(flashforward) Jeyna - All of me loves all of you, you're my downfall.

« Parce que mon avenir dépend de ce mariage. »  Dans la mesure où je devais rester vague en ce qui attrait à cette histoire, c’était ce qu’il y avait de plus près de la réalité. Il ne réalise sans doute pas combien c’était difficile, que même si c’était insensé j’aurais aimé pouvoir accepter sa demande et l’épouser. Il serait le meilleur mari du monde et si je souhaitais un jour des enfants, alors il serait un père incroyable. Je m’imaginais bien me marier avec lui oui, un beau grand mariage où je serais pleinement épanoui. Pas que je ne le serai pas avec Jorden mais c’est différent. Seulement dans la vie où on est, je ne peux pas tout lâcher pour un peu de bonheur, c’est trop pour moi. Mais je tiens à ce qu’il connaisse mes sentiments, pour ce que ça valait ça ne pouvait pas empirer les choses. Enfin ça c’est ce que moi je pense mais Théo semble d’un tout autre avis puisqu’il est encore plus de glace avec moi qu’il ne l’était déjà. « Non bien sûr que non ! Peut-être que tu as raison et que j’aurais dû attendre avant de te déballer mes sentiments. Mais attendre quoi ? Que je te le dise aujourd’hui ou dans 6 mois tu sais que c’est la vérité, tu l’as toujours su au fond de toi. Je sais aussi que tu ressens la même chose pour moi, que c’est l’une des raisons pour lesquelles tu ne peux pas retourner avec Elia. C’est comme ça depuis le début entre nous et rien ni personne ne peut changer ça. Si je fais tout ça c’est que j’ai besoin d’aller de l’avant avec ma vie Théo, et je n’y arriverai pas tant que je continue à te cacher des choses, à toi ou aux autres. » Je me reculai légèrement me doutant très bien que bientôt il allait me demander de partir. Ça ne me dérangeait pas parce que je savais qu’il avait désormais toutes les cartes en main pour être lui aussi honnête envers lui-même et assumer ses sentiments. Peu importe que ce soit ces sentiments pour moi ou pour une autre ça sa le regardait lui. J’en avais marre de toujours mettre le bonheur des autres avant le mien et d’en souffrir chaque soir quand je rentrais chez moi. Je comptais retrouver l’ancienne Leyna coûte que coûte et tant pis si ça ne faisait pas l’unanimité. Bien sûr ça aurait été adorable d’être dans un film où nous nous disons que nous nous aimons en nous regardant dans les yeux et en se sautant dans les bras pour s’embrasser fougueusement seulement dans la réalité actuelle c’était en fait assez difficile à imaginer. Je veux dire j’étais quand même fiancée à son cousin.

« Parce que mon avenir dépend de ce mariage. » Oui, bien sur. Un mariage conditionnait toujours un avenir, elle ne pouvait certainement pas me sortir ce genre d'excuse car au lieu de me rassurer et me détendre, ça avait plutôt le don de me foutre les nerfs à fleur de peau. Elle venait de me gâcher la journée, c'était dit. J'avais l'impression qu'elle ne me répondait que par charade, comme si elle attendait à ce que je ne comprenne l'histoire par moi-même comme un grand garçon. Hors désolé ma cocotte mais je ne suis pas si brillant. Je montrais donc un visage qui disait bien que j'attendais la suite avec appréhension. « Non bien sûr que non ! Peut-être que tu as raison et que j’aurais dû attendre avant de te déballer mes sentiments. Mais attendre quoi ? Que je te le dise aujourd’hui ou dans 6 mois tu sais que c’est la vérité, tu l’as toujours su au fond de toi. Je sais aussi que tu ressens la même chose pour moi, que c’est l’une des raisons pour lesquelles tu ne peux pas retourner avec Elia. C’est comme ça depuis le début entre nous et rien ni personne ne peut changer ça. Si je fais tout ça c’est que j’ai besoin d’aller de l’avant avec ma vie Théo, et je n’y arriverai pas tant que je continue à te cacher des choses, à toi ou aux autres. » La partie sur ses sentiments avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase et je n'y avais pas cru une seule seconde. « Expliques-moi pourquoi j'ai du mal à te croire ? Hein ? Tu viens tu m'annonces ton futur mariage et ensuite tu dis m'aimer ? Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?! » Ou chez moi. Ne pouvais-je pas simplement me contenter de ses sentiments et l'emmener sur mon lit comme le ferait un bon Winthrop au lieu de chipoter comme une minette ? De plus, la fait qu'elle eut l'audace de prononcer le prénom d'Elia en assimilant des pseudos sentiments de ma part pour elle-même m'avait légèrement fait entrouvrir les lèvres avec un air choqué peigné sur le visage. Comment pouvait-elle avancer à ma place ? S'en était trop pour mon petit cœur. Je ne suivais plus le rythme, je ne comprenais plus rien. Jésus si tu m'entends, éclaires ma lanterne, je t'en conjure. « Écoutes, que je t'aime ou pas, que je sois amoureux ou non, là n'est pas la question. Pourquoi me dire ça alors que tu viens de te fiancer avec ce qui s'avère être mon cousin ? Pourquoi me dis-tu de telles choses ? » J'étais perdu et j'avais à présent une expression de chien battu sur le visage. « J'aimerais comprendre Leyna...En quoi ce mariage dépend de ton avenir ? Tu veux donc que je souffre de voir la fille qui m'aime et que j'aime en épouser un autre.. ? » C'était confus même ce que moi j'osais déballer mais...stop, un deux trois soleil, je venais de dire quoi là ?

