(fb) Caym & Diego ❥ You and I go hard, at each other like we're going to war

Debout sur une planche, je tentais de défier les vagues en les domptant. Au bout d’une demi-heure, j’avais réussis à faire quelque chose de bien. Je n’étais pas un surfer pro, mais je m’en sortais bien. Disons, que j’avais déjà surfé en Espagne. Il fallait juste que je m’y remette et le tour était joué. La preuve aujourd’hui. Bon, je n’étais pas non plus parfait, mais c’était correct. C’est donc fier de moi que je revenais sur la terre ferme. La planche sous le bras, je me dirigeais vers le post de surf pour rendre la planche lorsque mes yeux se posèrent sur une jeune femme d’origine asiatique. Elle était allongée sur une serviette dans un minuscule bikini. Pourquoi ça ne m’étonnais pas ? Un sourire narquois aux lèvres, je m’approchais d’elle. Cette fille, je ne pouvais pas la supporter. C’était pire qu’un virus. Quoi que vous fassiez, elle ne partait pas. Me positionnant au-dessus d’elle, je laissais des gouttes d’eaux salées tombés sur son corps bronzé. Est-ce que je le faisais exprès ? Bien entendu. Sinon, cela ne serait pas amusant. « J’aurais dû me douter qu’tu ramènerais ton cul ici »

Ayant réglé quelques dossiers dont on lui avait demandé de prendre la charge, Caym avait décidé de s'octroyer quelques minutes de pause, ou plutôt, quelques jours. C'est donc sans même avertir ses parents, et laissant donc à d'autres tout de la firme dont elle avait la responsabilité, qu'elle prit un billet pour Curaçao, appréciant d'être là-bas plus que dans son bureau climatisé. Elle adorait travailler, là n'était pas le problème. Mais il n'y avait personne à Cambridge, et quitte à être seule, autant l'être dans un lieu paradisiaque. Dès lors qu'elle eut réglé tout ce qui rentrait dans le cadre de l'hôtel et de ses affaires, c'est le chemin de la plage que prit Caym en premier lieu. Elle avait bien mérité le repos qu'elle s'était offert, après tout, et allait enfin pouvoir se détendre un petit peu, sans personne pour lui dire quoi faire, ou simplement, personne pour perturber le calme dont elle rêvait. Enfin, peut-être était-ce trop rêver. Allongée sur le dos sur sa serviette de plage, les gouttes gelées qui tombèrent sur son dos lui firent l'effet d'un électrochoc, et elle se hâta de se retourner et de relever ses lunettes de soleil pour déterminer le coupable. « J’aurais dû me douter qu’tu ramènerais ton cul ici » L'agacement devait sûrement se lire sur son visage, autant qu'il se lisait dans sa voix lorsqu'elle lui répondit. « J'peux savoir ce que tu fous ici? » Ne participant pas au summer camp, elle était loin de se douter que c'en était l'une des destinations.

« J'peux savoir ce que tu fous ici? » C’était plutôt à moi de le lui demander. « J’prends des vacances » J’savais même pas pourquoi je lui disais ça. Cette gonzesse était une vraie plaie. La preuve, même en vacance, je devais me la coltiner. Le hasard avait voulu que je tombe dessus et bon sang que c’était agaçant. Caym c’était la petite bourge garce que je ne supportais pas. En clair, le genre de nana que j’évitais à tous pris. Je n’étais pas tendre avec ce style de femmes. Au contraire, je leur balançais leurs quatre vérités. Je n’étais vraiment pas du genre à prendre des gants et elle en avait déjà eu la démonstration. « Sinon, t’es au courant qu’il y a pratiquement plus de soleil. » A posteriori, j’étais un fils de riche. Pourtant, je ne me comportais pas comme tel. Agacé par sa présence, je décidais de me bouger. A quoi ça servait que je reste là ? On ne pouvait pas se voir en peinture. C’est pourquoi, je commençais à avancer.

« J’prends des vacances » La jeune fille leva les yeux au ciel comme si c'était évident; il ne semblait sûrement pas être en train de travailler ou d'étudier dans un lieu aussi paradisiaque. Cela dit, elle aurait préféré tomber sur n'importe qui d'autre que sur lui. Emmet et Caym n'était pas réellement en bons termes, et c'était même un euphémisme; la vue de l'un et de l'autre leur donnait rapidement envie de se prendre la tête, comme c'était le cas à chaque fois qu'ils se croisaient, comme c'était le cas aujourd'hui aussi. « Sinon, t’es au courant qu’il y a pratiquement plus de soleil. » De base allongée sur le ventre, elle se redressa avant de s'asseoir sur sa serviette, le regardant s'éloigner. « J'savais pas que tu te préoccupais d'ce genre de détail pour moi. » lança-t-elle alors d'un ton sarcastique, retirant totalement ses lunettes de soleil qu'elle avait de posées sur sa tête. Non, il était clair qu'elle ne se montrerait jamais tendre avec lui; comme il ne souhaitait sûrement pas l'être avec elle. Levant les yeux vers le ciel, elle remarqua la présence de nuages et soupira, rebaissant alors les eux en direction d'Emmet. De toute manière, quoi qu'ils ne fassent, ils finissaient toujours par se retrouver au même endroit, et ce pour s'engueuler pour telle ou telle raison; pire que chien et chat.

