cup of coffee

Déjà quelques jours que Sienna était rentrée du SC, et elle commençait seulement a prendre ses repères. Nouvelle colocataire, nouvelles têtes… nouvelle maison. Les cours n’avaient pas encore repris, mais déjà elle avait replongé le nez dans les bouquins pour se remettre doucement dans le bain. Pas facile d’ailleurs. Cette année passée en Ecosse l’avait complètement déconnecté du travail. Bref, il avait un temps pour tout, les vacances, le boulot, sans oublier le sport. Et ce matin, la jolie blonde avait passé  heures a la salle de danse. Ça faisait un bien fou de se remettre à danser, enfin elle pouvait se vider la tête, oublier tous ces soucis, le bébé, et tout le reste. A peine sortie de la douche, elle enfila son jean, son t shirt et pris son sac. Elle traversa le parc de Harvard, et se dirigea vers la Dunster House, ou elle résidait a présent. Le ciel était bleu, mais une petite bise légère caressait sa peau encore halée par le soleil des caraïbes. Elle frissonna légèrement tout en rentrant chez les Dunsters. Elle salua quelques têtes connues sur son passage et monta directement a la salle commune se prendre un bon café chaud. La salle semblait déserte bizarrement. Elle balança son sac sur le premier fauteuil, se servit une tasse et... PAF au moment même de se retourner, elle heurta un jeune homme. « Merde ! » Sous l’effet de surprise, elle en oublia même d’être polie. Elle se retrouva devant le garçon, sa tasse vide entre les mains, totalement confuse, et pleine café. Outch. Elle n’avait plus froid cette fois. « Je suis vraiment désolée, y ‘a pas plus maladroite que moi ! je ne t’ai pas brulée ?? »

Ca y est j’étais enfin arrivé à Cambridge, c’était tellement bizarre de reprendre mon ancienne vie. J’angoissais à l’idée de devoir parler à Keyla et Briony, je savais même pas comment les aborder, ni même ou les trouver … Mais chaque chose en son temps. Pour l’instant je devais m’installer dans ma nouvelle maison, j’avais été accepté dans une confrérie sur le campus, la Dunster House, je ne savais pas encore comment ça allait se passer mais j’étais impatient de rencontrer les autres.
J’étais arrivé assez tôt, je n’avais encore croisé personne, une fois ma valise posé dans ma chambre, et après avoir rangé quelques affaires, j’allais dans la cuisine histoire de visiter et prendre un café, je regardais un peu à droite à gauche que je trébuchais sur quelqu’un, ou quelqu’un trébucha sur moi je savais pas trop. En me retournant je remarquais une tache sur ma chemise, du café apparemment. La jeune femme, une blonde, s’excusa immédiatement.
« Non non ça va. » Répondis-je.  « Et toi ça va ? » Demandais-je voyant qu’elle était encore plus tâché que moi.

Sienna releva les yeux vers le jeune homme. Outch. Charme fou. Et quel sourire... ^^ Elle sentit ses pommettes se mettre a rougir légèrement. C'était un peu gênant comme situation. Elle venait de lui renverser la moitié de son café dessus. Déciment, entre elle et Alexia... Elles n'arrêtaient pas les gaffes. Reflexe de merde, mais reflexe quand même, elle chopa un morceau de sopalin a la volée et commença a tamponner vivement le t shirt du jeune homme comme si elle allait pouvoir stopper le café avant qu'il ne s'infiltre dans les fibres. "oh non, moi c'est rien du tout.. c'est qu'un vieux t shirt, je rentre de la dance c'est... rien." Elle s'interrompit dans son tamponnement intensif, tout en revenant a la raison. Elle se mordit légèrement la lèvre puis lui adressa un sourire gêné. "Ca sert a rien du tout ce que je fais..." Elle jeta un petit coup d'œil discret au jeune. Elle ne l'avait encore jamais vu ici. Enfin elle était nouvelle chez les Dunsters faut dire, toujours est il que si elle l'avait croisée, elle s'en serait sans doute souvenu! "Tu... tu es nouveau? Je m'appelle Sienna, je suis désolée pour cet accueil... Je te fais un café pour me faire pardonner?" Y avait plus qu'a espérer que le café n'avait pas taché son joli t shirt.

