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Ce silence entre lui et moi me mettait mal à l'aise. Ça ne nous ressemblais tellement pas d'être comme ça. À cet instant, j'aurais donné n'importe quoi pour qu'il me sourit, pour qu'il me rassure et qu'il me dise qu'il me pardonne, qu'on ne parlerait plus jamais de cette histoire. Mais je ne pouvais pas le forcer à me pardonner, ni à se comporter comme avant. Et pourtant j'en crevais d'envie. D'ailleurs ça devait se lire dans mon regard implorant, qui ne lâchait pas un instant ses yeux bleus. J'aurais voulu lui expliquer que jamais je ne m'étais sentie aussi mal qu'après notre dispute au summer camp, mais à quoi bon. Mes mains étaient toujours posées sur ses joues. C'était bizarre ce contact entre nous, non pas à cause de tout ce qui s'était passé, mais plutôt à cause des sentiments assez flous qu'on ressentait en présence de l'autre. Avec lui j'étais totalement déboussolée, je ne savais jamais quoi ressentir. Il était mon ami, mais j'avais parfois l'impression qu'il y avait un peu plus que de l'amitié. Comme une sorte d'attirance, difficile à comprendre et à expliquer. Avec quelqu'un d'autre, j'aurais probablement été gênée par mon geste, mais là ce n'était pas le cas. Je me demandais ce qu'il ressentait, s'il pensait la même chose que moi. À trop penser à lui, à nous, j'en oubliais ce problème de panne d'ascenseur, mais tant mieux. On restait donc là, silencieux, immobiles. Et puis dans un élan, je venais déposer mes lèvres contre les siennes. J'ignorais ce qui me prenait, mais j'en avais envie, c'est tout. On s'était déjà embrassés, au centre commercial par exemple, mais là c'était un peu différent. Ou pas ? Je séparais nos lèvres, puis je le regardais, guettant sa réaction. Ne te mets pas en colère s'il te plaît !
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