What your flava? [Marshey]

« Quel merde! » dis-je en ramassant mes cloppes à même le sol, rageant contre l'imbécile qui m'avait accroché au passage. Ce qui m'énerve le plus dans tout ça, c'est que je suis à quatre pattes en plein milieu du trottoir pour récupérer mes putains de cigarettes alors que je m'étais juré ne plus jamais touché à ce poison pour ma fille. J'ignore pourquoi elles avaient réapparues dans ma vie, mais maintenant, je ne pouvais plus me détacher d'elles. En me relevant, analysant l'état des cloppes dans mes mains, je vis une silhouette se poster devant moi. Lorsque je levai mes yeux et découvris Marshall, je sentis un stress de moins sur mes épaules. Allez savoir pourquoi! Peut-être parce que ce serait le Partner idéal auquel je pourrais échanger mes cigarettes pourries contre des neuves qu'ils devait garder à porté de main! Ce soir, je m'étais permis de sortir pour prendre de l'air frais, pour me ressourcer avant d'entamer une toute nouvelle année. Alors je souris calmement à Marshall, essayant de me détendre malgré l'épisode de l'accrochage, curieuse de savoir ce qu'il faisait ici! « Monsieur Reilly! On prend l'air à la recherche d'une nouvelle conquête? » Direct? Oui! Je savais que même si j'étais revenue dans le décor avec Autumn, il ne changerait pas pour autant son habitude de vie. Et comme nous étions dans un quartier ou les rues étaient bondées de bars, il était pour moi certains que j'avais viser juste!

Enfin de retour à la maison. Franchement, c’était soulageant tout ça. J’allais enfin pouvoir relaxer un peu avant la reprise des cours et, bien que je ne veuille pas l’admettre, j’étais plutôt content de revoir Autumn. Ce petit bout d’chou m’avait manqué durant l’été. Tient parlant d’elle, je ne croyais franchement pas tomber sur sa mère ici et encore moins à quatre patte par terre. Je m’approchai, nonchalant, mains en poche avec un sourire amusé aux lèvres. Abbey se redressa et me toisa de la tête aux pieds. « Monsieur Reilly! On prend l'air à la recherche d'une nouvelle conquête? » Je détournai le regard quelques instants, regardant autour de nous. « D’abord tu te jettes à mes pieds et là tu me demandes cash si j’ai envie d’une aventure? Heureusement que j’suis pas flic j’pourrais t’embarquer pour sollicitation. » Je souris largement maintenant, fier de mon commentaire et aussi bien impatient de voir quelle sera sa réaction. J’viens quand même de la traiter de prostitué là.

Au fur et à mesure qu'il fit son commentaire désobligeant, je me redressai, pinçant mes lèvres et mes points pour ne pas lui crachai des conneries en pleines figures ou bien le giflai fortement. Au fait, pourquoi me retenir de dires des méchancetés alors que lui il ne se gêne en aucun cas. Je pris une grande inspiration avant de m'approcher de lui, ayant une meilleure idée en tête. « Et pourquoi tu profiterais pas de moi à la place de me vendre au flic hein!? » dis-je en affichant un sourire aguicheur. Je me rappelai instantanément notre dernière nuit ensemble. « Si je vais en tôle pour des trucs que tu inventes, tu seras obligés d'être père à temps plein et tu seras privé de nuit torride avec moi... Penses-y un peu... Même si tu serais flic t'aurais pas eu les couilles de te mettre dans un tel merdier.» ajoutais-je en riant de plus belle. Je le regardai de la tête aux pieds, me disant que moi non plus je ne serais incapable de me priver d'un tel homme... Sexuellement parlant.

Abbey semblait avoir ma réplique de travers dans l’gosier. Pourtant, elle ne releva pas. Enfin, pas tout d’suite. « Et pourquoi tu profiterais pas de moi à la place de me vendre au flic hein!? » J’haussai un sourcil, souriant en me penchant vers elle. « T’as besoin de fric en plus Abbey? » Au pire, elle pouvait me le demander directement hein! Pas la peine de me vendre ses services. Quoi que…. Si elle proposait. Je me voyais bien mal lui refuser quoi que ce soit. Vous l’avez vu un peu? « Si je vais en tôle pour des trucs que tu inventes, tu seras obligé d'être père à temps plein et tu seras privé de nuit torride avec moi... Penses-y un peu... Même si tu serais flic t'aurais pas eu les couilles de te mettre dans un tel merdier.» Je souris, amusé. Secouant finalement la tête et plongeant mes mains dans mes poches. « Moi aussi j’suis content d’te voir ma belle, t’allais où comme ça? »