Pourquoi ? Voilà la question qui revenait à pratiquement chaque phrase et c’était compréhensible. Je m’imaginais être à sa place et je serais sans doute sur le rebord de la fenêtre prête à sauter. Malheureusement je n’étais autorisée à rien dire quand bien même ça me brulait les lèvres de le faire. Il a raison, il y a un truc qui ne tourne pas rond avec moi. « J’en sais rien ! T’es content là ? » Ça n’allait pas le faire si je commençais moi aussi à m’énerver seulement c’était devenu plus fort que moi. Il croyait que ça me faisait plaisir toute cette situation ? Certes je pouvais me figurer que c’était beaucoup plus difficile pour lui que pour moi parce que moi je m’en sortais avec un mari et un bel avenir rempli d’argent et de gloire. Sauf que si je pouvais avoir tout cela avec lui je serais une femme épanouie. Malheureusement cette option ne s’offrait pas, j’avais déjà des engagements ailleurs et il était trop tard pour retourner en arrière. Je ne pouvais simplement pas et je ne pouvais rien lui dire. Dans un sens c’était peut-être pas plus mal car je doute qu’il arrive à comprendre que je sois tellement attachée à mon argent que j’accepte d’épouser un de mes meilleurs amis pour conserver mon héritage. Ouais c’est dégueulasse et je l’assume. Dans la même situation que moi je ne crois pas que beaucoup de personnes largueraient tout pour une relation qui n’a pas fonctionnée la première fois. J’avais du culot de lui balancer tout ce que je lui balançais là mais au moins ça m’avait permis de confirmer ce que je croyais : mes sentiments pour lui n’allait pas à sens unique. « Parce que je n’ai pas envie que tu crois que je suis amoureuse de lui, voilà pourquoi. » C’est ridicule car normalement on se fiance par amour non ? À vrai dire il n’y avait strictement rien de normal qui se passait depuis le jour où nous nous étions rencontrés alors on ne pouvait pas tomber plus bas qu’on ne l’était là. Je décidais donc de tenter le tout pour le tout. « Crois-moi-même si tout donne cette impression, je n’ai jamais voulu te faire souffrir. Au fond qu’on soit fiancé, marié ou célibataire, ce ne sont que des statuts qu’on se donne. Si tu m’aimes comme tu viens de le dire, et que je t’aime aussi, rien ne nous empêche d’être ensemble. Ça peut être notre secret. »

Bon d'accord, enchaîner les questions n'était peut-être pas le meilleur moyen de pousser la jeune femme à me révéler ce qu'elle ne voulait pas me dire et surtout me dévoiler la vérité sur ce mariage qui finalement ne semblait pas autant l'enchanter que cela puisqu'elle venait juste de m'avouer qu'elle m'aimait. Et moi évidemment, comme un con qui ne sait pas profiter de l'instant présent et qui ne profitait même pas du pouvoir qui pourrait me permettre de l’entraîner dans mon lit, je me contentais juste de jouer l'ignorant et celui qui ne comprenait rien. « J’en sais rien ! T’es content là ? » Non du tout, ni satisfait, ni remboursé. Je voulais savoir à quoi rimait tout ce soap-opéra. « Oui vachement, viens on va boire un coup ! » L'ironie et toujours l'ironie chez moi c'était une fatalité, je soufflais alors tentant de donner le moindre sens à cette foutue conversation. Le pire dans tout ça ? C'est qu'elle était en train de s'énerver et que du coup quand elle s'énervait je la trouvais encore plus sexy que d'habitude. Qu'on m'enferme, j'ai un sérieux problème.  « Parce que je n’ai pas envie que tu crois que je suis amoureuse de lui, voilà pourquoi. » Plissant les yeux, je la fixais avec étonnement. Ok, je n'avais pas encore envisager les choses sous cette perspective là et je devais avouer que cela me rassurait un tout petit peu mais l'effet fut seulement éphémère. « Mais alors pourquoi tu te fiances avec ? T'es du genre masochiste en secret ou bien ? » Oui, non parce que mine de rien je ne comprenais toujours rien et savoir qu'elle m'aimait ne m'aidait pas non plus. « Crois-moi-même si tout donne cette impression, je n’ai jamais voulu te faire souffrir. Au fond qu’on soit fiancé, marié ou célibataire, ce