La musique adoucit les moeurs, non ?

Ah, ce bizutage... Après les SMS idiots à rédiger, le second n'était pas mal dans le genre non plus. Tu ne savais pas où Alexia trouvait ses idées, mais elle avait un esprit plutôt loufoque pour te suggérer cela... quoi que finalement, cela tombait bien. Allez embêter les Lowells te correspondait plutôt bien... surtout que ton demi-frère Cody en faisait partie alors franchement... c'était très bien tombé même. Tu t'étais habillé de manière moins "chic" que d'habitude, plutôt dans un esprit bohème qui correspondait plus à l'esprit Lowell à tes yeux. Un foulard fleuri dans les cheveux, un petite robe à franges beige, et tu étais partie chercher l'accessoire indispensable à la réussite de ton défi : un violon. Tu ne savais pas en jouer, certes, mais c'était tant mieux : il fallait que tu casses les oreilles de la confrérie en y jouant (en cassant les tiennes en même temps, une chance que tu puisses le supporter). Une fois le tout en main, tu te dirigeas donc tranquillement vers la confrérie violette, un sourire fier et conquérant aux lèvres. Tu allais tout réussir, cela ne faisait aucun doute. A peine avais-tu franchi le pas de la porte que tu commenças à jouer... et oui, jouer du violon faux faisait vraiment mal aux oreilles, tu avais besoin de tout ton self-contrôle pour ne pas grimacer. Si tu cédais, tu savais bien que ton défi échouera, vu ce qui les attendait ensuite.

Aaah, la rentrée, le retour à Cambridge, l’emménagement avec Devyn... Tout s’était déroulé sans anicroches, de quoi mettre le moral du Kane au beau fixe. Il avait terminé les cours depuis moins d’une heure & avant de se mettre au travail, il avait décidé de bouquiner un peu, comme d’habitude. Les jambes plaquées contre le mur, le dos sur le lit, William lisait tranquillement une merveille d’Oscar Wilde. Alors qu’il arrivait au milieu du bouquin, un son effrayant le fit sursauter. Il roula en arrière archaïquement, réussissant par je-ne-sais quelle force de la nature à ne pas tomber par terre. Il attendit quelques secondes, tendant l’oreille. Qu’est-ce que c’était que ça ? C’était trop irrégulier pour être une alarme quelle qu’elle soit, trop horrible pour être l’œuvre d’un Lowell, même un petit nouveau ne jouait pas aussi mal. En tout cas, William en était sûr, c’était un violon que l’on martyrisait, il jouait exactement pareil à ses débuts, pour la plus grande joie de ses parents. Il se précipita dans le salon des Lowell, pointant une direction au hasard, lançant aux quelques personnes présentes ; « Qu’est-ce que c’est que ça ? » Il n’avait pas souhaité lancer ça avec un ton aussi geignard, mais c’était trop tard. Il fallait qu’il sache d’où ça vienne alors il se dirigea vers le bruit qui semblait provenir de la salle commune, dents serrées. Bon sang, c’était horrible

Il faisait beau , encore un peu chaud et la rentrée faisait son coming out. Bon c'est sur que j'aurais préféré encore un peu me faire dorée la pilule mais bon tout bonne chose à une fin.  Maintenant il  me fallait me défoncer pour une nouvelle journée , pour une nouvelle année ! C'est donc des bouquins plein mon sac que je descendais le grand escalier qui menait à nos dortoirs. Ouaip j'avais déjà un devoir programmer et je ne voulais pas me planter. Je comptais donc logiquement me diriger vers la bibliothèque lorsque j'entendis un bruit strident  , assourdissant .. un chien qui s'étouffe ? Une brebis qu'on égorge ? Aucune idée mais pourtant je voulais que ça se stoppe. Je n'étais pas la seule à qui ça gêner puisque je vis un de mes confrères de maison se diriger aussi vers le bruit du sinistre. C'est la que je vis une jeune femme , un violon à la main. Comment cette petite chose pouvait faire autant de bruit ?? "- Mais mince arrête nous ça tout de suite " m'exclamais je en haussant la voix pour espérer qu'elle m'entende.

