Faut-il vraiment une bonne raison pour se battre ?! ~ ft. Jamie

De toute façon, j'avais jamais de bol moi, fallait toujours que je me fourre dans les situations les plus dingues du monde. Et là justement je m'apprêtais à en vivre une bien bonne. Néanmoins cette fois-ci, je n'étais pas seul pour gérer un quelconque problème qui venait de surgir et justement un peu paniqué, je jetais un regard à Valentin, constatant qu'il était confiant, ce qui me força à sourire de toutes mes dents. « Prêt à te défouler ma couille ? » J'hochais alors la tête. « Affirmatif Valou. Faisons péter quelques dents. » Riant, je remontais déjà les manches de ma chemise à marque de luxe avant de refaire un bref débriefe de la soirée dans ma tête. Comment en étions-nous arrivés là ? C'était tout simple. Avec mon super poto, nous avions eus envie de nous défouler avec des petites bières histoire de passer le temps et de retrouver le temps perdu à ne pas être ensemble. Évidemment, comme il était aussi libre que l'air et moi, il en avait profité pour faire des pseudos avances à la mauvaise personne et de la était partie l'histoire. Mais peu m'importait car taper des gros molosses n'allaient pas me faire de mal. Enfin si, physiquement peut-être, mais intérieurement j'allais me défouler. « Prêt à se faire défoncer les fillettes ? » disais-je aux deux types qui nous faisaient face. Jamais je n'aurais laisser mon pote seul contre eux si bien que je me présentais là, point fermés à attendre de recevoir le premier coup pour avoir la conscience tranquille. Et celui-ci ne se fit pas attendre, l'un des deux gars -un roux à binocles qui devait encore porter des couches la nuit- s'élança vers moi pour tenter de m'envoyer un joli crochet du droit que je réussissais sans difficulté à esquiver, ripostant tout de suite avec un bon coup dans sa brioche, faisant en sorte qu'il ne se replie sur lui-même, le souffle couper. Je me préparais déjà à subir une seconde attaque tandis que l'autre Winthrop se retrouvait dans la même galère.

Bénite soit cette nuit où se défouler comme jamais était plus que permis. J'avais d'ailleurs plusieurs choses à faire sortir de mon intérieur, comme le fait que j'étais perdu entre mes deux exs, ma solitude, que je n'arrivais pas à avancer et encore plus depuis que l'une d'entre elles était venue m'annoncer qu'elle allait se marier mais que c'était toujours moi qu'elle avait voulu. J'avais juste envie de hurler à la mort et je n'allais certainement pas laisser le vieux rouquin en reste alors qu'il cherchait juste à me coller un crochet du droit. Les deux gros balourds voulaient s'en prendre à des Winthrop ? Ils allaient vite le regretter. Je devais dire aussi que j'avais un peu cherché les choses en les insultant un tant soit peu pour rire. Évidemment, l'un des deux ne s'était pas fait prier pour me sauter dessus tandis que le second se chargeait d'aller dire coucou à Valentin. Et comme je le supposais, il s'en sortait parfaitement seul. Le rouquin se ramassa une beigne de ma part en pleine brioche ce qui me donna le temps de me remettre en force, y allant jusqu'à lui faire comprendre que j'étais quand même ceinture noire de judo. «  C'est pas drôle, ils sont trop nuls sérieux ! » me disais mon poto alors qu'il venait d'achever le gros costaud. Me mettant alors à ricaner, je lui répondais d'une voix enjouée. « Pas d'chance ! Mais c'est aussi parce qu'on est plus fort...et bien plus beaux..Hein l'rouquin ? » Je me mis alors à rire, passant pour un gros narcissique mais bon. De plus j'étais médecin, et les médecins n'étaient pas sencé causé des blessures sinon les soignés. Mais ce soir je me fichais de ce genre de détails, je voulais juste me défouler. Voyant alors le rouquin revenir à la charge, je fléchissais les genoux avant de l'attraper par le bras et de le faire passer par-dessus mon épaule, ce qui le fit atterrir douloureusement et lourdement dos sur le sol. « Ouuuh ça a du faire mal ça. » disais-je à l'attention de ma victime tandis que Valentin demandait à la sienne de se relever. Je m'apprêtais alors à dire quelque chose à Valou lorsqu'une voix m'interrompit. « Hé là-bas ! » Tournant mon visage vers la provenance de la voix, je remarquais deux hommes qui s'approchaient de nous, vêtus d'uniformes. « Oh merde. » Que les vraies emmerdes commencent.