ne sont que des statuts qu’on se donne. Si tu m’aimes comme tu viens de le dire, et que je t’aime aussi, rien ne nous empêche d’être ensemble. Ça peut être notre secret. » Quoi ? Je tombais littéralement des nus. Non et si j'aurais pu j'aurais fracassé mon cul sur le sol, je l'aurais laissé faire. « Mais pourquoi tu vas te...Aaaah. » Un grand cri de compréhension s'était enfin échappé de ma gorge, les rouages du carrosse reprenaient cette fois-ci tout à coup et normalement leurs tours. Je croisais alors les bras sur ma poitrine tandis que je comprenais enfin ce qui la poussait à s'impliquer ainsi dans une relation. Tout ne devait être qu'une question d'argent et cela eut le don de me foutre littéralement en rogne. « Je vois. » Je tentais de prendre une voix calme et posée mais rien n'y faisait. « Navré ma belle, mais je ne joue pas à être le second plat. » Je me détournais limite, serrant un poing douloureusement. Manquait plus que ça qu'elle ne vienne me chercher que quand elle ne serrait pas satisfaite. Mais et si... ? Je reprenais finalement ma position initiale face à elle, plantant mon regard dans le sien. « Tu le choisi ? Parfait. Mais ce n'est plus la peine de me dire ce que tu ressens, ni moi, puisque apparemment ça ne compte pas te faire changer ton choix. Mais saches une chose... » Je posais alors une main sur son bras tandis que je marquais une pause. « Il ne pourra jamais te satisfaire comme moi je suis apte à le faire. » Et d'un geste brutal, je l'attirais contre moi, encerclant sa taille de mon autre bras de libre, happant violemment ses lèvres à l'aide des miennes en un baiser passionné.

Son ironie quand il était en colère, voilà longtemps que j’avais pas eu cette facette de sa personnalité. Et ça m’allait très bien comme ça d’ailleurs car ça me déchirait de le voir ainsi. Je voudrais tellement pouvoir l’aider et pourtant je sais pertinemment que je suis la cause de tout cela. « Ouais c’est sa en quelque sorte. » C’est vrai, accepter un mariage force c’est masochiste. Sauf que si on oublie le fait que je fais souffrir le mec que j’aime, que jamais plus je ne pourrai être au grand jour avec un garçon, que je vais me prendre la tête avec un tas de monde qui ne comprendront pas, ça vaut le coup. En même temps c’est pas comme si j’allais être marier à un inconnu puant accro au cul quoi c’est mon petit Jorden. Je le connais depuis toujours et au moins grâce à lui je ne me ferais plus jamais briser le cœur. Quand on y pense ce n’est quand même pas si foireux comme plan, si ça avait été le cas je n’aurais pas accepté de m’embarquer dans tout ça. Non même si ça implique que je dois me prendre la tête avec Théo dans l’immédiat c’était la pire partie une fois passée tout irait mieux. Je devais commencer à assumer mes actions. Et pour inaugurer cette sagesse je lui proposais qu’on sorte ensemble en cachette. Pas mal hein ? Ça commence bien oui de ne même pas être marié et déjà je me trouve un amant. Bon la situation est particulière mais tout de même. Si une partie de fois se doutait qu’il ne voudrait rien savoir, l’autre espérait plus que tout qu’il dise oui. Ce ne serait pas comme ça éternellement, quelques années seulement le temps d’accéder au trône Français et après cela nous pourrions vivre notre amour au grand jour. Mais non cet espoir s’envola rapidement en fumée quand je cru qu’il allait m’engueuler sur place. Je le méritais, c’était pas sage du tout cette proposition. Puis je me perdis un peu sur une autre planète et ne revint sur Terre que quand il m’attrapa par le bras. Oh oh ça ne sent pas bon du tout. Ça y est, ce que je croyais arriver arriva, il m’embrassa passionnément. Dernièrement c’était arrivé à quelques reprises mais jamais comme ça, je ne sentais pas qu’il cherchait à coucher avec moi ou quoi que ce soit. J’aurais pu le jeter mais je n’en avais aucune envie, au lieu de sa j’entourai sa nuque de mon bras gauche tout en mêlant ma langue à la sienne. Je ne pouvais pas croire qu’il allait me jeter après ça, si ?

