(billander) flashforward ☛ when life gives you lemons, make lemonade

Billander ★
Cambridge, Jeudi 9 Juin 2016 - 5.37 pm

Peut-être que je ne pensais pas à l'adoption parce qu'à mes yeux, c'était un symbole d'échec de mon côté. Mon corps me faisait défaut depuis que j'étais adolescente et mine de rien, même si je m'étais toujours opposée avec conviction au fait d'avoir un enfant, ça foutait un grand coup derrière la tête parce que c'était la chose la plus naturelle au monde qu'on me retirait. Ce que chaque femme devait savoir faire sans même avoir à apprendre, ce que des gamines de quinze ans étaient capables de faire juste parce qu'elles ne savaient pas se servir d'une pilule et d'une capote. Procréer était comme un programme pré-installé à la naissance, que la nature se chargeait d'activer à l'adolescence, mais moi j'avais un sacré bug dans le système qui m'empêchait d'engendrer ma propre progéniture. Donc songer à adopter, c'était avouer que j'échouais encore une fois. Mais est-ce que j'avais le choix ? Est-ce que nous avions le choix ? Pas tellement et si c'était la seule solution alors pourquoi pas, sauf que j'étais convaincue que personne ne nous confierait jamais d'enfant. Il venait caresser ma pommette, un sourire rassurant sur les lèvres. « On sera la meilleure option pour un enfant.. On a réussi à récupérer Robyn et ça se passe bien. La petite grandit dans les meilleures conditions. Du moins, avec des parents séparés, mais quand même. Et.. Je pense pas qu'on soit des monstres Billie. Si le système m'a donné à une famille comme les Strudwick, alors que c'était des monstres, je pense qu'ils n'ont rien à craindre de nous. » Je baissai le regard, toujours aussi peu convaincue lorsqu'il colla son front contre le mien, m'entraînant à plonger mes yeux dans les siens. « Tu vas être une mère formidable et je veux pas que tu doutes de toi. On sera des parents aimants et on saura éduquer cet enfant, c'est ce qu'on veut et c'est ce qu'on aura. » Je ne doutais pas tellement de ça. Je savais qu'Alex était un bon père et même si de mon côté j'allais sacrément galérer à me mettre au même niveau que lui, ça ne m'effrayait plus tant que ça. « Non .. Je sais qu'on est pas des monstres. Mais avoue qu'on a de grosses tâches sur notre dossier quand même. Je sais qu'avoir récupéré Robyn a fait du bien à notre cas mais j'ai de gros doutes concernant l'adoption. Les pires familles adoptives sont souvent celles qui ont un dossier clean justement, qui passent à la trape facilement à l'entretien. Mais nous .. Tout est écrit noir sur blanc. » Je me tus, me mettant à songer que s'il essayait d'adopter seul, son dossier serait accepté rapidement. Parce que hormis ses problèmes de drogues - qu'il avait réglés -, il avait tout de son côté pour adopter. Ce serait encore de ma faute si on était refusés, trop de négatif sur mon passé et mon présent, de choses qui revenaient souvent me hanter même aujourd'hui. Comme d'habitude, c'était encore de ma faute si un malheur nous arrivait.

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Cambridge, Jeudi 9 Juin 2016 - 5.37 pm

Le sujet était malgré tout délicat. Nous avions un passé chargé et pas forcément blanc dans le dossier judiciaire. Enfin, on ne nous a pas gâté du tout et forcément, ça l'inquiétait énormément. Je savais que ça risquait de la faire douter si je mentionnais cette façon d'avoir un enfant. Seulement voilà, je l'avais fait et j'étais certain qu'elle allait réussir à se dissuader elle-même que c'était une mauvaise idée. Sauf que je n'en étais pas si sûr de mon côté et je restais confiant quant au fait que nous avions toutes nos chances. « Non .. Je sais qu'on est pas des monstres. Mais avoue qu'on a de grosses tâches sur notre dossier quand même. Je sais qu'avoir récupéré Robyn a fait du bien à notre cas mais j'ai de gros doutes concernant l'adoption. Les pires familles adoptives sont souvent celles qui ont un dossier clean justement, qui passent à la trape facilement à l'entretien. Mais nous .. Tout est écrit noir sur blanc. » Voilà, ça commence. Avec le temps je commence à la connaître mine de rien. Ca me faisait mal de voir qu'elle avait si peu confiance en elle et en ses capacités à cause de son passé. Certes, nous n'étions pas blancs comme neige, mais nous n'étions pas non plus noir charbon quoi, ni même gris acier. Quoique. M'enfin, je crois en nous et en notre capacité à convaincre les gens autour de nous. « Tout est écrit noir sur blanc oui. Depuis des années. Il ne s'est rien passé de très grave depuis trois ans Billie. Au moins. On n'est pas des criminels, on est stable depuis un moment.. On est ensemble, pour le meilleur et pour le pire. Et si tu veux, on peut juste y réfléchir et commencer à y songer sérieusement plus tard.. Je dis juste que c'est une éventualité qui nous est possible et qu'il ne faut pas la mettre à la trappe. » tentais-je de la convaincre. Je sais qu'elle aura du mal à s'y faire mais peut-être que j'ai raison et qu'on a véritablement une chance. Il n'y a que si on essaye vraiment qu'on saura si c'est possible ou pas. Sinon, et bien on est condamné à ne jamais avoir d'enfants ensemble. Et ça, ça risque d'être vraiment compliqué.