Bien... Apparemment le plan fonctionnait parfaitement, cela attirait bien les Lowells comme du nectar attirait les abeilles. Enfin là, ce n'était sûrement pas ton talent qui les attirait, et ils n'allaient pas s'extasier devant tes compétences en violon, loin de là. Ce fut un homme qui apparut en premier, apparemment de ton âge, ce qui n'était pas le plus commun parmi les étudiants. Cela aurait pu être intéressant s'il n'avait pas eu cette allure générale d'asperge, entre sa peau trop blanche et sa grande taille... même sa tête semblait allongée d'ailleurs, il devait être le résultat d'un croisement entre un humain avec ce légume, il n'y avait pas photo. Pas intéressant, donc digne de ton ignorance la plus totale. Tu continuas donc de jouer jusqu'à ce qu'une jeune fille fasse son apparition, avec apparemment la ferme intention de te faire arrêter vu la hausse de son ton, même si tu ne compris pas un seul de ces mots. Tu t'arrêtas donc de jouer pour la regarder d'un air ennuyeux. Qui vient donc m'ennuyer pendant que je révise ma symphonie ? Oui, ta symphonie, carrément, parce que tu avais envie d'appeler ton morceau ainsi. Il fallait que tu aies de la prétention, autant y aller à fond dans le rôle. Ton regard hautain et habituellement froid se posait sur les deux énergumènes, qui étaient sûrement des Lowells, Bon, puisque vous êtes là : je sais que les Lowells ont besoin de grands talents musicaux, et je veux vous rejoindre pour vous aider vu mon immense talent. Cela se passe comment ? Plutôt rêver que de les rejoindre en vrai... mais ton défi l'exigeait hélas.

Alerte rouge, vermeillon, écarlate, utilisez l’adjectif que vous voulez du moment que ça ressemble au sang qui dégoulinait des innocentes oreilles du Kane. Bon, d’accord, il ne saignait pas vraiment, mais il en était à deux doigts. Alors qu’il s’était dirigé vers la salle commune des Lowell afin de trouver le rigolo qui s’amusait à martyriser un innocent violon, il écarquilla les yeux devant le ramassis de bêtises lancé par l’artiste en herbe. En graine plutôt, ou même en atome, elle était très loin de la jeune pousse de génie. Il répéta donc, incrédule : « Ta... Symphonie ? » Il lança un regard perdu à Natalina qui l’avait suivi, c’était elle qui l’avait intégré à la Lowell House. Mais devant sa tête horrifiée, elle devait regretter d’en faire partie. Voilà que la tortionnaire d’instruments à corde en rajouta une nouvelle couche, laissant William désorienté. Elle était sérieuse, elle voulait vraiment devenir une Lowell ? Le Kane tenta de calmer son génie musical, l’informant ; « Tu devrais peut-être commencer par prendre des cours de violon avant de postuler pour entrer chez les Lowell. Tu te sers de ton instrument comme d’une arbalète, ça fait plutôt peur. » Ce n’était que la vérité, les cordes hurlaient de douleur, tout comme les oreilles des pauvres Lowell présents. Si ça se trouve, la jeune femme n’était pas dans son état normal pour venir la bouche en cœur en jouant comme un pied.

Sérieux rien qu'en écoutant le son que faisait la jeune femme je pouvais déduire qu'elle n'était pas l'une des notre. Pourtant il ne suffisait pas de savoir jouer un instrument pour faire partie de la Lowell House , mais avec elle s'était gros..J'avais même l'impression qu'elle s'était déguisée pour faire plus Lowell mais qu'au final elle faisait plus tâche qu'autres choses.  Mais lorsqu'elle parla de symphonie pour parler de son brouara je ne pus m'empêcher de m'esclaffais et d'être surprise tout comme l'était William. "- Une surprenante symphonie alors" lui dis je en fronçant les sourcils , encore assez amusé par la situation parce qu'elle avait enfin arrêter son bruit. Puis elle nous expliqua que finalement elle voulait faire partie de notre maison et le William lui expliqua d 'amblait le problème ce qui me fit encore plus rire. '- Comme d'une arbalète ? Tu y vas un peu fort. C'était plutôt le bruit d'une brebis qu'on égorge. " lui soulignais je alors que je rapportais mon attention vers la jeune femme. "- Si tu veux poser ta candidature trouve un autre instrument ou prends des cours , d'ailleurs..on a des salles ou isolement est parfait et ou tu pourras t'entrainer. Mais par pitier ne rejoue plus de cet instrument" lui expliquais..J'étais franche mais gentille, je ne voulais pas non plus la vêxé la petite nana.

