become one of us ▽ arès

Dans la vie il faut faire des choix peu importe qu'ils soient difficiles à assumer ou non, le tout c'est de les faire et de les respecter. Un petit rictus s'empare de moi et je m'empresse de lui répondre « Le rapport mec, c'est que pour tuer des gens, au moins t'as de coeur, au mieux c'est. » Je soupire alors, et reprends de suite après ne lui laissant pas le temps d'en placer une « Imagine un peu tu dois tuer une femme, qui avant toi a tué des personnes que tu ne pourrais même pas compter sur tes dix petits doigts. Cette femme ressemblerait à ta Marley au nom de chien, pris d'un sentiment coupable tu ne vas pas la tuer. » Je ne me trompe pas, car moi-même j'ai vécu cette situation, mais j'ai mis fin à tous mes sentiments tels qu'ils soient pour pourvoir parfaire dans la mafia. Je commande alors mon repas, et pose la question ultime à Arès. Ce dernier à la fâcheuse tendance a toujours me questionner en retour, à croire qu'il hésite encore. Mais hésiter de quoi ? Il ne veut donc pas devenir puissant, et avoir une petite partie de Cambridge à ses pieds et qui le craint ? « Pourquoi toi.. ? » répétais-je en réfléchissant à la réponse que je peux lui donner. « Pourquoi la nuit est noire alors que les étoiles scintillent ? » Je fais une pause pour le laisser réfléchir à cette question aussi tordue que poétique et reprends « Estime toi, juste heureux que ça soit toi et pas un autre. Après je ne vais pas te forcer, mais ta chance n'arrive qu'une fois. » Effectivement, je n'accorde jamais de seconde chance, sinon la vie serait trop belle, trop rose et tout le monde sait que ça ne fonctionne pas comme ça, ils n'arrivent juste pas à s'en convaincre.

Il a pas tort sur ce coup là. Seulement, je m'imagine de moins en moins tuer des gens, ça me parait si loin de ce que je suis en réalité. « Ces gens qu'on doit.. tuer, c'est pour une bonne raison au moins ? » Bah ouais, peut-être qu'ils tuent n'importe qui sous prétexte que leur tête ne leur revient pas, c'est possible. Car si je dois intégrer la mafia ou je ne sais quoi, je ne pourrais pas tuer pour mon simple plaisir. Si, bien entendu, il y a une excellente raison, pourquoi pas. Mais vraiment une excellente raison alors. « Ça a rien à voir ça. » soufflais-je quand il me donne un exemple qui devrait me faire couper les ponts avec Marley. Entrer dans la mafia, pourquoi pas, mais profiter de ma jeunesse, ce n'est pas négligeable non plus. Je suis vraiment perdu là, et Phoenix ne m'aide pas vraiment. Je lui demande ensuite pourquoi il m'a choisi moi, et pas quelqu'un d'autre, et sa réponse me laisse perplexe. S'il croit que j'ai envie de jouer aux devinettes, il se trompe, car je déteste ça. Ça m'exaspère plus qu'autre chose. « J'sais pas, faut que j'y réfléchisse. » dis-je d'un ton ferme, sans quitter les yeux du jeune homme. S'il ne veut pas me laisser prendre mon temps pour peser le pour et le contre, tant pis, je laisserai passer tout ça.

Je perds vite patience, ses questions de plus en plus stupides commencent sérieusement à me mettre en rogne. Je soupire alors tentant de garder mon calme « Des fois tu tues par plaisir, d'autres fois parce que c'est juste ton job.. » Dans mon cas, je tue toujours par plaisir peu importe que je doive tuer ou non la personne à la base. Moi qui pensais avoir trouvé une perle rare en Arès, un futur mafieux je me suis trompé. Il a beau avoir la classe, une allure un peu bad boy, définitivement, ce n'est pas suffisant. Il veut savoir quoi au juste en me posant toutes ces questions ? Ah..mais si, peut-être qu'il veut que je lui raconte la fois où j'ai noyé quelqu'un dans la cuvette des toilettes pour ensuite le ranimer pour qu'il sente le couteau couper ses orteils et qu'il sente aussi sa veine du cou se trancher. Ou bien l'histoire de cette agente du FBI qui a cru que j'étais de son côté, alors je l'ai charmé, j'ai couché avec et je l'ai étouffé avec un oreiller sans pour autant la tuer et je l'ai enterré vivante attendant son dernier souffle près de sa tombe. C'est donc ça qu'il veut entendre ? Moi je dis, qu'il n'a pas la mentalité, pas la foi rien de tout cela alors autant le laisser là plus con qu'il ne l'est déjà. Je ne me déplace pas rien, je ne fais pas autant de démarches pour rien, mais quand c'est le cas je promets d'une vengeance. Je reconnais au timbre de sa voix qu'il n'est pas convaincu, il veut réfléchir ? Très bien qu'il le fasse. Alors que le serveur arrive, je me lève et lui dis « Remballez moi ça pour que je l'emporte, je veux manger seul, chez moi. » Je fis un regard noir à Arès et lui lança « Réfléchis. » Puis je le toise et quitte les lieux en oubliant pas de prendre mon petit plat et de payer bien plus que la somme des deux assiettes ainsi que le champagne. Je ne compterai pas Arès dans mes rangs, ne pas savoir ce que l'on veut est signe de faiblesse et je n'engage pas les faibles !