« Ouais c’est sa en quelque sorte. » J'ouvrais limite des yeux ronds et une bouche de la même taille. Était-elle vraiment en train de m'avouer qu'elle était masochiste et que finalement elle se mariait par intérêt ? Non parce que m'annoncer des fiançailles pour ensuite me dire que depuis longtemps c'était moi qu'elle aimait juste pour que je comprenne qu'elle n'était pas amoureuse de mon cousin, c'était assez dur à encaisser. Son mariage était dur à encaisser, qu'elle soit aussi belle joyeuse, en pleure ou en colère aussi. Et tout ça me faisait chier et elle venait délibérément de me pourrir la journée. Néanmoins, comme elle ne répondait pas vraiment à mes questions et vu sa proposition d'être officieusement amants tandis qu'elle serait mariée à un autre, m'arracha juste des paroles assez peu tolérables en sa faveur. Non, en effet je n'étais pas un plat de second choix qu'elle pouvait venir chercher lorsqu'elle aurait faim et qui devrait ensuite faire face à la perte de son être aimée qui allait en retrouver un autre. Je me refusais de vivre ce genre de vie et de souffrir ainsi. Donc avec moi c'était soit tout ou rien. Et me voilà prêt à lui prouver qu'elle raterait sûrement quelque chose de très gros avec moi si jamais elle décidait réellement de se marier avec ledit Jorden. L'attrapant, je vins à coller mes lèvres aux siennes en un joyeux baiser, savourant le contact de la jeune femme entre mes bras, me sentant définitivement bien. En revanche, malgré tout ça je n'arrivais pas à assimiler qu'elle allait se marier et si je cru qu'elle allait me repousser malgré ce qu'elle avait beau eut me dire, elle n'en fit rien. Enroulant un de ses bras autour de ma nuque, elle vint juste à entremêler ma langue à la sienne. Doux paradis, j'adorais ça, Depuis le jour où nous nous étions rencontrés sur la plage, ses baisers pour moi étaient tout particulier. Je les adorais. Approfondissant le moment encore durant de longues minutes, je brisais finalement notre étreinte à bout de souffle, fixant son regard. « Tu vois...Tu ne peux pas te marier. Je te fais encore trop d'effet pour ça. » Narcissique moi ? Absolument pas. Mais j'avais cru comprendre qu'elle se mariait par intérêt et cela avait le don de me déprimer. « Ne commet pas cette erreur.. » Mais m'écouterait-elle ? Absolument pas.

Je retrouvai la paix à l'instant même où je sentis ses lèvres sur les miennes. J'en ignorai le sens, s'il le faisait pour me faire sentir coupable ou pour me prouver qu'il m'aime autant que moi je l'aime mais je n'en avais rien à faire. Rien d'autre ne comptait sinon le contact que j'avais avec lui, c'était comme ça chaque fois qu'on s'embrassait. Il m'apaisait, il me rendait heureuse. Tout semble alors si simple pendant les minutes où sa dure, j'ai cette sensation que nos langues font une chanson merveilleuse et qu'elles dansent ensemble dans une symbiose impossible à s'imaginer. Je ne pouvais pas le repousser, je ne le voulais pas. Sauf qu'à un moment le côté humain de nous reprend le dessus et on doit se séparer pour respirer un peu. Quoi que ce pourrait être cool de mourir dans un baiser, le nouveau drame romantique à la Roméo et Juliette. Mais bref on en est pas là et revienne alors les mêmes blessures qu'avant. Théo était convaincu que je commettais une erreur en me mariant avec Jorden, qu'il me faisait trop d'effet encore pour que je me le permette. Certes il a entièrement raison là-dessus toutefois ce n'est pas la seule chose que je dois prendre en considération dans ma décision. Et il se passerait quoi si j'acceptais ? Je serais une fille à qui tu fais des belles promesses en même tant qu'à d'autres ? Un bon plan cul ? Je peux pas foutre ma vie en l'air pour ça Théo. Remarquons ici que je n'avais pas complètement rejeter l'idée d'annuler mon mariage contrairement à précédemment. C'est simplement que malgré qu'on soit amoureux l'un de l'autre, je n'avais pas l'impression qu'il était près à s'engager dans une relation sérieuse avec moi dans l'immédiat et c'était compréhensible après son histoire avec Elia. Le truc c'est que je jouais mon avenir présentement, mon héritage, tout ce que je possédais. Je ne pouvais pas faire tout cela rien que dans l'espoir que peut-être un jour on se remettre ensemble c'était beaucoup trop gros. J'ai conscience de l'égoïsme excessif dont je fais preuve présentement seulement je ne pouvais pas tellement me permettre d'agir autrement.

