Journée à la pêche -pas aux moules- feat Gab

Aujourd'hui, j'avais accepté d'aller en mer, pour pêcher. Enfin, à la basse j'avais accepté de passer la journée avec Gabriel, qui voulait qu'on se voit avant la rentrée et qu'on se retrouve tous les deux, et il avait proposé une journée en mer, comme par hasard. Je n'ai pas réellement le pied marin, mais n'ayant pas le mal de mer non plus, j'avais fini par accepter, puisqu'il paraissait surexcité à l'idée de m'emmener. D'ailleurs, son enthousiasme avait été contagieux, puisque j'avais maintenant impatience de quitter ce port, celui le plus proche du campus, afin d'aller prendre le grand air marin, loin de toute responsabilité, loin de toute ma famille. Mon sac à dos sur l'épaule, je marchais sur le port, cherchant des yeux Gab, qui m'avait dit par sms qu'il était déjà arrivé, et qu'il m'attendait. J'avais enfilé un short et un T-shirt ample pour être à l'aise, mais je n'avais clairement pas songé qu'il pouvait faire plus froid au bord de mer que dans le jardin de la Cabot house, et j'avais déjà froid, du coup je me dépêchais de chercher Gab et son bateau ne profitant pas beaucoup de la vue des autres voiliers et bateaux à moteur, se détachant sur l'horizon. Arrivant vers la place de ponton du même numéro que celui envoyé par sms, je posais mon sac à mes pieds, fronçant les sourcils : " Gab? " Il n'était pas visible, et je priais pour ne pas m'être trompée de ponton, ou pire, de port. Ce qui est tout à fait possible vu mon niveau de gaffe en ce moment. Je repris, forçant un peu plus ma voix, espérant qu'il soit bien là " Gaaaab? "

J'avais envie de voir Olympe. Me demandais pas pourquoi, mais cette fille c'était un vrai rayon de soleil. On a partagés pas mal de chose ensemble, on s'est aimés, disputés, engueulés , détestés mais rester loin de l'autre trop longtemps c'était envisageable et maintenant que je l'avais retrouvé, je n'avais plus envie de la perdre. J'avais juste envie de passer de bons moments avec elle. C'est ce qu'on allait faire aujourd'hui. Je voulais la tirer hors de sa maison de barbie, de l'éloigner de ses quatre murs roses qui me donnait juste envie de vomir quand je lui rendais visite. Aujourd'hui, nous partions à la pêche. C'est un fameux trois mats fait comme un oiseau (aa) J'étais sur mon voilier, ma maison. Je me réveillais un peu à la bourre. J'avais surement éteins mon téléphone en entendant mon réveil. Gab ? J'entendais une voix, mais j'étais encore en plein rêve, j'allais vers San Francisco, chargé de cadeau, au pays j'allais voir Margot pour passer à son doigt l'anneaux Gaaaab? Je me levais en sursaut, la tête dans l'cul le cul dans le brouillard. Merde Oly. Rapidement j'attrapais mon pantalon, j'avais encore les cheveux en bataille, je sortais de ma cabine en bataillant avec mon pantalon pour l'enfiler.  J'suis là dis-je en sautillant sur un pied pour enfiler correctement une jambe, puis l'autre, sauf que je m'étais pas aperçu qu'il était à l'envers. T'es pas un peu en avance ? dis-je en passant ma main sous mon nez, reniflant un peu, sauf qu'à en croire la position du soleil, c'était moi qui était à la bourre.

Je commençais sincèrement à me demander si j'étais au bon endroit. Parce que là, il n'y avait pas l'ombre d'un homme ressemblant de près ou de loin à Gab, et j'étais toute seule sur le ponton, perdue dans un port. Cherchant de nouveau à le faire sortir du bateau, si il était toujours là, je haussais le ton en l'appelant à nouveau, cherchant un mouvement des yeux. Enfin, je vis quelqu'un sortir de la cabine de son voilier. C'était lui, mais visiblement, il était encore dans les vapes. Il ne venait quand même pas de se réveiller?.. C'était du gab tout craché, de sortir en train d'essayer d'enfiler son pantalon en perdant l'équilibre sur le pont. Et surtout, de s'en foutre royalement. Je ris en le voyant arriver, posant mon sac à mes pieds. " Gab ! " Il avait juste une salle tête d'un gars qui venait de sortir des bras de Morphée, ce qui se confirma lorsqu'il me demanda si je n'étais pas un peu en avance. Je ne l'étais pas du tout, et il avait oublié son réveil à tout les coups. " Il est pile 11 heures, je suis à l'heure.. " Je soupirais en secouant la tête, m'approchant du bord du bateau, lui tendant la main en annonçant : " Aide moi à monter, et je te laisse 10 minutes pour émerger et te préparer. " J'étais clémente, 10 minutes, ça fait beaucoup. Pas pour une fille, mais lui a juste à enfiler un T-shirt, et il est prêt, alors..