« J'savais pas que tu te préoccupais d'ce genre de détail pour moi. » L’entendre crier, alors que je venais de partir ne m’étonnais pas du tout. « Tu sais bien que je suis attentionné » criais-je sans me retourner. La planche sous le bras, je continuais d’avancer sur la plage de sable. Alors que je rejoignais le poste de surf, je fus surpris par une énorme averse. Les îles étaient connues pour leur temps paradisiaque, mais ils étaient aussi connus pour leur orage impressionnant. Posant un pied sous l’abri, je fus littéralement bousculer par une rafale de vent ou plutôt Caym. Elle me suivait ou quoi ? « Vas-y je t’en prie, j’te dirais rien ! » Pourquoi est-ce qu’il avait fallu que je la croise, bon sang. « Dégage Caym, vas te chercher un abri ailleurs. » Le machin était ridiculement petit. Sans oublier que le vendeur s’était absenté. Résultat, on était serré sur un espèce de mini perron. Et merde ! Je n’avais rien pour crocheter la serrure. Ce qui voulait dire que j’étais condamné à rester là-dessous avec madame la princesse.  

« Tu sais bien que je suis attentionné » Caym eut une moue agacée, puis se retourna avant de ranger ses affaires et d'enfiler son short, laissant son débardeur dans son sac, avec le reste. Lorsqu'elle perçut une goutte sur son poignet, elle se mordit la lèvre inférieure; la seule fois où elle se payait des vacances, le beau temps n'était pas au rendez-vous. C'est donc après s'être dépêchée de finir de ranger ses affaires qu'elle se mit à chercher des yeux quoi que ce soit qui pourrait faire office d'abri; et elle avait raison de le faire, la pluie devenant particulièrement forte dans les minutes qui suivirent. « Vas-y je t’en prie, j’te dirais rien ! » Au final, elle n'avait pas eu tant de choix, et s'était retrouvé à l'endroit le plus proche, qui malheureusement pour elle était également l'endroit où se trouvait Emmet. « Dégage Caym, vas te chercher un abri ailleurs. » Elle lui lança un regard mauvais avant de balayer l'horizon des yeux. « T'inquiète pas que c'est pas l'envie qui me manque. » siffla-t-elle, se maudissant elle-même de ne pas avoir trouvé d'autre endroit où attendre que l'orage ne passe. Et pour couronner le tout, la demoiselle n'était absolument pas à l'aise avec ce genre d'intempérie; le bruit du tonnerre, elle n'avait jamais réussi à s'y faire. Mais elle serait bien entendu incapable de faire transparaître une seule faiblesse dont on pourrait se servir contre elle; ce serait aller contre ses principes. « Mais quelle journée de merde.. » murmura Caym à sa propre attention. De plus, ce n'est pas comme si il y avait énormément de place, mais la jeune fille se tenait au maximum à l'écart d'Emmet, le fuyant littéralement.

« T'inquiète pas que c'est pas l'envie qui me manque. » Me retrouver coincé avec elle n’était pas quelque chose d’agréable. Je n’allais pas jusqu’à dire que c’était détestable, mais presque. On ne pouvait pas non plus dire que cela me plaisait. Elle et moi, on ne s’entendait pas et cela depuis que je l’avais rencontré. Résultat, elle se positionnait pas loin de moi. Le regard hautain, elle ne me jetait même pas un coup d’œil. Ce qui me fit rire. « Mais quelle journée de merde.. » Caym n’avait fait que murmurer, mais cela ne m’avait pas empêché de l’entendre. En même temps, nous étions relativement proches à cause de l’abri exigu. « ça pour une journée de merde, s’en est une » dis-je avec sarcasme. Je faisais bien entendu référence à sa présence. J’avais pas envie de me coltiner madame la princesse, mais les éléments en avaient décidés autrement. J’étais limite prêt à me tirer de là. Malheureusement pour moi, l’orage devenait de plus en plus fort. A tel point qu’il lançait des éclairs. « Merde ! » Un éclair était passé près de nous. Jetant un coup d’œil à la jeune femme, je remarquais l’acier étrange de ses lunettes. « Ptain, tu nous attire la foudre ! » Posant la planche derrière moi, je poussais la jeune femme pour me rapprocher de la porte. Fallait que je l’ouvre. « Passe-moi tes lunettes »