J'aurai parfois souhaité avoir de supers pouvoirs. J'aurai parfois aimer avoir la capacité de changer les choses comme bon me semble, comme par exemple remonter le temps à ce moment précis où Leyna s'était présenté sur le pas de la porte de mon appartement et que miraculeusement, je sois déjà parti à cet instant et que je ne la croise pas. J'aurais ainsi pu éviter qu'elle me n'annonce ce qu'elle s'apprêtait à faire, en somme, qu'elle allait se marier avec ce qui s'avérait être mon cousin. Comment dire que lui donner un couteau sur un plateau d'argent et lui dessiner une croix rouge sur mon cœur c'était totalement la même chose. Du moins, ça provoquait le même effet dévastateur. Et même le fait de poser mes lèvres sur les siennes ne m'aidait pas le moins du monde. Alors certes, qu'on me lance des pierres si j'osais dire que nos langues en contact ne me provoquaient pas un sacré effet douloureusement attachant, mais au final que je l'embrasse ou pas, cela n'avait rien changé. J'aurais eus beau supplier, pleurer, crier et me mettre à genoux à ses pieds, que sa décision n'aurait jamais changé. Pour moi -et j'en étais persuadé- la belle commettait une erreur fondamentale avec ce mariage ou du moins rien qu'en l'envisageant. « Et il se passerait quoi si j'acceptais ? Je serais une fille à qui tu fais des belles promesses en même tant qu'à d'autres ? Un bon plan cul ? Je peux pas foutre ma vie en l'air pour ça Théo. » Je fronçais alors les sourcils. De quoi me parlait-elle là ? La haine que mes veines contenaient ne me permettait pas que je me tienne tranquille. « Déjà qui te dis que je fais des promesses à d'autres ? Ça va pas... Et non, je ne te promets rien, je te dis juste que tu ne devrais pas faire ça...Puis tu peux pas venir en prétendant me vouloir comme amant. Alors certes nous pourrions être bien plus officiellement mais... » lui disais-je avec un léger panique ne sachant plus trop ce que je lui disais. « Mais c'est plutôt pour toi que je dis ça. C'est ta vie qui est en jeu et ce que tu en fais. Alors quoi tu fais ça pour de l'argent ? Tu n'es pas amoureuse de lui mais il ne te déplaît pas donc ça te suffit ? » Sa semblait si égoïste qu'elle veuille faire ça.. Mais finalement après plusieurs minutes, je capitulais en reculant. « Parfait Ley'...Ce ne sont pas mes affaires, mais ta vie et tu fais ce que tu veux. Je n'ai pas mon mot à dire. Mais ne compte pas sur moi pour t'encourager dans cette aventure. C'est au-dessus de mes forces. » De toute façon, elle ne me demandait pas mes encouragements là...elle voulait probablement juste se confier. Hors je n'étais pas d'humeur à faire celui qui se réjouit et est compatissant.