Finalement, cela risquait d'être franchement plus difficile que prévu. L'homme semblait totalement perplexe devant ta définition de ta "sublime" mélodie, et la fille semblait plus en plaisanter qu'autre chose. D'accord, tu l'avouais, elle était plus affreuse qu'autre chose, et tu n'allais pas nier leurs constatations à ce sujet, simplement l'ignorer purement et et simplement. Tu apprécias beaucoup moins la remarque de l'asperge, qui comparait le délicat volion à une arbalète entre tes doigts. Ce serait une arbalète, tu serais déjà mort. Il te courait sur le haricot celui-là, avec ses remarques à la noix, et tu lui tournas ostensiblement le dos tandis que la jeune femme tenta de le corriger en parlant de brebis qu'on égorge. Il fallait bien avouer que c'était un peu plus réaliste et moins incongru comme idée. Tu grimaças cependant à l'idée que non, l'instrument n'était pas fait pour toi, uniquement pour ton rôle cela dit. Vous devez être simplement jaloux, voilà tout. C'est Cody Bleeker, mon demi-frère, qui m'a dit de venir me présenter. Quand tu disais que tu ne reculais devant aucun moyen pour arriver à tes fins, tu ne mentais pas. Bien sûr que Cody risquait d'être dans l'embarras vu sa "popularité" au sein de sa maison... mais tu avais un bizutage à réussir alors au diable son avis ! Au pire, tu diras que c'était la faute d'Alexia et puis voilà.

Cette journée aurait pu être tout à fait banale si la jeune femme présente dans la Lowell House ne s’évertuait pas à vouloir jouer les génies musicaux. Quoique, à la réflexion, William n’avait-il un jour jamais vécu une journée sans ce genre d’évènement depuis son arrivée ici ? Ca méritait qu’on prenne le temps d’y réfléchir, mais pas tout de suite ; la brune en face des deux Lowell avait décidée de devenir agressive. Oh là, tout doux bijou. Le Kane arqua un sourcil, ricanant ; « Pardon ? » Il ne perdait pas son sang-froid, aussi étonnant que cela puisse paraître. L’attitude de cette fille lui donnait plutôt envie de rire -ou de pleurer, que de se mettre en colère. « Je me demande quels dégâts tu serais capable de causer avec une arbalète. Si c’est proportionnel à ceux causés avec ton innocent violon, je pense que la fin du monde nous guette. » CQFD, prouvé par A+B, élémentaire mon cher Watson & toute sa clique. Un détail n’échappa cependant pas à notre Holmes en herbe, avait-elle dit Cody Bleeker, mon demi-frère ? Il n’avait pas pu inventer toute cette phrase, aussi fertile soit son imagination. « Comment.. Tu es la sœur de Bleeker ? » Choc du jour, bonjour.

Je devais l'avouer cette nana me faisait rire. Bah elle avait l'air de nous prendre pour des cons et elle jouait bien la comédie..Peut être que finalement elle avait sa place chez nous ?! Pour des talents d'actrice évidemment et non pas de violoniste bien sur  ! Elle était pas seule à me faire rire , William aussi avait du répondant tout comme la jeune fille ,et moi j'étais spectatrice de cet échange plein de pique en tout genre.  "- Bon je pense qu'on a compris..Tu sais pas faire du violon ma belle , inscrit toi pour autre chose mais laisse nos oreilles tranquilles et avoue simplement que t'es mauvaise pour le coup" lui dis je en haussant les épaules..Elle avait du répondant pour jeter des petite piques alors il devait bien lui rester de la place pour s'auto juger. Puis cette dernière nous parla du président fraichement élu , et se présenta comme sa demi soeur. "- Il ta demander de te présenter , pas d'agresser nos tympans " lui soulignais je alors. Encore une fois je ne voulais pas être méchante mais je voulais bien lui faire comprendre qu'elle n'était pas bonne dans le domaine , pour éviter qu'elle refasse un essai !

En tout cas, ce Lowell ne semblait clairement pas des plus amicaux et distingués de la maison... Au final, tu aurais réellement préféré qu'il soit une belle petite asperge silencieuse servant uniquement de décoration plutôt que de l'entendre déblatérer de telles inepties. S'il pensait que ces déductions à deux dollars allaient franchement t'affecter, il se trompait lourdement. Tu te tournas donc vers lui d'un air ennuyé. Je sais très bien détruire les mondes autour de moi. Tu devrais très franchement te méfier. Oh non, tu ne le craignais pas du tout, et passer aux menaces cachait en réalité l'idée que tu avais déjà envie de te venger de ses propos moqueurs et sans réel sens. La Lowell, elle, était aussi critique, mais semblait bien plus réfléchie dans celles-ci et moins agressive surtout. Pour elle, tu te contentas d'un simple haussement d'épaules. Apparemment, parler du président des Lowells semblait faire son effet, vu le bégaiement subite de la plante verte. Demi-soeur, je viens de te le dire. Pas étonnant que tu me sortes des remarques si tu as des oreilles de si piètre qualité. Sa compatriote t'intriguait de plus en plus cela dit, à soulignant ta petite erreur de langage. Il fallait que tu rectifies cela de suite. Ma présenter avec mon violon. Et il a été très explicite là-dessus, c'était ça ou rien.