Un mois. C'est long, un mois, quand vous attendez quelque-chose. Pas grand chose, hein. Juste une parole, un signe. Oh, Jasper aurait pu le faire, rompre ce silence pesant. Mais qu'est-ce que tu veux qu'il dise ? Qu'il pensait que toutes leurs incompréhensions étaient derrière eux, juste parce que leurs lèvres se sont croisées ? Naïf. Taxez-le de rêveur, il mérite. Oui, il l'avait cru. Et le temps qui passe lui a rappelé comment Merkel est. Le genre jamais acquise, même quand on croit avoir marqué de son sceau sa peau. Lui n'avait aucun problème de mémoire, pire, la sienne lui rappelait régulièrement cette soirée du festival, même quand il essayait de l'oublier. La bavarde a décidé de se taire alors qu'il faudrait parler. Jasper n'a pas tenu. Un mois, c'est trop. On est en Martinique, Jasper est descendu du bateau qui accueille ses nuits et ses traversées, il foule le sable encore tiède. 4H37 du matin indiquait son téléphone quand il l'a laissé dans sa chambre. Pas sur qu'elle vienne, mais puisque leurs chemins ont une certaine tendance à finir par se croiser, y a plus qu'à attendre.
(Jasper O. Ellington)
deux verres vides et le bruit dehors, on habite dans un corridor, tu t'abrites dans ce faux décor. prends moi la tête tant qu'on peut encore, et dis-moi que c'est trop tard, je serais d'accord. deux pièces vides qui résonnent trop fort ; on habite dans un désaccord. - mentissa