PANDORA + it's a black world

Buvant une bière aux côtés d'amis du cours architecture, je tente de passer du bon temps malgré mes problèmes familiaux. Nork est au plus mal après son accident et je ne peux rien faire. Même avec tout l'or du monde, les médecins ne peuvent pas le remettre sur pied pour le moment. C'est la merde. Finissant un sujet de conversation à cause de ma froideur envers mes amis, je paye ma part et me barre du bar. Les mains sur mon portable je regarde si j'ai de nouvelles de mon cousin. Nan. Je soupire. J'entre dans une ruelle peu fréquentable. C'est un raccourci pratique pour rejoindre le campus. Alors que je m’apprête à mettre mes écouteurs pour entrer dans ma bulle, un bruit assourdissant arrive jusqu'à mes oreilles. Ceux sont comme des cris de détresse. Intrigué, je fais quelques pas en arrière et vois une fille se faire agresser par un gars. J'aurai beau être un connard à certain moment, je ne suis pas un lache. Je ne peux pas la laisser seule avec ce type. Je retrousse mes manches et avance vers eux. « Hey mec, lache la okay. On t’as jamais appris à ne pas maltraiter les filles ? »

Je n'aurais pas dû sortir ce soir, je n'aurais pas dû passer par là pour retourner sur le campus... J'aurais dû faire le grand tour au lieu de faire ma feignasse, mais non j'avais décidé de prendre ce foutu raccourci... Et j'étais tombée sur une bande de crétins en chaleur, prêts à tout pour choper de la gonzesse ce soir... Et bien sur avec la chance que je n'avais pas en ce moment c'était tombé sur moi. Ils étaient plusieurs, trois ou quatre, y'en avait eu deux derrière moi qui avaient réussi à me coincer dans cette ruelle et les autres s'étaient approchés de moi, pour commencer à me violenter... J'me prenais même un coup juste avant que je demande de l'aide, que quelqu'un me sorte de là...

J'me retrouvais le cul par terre, sonnée par le coup que je venais de me manger en pleine poire, je n'avais pas compris ce qu'il m'était arrivé lorsqu'il fit irruption devant les quatre crétins... J'devais avoir la joue rouge et les yeux embués par mes larmes de panique qui coulaient sur mes joue, le type qui se pointait avait tout du super héros, style Spider-man mais sans la tenue ridicule. Celui qui m'avait cogné se mit à grogner, voyant que le garçon semblait être plus musclé et plus grand que lui, il s'écarta de moi... Mais ce fut ses trois autres acolytes qui me forcèrent à me lever, commençant par déchirer mes vêtements...

"Bah alors mec, tu viens pas sauver ta nana ?" que faisait l'un d'entre eux, un sourire mauvais aux lèvres...

Le type qui tenait dans ses bras la fille décide la lâcher à mon arrivée. Je dois avouer que ça donne un certain style de débarquer de nulle part et de faire peur à un gars. En même temps vu comment il est petit et maigre, il n’a pas vraiment le choix. Le seul problème c’est que trois autres types du même gabarias que le premier sont présents. Ils s’approchent de la brune et sans même réfléchir, ils commencent à arracher ses vetements. Sérieusement ? « Bah alors mec, tu viens pas sauver ta nana ? » Un petit sourire aux lèvres, je m’approche d’eux. Je ne suis pas pour les bastons, au contraire. Je préfère régler les choses dans le calme. Est-ce que ça va être possible avec eux ? J’en doute fortement. Néanmoins, je compte bien gagner en les poussant tous à bout. Je me mets à les applaudir en gardant ce sourire arrogant. « Bravo les gars, vous avez trouver une meuf pour vous quatre. J’admire » Les trois types qui entourent la fille me regardent étrangement. « Vous allez faire quoi ? Vous la tapez chacun votre tour et faire la même chose demain avec une autre fille ? C’est pitoyable, hein. » C’est mal de jouer avec les nerfs de quatre mecs alors que je suis seul dans une rue deserte.

J'me sentais pas en sécurité dans les bras des mecs, mais le garçon qui était apparu pour intervenir jouait avec leur nerfs... Je ne savais pas si c'était franchement une bonne idée, mais je sentais l'étreinte d'un des types qui commençait à me relâcher, de peur de se faire surtout balancer à la police... Les deux autres firent de même, trouvant peut-être que ça n'était pas une si bonne idée que ça et qu'ils préféraient finalement se barrer pour me laisser tranquille.
Ils se mirent à fuir, laissant leur "leader" derrière eux, qui cracha par terre, comme si il provoquait mon sauveur, puis se barra à son tour me laissant avec mes vêtements arrachés...

J'avais les jambes qui tremblaient, et finalement j'me laissais tomber par terre, tremblotante, j'avais failli me faire violer et j'essayais de couvrir les endroits où mes vêtements avaient été arrachés... Je murmurais faiblement un "Merci..." au garçon qui m'avait sauvé, restant par terre n'ayant plus la force de me redresser.

Mon mode de fonctionnement à l’air de marcher comme prévu. Je peux voir les trois types réduirent leur emprise sur cette fille. Ces gars ne sont que des amateurs. Ils leur suffisent de tomber sur une difficulté pour s’enfuir en courant. Ceux qui tenaient la fille commencent à se barrer et le ‘leader’ décide de cracher par terre. Il se rebelle le petit attention. Je les suis du regard jusqu’à c’qu’ils ne soient plus dans mon champ de vision. Mes yeux se tournent ensuite vers la jeune femme, à terre, avec une mine abasourdie. « Merci... » Je retire mon gilet pour le lui donner. « Mets le, sinon tu vas attraper la crève » Même si je fais preuve d’un acte de générosité, je tente de rester distant avec cette fille. C’est dans ma nature. Néanmoins je lui tends ma main pour qu’elle se remette debout.

