Votre mission, si vous l'acceptez : déménagement à deux forces de mouche.

Ah si, en fait, Jackie avait bien réussi à comprendre la situation, même si elle avait buggué sur le coup. Sa réaction te fit lâcher un nouveau rire, parce que Jackie était vraiment comique quand même. Bien sûr que tu ne lui avais rien dit avant, tu ne l'avais pas revu depuis que cela s'était fait. Il n'empêchait que cela faisait du bien de le dire, cela rendait la situation encore plus réelle à tes yeux, même si tu avais compris depuis un certain temps que ce n'était pas un rêve tout de même. Cela ne fait qu'un mois Jackie, et je voulais te le dire en face. Et tu sais... On reste discrets là-dessus, on ne le hurle pas sur tous les toits. Donc oui, Jackie est une privilégiée en fait, tu espérais que cela suffirait. Elle ne semblait certes pas fâchée, mais tu ne voulais pas même qu'elle soit vexée par ce petit secret. Ainsi, elle jugeait aussi que tu devais parler plus distinctement ? C'était vache, ça, pour un théâtreux comme toi, et tu fis mine d'en être vexé. Ma diction est parfaite moi, mademoiselle Alvarez ! Je suis un homme de théâtre, cela ne peut être que le cas ! Tu n'avais pas tort d'un sens : si un comédien articulait mal, cela rendait son travail bien plus difficile et moins bon, hormis si c'était une exigence du rôle bien sûr. Mais si les gens ne comprenaient pas ce que tu racontais, ils n'allaient pas apprécier la pièce et ce serait très mal parti pour une carrière. Toujours était-il que le théâtre maigrichon que tu étais devait soulever une table avec Jackie maintenant, ce qu in'était franchement pas un rôle de composition. Et la voilà (Jackie, pas la table hein) qui voulait te motiver en parlant de bières maintenant, voilà autre chose. J'ignorais être un alcoolique en bières notoire. D'accord, tu buvais rarement autre chose niveau alcool, sauf au Summer Camp où tu avais découvert le rhum à petites doses... et pas qu'à petites d'ailleurs. Mais bon, cela ne te vexait pas vraiment, tu en étais plus amusé qu'autre chose, surtout que tu risquais effectivement d'avoir besoin d'une bonne boisson une fois tout monté dans son appartement ! Tu aurais cependant préféré faire une pause au premier étage, pas enchaîner les deux étages à la suite, mais Jackie semblait en avoir décidé autrement vu son petit reproche et son tapotage de joues intensif auquel tu eus droit. Tu en fis même une tête de poisson pour creuser un peu tes joues, histoire de la faire rire et qu'elle arrête cela. Bien chef ! Pas de frigo en tête, et au second étage ! Tu avais donc soulevé de nouveau la table jusqu'au second étage, puis à la place adéquate dans l'appartement de Jackie. Voilà une bonne chose de faite ! On prend quoi maintenant ?

Punaise, t'en croyais pas tes oreilles. Devyn et William. Ensemble. William et Devyn. Un couple quoi ! Tu l'aurais pas vu venir.. quoi que connaissait les deux personnages, ça ne te surprenait pas plus que ça. Non, ce qui te laissant le plus sans voix, là tout de suite, c'est que ça faisait un mois et qu'il t'avait rien dit. Regardez moi ça, comme c'est trognon, ils restent cachés les amoureux. dis-tu avec un sourire plein de malice. En tout cas, j'suis super contente pour vous les gars, vous êtes des chouettes types avec William. Y'avait pas un dicton qui disait vivons cachés, vivons heureux ou un truc dans l'genre ? Hm, t'aimerais vivre une histoire comme ça, un truc qui n'appartiendrait qu'à lui et toi, des moments de complicité cachés aux yeux de tous. C'était so romantique, que tu te mis à rêvasser un instant avant de reprendre tes esprits et pouffer de rire en l'entendant parler de sa diction parfaite qu'il se devait d'avoir pour un homme de théâtre. Baaah, j'suis pas d'accord ! Y'a des rôles au théâtre ou tu dois parler comme un bonhomme avec la mâchoire éclatée qui fait qu'on comprend absolument rien. La, tu étais l'entre deux en fait. dis-tu en portant ta main à ton menton, en pleine réflexion. D'un autre côté, tu n'avais jamais vu Devyn sur scène, ni répété quoi que ce soit, tu n'avais pas non plus eu la chance de lui donner la réplique. En fait, tu ne connaissais pas la passion de Devyn, tu ne le connaissais pas sous son jeu d'acteur. Mais t'imaginais que ça devait être grandiose, lui qui était d'ordinaire si timide et réservé. Je pensais que Cody t'aurais Codyfié maintenant qu'il est ton bizuteur.. T'en fais pas, on trouvera bien autre chose que d'la bière, sinon y'a une supérette en bas, pratique pas vrai ? Pétard, tu étais vraiment trop fière de pouvoir venter les mérites de ton nouvel immeuble dans lequel tu n'habitais même pas encore. Et pour cause : ta table à manger était sur le palier du deuxième étage, ton frigo et ton canapé étaient dans rez de chaussé. Pas très pratique. Contre tes petits ordres, vous aviez repris la table pour monter le deuxième étage et enfin la faire rentrer dans ton appart. Tu posas tes fesses contre le rebord de la table, regardant Devyn tout sourire, prêt à aller chercher le second meuble. Eh, doucement chaton ! Regarde, on est chez moi ! fis-tu en balançant frénétiquement tes jambes dans le vide, comme une enfant. J'te fais visiter ? Tu lui laissas à peine le temps de répondre que tu l'avais tiré par le bras pour l'emmener dans la cuisine qui grouillait de cartons avec diverses inscriptions dessus. Tu vois, c'est là qu'on boira un coup tout à l'heure, quand tout sera fini ! dis-tu en montrant d'un air rêveur la petite fenêtre et en posant ta tête sur l'épaule de ton ami.