Bizarrement le côté maladroit de la jeune femme était assez attendrissant. Et très vite elle voulu m’aider à nettoyer mon t-shirt avant de se rendre compte que ça n’aidait pas vraiment.
« T’en fait pas pour ça, c’est qu’un bout de tissus, ça se change sans problème ! » Lançais-je.
J’étais de bonne humeur aujourd’hui et rien ne pouvait changer ça, bien sur c’était pas super de se voir renversé une tasse de café bien chaud dessus fraichement débarqué, mais lorsque c’est une jolie fille qui fait la bourde, ça passe nettement mieux, allez savoir pourquoi …
Elle me demanda alors si j’étais nouveau. Forcément, dans ce genre de communauté un nouvel arrivant devait vite être démasqué.
« Je suis arrivé ce matin, je viens d’être transféré ici. Je suis Cr … Caleb, enchanté. » Répondis-je avec un sourire un peu gêné.
J’avais failli me présenter comme Craig, c’était étrange mais j’avais pris l’habitude de ce nouveau prénom et quand pendant 5 ans on vous appel par un autre prénom, lorsqu’on vous demande votre nom vous avez forcément un doute, enfin, c’est ce que j’imaginais …
Elle offrit ensuite de me faire un café pour se faire pardonner.
« J'accepte le café, j’étais descendu pour ça en plus ça tombe bien. » Répondis-je poliment. « Alors comme ça tu es danseuse ? » Demandais-je pour poursuivre la discussion, en tout cas c’est ce qu’elle avait insinué plus tôt.

"Ok, bon..." Elle haussa les épaules un peu gênée de sa bourde, même si le jeune homme dont elle ignorait encore le prénom se semblait plus atteint que ca, et arborait toujours ce délicieux sourire. Un peu intriguée par cette nouvelle tête elle s'était permise de lui demander s'il était nouveau ici. Et sans étonnement, la réponse fut positive. un nouvel arrivant tout beau tout frais, de ce matin. Le pauvre garçon devait a peine avoir eu le temps de s'installer, qu'elle lui donnait peut être envie de fuir a grands pas. elle lui adressa un léger sourire. "Oh, et bien tu te souviendras de ta première visite de la salle commune... Enchantée, moi c'est Sienna!" elle ne fit pas vraiment attention au bafouillage de Caleb, encore toute étourdie par sa gaffe. "Tu as pu faire un peu le tour de la Dunster house? enfait, je suis nouvelle aussi. Pas a Harvard, mais chez les Dunsters. Je suis en plein bizutage!" Lui dit elle tout en ramenant deux tasses de café bien chaudes. et sans en faire tomber une goutte cette fois. "tiens" Elle lui tendit une tasse, un petit sourire aux lèvres, s'assit sur le canapé et l'invita a la rejoindre. "Il ny a pas grand monde dans le coin aujourd'hui, je ne sais pas ou ils sont tous passés... mais tu verras tout le monde est très sympa!" Danseuse? Pendant un court instant elle se demanda comment il était au courant de ce détail. (qui n'en était pas vraiment un a vrai dire puisque la danse prenait tout son temps libre.) Le fait qu'elle ait pu l'évoquer lui était sorti de la tête.  "Heu, oui, je danse depuis que je suis toute petite. C'est une vrai passion! Et toi, qu'est ce que tu aimes faire a par bosser comme un dingue?" Bah oui, il n'était pas chez les Dunsters pour rien!