Quel homme. Non mais QUEL HOMME! Pourquoi Dieu a le culot de faire vivre des mecs canons comme Marshall? Son sourire me fait toujours craquer, ce qui me rend soi-disant plus hystérique en ce moment. Il a le don de détendre l'atmosphère avec sa belle gueule et ça, même si c'est lui qui a tout foutu en l'air. En gros, c'est tout simplement impossible de lui en vouloir pour ses paroles débiles. Le pourquoi je finis par souffler un bon cou, replaçant une mèche qui tombait sur mon visage. Pute ou pas, je n'allais sûrement pas monter sur mes grands chevaux ce soir. Il est assez rare qu'on se croise, alors je préfère profiter du moment que de jouer l'espèce de dingue qui veut à tout prix se justifier pour un mal entendu. Je répondu à son sourire tout en rangeant mes cloppes dans ma petite sacoche qui pendouillait près de mes jambes. « Et ne m'appelle pas ma belle, tu sais très bien ce que je pense de ce genre de surnom là... » Tant qu'à moi, des surnoms, c'est sentimental! « Mais aussi non, ça va bien! » ajoutais-je en lui faisant un clin d'oeil! « Tu t'apprêtais à faire quoi? » Question qui m'aiderait à savoir si on pourrait continuer de se parler ou, malheureusement, se quitter sous peu. Dans tous les cas, j'avais plus d'un tour dans mon sac pour essayer de le revoir bientôt!

« Et ne m'appelle pas ma belle, tu sais très bien ce que je pense de ce genre de surnom là... » Je continuai de sourire, amusé puisque je savais bien qu’elle détestait que je lui donne ce genre de surnom –c’était bien pour ça que je continuais d’ailleurs! « Mais aussi non, ça va bien! » Okay, vas-y, me dis surtout pas où t’allais. Apparemment, c’était une information secrète. Mais qu’importe au fond. « Tu t'apprêtais à faire quoi? » Ah oui, elle me renvoyait la balle hein? « Rien du tout, je me baladais juste. Pourquoi, t’as une proposition à me faire? » Je souris de toutes mes dents, passant distraitement une main dans mes cheveux pour les rabattre vers l’arrière. Franchement, j’avais comme l’impression qu’elle trouverait à tout prix une raison de passer cette journée avec moi. Ce qui m’amusait, c’était que j’en avais actuellement envie et qu’elle n’avait donc aucun effort particulier à faire. Néanmoins, je me gardais bien de lui dire, c’était bien plus marrant comme ça!

Après lui avoir posé la question, je lui lançai quelques regards inquisiteurs, curieuse de savoir ce qu'il allait me répondre. D'ailleurs, je fus bien heureuse d'entendre qu'il n'avait rien prévu de particulier, mais je tentai de subtiliser le bonheur qui grandissait en moi. Puis il me demanda si j'avais une proposition à lui faire. S'il savait ce que je désirais en ce moment, il prendrait sûrement ses jambes à son cou. Disons qu'en venant ici, j'espérais pouvoir former une famille avec lui, mais en le revoyant, je savais désespérément que c'était impossible. Alors je camouflai le tout derrière un mur pour affichai un faux sourire assez convainquant. « Et bien... Qu'est-ce que tu dirais de venir souper chez moi? Sors toi tout de suite de la tête que c'est un rencard, j'ai aucunement envie d'avoir un rendez-vous avec toi... Je verrais plutôt ça comme une invitation subtile avant de jouer aux... Échecs? » Pourquoi faire mille et un détour pour tout simplement lui dire que j'avais envie de lui? Tout d'abord, parce que nous sommes dans un endroit publique et qu'il y a toujours des oreilles indiscrètes et deuxièmement, je trouvais ça plus amusant de dire ça sous forme de code que de lui lancer carrément « On va chez moi et on baise? » Disons que là, je jouerais entièrement le rôle de pute que Marshall était entrain de m'associer.