Merde, je pensais pas que c'était l'heure mais se fut bien la petite voix cristalline d'Olympe qui me tirait de mes songes. Rapidement je me levais, j'enfilais même mon pantalon sur le pont, histoire qu'elle me voit, qu'elle ne pense pas que je l'ai oublié, même si c'était le cas d'une certaine manière, j'avais préféré mon lit. Je sautillais encore, heureusement que j'avais pas mis un de mes boxers super héros ... bonjour la maturité. Je lui demandais si elle n'était pas à l'avance, oui, je me sentais fautif mais peut être que c'était elle dans l'histoire... sauf que non, que ce n'était pas le cas. 11heures ? C'était de ma faute. Je passais mes mains sur mon visage, j'avais du mal à ouvrir les yeux correctement. Princesse dis-je en levant les yeux en l'air alors que j'attrapais sa main pour la tirer avec une certaine force afin qu'elle puisse se poser sur le bateau. J'attrapais la cigarette qui était coincé derrière mon oreille depuis hier soir, elle était pas en forme mais fumable.  T'as pas froid comme ça ? dis-je en la regardant de haut en bas alors que j'attrapais un briquet dans ma poche. Elle frissonnait, moi, j'avais l'habitude. J'attrapais une grosse veste dans la cabine pour la lui passer sur les épaules.  Mise à part faire ta chineuse et m'imposer un emplois du temps, tu veux peut être un café ? Ou un grand verre de lait et des cookies ? dis-je avec un petit sourire sur le coin des lèvres, le genre de sourire énervant mais à croquer. Je me moquais gentiment d'elle, de notre différence d'âge. C'était pas méchant et elle le savait très bien, parce que je donnerais tous pour ma princesse. Ouai, Olympe, c'est ma princesse à moi.

Gab était presque comme un petit enfant sortait de son lit, comme si je l'avais tiré de son petit cocon. Je culpabilisais légèrement en le voyant peiner à garder les yeux ouverts : mais bon, il était l'heure, et j'arrivais pas souvent très en retard, alors bon.. Souriante, je lui tendis la main pour qu'il m'aide à entrer sur le bateau, sur son petit paradis flottant. " Merci ! " Dis-je lorsque mes pieds touchèrent le pont doucement, sans aucune brutalité: il est plutôt fort, et me soulever est un vrai jeu d'enfant pour lui, alors me tenir la main pour m'aider à descendre, c'est carrément une formalité. Frissonnant de nouveau en sentant l'humidité ambiante puisque nous sommes sous l'eau, je vois dans ses yeux qu'il le voit, et qu'il n'approuve peut-être ma tenue si légère. J'aurais dut réfléchir avant de venir. Répondant à sa question tandis qu'il allumait sa cigarette, je le suivit dans la cabine  : " Si, je suis congelée. J'ai pas prit de manteau.. " Moi aussi, j'étais parfois tête en l'air. Il attrapa du coup une veste -pas très jolie à mon gout- mais qui me réchauffa immédiatement lorsqu'il la mit sur mes épaules, comme un cocon tiède. Soupirant d'aise en me sentant de nouveau bien, je m'assis sur l'un des tabourets de son "salon" alors qu'il me proposait un café, non sans se moquer de moi en me proposant un verre de lait. Levant un doigt d'honneur rapidement et en faisant la grimace, je ris en répliquant : " Tu préfère pas une tisane ou un thé, à ton âge? " Les moqueries je savais faire, mais jamais bien longtemps : Gab, c'est .. c'est gab. C'est MON Gab, d'ailleurs. Même si je lui présente certaines amies, je suis ravie qu'il ne finisse avec personne malgré moi, puisque sinon je ne serais plus la seule et l'unique, héhé. " Je veux bien un café, sans sucre par contre. " Ajoutais-je en croisant les jambes.

En même temps t'as vu comme tu t'habilles pour aller pêcher tu voulais attraper le gros poisson c'est ça ? j'arquais deux fois de suite les sourcils en éclatant de rire, avant de poser mes deux mains sur ses épaules, derrière elle pour lui frictionner les bras.  T'es pas possible comme fille  lui dis-je en ébouriffant, finalement, ses long cheveux. J'étais certain d'y avoir fait quelques noeuds. Une fois à l'intérieur de la cabine, je posais une veste sur ses épaules, elle n'était pas aussi chic que tout ses vêtements mais au moins, elle, elle tenait chaud. La tisane c'est pour le soir princesse, mais je peux pas t'en vouloir, tu sais pas encore toute ces choses là  Je lui faisais un clin d'oeil alors que je lui préparais son café, sans sucre T'as peur de grossir ou quoi ? Ma Oly, elle était parfaite et j'avais pas envie qu'elle commence à me sortir ce genre d'ânerie.