Je souris à sa remarque, c’est sur que je n’oublierais pas de si tôt mon arrivé dans la maison. Je ne m’étais pas vraiment attendu à un accueil comme ça mais ça aurait pu être pire aussi fallait voir le bon côté des choses.
Elle me dit ensuite qu’elle était nouvelle dans la maison également. Voilà une bonne nouvelle, j’avais rencontré une autre bizut, ça nous faisait un point commun, on allait galéré ensemble pendant plusieurs semaines sans savoir ce qui va nous tomber dessus …
« J’ai juste eu le temps de poser ma valise en faite, je découvre. » Répondis-je.
Elle m’apporta ensuite ma tasse de café et je fis un faux mouvement de recul comme si j’allais me prendre une tasse de café bouillant dessus. Je souris de plus belle pour lui faire comprendre qu’évidement je plaisantais.
Elle semblait connaitre les lieux déjà, ou en tout cas elle devait déjà connaitre des habitants de la confrérie puisqu’elle les décrivit comme sympa. Mais puisqu’elle n’était pas nouvelle sur le campus c’était pas étonnant qu’elle connaisse déjà des gens ici.
« J’ai hâte de les rencontrer ! » Avouais-je.
Après tout on allait passer du temps ensemble et même vivre ensemble dans cette immense maison, alors valait mieux s’intégrer et vite !
Elle répondit ensuite à ma question, elle était bien danseuse, bien qu’elle l’avait déjà plus ou moins dit au début. Et elle me demanda ce que moi je faisais en dehors de bosser comme un dingue.
« Bosser comme un dingue prend pas mal de mon temps j’avoue … Mais quand j’ai un peu de temps libre, je lis et j’écris accessoirement, en tout cas j’essaye. » Répondis-je.
Je n’avais pas écrit une seule ligne depuis des semaines, savoir que j’allais débarquer ici et voir les deux filles les plus importantes de ma vie m’avait totalement bloqué. J’avais écris notre vie à tous les trois pendant 5 ans, alors le fait de se retrouver réunion hors fiction me paniquait complètement, mais je ne voulais pas y penser pour l’instant. Je bus une gorgée de café pour penser à autre chose.
« Comment ça se passe la vie sur le campus ? Je veux dire, ces histoires de maisons, ça implique quoi au juste, le doyen m’a conseillé de rejoindre une confrérie et compte tenu des infos qu’il m’a donné c’est la Dunster qui me semblait la plus évidente, mais maintenant je me demande ce qui m’attend … » Lançais-je.
Elle allait me prendre pour un idiot, ou un touriste mais c’est vrai que je n’avais pas vraiment imaginé ce que ça ferait de vivre dans une « maison ». Est-ce que c’était juste un truc bien à mettre sur le CV ou est-ce que ça avait vraiment un sens plus profond ? Peut-être que Sienna pourrait m’éclairer.

"Oh je vois mon pauvre. Je pourrai te faire visiter un peu si tu veux." Lui proposa t elle avec un large sourire. Elle était sur le campus depuis 5 ans, campus qu'elle finissait pas connaitre comme sa poche. Pour ce qui était de la Dunster House, elle n'était la que depuis une petite semaine, depuis le retour du Summer Camp, et elle prenait doucement ses marques comme tous les nouveaux. "Tu as pu trouvé un colocataire pour cette année?" Elle tendit sa tasse au jeune homme qui fit mine de reculer de peur de s'en prendre a nouveau plein le t shirt, puis il se mit a rire. Sienna loucha un instant sur son sourire frident, avant de se mettre a rire de plus belle. "Hey! je sais que je ne t'ai pas fait bonne impression mais quand même! je te ferai pas le coup a chaque fois promis!" Le jeune homme vint s'assoir a coté d'elle, elle prit sa tasse entre ses deux mains et la posa sur ses genoux tout en l'écoutant attentivement. Il écrivait? Wahou. Sienna était assez admirative de ce genre de chose. "Tu écris, vraiment? c'est génial... tu me laisseras peut être te lire un jour?" lui demanda t elle avec un petit sourire en coin. Bon, les écrivains étaient général assez pudique... c'est pourquoi elle enchaina. "Enfin si tu en as envie. J'adore lire. Quand j'ai le temps. Entre le boulot, la danse, et la natation... reste plus beaucoup de temps libre en fait. Tu écris quoi comme genre?" Pour ce qui était des maisons, a vrai dire... elle ne savait pas trop! si elle était entrée chez les Dunsters pour trouver un peu de soutien, et une motivation dans son travail. Et parce qu'avec ce qui s'était passé récemment dans sa vie, elle avait besoin de se sentir un peu intégrée. "En fait, tu vas me prendre pour une naze mais... Je n'en ai aucune idée!" Elle sourit et but une gorgée de café. "Je crois que c'est toujours bien d'avoir sur un CV qu'on appartient a une confrérie après... je peux te sortir le discours de toute et te dire, oh les confrérie, c'est avant tout une grande famille!" Ce qui n''est pas faux. Et elle était bien contente que ce jeune homme en face partie. Bizarrement elle se sentait bien avec lui. Il était gentil, souriant, mais surtout calme, posé et imaginatif, un peu le contraire de Matt en fait.