Voilà qu'elle te charriait gentiment maintenant... ce qui n'empêcha pas le rouge de te monter aux joues. Mignon notre couple... ou plutôt trognon ? Qu'est-ce qu'il ne fallait pas entendre...Bon d'un sens tu préférais ça qu'autre chose même si cela sonnait très "eau de rose" et que vous ne l'étiez pas vraiment... Enfin, rectifions : William ne l'était pas et toi tu cachais ton jeu. Si les stéréotypes étaient vrais, il serait aisé de comprendre qui était plus l'homme et plus la femme au niveau du caractère... mais heureusement que tout n'était au final pas si tranché dans la vie. Il était cependant vrai que tu avais un petit côté "fleur bleue" bien honteusement caché ainsi qu'un certain besoin d'affection qui semblait grandir avec le temps que tu passais avec ton petit ami. Tu acceptas plus facilement le compliment de Jackie, laissant même un nouveau sourire illuminer ton visage. Merci Jackie. J'espère vraiment que cela finira par t'arriver aussi. Tu le mérites tout autant que moi. Tu étais sincère, la jeune femme méritait réellement ce bonheur, elle méritait de trouver quelqu'un d'aussi bien qu'elle. Car oui, tu avais Jackie en haute estime, rien que pour sa manière d'illuminer le monde avec sa joie de vivre. Tu aimais même bien les petits surnoms dont elle usait à ton égard, alors que tu aurais râlé face à n'importe qui d'autre. Preive en était le fait que tu ne fis aucune remarque lorsqu'elle t'appella chaton. Son chez elle n'était pas très visible encore à cause des cartons mais tu comprenais aisément la fierté dans sa voix lorsqu'elle t'en parlait. Il est très prometteur en tout cas. Et la bière me convient ne t'en fais pas. Pas Codifié... C'était presque rassurant en fait vu le caractère extravagant et exubérant de ton bizuteur.Et pourtant, malgré tout, tu l'appreciais mine de rien. Il t'en faisait baver en te mettant dans des situations pas possibles, même involontairement, mais c'était Cody, tu ne lui en voulais jamais très longtemps. Il faudrait cependant qu'il se limite sur la bouteille... mais c'est Cody quoi. Pas de danger que tu l'imites sur ce chemin, le souvenir de ta dernière cuite était encore un peu trop vivace à tes yeux et synonyme d'une grosse perte de contrôle pour que tu t'y risques. Modération serait ton maître mot maintenant. Avec tout ça tu avais en tout cas été embarqué dans une visite de l'appartement de Jackie, récupérant même d'un léger câlin pendant qu'elle le contemplait d'un air rêveur. Tu l'avais même légèrement serré contre toi, en te forçant juste un peu. Il fallait croire que tu t'habituais doucement au caractère tactile de ton amie. Par contre, tes affaires sont toujours en bas... et plus tôt ils seront ici, plus tôt tu pourras continuer la visite et on pourra se poser. Tu ne crois pas ?

Debout dans cette cuisine, tu te sentais déjà chez toi. Vraiment, tu avais hâte que tout soit terminé pour enfin poser tes bagages. C'était fait remarque, mais.. pas totalement terminé. Tu rêvassais déjà du coup que vous alliez boire tout à l'heure, au frais près de la fenêtre mais Devyn te sortit de tes rêveries en t'annonçant qu'il restait tout en bas. On t'as jamais dit que t'étais la voix de la sagesse Devyn ? Allez, vient ! dis-tu en l'attrapant par le bras pour l'entraîner dans le hall de l'appart, puis dans l'escalier, puis enfin dans l'entrée de l'immeuble. Zut, descendre les marches aussi vite t'avais essoufflé. Où était donc passée la sportive en toi ? On s'attaque au canapé ? On pourra toujours faire une p'tite pause confortable au premier comme ça ! dis-tu en t'affalant dedans.