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Cambridge, Jeudi 9 Juin 2016 - 5.37 pm

Enfant, Alex était tombé sur une famille monstrueuse, vivant alors ce que personne ne devrait jamais avoir à vivre, encore plus dans un cadre familial. Il avait été maltraité et je pense que jamais je n'arriverais à m'imaginer entièrement l'ampleur de ce qu'il avait réellement vécu. Mais c'était un parfait exemple de ce que je disais ; les Strudwick devaient être le genre à paraître tout ce qu'il y avait de plus clean à l'entretien, ils s'étaient tenus à carreau, avaient tenu leur maison propre, avaient fait de beaux sourires feints, etc. Tout ce qu'il fallait pour pouvoir procéder à des adoptions. C'était ainsi qu'ils avaient réussi à récupérer plusieurs enfants. Mais nous, notre dossier était barbouillé dans tous les sens, des transgressions de la loi que nous avions commises, de notre ancienne addiction à la drogue et de notre état de santé qui laissait à désirer, pour lui comme pour moi. Donc évidemment que je doutais énormément et j'avais de quoi. Je voyais dans ses yeux qu'il s'y était attendu, que mon explosion d'incertitude ne l'étonnait pas. « Tout est écrit noir sur blanc oui. Depuis des années. Il ne s'est rien passé de très grave depuis trois ans Billie. Au moins. On n'est pas des criminels, on est stable depuis un moment.. On est ensemble, pour le meilleur et pour le pire. Et si tu veux, on peut juste y réfléchir et commencer à y songer sérieusement plus tard.. Je dis juste que c'est une éventualité qui nous est possible et qu'il ne faut pas la mettre à la trappe. » Je soupirai un bon coup, le regard baissé, me reposant un moment contre son front juste pour respirer son odeur qui était au plus près de moi. Je finis par rouvrir des yeux brillants, mes incertitudes continuant de me bouffer. « Je veux pas non plus jeter cette possibilité à la poubelle. Au contraire .. j'aimerais vraiment qu'on réussisse à adopter un enfant ensemble. Mais .. » Oui, il y avait toujours un 'mais' avec moi, c'était énervant mais c'était comme ça. Je tremblais un peu, détestant la vulnérabilité et par conséquent ce que je m'apprêtais à lui dire. Mais je n'avancerais pas si je ne lui en faisais pas part. J'attrapai ses mains, jouant doucement avec en regardant nos doigts fixement, déglutissant avec peine. « J'ai peur .. de finir par ne plus être assez. Si on n'y arrive pas, si mon corps décide qu'un miracle était suffisant et si on n'arrive pas à adopter .. J'ai juste peur que tu finisses par t'en aller. » J'ignorais s'il s'était déjà rendu compte de cette peur que j'avais, mais je ne lui avais jamais dit avant aujourd'hui.

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Cambridge, Jeudi 9 Juin 2016 - 5.37 pm