« ça pour une journée de merde, s’en est une » Sur ce point, ils étaient d'accord. Tout deux étaient agacés de la présence de l'autre, et aucun ne semblait avoir envie d'avoir à faire à l'autre, même pour quelques minutes. Malheureusement, le temps en avait décidé autrement, et sous un porche minuscule, ils "cohabitaient" tant que la pluie ne s'était pas arrêtée. « Merde ! » Caym leva les yeux au ciel. Elle n'était pas rassurée, mais c'était par faute du tonnerre, non des éclairs. Ca, elle s'en contrefichait pas mal. « Ptain, tu nous attire la foudre ! » Caym soupira. « La totalité des fondations d'cette merde est en métal et c'est moi qui attire la foudre? » répliqua-t-elle alors, agacée. Elle le vit ensuite poser sa planche, et ne put s'empêcher de se demander ce qu'il faisait, lorsqu'il la poussa volontairement de l'endroit où elle s'était adossée pour avoir accès à la porte. « Passe-moi tes lunettes » Elle n'obéit d'abord pas, lui lançant un regard mauvais. « T'as qu'à trouver un autre moyen de l'ouvrir, hors de question que je ne te les passe. » Ce n'était pas qu'elle ne veuille pas rentrer, c'était surtout de la personne dont venait l'ordre, ce qui l'empêchait d'accéder à la demande. N'importe quoi pour être encore plus insupportable, voilà ce à quoi pensait Caym à son égard. Autant dire qu'il n'était pas dans les bonnes grâces de la demoiselle. Mais un coup de tonnerre lui fît vivement changer d'avis, et elle les lui tendit à contrecoeur et sans dire mot, tout en se mordant la lèvre inférieure, dégoutée par sa propre attitude. Elle se revaudrait ça à elle même, un jour. Ou plus précisément, c'est à lui qu'elle ferait payer le fait d'avoir eu le dessus sur elle, chose qu'elle ne supportait que très peu.

« La totalité des fondations d'cette merde est en métal et c'est moi qui attire la foudre? » Je n’avais pas vraiment fait attention au reste de la cabane, mais honnêtement, ses lunettes devaient avoir coûté bien cher pour attirer autant de merde. Ne préférant pas répondre à ce qu’elle venait de me dire, je lui demandais de passer ses lunettes afin de crocheter la serrure. Bah quoi ? Je n’allais pas crever pour le bon vouloir de la société, non ! Puis, honnêtement mon casier était déjà empli, alors au point où j’en étais ! « T'as qu'à trouver un autre moyen de l'ouvrir, hors de question que je ne te les passe. » Tain, pourquoi est-ce qu’elle me compliquait autant la tâche ?! « S’tu veux attendre sous la flotte pas de soucis ! Mais une tempête se prépare et crois pas que je te protégerais » Finalement, un gros éclair eu raison d’elle. Cela suffit à ce qu’elle me passe sa paire de lunette. C’est donc sans remord que j’utilisais une branche de lunette pour crocheter la serrure. Je mis plusieurs secondes, avant de réussir. Poussant la porte, je lui rendais ses lunettes intactes. « Alors, elle sont foutu tes lunettes » Question qui n’était pas une question. Je me décidais enfin à rentrer, tout en prenant ma planche. « Ferme derrière toi » Elle et moi, confiné dans un tout petit espace. C’était la guerre assuré.

« S’tu veux attendre sous la flotte pas de soucis ! Mais une tempête se prépare et crois pas que je te protégerais » Qu'il la protège? Même s'il avait eu le désir de le faire, elle n'aurait pas laissé les choses se passer ainsi. « Manquerait plus que ça. » La fierté de la demoiselle s'élevait parfois à des hauteurs invraisemblables, malgré qu'elle se sache incapable d'éternellement se débrouiller seule. Au final, Caym avait cédé à sa demande et lui avait donné ses lunettes, qu'il lui rendit quelques minutes plus tard, ayant enfin réussi à ouvrir la porte. « Alors, elle sont foutu tes lunettes » Nonchalamment, elle les récupéra avant de les ranger au fond de son sac, ne lui adressant même pas un regard. Ils purent enfin pénétrer dans le petit local. Petit, c'était bien là le mot. Non, Caym risquait de ne pas apprécier les minutes, voir les dizaines de minutes, ou plus, qu'elle passerait ici, en sa compagnie. « Ferme derrière toi » Un soupir d'agacement s'échappa de la bouche de la jeune fille. « J'allais le faire. » Lorsque la porte fût close, ils n'étaient plus qu'eux deux. Caym ne comptait que sur une chose; attendre que le temps passe, et sortir d'ici le plus vite possible. Dans sa tête, les pires scénarios s'enchainaient; et que faire si la tempête durait encore longtemps? Elle ne supporterait sûrement pas la présence d'Emmet plus de quelques heures, et encore, c'était dire. Elle était venue pour prendre des vacances, pas pour plonger en enfer. « Bon, on va faire simple. On ne s'adresse ni parole, ni regard, ni quoi que ce soit.. et tu restes à au moins un mètre de moi. Comme ça, peut-être que ça paraîtra supportable. » Dominer la situation? Caym souhaitait toujours le faire, bien entendu. Mais elle savait ne pas avoir à faire à n'importe qui; et la tâche s'avérait bien plus difficile, lorsqu'il s'agissait de quelqu'un qui avait un avantage physique sur elle.