aussi pour lui faire comprendre que je m'inquiétais pour lui... Mais il en avait rien à faire comme d'habitude... "T'as raison, tu ne me dois rien ! J'aurais dû te laisser crever au lieu de m'inquiéter pour toi !" que je lui criais à la figure alors qu'il quittait faiblement la pièce. Je n'allais certainement pas le retenir, pas après ce qu'il venait de me dire... Je quittais la pièce avant lui, lui donnant un coup d'épaule assez brusque, puis je décidais que moi aussi j'avais besoin de respirer... Je ne savais pas comment ni pourquoi, mais mes pas et avec les yeux embués par mes larmes, je m'étais retrouvée sur le toit de l'hôpital, complètement déprimée...
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Son coup d'épaule bien placé me fit encore un peu plus mal. Que cette fille pouvait être chiante quand elle s'y mettait... Et je la regardais s'éloigner devant moi, sans que je n'essaie de la rattraper. Je ne lui en voulais pas directement, mais je voyais bien qu'on était trop différents pour qu'elle supporte un type comme moi. Cet épisode avait dû lui ramener les pieds sur terre, pour me faire redescendre dans son estime jusqu'au rang de sale con toxicomane. J'eu un soupire, et m'échappai à mon tour jusqu'au toit de l'hôpital.

Quand j'y arrivais, je ne remarquai pas tout de suite la jeune femme. J'allumai une clope, m'occupant d'envoyer quelques messages à ma soeur sur mon portable pour la rassurer. J'avais encore un peu de mal à réaliser l'ampleur de ce qu'il venait de se passer... Et combien j'avais pu faire souffrir les autres de mes propres conneries. Je levai les yeux, les posant sur mon amie que je retrouvais encore. Mais je ne savais pas quoi lui dire. Est-ce que je devais m'excuser ? Lui dire de me laisser seul ? La prendre dans mes bras ? J'savais pas.
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