Spoiler:

La voix de la sagesse ? Tu ne pensais pas non, tu savais simplement être parfois raisonnable et être un peu trop terre à terre par rapport à ton amie si extravertie et fofolle. D'ailleurs, si tu avais su, tu aurais évité de lui dire, vu la vitesse à laquelle elle te tira pour dévaler les marches et rejoindre ses meubles orphelins. Tu avais manqué louper des marches plusieurs fois et voir ta dernière heure arriver, et tu étais d'ailleurs surpris d'être arrivé vivant en bas, même essoufflé. Cette fille était franchement folle, mais même cette idée n'arrivait pas à effacer le sourire amusé de ton visage. Cela lui correspondait tellement que tu aurais dû t'en douter malgré tout... et tu savais en plus qu'elle était aussi peu sportive que toi, ce qui n'était pas franchement évident vu ton faible niveau en la matière. Et en plus de tout cela, elle comptait s'attaquer au canapé ? En fait non, tu la sous-estimais encore. Elle ne plaisantait apparemment pas vu qu'elle ne réagissait pas à ton regard interloqué et qu'elle s'installa plutôt dans son fameux canapé... ou plutôt s'y étala comme une crêpe. Par contre, je ne pourrais pas le porter seul avec toi dedans... Peut-être sans toi dedans ça irait, mais pas avec toi ! Bien sûr que Jackie n'était pas lourde, au contraire, elle semblait toute légère, mais tu voulais simplement lui faire que si elle n'apportait pas vite son aide, tu te rabattrais sur un autre meuble. Oui, tu étais faible à tout accepter, même ce genre de torture physique... mais tu étais trop gentil, cela te perdras bien un jour.

Spoiler:

Ce canapé était d'un confort parfait. Genre super moelleux, assez long pour s'y étaler dans avoir les pieds qui dépassent, et tout douuuux. Imitation daim. Enfin, c'est ce que t'avais toujours pensé. C'était le genre de tissus sur lequel tu t'amusais à dessiner avec tes doigts lorsque tu étais petite. Tu vois de quoi j'veux parler hein ? Mais t'allais pas restée dedans, étalée comme une larve, dans le hall d'entrée. Fallait le monter ce canapé. Devyn, voyons. J'vais t'aider. J'te montrais juste ce que signifiait faire une pause, et surtout comment qu'il fallait faire. Ouais, bon, toutes les excuses étaient bonnes sur la raison de pourquoi tu t'étais affalée dans ce canapé. N'empêche que t'avais repris ton souffle et que tu te relevas vivement. J'crois qu'on va d'abord monter les coussins. Ou alors, j'prends les coussins et tu te débrouilles avec le canapé ? Les coussins, c'est quand même vachement plus lourd, j'suis hyper gentille là hein. dis-tu en attrapant les millions de coussins qui recouvraient le canapé. Limite que les coussins c'est super dangereux parce que j'vois plus la route tu vois. dis-tu cachée derrière ta pile de coussins dans les bras.

Savoir comment faire une pause ? C'est vrai que tu avais du mal pendant les cours à t'en accorder, trop plongé dans tes différentes activités pour prendre le temps de te poser sans rien faire. Il était rare que tu ne sois pas en train de faire quelque chose et, si tu devais prendre du repos, c'était vraiment quand tout était terminé... ce qui était très rare. Enfin, maintenant que tu étais et habitais chez William, cela changerait très certainement, il arriverait bien à te sortir du travail quelques fois pour que vous passiez de petits moments à deux, en toute complicité. Avec lui, nul doute que tu arriverais à apprendre ce genre de choses, et un léger sourire apparut sur tes lèvres à cette idée. En plus, dans la bouche de Jackie, cela sonnait clairement faux prétexte pour se poser avant le gros effort, et cela rendait le tout encore plus amusant qu'à la base. Les prunelles pétillantes de malice l'observaient en train de prendre tous les coussins dans une tentative pour te laisser prendre seul le canapé, mais tu doutais qu'elle s'en sorte vu que la pile obtenue était plus haute que sa tête. Il faudrait effectivement mieux que je t'aide je crois, tu risquerai de baptiser ta venue par une chute dans les escaliers, ce qui serait franchement dommage. Tu t'avanças donc pour prendre une bonne moitié des coussins, et déjà seule ta tête dépassait de cette demie-montagne. Tu entrepris donc la marche des escaliers avec ton chargement, ne t'arrêtant que lorsque tu arrivas dans l'appartement. Bon, tu veux mettre ça où maintenant ? Parce qu'on aurait quand même dû les laisser sur le canapé au final, ça aurait été plus simple, non ?