C'était compliqué de faire face à certains problèmes, surtout quand nous sommes nous-même la cause. Billie n'arrivait pas à retomber enceinte. C'était arrivé y'a presque deux ans et depuis, plus rien. Un coup de chance que les médecins disaient et je commençais à les croire. Peut-être que ne plus s'acharner comme ça nous donnera de meilleurs résultats.. je sais pas. Tout ce que je souhaite, c'est son bonheur à elle. C'est toujours son bonheur qui passe avant le reste. Et ça me tuait de voir à quel point ce test de grossesse négatif était un coup dur pour elle. Je tentais de garder de l'optimisme et de l'espoir mais c'était vraiment compliqué. D'autant plus que ça la brisait un peu plus à chaque fois. « Je veux pas non plus jeter cette possibilité à la poubelle. Au contraire .. j'aimerais vraiment qu'on réussisse à adopter un enfant ensemble. Mais .. » Je déglutissais, n'aimant pas vraiment les "mais". C'était les pires mots qui pouvaient exister. Je redoutais évidemment ce qu'elle allait me dire, sentant alors mon coeur battre la chamade tant j'avais peur. Mes mains dans les siennes, j'avais levé le regard vers elle, tentant de déchiffrer ce qu'elle voulait me dire mais son regard à elle était rivé sur nos mains. Retenant mon souffle dès qu'elle se mit à parler, je l'écoutais attentivement. « J'ai peur .. de finir par ne plus être assez. Si on n'y arrive pas, si mon corps décide qu'un miracle était suffisant et si on n'arrive pas à adopter .. J'ai juste peur que tu finisses par t'en aller. » Je reprenais de l'air pour respirer, comprenant alors qu'elle tenait tellement à moi que sa principale peur était que je m'en aille. Et je la comprenais.. parce que j'avais peur de la même chose. Peur de tellement déconner des fois qu'elle en ait marre et qu'elle décide de partir, tout simplement. « Tu t'rends pas compte à quel point t'es... assez. J'veux dire... t'es tout c'que j'recherche chez une fille. T'es assez et god.. j't'ai dans la peau, j'peux juste pas te quitter sous prétexte que tu peux pas tomber enceinte. J'peux juste pas, c't'au dessus de mes forces. » lui confiais-je, gardant ses mains dans les miennes et glissant mon visage dans son cou. Elle était assez et, bien que je n'arriverai jamais à lui faire oublier cette peur, je tenterai de lui rappeler le plus souvent possible à quel point elle est importante pour moi et à quel point j'ai besoin d'elle dans ma vie.

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Cambridge, Jeudi 9 Juin 2016 - 5.37 pm

La plupart du temps, mes démons étaient bien plus forts que ma raison et prenaient vite le pas sur les choses que je pouvais avoir envie de faire, ce que je voulais accomplir et surtout, sur ma relation avec Alexander. C'était terrible d'avoir des peurs qui effaçaient constamment les simples moments de bonheur, ce qui paraissait le plus évident et le plus naturel pour l'Homme devenait un champs de mines pour notre couple. Cependant, malgré le fait que je sois presque littéralement tétanisée, je refusais de dire un non catégorique à l'éventualité d'adopter un enfant parce que c'était réellement ce dont on avait envie et que jamais je ne le priverais volontairement de ça. Mais je préférais le prévenir de ce qui me faisait craindre quant au dénouement de cette possibilité. Nos passés étaient intenses et déplaisants, c'était un fait, un fait qui pouvait venir entacher notre présent bien trop souvent. Il y avait ça, mais pas seulement. J'avais aussi une peur incontrôlable, celle qu'il décide un jour de me laisser pour une femme qui pourrait concevoir son propre enfant, une qui pourrait lui en donner un bien à lui. Quelque chose qui m'était impossible, malheureusement. J'avais peur de ne pas lui suffire, qu'il se rende compte à quel point j'étais obsolète sans cette faculté. C'était quelque chose que je savais mais dont il ne s'était pas encore rendu compte. Et enfin, après plusieurs années ensemble, je le lui avouais, l'estomac plus noué que jamais de me laisser être autant vulnérable face à un autre être humain. « Tu t'rends pas compte à quel point t'es... assez. J'veux dire... t'es tout c'que j'recherche chez une fille. T'es assez et god.. j't'ai dans la peau, j'peux juste pas te quitter sous prétexte que tu peux pas tomber enceinte. J'peux juste pas, c't'au dessus de mes forces. » Sa tête était glissée dans mon cou et heureusement pour moi, parce que je pouvais réellement me laisser aller à mon soulagement. Je fermai les yeux et me détendit entièrement, rassurée ne serait-ce que pour quelques minutes. Mais j'avais besoin de ces quelques minutes pour me redonner un brin de cet espoir qui m'avait lâchée depuis un long moment. « Je t'aime .. j'sais que je te le dis pas assez souvent, mais .. j'le ressens chaque seconde. » Ils étaient rares. God, qu'ils étaient rares et j'essayais de m'améliorer avec le temps, mais c'était vraiment un truc qui ne me venait pas naturellement. Ils sortaient uniquement quand j'y songeais le moins, quand je ne pouvais simplement pas les retenir. Et moi aussi, je l'avais dans la peau depuis bien longtemps. C'était juste que je n'étais pas une fille très douée avec les mots.

