C'était compliqué comme situation, vraiment. Pourquoi les choses ne pouvaient pas être simples ? Tout beau tout rose ? J'en dmandais trop. Ca avait jamais été simple, et encore moins tout beau tout rose avec Briony. Soit on se retrouvait sans potes, soit on se détruisait mutuellement, soit on se trompait, soit il nous arrivait des couilles, soit... la liste était longue, mais par un quelconque miracle, quand on arrivait à toucher le bonheur du bout des doigts, on arrivait systématiquement à tout péter ou alors quelqu'un le faisait pour nous. Si on survivait à cette épreuve-là... y en aurait d'autres, c'était évident. Et des nombreuses. Fallait avoir les nerfs bien accrochés et surtout, fallait se soutenir, parce qu'il était évident qu'on n'y ferait jamais face seuls sans se tenir la main. Sauf que j'pouvais lui tenir la main comment, si elle cherchait celle de Wade ? Est-ce que c'tait ça, on était condamnés à finir en couple libertin pour avoir un équilibre un tant soit peu ? Même comme ça j'étais pas certain qu'ça tiendrait debout... parce qu'il y avait adultère, mais si l'autre merdait c'était Bagdad. Comme si on se l'autorisait mais on l'autorisait pas à l'autre. Comme si on pouvait pas être à l'autre mais que personne n'avait le droit non plus de nous avoir. Ca pouvait jamais marcher si on continuait comme ça et si on voulait rester ensemble il me semblait évident qu'il allait falloir redéfinir nos limites... sauf que j'me voilais pas la face. On pouvait dire ce qu'on disait sur les différences entre Eliot et Mather, elles me revenaient en pleine face. J'étais un pur produit de la société, Briony était une rebelle. Je savais m'plier aux règles. Briony les avait toujours bafouées. Elle bafouait les règles des couples, comme pour toutes les autres règles et c'était à s'en demander si elle pourrait un jour être en couple, elle aimait trop être libre et une partie de moi, je le sentais, commençait à vraiment le réaliser, à s'dire que Briony ne s'enchainerait jamais toute sa vie à la même personne et que peu importait l'amour qu'elle avait pour moi, elle finirait par s'en détourner tôt ou tard. Et ça m'faisait vraiment, vraiment très mal. Elle avait eu l'habitude d'être mon oxygène et étrangement, cette fois, dans ses bras, je me sentais suffoquer, pris au piège. Alors je fermai les yeux en sentant ses lèvres sur ma joue et doucement, je relâchai mon étreinte, jusqu'à la lâcher entièrement. Un lourd silence s'était à nouveau installé entre nous et désormais, j'ressentais l'envie de partir loin, loin d'elle. J'vais devoir y aller. Avec tout ça, j'avais presque oublié Anya, c'était bientôt l'heure... J'pense... que ça serait mieux qu'on se laisse un peu de temps... j'en aurai besoin. C'est qu'c'est encore un peu dur de digérer l'fait qu'elle en pinçait pour un autre, pour le coup.