Me réchauffant au contact de son blouson et de ses mains, je répliquais, pour justifier ma tenue : " Mais si jamais je croise l'homme de ma vie en me baladant, faut que j'arrive à le convaincre tout de suite que je suis la femme de sa vie, non? " Dans la vie, il faut tout prévoir. Le laissant ébouriffer mes cheveux une secondes, je grognais et repoussais sa main en marmonnant : " Ils vont être emmêlés, maintenant, Gab. " . Le suivant dans sa cabine, je m'assis en demandant un café, souriante et détendue à ses côtés, comme d'habitude. " Tais-toi un peu, et fais moi mon café, vieillard. " Je soupirais me laissant aller sur la chaise en l'entendant me demander si le sans sucre était pour maintenir un poids faible. Il allait péter un câble si je lui disais que je faisais attention, mais tant pis. " C'est juste que j'ai beaucoup mangé cet été, je.. j'évite les sucreries pour rien. " Je ne me privais pas de grand chose, juste plu de sucre dans le café, moins de desserts, voilà tout.

L'homme de ta vie en pleine mer, t'as de l'espoir dis-je en levant les yeux au ciel. Cette fille me tuerait un jour, c'est certain. Elle avait de ces idées parfois qu'elle m'en donnait le tournis.  Ouai mais ça te donne un effet un peu plus sauvage, je pense à l'homme de ta vie tu sais je riais, puis nous allions dans la cabine pour prendre le petit déjeuner. C'est que moi, sans mon café, je suis pas opérationnel. La jeunesse de nos jours, mais quel ingratitude ça en devient désespérant   le pire, c'est que j'étais en train de lui faire son café. Appuyer sur un bouton, c'est pas bien compliqué, certes, mais je viens de me lever quoi. Arrêtes de dire des conneries Oly t'es bien comme ça et tu le sais lui dis-je en lui donnant son café. J'y mettais un sucre, parce que je sais qu'elle aimait ça comme ça. Bon le nuage de crème, il se met dans les fesses alors on va éviter. J'attrapais des céréales. Des lions. Attention les oreilles, je vais me mettre à rugir. T'as une heure précise ou on peut aller un peu plus loin et tu restes avec moi ce soir ?

J'espère bien que l'homme de ma vie ne m'aimera pas juste avec les cheveux en balais brosse ! Ajoutais-je en riant, avant de le suivre bien au chaud dans sa cabine, pour boire un café, pendant que lui allait déjeuner. Parce qu'il venait de sortir du lit, forcément. Cherche pas à paraitre grognon, tu m'adores Gab, même quand je te fais chier, c'est la triste réalité. Hop, un petit sourire adorable, et j'avais mon café apporté, avec un sucre, puisque visiblement il n'était pas d'accord avec mes restrictions. Merci.  Merci pour le café, mais aussi pour le compliment comme quoi j'étais bien : pas merci pour le sucre glissé dedans sans que je le demande. Parce que si un jour il me disait que j'avais grossit, il allait m'entendre ! Commençant à boire mon café en savourant la chaleur se glissant dans ma gorge, et son goût corsé, je ris en le voyant sortir ses céréales lions. Sérieusement, ce mec est un enfant dans sa tête, vraiment. Gab, tu manges vraiment ça tout les matins? Je paries que le lundi c'est des chocapic, le mardi des miels pops aussi, non? Riant un peu, je répondis à sa question après quelques secondes de réflexion : J'ai pas d'horaire, mais.. j'sais pas si je pourrais dormir sur un bateau, ça doit tanguer, non?

Tu devrais être heureuse qu'il t'aime même avec des cheveux en brosse Bah oui, les femmes aujourd'hui avec tous leur maquillage, je peux vous dire qu'au réveil, c'est une autre femme qu'on a à ses côtés. Dis comme ça on dirait que j'ai un soucis je grimaçais un peu en disant cela, faut bien des hommes qui aime ce côté là, parce que niveau " Salut, je suis chiante comme fille " Olympe battait des records, mais elle avait raison, c'était pour ça que je l'adorais. Une fois les cafés prêts, je prenais des céréales pour ma part. Bien sûr je m'attendais à des railleries de ma très chère et tendre Olympe. Railleries qui ne tardaient pas à venir.  Tu y es presque, le mardi c'est des cookies crisp mais c'est pas grave tu peux pas toujours avoir raison dis-je en lui lançant des céréales dessus.  Oly, est- ce que t'es en train de tanguer ?  je la regardais un sourcil arqué attendant sa réponse, avant de prendre une grosse cuillère , ça croustillait sous mes dents et j'étais certain de ne pas avoir compris ce qu'elle m'avait répondu. Le temps que je termine tu peux aller préparer les hameçons ? Y'a les vers sur le point  je la regardais avec un gros sourire, je me doutais qu'elle ne voudrait pas toucher des vers vivants.