Est-ce que je souhaitais retourner en arrière pour éviter cet instant pénible où j'avais l'impression d'arracher le coeur au garçon que j'aimais ? Non. J'avais fait le choix de lui cacher mes sentiments pendant tout ce temps ainsi que je le choix d'épouser son cousin. Il fallait que je vive avec ces choix même si ça voulait dire que j'allais devoir renoncer à mon propre bonheur. Théo allait finir par s'en remettre, il avait des dizaines voir des centaines de filles à ses pieds pour le consoler à la seconde où il en avait besoin. Je le savais car pendant un an j'en avais fait partie. Et aujourd'hui c'était peut-être le début d'une nouvelle histoire : celle où on fermait la porte sur nous une bonne fois pour toute. J'avais toujours refuser de croire que ça arriverait, je m'étais dit qu'un jour où l'autre on finirait par se retrouver malgré les souffrances et les disputes par lesquelles nous étions passés seulement je m'étais voiler la face. Si on se séparait aujourd'hui ce serait la fin de cette comédie romantique à laquelle nous avions pris part lui et moi. Je sais que c'est difficile à comprendre pour toi mais cet argent c'est toute ma vie, si je refuse de l'épouser je n'aurai plus rien. Aussitôt je mis ma main sur ma bouche, réalisant que je venais de lui dire plus ou moins la vérité sur ce qui me poussais à me marier. Il allait me détester d'autant plus je le savais et j'appréhendais sa réaction dix fois plus que quand je lui avais dit que j'allais me marier. Il allait sans doute dire que j'étais sans coeur, c'est l'impression que je donnais au premier abord c'est vrai mais au moins il allait comprendre ce que je voulais dire quand j'affirmais qu'il ne me connaissait pas entièrement. Ne crois pas que ce soit ce que je veux, car c'est toi que je veux. J'ai passé l'été à attendre après toi inconsciemment en me consolant avec des garçons dont je n'avais rien à faire. Mais j'ai fini par réaliser que ta liberté t'étais précieuse, que t'avais pas envie de te retrouver coincé avec une fille et quand on m'a offert de me marier avec Jorden j'y est vu une opportunité de tourner la page. Je le fais pour toi dans un sens comme ça je ne serai plus là pour te pourrir la vie.

Même si j'avais savouré le fait d'avoir ses lèvres contre les miennes, les choses n'avaient finalement pas prit une si bonne tournure comme j'aurai pu l'espérer pour mon plus grand malheur. Elle voulait toujours se marier, toujours avec Jorden, celui qui s'avérait être mon cousin et dont apparemment elle venait d'apprendre l'information. Néanmoins, ce mariage ne l'avait pas poussé du tout à me cacher ses sentiments, sinon pire, à me les avouer. Et que voulez-vous ? Je suis un éternel suspicieux qui ne croit que ce qu'il voit. Hors là, elle me prouvait tout, sauf qu'elle m'aimait. Bon, elle devait probablement bien m'aimer pour accepter que je ne la touche et ne l'embrasse, mais pas au point de renoncer à fichu mariage arrangé. «  Je sais que c'est difficile à comprendre pour toi mais cet argent c'est toute ma vie, si je refuse de l'épouser je n'aurai plus rien. » Ainsi donc je ne m'étais pas trompé. La vanité par-dessus le véritable amour. Elle se mariait bien par arrangement et argent plutôt que pour autre chose. Et la vérité lui était échappé malgré elle à en juger par la main qu'elle avait plaqué sur sa jolie bouche. « L'argent ne fait pas le bonheur Leyna. » disais-je avec tristesse. Mais il rendait bien service quand même. Je grimaçais alors, coupant tout contact entre nous avec regret et soupir. «  Ne crois pas que ce soit ce que je veux, car c'est toi que je veux. J'ai passé l'été à attendre après toi inconsciemment en me consolant avec des garçons dont je n'avais rien à faire. Mais j'ai fini par réaliser que ta liberté t'étais précieuse, que t'avais pas envie de te retrouver coincé avec une fille et quand on m'a offert de me marier avec Jorden j'y est vu une opportunité de tourner la page. Je le fais pour toi dans un sens comme ça je ne serai plus là pour te pourrir la vie. » Cette fois-ci, je compris instantanément que la jeune femme se contredisait elle-même et une moue choquée se dessina sur mes lèvres. « M'as-tu fais comprendre une seule fois que c'était après moi que tu attendais ? Tu donnes les mêmes signes à tous les garçons -sans mauvaises pensées- et je suis qu'un gars moi, comment étais-je sencé comprendre que c'était moi que tu voulais bordel ! » Ouais, j'avais carrément du sauter le chapitre de ce passage là. « Mais bien, si tu veux tourner la page, qui suis-je pour te retenir ? Ton héritage est précieux et je ne veux que tu regrettes quoi que ce soit -avec ou sans moi. Alors fais ce qui tu sembles bon pour toi. Mais par pitié gardes ton faire-part, car je refuse d'assister à ça. » Ouais, je ne comptais pas mettre les pieds à son mariage, ni de gré ni de force.