Je sursautais quand il s'approcha de moi pour me prêter son gilet afin que je n'attrape pas la crève... Il venait de me sauver mais je le trouvais distant, mais je ne disais rien et enfilais son gilet qui était beaucoup trop grand pour moi. Il me tendait sa main pour m'aider à me relever et j'attrapais celle-ci pour me redresser, sentant que mes jambes ne tiendraient pas longtemps le coup...
"Merci...pour le gilet et le reste, je t'en dois une, j'insiste." J'me sentais vulnérable rien qu'avec son gilet sur mon haut complètement déchiré, une chance que les quatre mecs ne m'avaient pas non plus retiré mon pantalon parce que là j'me serais sentie vraiment ridicule. J'étais encore un peu sous le choc et j'avais besoin d'un verre pour me remettre de mes émotions...

"Dis...comment s'appelle mon héros de la soirée ? " lui demandais-je finalement en essayant de lui décocher mon plus beau sourire.

« Merci...pour le gilet et le reste, je t'en dois une, j'insiste. » Je me contente de lui sourire. C’est sympa de sa part, mais s’en être rabat joie c’est presque normal. Bawé, je la vois mal s’enfuir en courant après mon acte. M’enfin c’est tout de même sympathique de sa part. « Dis...comment s'appelle mon héros de la soirée ? » Je la regarde marcher à mes côtés sur le chemin qui mène vers Cambridge. Ce qui revient à me poser la question sur ses études. Fait-elle partie d’Harvard ? Certainement. De plus, elle a l’air d’être une fille tout ce qui a de plus correct. Ni sale, ni débauchée. Une étudiante parfaite. « Antwan. Et comment s’appelle celle qui a fait de moi le héros d’une nuit ? » La politesse avant tout n’est-ce pas. Néanmoins j'ai la question sur ses études qui me brule les lèvres. « Si je ne m'abuse tu es à Harvard ? » C'est dangereux dans le sens où si elle me dit non je passe pour con. Mais si elle dit oui alors je passe pour la gars qui l'a remarqué dans les couloirs. Un plus pour moi. Du moins pour l'image qu'elle aura de moi.

On prenait le chemin pour se rendre sur le campus, j’avais vécu trop d’émotions fortes pour la soirée et mon super héros de la soirée se présenta comme étant Antwan. C’était un prénom que j’entendais pour la première fois et je me présentais à mon tour, je lui devais au moins bien ça « Moi c’est Pandora. » fis-je tout naturellement.
Puis venait la fameuse question si j’étais une étudiante d’Harvard, il est vrai que je n’avais jamais croisé Antwan du moins pas à mon souvenir, du coup il était tout à fait normal qu’il me pose ce genre de question.
« Oui, j’y suis depuis un peu moins d’un an pour être honnête. Je suis à la Lowell House, étudiante en danse et théâtre. Pas très original je l’avoue. Et toi ? »
Quitte à combler le silence de la nuit, et bien que l’occasion de faire connaissance n’était pas la meilleure qu’il puisse avoir, autant prendre un peu de temps pour discuter entre nous. Et puis je serais certainement amenée à la croiser de nouveau sur le campus, donc autant savoir à qui j’avais à faire.

« Moi c’est Pandora. » J’hoche la tête. Ce nom ne me dit rien,  ce qui s’avere être une confirmation pour moi : je ne connais pas cette fille. Malgré tout, pour avoir été fan de la mythologie gréco-romaine, je ne peux que penser à la boite de Pandore en entendant son prénom. Cette boite qui contient tous les malheurs du monde. J’espère que son prénom ne définit pas cette jeune femme. « Oui, j’y suis depuis un peu moins d’un an pour être honnête. Je suis à la Lowell House, étudiante en danse et théâtre. Pas très original je l’avoue. Et toi ? » En effet pour une Lowell ces choix d’études ne sont pas étonnants. Le point positif est que je ne me suis pas trompé sur sa provenance à Harvard. « Je suis à la Eliot House et j’étudie l’architecture » Je ne dis rien de plus pour garder une part de mystère v’voyez ? « Tu connaissais les gars de tout à l’heure ? »

Ainsi donc mon héros de la soirée faisait partie de l’Eliot House, la confrérie avec la meilleure renommée du campus. C’était plutôt impressionnant de tomber sur quelqu’un faisant partie de cette confrérie, je me demandais ce que ça faisait de faire partie de l’élite du campus. Puis il étudiait l’architecture, ça en jetait plus que la danse et le théâtre. Mais je n’avais pas à me plaindre de mes études puisque la danse représentait presque tout pour moi.
« Non… je ne les connaissais pas. Du moins pas à ma connaissance et je n’ai pas l’impression de les avoir croisés durant le Summer Camp. J’ai de la chance que tu sois passé dans cette ruelle au bon moment. Je ne saurais comment réellement te remercier… »
Je lui étais redevable, et généralement je n’aimais pas avoir des dettes, il fallait à tout prix que je trouve un moyen pour le remercier. « Tu veux… peut-être passer dans ma chambre pour boire un café ? » lui demandais-je timidement.