« Et bien... Qu'est-ce que tu dirais de venir souper chez moi? Sors toi tout de suite de la tête que c'est un rencard, j'ai aucunement envie d'avoir un rendez-vous avec toi... Je verrais plutôt ça comme une invitation subtile avant de jouer aux... Échecs? » J’arquai un sourcil. Venait-elle vraiment de m’inviter à aller chez elle pour manger et baiser? Non parce que c’est exactement ce que je croyais comprendre si vous me posez la question! Un sourire naquit au coin de mes lèvres et je secouai la tête en replongeant les mains dans mes poches. « Okay, parfait. Mais je t’avertis, j’suis une sacré bête aux échecs… Autumn est à la maison? » demandais-je songeant soudain que notre fille risquait d’être là et que… bah on serait peut-être forcé de jouer réellement aux échecs!

J'étais rassuré de voir un sourire naître sur ses lèvres, car ça sonnait déjà positif à mes oreilles. J'étais aussi très contente de voir qu'il avait la même envie que moi. J'ignore pourquoi, mais j'ai toujours la crainte qu'il refuse une approche étant donné que notre relation est beaucoup plus ambigüe qu'au début. Mais, Marshall est un mec et sérieusement, quel con déclinerait une invitation de la sorte? J'esquissai un sourire à mon tour lorsqu'il m'avoua être vraiment une bête aux échecs. Il n'avait pas besoin de me le dire, je le savais déjà! Je passai ma main dans mes cheveux lorsqu'il me demanda pour Autumn. « T'inquiète, elle... Elle a commencé l'école il y a plus d'un mois de ça. Elle a cinq ans maintenant... » Je détournai mon regard, soudainement mal à l'aise de lui avouer tout ceci en même temps. Pourtant, je n'avais pas de compte à rendre à Marshall... Si? Je n'en savais trop rien. Il était tout de même son père, j'aurais dû le lui faire savoir. Bref.

Je ne fis comme si de rien était avant de marcher en direction de chez moi. On avait quelques rues à faire avant d'arriver à destination. Même si je faisais tout pour rester calme, je me sentais éperdument mal de tout lui avoir cracher ça à la figure. Je suis pas habituée de devoir partager ceci avec quelqu'un, surtout lorsqu'on est séparé l'un de l'autre. Je veux dire, j'ignore comment m'y prendre avec tout ça. « Écoute... Je suis désolé de pas t'avoir tenu au courant pour la rentrée scolaire d'Autumn et pour son anniversaire. Je sais pas ce que tu penses de la petite et si tu prends ton rôle au sérieux alors... J'aimais mieux ne pas te mêler à tout ça. » En une fraction de seconde, je sentie un poids de moins sur mes épaules. J'étais contente de pouvoir me confier ainsi aux gens. Avant, je gardais tout pour moi et je finissais par exploser. Maintenant, je passe mon temps à expliquer ce qui me plait et ce qui me déplait. C'est tellement plus simple ainsi, car on évite les chichis!

« T'inquiète, elle... Elle a commencé l'école il y a plus d'un mois de ça. Elle a cinq ans maintenant... » J’haussai les sourcils, surpris. Ma fille avait commencé l’école cette année et je n’étais même pas au courant. Pire, je n’avais pas pu être présent pour sa première journée d’école. J’avalai de travers alors qu’Abbey semblait mal à l’aise. À juste titre je suppose puisqu’elle réalisait seulement qu’elle avait gardé l’info pour elle tout ce temps. Ou alors était-ce volontaire? Elle se mit en route vers chez elle et je la suivis en silence, analysant l’information. Nous avions quelques rues de traversées quand Abbey brisa enfin le silence. « Écoute... Je suis désolé de pas t'avoir tenu au courant pour la rentrée scolaire d'Autumn et pour son anniversaire. Je sais pas ce que tu penses de la petite et si tu prends ton rôle au sérieux alors... J'aimais mieux ne pas te mêler à tout ça. » Son anniversaire. Mais bien sûr, je l’avais manqué aussi. Quel genre de père je faisais putin? Je serai les poings, soudainement frustré. À la fois contre elle et contre moi-même. « Franchement Abbey, pourquoi me l’avoir présenté et pourquoi m’avoir demandé d’être dans sa vie si c’était pour me cacher toutes les choses importantes qui la concernait? » J’étais plus frustré que je ne l’aurais cru. Soufflant un peu, je continuai d’avancer à sa suite. « Pour son anniversaire, j’aurais du savoir, j’suis con. Mais pour la rentrée? Sérieusement… j’vois pas pourquoi tu m’as caché tout ça. »