Elle proposa de me faire visiter, elle semblait bien connaitre les lieux, c’était une bonne chose, j’avais encore un peu de mal à me repéré ici.
« Merci je dis pas non, c’est super grand et tout se ressemble pour moi. » Répondis-je.
McGill était pourtant un grand campus aussi, mais c’était différent d’Harvard, je n’arrivais pas à dire pourquoi mais je le ressentais comme ça.
« Non pas encore, je suppose que ça va se faire très vite avec tous les gens ici. » Répondis-je.
C’est vrai que je me demandais avec qui je serais jumelé, la maison était immense, j’imaginais qu’il y avait un sacré paquet de personne ici donc difficile de pas trouver de toute manière, alors je verrais en temps voulu.
Elle répondit à mon recul avec humour.
« Attention, je te rappellerais ta promesse à l’avenir. » Lançais-je tout sourire.
Cette fille semblait vraiment sympa, si tous les gens de cette maison était comme ça, ça me faciliterait la vie, j’avais déjà bien des choses en tête, je n’avais aucune envie de devoir en plus gérer des dramas en interne.
Elle sembla ensuite surprise que j’écrive, c’est vrai que c’était pas le passe temps le plus banal, même si pour moi oui en fait.
« Ouai enfin, je suis pas encore au point, c’est aussi pour ça que j’étudie. Pour l’instant je cherche encore mon style, disons que c’est compliqué à expliquer. » Répondis-je un peu gêné.
Pendant des années j’avais galéré à écrire des textes avec un vrai fond, et puis quand tout a changé dans ma vie il y a 5 ans, ça a été comme un déclique, j’avais réussi enfin à écrire de vrai texte. Un roman en fait, le roman de ma vie, du moins de la vie que j’aurais pu avoir avec Keyla si je n’avais pas du simuler ma mort. De notre amour naissant à notre emménagement avec Briony pour garder le trio infernal soudé, de nos délires … Ce livre était à la base ma thérapie et c’est devenu plus que ça. Aujourd’hui l’histoire est en suspens, mon arrivé à Harvard remet tout en cause, je n’étais pas censé reprendre ma vie d’avant, je n’étais pas censé pouvoir revoir mes anciens amis, alors mon esprit refusait de continuer l’histoire, peut-être parce que maintenant, j’avais l’opportunité de faire que la fiction devienne réalité … En tout cas, ce roman personne ne l’avait lu et personne ne le lirait jamais. C’était trop personnel, je n’osais même pas imaginer qu’on puisse tomber dessus, je n’étais pas prêt pour ça.
« Je vais pas me la joué écrivain torturé, mais disons que pour le moment, j’écris quelques petites nouvelles sans grandes importances, je cherche encore ma voie. » Continuais-je et dans un sens c’était vrai.
Très vite le sujet dériva et c’était temps mieux, je n’avais pas spécialement envie de parler de mes textes, surtout pas avec une totale inconnue, bien qu’elle était très sympathique c’était beaucoup trop tôt !
« Tu peux pas être plus nul que moi, toi au moins tu as pu voir un peu les années précédentes, pour moi c’est le flou total. Je suppose qu’on va découvrir ça ensemble. J’espère qu’on va pas nous faire nous promener à moitié nue recouvert d’une peinture jaune ou des trucs du genre. Je suis plutôt soft comme garçon. » Avouais-je en imaginant quel type de bizutage on pourrait subir …
Le fait qu’elle ne connaisse pas non plus le système des confréries ne m’aidait pas vraiment, mais j’allais vite finir par le découvrir maintenant que j’avais pris place dans la maison.