Faire le bien c'est cool, mais taper les autres quand on est en colère c'est encore plus cool. Bien mieux même. Et c'était justement ce que j'étais en train de faire avec Valentin. Nous étions en train de tabasser deux pauvres balourds qui avaient voulu nous chercher des noises. Je m'en sortais plutôt bien avec le rouquin qui voulait me faire des cornes de taureau et par la vision que j'avais sous les yeux, c'était aussi le cas pour mon autre pote Winthrop qui n'avait certainement pas l'air de se laisser faire. Et alors que le rouquin faisait un vol plané par-dessus mon épaule, je me rendais subitement compte que deux individus en uniforme nous interpellait. Stoppant alors tout mouvement, je me détournais vers Valentin, le regardant limite avec panique tandis que celui-ci murmurait : «  On est foutu pour ce soir je crois ... » On venait de foutre les pieds dans un raz de marée d'emmerdes. Et de ce fait, nous n'eûmes même pas le temps de réaliser le moindre mouvement que déjà je me retrouvais plaqué contre un mur, joue contre la pierre fraîche. Évidemment, en deux trois mouvements j'aurais pu m'en sortir comme les deux autres l'avaient fait en détalant comme des lapins, mais je ne voulais pas plus d'ennuis et c'était en plus des hommes de loi. D'ailleurs, on me passait justement les menottes et je ne pus m'empêcher de faire de l'humour. « Attention...Doucement voyons messieurs, j'y tiens à mon trou d'balle! » Me mettant à rire, l'un des hommes m'agrippa par le col de ma chemise avant de me pousser vers l'avant pour que je me mette à marcher. « Ma couille ça va ?! J'crois qu'on s'est foutu dans de beaux draps ! » criai-je à Valentin tandis que le policier qui m'avait menotté m'affublait d'un joli « Ta gueule ! » bien placé. C'était à présent la garde à vue pour nous. Et justement, une fois qu'on termina dans la superbe cellule aux bancs de bois, les emmerdes n'avaient pas décidé de se terminer.

On venait de me passer des menottes...On venait de me passer des menottes putain ! Et le pire dans cette histoire était que je ne savais pas chez qui elles avaient été collé avant et ça me préoccupait légèrement. Non mais ce genre de truc ça a juste plus d'un million de germe dessus. J'allais vomir..Mais d'abord je devais obéir au flic qui me poussait vers l'avant en me tirant par le col de ma chemise tandis que Valentin subissait le même sort même si j'avais réussi à le faire rire malgré la situation. «  Je crois que ce soir on en aura de pas très beaux justement ! » Et il ne pouvait pas bien mieux dire. On termina alors à l'arrière d'une voiture de flic et je soupirais, lançant un coup d’œil à Valentin. «  Je suis vraiment désolé n'empêcher, j'aurais mieux fait de garder mon sang-froid ... » Je secouais alors la tête, tandis que la voiture démarrait. « T'inquiètes pas va...c'est les aléas de la vie... » J'haussais les épaules avec un sourire car la nuit risquait d'être longue. Finalement, on arriva au poste de police et deux types en uniforme et matraque nous enlevèrent les menottes avant de nous coller dans une cellule. Pas n'importe laquelle, dedans il y avait déjà trois motards tatoués, un spécimen probablement transsexuel et un autre qui semblait avoir la tronche d'un psychopathe. « Oh la galère.. » chuchotai-je en direction de Valentin. C'était la première fois que je me faisais coffrer et ça ne me semblait guère joyeux comme dans ce qu'on voit dans les films. « Tu m'crois si je te dis que j'ai peur ? » repris-je avec un petit rire qui montrait à la perfection que je n'étais pas rassuré.

Dans la merde. Nous étions définitivement dans la merde. Comme si nous venions de passer un réveillon de folie, je m'étais vachement bien défoulé sur le rouquin n'empêche. Mais, ces deux flics on ne les avait carrément pas venu venir et alors que nous avions tenté de passer une douce nuit entre potes, on finissait juste par se choper une sacrée diarrhée qui nous conduisait dans une voiture de flic puis finalement dans une cellule ou se trouvait déjà des personnes assez étranges. D'ailleurs l'endroit était assez sinistre et une ampoule clignotait dans le fond, rendant l'ambiance peu fort agréable et mes yeux photosensibles à cette étrange lumière qu'il y avait. Nous faisions carrément opposition avec les gens qui se trouvaient face à nous car nous étions plus sérieusement le stéréotype des beaux gosses et les autres des sosies de zombie ou de lutin. J'aimais pas ça mais alors pas du tout. C'était chaud. « Je te crois, je suis pas très à l'aise là tout de suite moi non plus. Mais suffit juste de faire les détendus t'inquiète. » articula alors mon pote Winthrop tandis que je déglutissais péniblement. Il fallait vite qu'on se dégote un secteur tranquille de la cellule et qu'on se fasse limite petits dans notre coin. « Bienvenue chez les psychopathes..Putain..j'espère qu'ils viendront pas nous chercher problèmes. » Haussant les épaules, je vins à suivre Valentin qui se dirigeait vers un des bancs tandis que d'autres débattaient sur le contenu sémantique d'une assertion. « Si le torchon de Cambridge's Secret révèle pas cette histoire sur le net, c'est qu'elle aura raté un truc.. » murmurai-je avec un grand sourire à l'autre rouge alors que je m'apprêtais à me retourner pour m'asseoir quand finalement une voix m'en empêcha. « Hé les nouveaux, c'est mon banc celui-là. » Pardon ? Relevant la tête, je découvrais un motard aux tatouages bien étranges qui nous fixait d'un air menaçant avec de long cheveux gris attachés par une queue de cheval et des piercing à des endroits insoupçonnés. Une subite pointe de colère s’appropria de mon être. J'avais pas envie de plus d'ennuis, mais pas non plus envie de me laisser faire. « On t'demande pardon ? Et si t'allais chercher ton biberon pour te le coller dans le bec afin de fermer ta gueule ? » Pas très gentil je sais. Mais il manquait plus qu'il nous sorte de la vaisselle afin de nous la balancer à la tronche et notre compte était bon.