"Oh tu verras, ca parait grand mais tu prendras vite tes marques! Je suis la depuis a peine une semaine et je connais les lieux comme ma poche!" Bon, faut dire aussi qu'Alexia avait prit soin de lui faire une super visite guidée de la Dunster, et c'est pour ca qu'elle allait en faire autant avec le beau jeune homme. Le fait d'être en médecine impressionnait souvent les gens, cependant pour Sienna ca n'était pas vraiment une prouesse. Evidement, elle avait le cerveau bien fait, mais après tout ca n'était qu'un apprentissage, beaucoup de par cœur, de la compréhension, et du bon sens. Rien avoir avec quelqu'un qui se creusait la tête pour écrire et libérer son imagination. Elle lui répondit en souriant. "Oh je vois, je suis sure que tu ne veux pas te l'avouer mais que t'es du genre écrivain torturé qui se cherche?" Elle s'amusait a le taquiner un peu. Il semblait très sympathique et elle se sentait a l'aise avec lui au point de l'embêter un peu. "J'admire les gens qui arrivent a faire travailler leur imagination. C'est pas donné a tout le monde... on me l'a pas donné a moi par exemple!" Elle ria un instant avant de boire une gorgée de café. Le seul moment ou elle se sentait libérée de toute contrainte au point de se débrider et laisser aller son imagination, c'était lorsqu'elle dansait, et encore, c'était différent de l'écriture. Elle posa sa tasse sur la table et se leva en direction du buffet. "MMmmh il me semble qu'il reste des ptits gâteaux par ici..." Elle fouina un moment dans les placards avant de mettre la main sur son trésor. "Les voila! tiens t'as faim?" Elle se rassit. "Du coup ici tu étudies la littérature? Tu viens d'où? enfin tu étudiais ou avant de venir a Harvard?" Elle se montrait un tantinet curieuse mais bon, ca s'était du Sienna tout craché, quand elle se sentait bien avec quelqu'un, c'était un vrai moulin a paroles. "Plus nulle je ne sais pas, mais je t'avoue que je suis a peine arrivée qu'on est partis au SC, et depuis que je suis rentrée, j'ai pas pris le temps de me renseigner. oui, on découvrira ca ensembles!" Elle lui adressa un petit clin d'œil. Niveau défi, Sienna n'avait clairement peur de rien. "Ah oui?! Moi tant que ca m'amuse je peux faire a peu près tout et n'importe quoi!" Sienna n'avait rien de soft, elle. Se balader a poil dans Harvard peinturlurée en jaune la ferait bien rire. elle n'était vraiment pas pudique, et puis de toute façon les 3/4 de Harvard l'avait déjà vue nue! mais bon ca, elle se garderait bien de le dire a Caleb ^^ "Mais ne t'inquiètes pas, ca va rarement jusque la! au pire si on doit faire ca, je me mettrai devant toi et je te cacherai!" lui dit elle en riant.

« C’est surtout très différent de la où j’étais avant. » Avouais-je.
Forcément, quand on débarque on se souvient de ces anciens repères, il faut une adaptation pour trouver de nouvelles marques. McGill avait été un labyrinthe aussi au début, mais j’avais eu 4 ans pour m’y faire, il me faudrait surement quelques mois ici aussi.
On parlait étude mais je ne savais même pas ce qu’elle étudiait encore. En tout cas elle semblait admirative de mon choix de cursus, pour moi ca avait été une évidence, mais j’imagine que c’est pour tout le monde pareil, on choisit pas vraiment par hasard en général.
« On va dire ça comme ça. » Répondis-je avec un léger sourire.
En réalité la torture c’était maintenant, de me retrouver face à mes responsabilités après 5 ans face à mes deux meilleures amies … J'étais en tout cas bien content qu'on change un peu de sujet.
« Et moi je suis bien incapable de danser alors tu vois, on est un peu au même point. Et d’ailleurs c’est ce que tu étudies ? La danse je veux dire ? » Demandais-je.
C’était peut-être juste une passion ou peut-être était-elle vraiment danseuse, j’en savais encore rien.
Je la vis ensuite se lever pour fouiller les placards, elle sortie alors des gâteaux, bonne idée, avec le café ça passe tout seul.
« Merci, j’osais pas demander. »
Je ne savais pas encore comment ça se passait pour les courses, j’imaginais une cagnotte ou un budget de l’université, dans tous les cas, j’avais pas osé me servir avant d’en avoir parler avec ma marraine, que j’allais surement bientôt rencontrer d’ailleurs.
« Je suis originaire de Chicago, mais j’ai fais mes quatre premières années à l’Université McGill à Montréal, et j’étudie la littérature et l’histoire des civilisations, ça reste assez proche en fait. Et toi tu as toujours été à Harvard ? » Répondis-je ensuite.
J’avais presque l’impression de passer un interrogatoire, mais je voyais bien qu’elle demandait ça gentiment pour faire connaissance, et puis de toute manière si on devait passé au minimum l’année ensemble dans cette maison, autant apprendre à se connaitre, fallait bien se lancer un jour.
« Je vais tenter de contacter ma marraine rapidement, j’ai son nom alors ça devrait pas être trop dur et je pourrais lui poser mes questions, elle risque de me détester. » Lançais-je en souriant.
Des questions j’en avais plein, c’était surtout côté vie pratique mais bon ce n’était pas juste vivre en coloc, on vivait tous ensemble dans une grosse maison, ça demandait un minimum de gestion, je voulais pas faire de connerie à peine arrivé.
« L’avantage du bizutage c’est qu’on est tous ensemble pour le vivre, si faut faire des trucs un peu tordus j’aurais du mal mais si on le fait en groupe ça m’aidera à me sentir moins idiot. » Avouais-je.
J’étais pas le mec le plus courageux du monde mais au milieu d’un groupe ce genre de délire passe toujours mieux, on se sent moins seul.