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Cambridge, Jeudi 9 Juin 2016 - 5.37 pm

On en a vu des vertes et des pas mûres avec Billie, depuis le moment où on s'est revus à Key West, l'été 2013. Il y avait eu des vagues avant même qu'on se mette en couple, il y avait eu la naissance de ma fille juste un mois après qu'on se soit mis ensemble.. l'épidémie, le "je t'aime" sorti tout seul. On avait du faire face à beaucoup de choses dès les débuts et ça n'avait pas cessé au fil des années. Ca faisait deux ans et demi que nous étions ensemble, que nous n'avions rien lâché. Notre relation aurait pu être avortée rapidement, mais non, on a tenu bon et on y était. Les enfants étaient une partie des plans futur qu'on voulait, puisqu'une fausse couche nous a permis de savoir qu'elle était capable de féconder et donc de procréer. Sauf qu'on essuyait un nouvel échec. Comme si nous n'avions que ça à faire. Soit, je tentais de la réconforter du mieux que je pouvais, mais on peut pas dire qu'elle est de ceux qui arrivent à se faire réconforter assez facilement. Au contraire. Pour réussir à lui changer une idée de la tête, faut y aller. « Je t'aime .. j'sais que je te le dis pas assez souvent, mais .. j'le ressens chaque seconde. » Je redressais le visage pour lui faire face, parce que j'avais envie de la regarder dans les yeux, partager un moment tous les deux. Même si nous venions d'essuyer un nouveau coup dur, on était soudés tous les deux, soudés comme jamais. Je la scrutais, chaque bout de peau de son visage passait sous mon regard examinateur. Elle était belle, elle était magnifique et j'étais certain qu'on aurait pu faire de magnifiques bébés ensemble. Cependant, fallait faire avec et tourner la page, pour éviter de souffrir davantage. « Je t'aime aussi. » J'étais celui de nous deux qui le disait le plus souvent, pour la simple et bonne raison que j'ai envie qu'elle le sache tous les jours. Elle ne doit pas flipper de me voir partir. Je reviendrai vers elle, toujours. Nos mains toujours liées, je caressais le dos de sa main dans le but de la calmer. « On aura des enfants, on ne peut pas nous priver de ça. On en aura, quoiqu'il arrive. Je me battrai s'il le faut. » disais-je avant de déposer mes lèvres sur les siennes.

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Cambridge, Jeudi 9 Juin 2016 - 5.37 pm

Ça faisait pratiquement trois ans qu'on était ensemble Alex et moi ; trois ans qui nous avaient apporté leur lot d'embûches, de drames et de sauts périlleux. Mais au-delà de ça, on était heureux. On se correspondait suffisamment pour s'aimer comme des dingues et à nos yeux, c'était suffisant pour avoir envie de fonder notre propre famille. C'est fou, j'étais tellement rebutée à l'idée de songer à me créer une famille il n'y a encore pas si longtemps que ça. Je n'avais jamais réellement eu à faire à des enfants avant Robyn et même s'ils me tétanisaient encore en quelques sortes, désormais je savais que j'étais capable de surmonter ça quand il s'agissait des 'miens'. Ça avait été long et hardcore, mais Robyn et moi avions fini par nous apprivoiser mutuellement. Et même si encore aujourd'hui il y avait des moments où je me trouvais dépossédée, à ne pas avoir quoi faire ou comment agir, je savais que je pouvais compter sur Alex pour m'aider à surmonter ça et me guider sur la bonne voie. Voilà l'une des raisons pour lesquelles je l'aimais. Il y en avait beaucoup, mais celle-ci faisait partie des dominantes. Il ne me laissait jamais livrée à moi-même, me démerder lorsque je me trouvais dans une impasse. Non, il attrapait ma main et m'aidait à faire demi-tour pour voir ce qui n'avait pas été, puis il m'aidait à trouver le bon chemin. Même s'il avait aussi du mal parfois, on trouvait la réponse ensemble. Je pense que ça nous rendait plus forts et plus unis. C'était ce qui m'avait décidée à réellement envisager d'avoir un enfant avec lui quand mon corps nous avait fait une fausse joie il y a un an et demi. « Je t'aime aussi. » me confia-t-il en me regardant droit dans les yeux, me forçant à déglutir pour pouvoir respirer à nouveau après ça. « On aura des enfants, on ne peut pas nous priver de ça. On en aura, quoiqu'il arrive. Je me battrai s'il le faut. » J'avais envie de me reposer entièrement sur la confiance qu'il avait en nous, même si c'était difficile. Mais il me donnait envie de croire que c'était possible et que bientôt, on pourrait goûter au bonheur d'être parents parce qu'on réussirait à adopter. Munie d'un petit sourire, bien que timide, je serrai ses mains dans les miennes et me dandinai un peu comme une enfant. « On tente l'adoption alors ? Si ça t'fait pas peur, alors ça m'fait pas peur .. » Bon, rien qu'un peu mais à deux, j'étais persuadée qu'on pouvait tout surmonter.

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Cambridge, Jeudi 9 Juin 2016 - 5.37 pm

Je ne regrettais rien de notre relation. On avait beau avoir fait des erreurs, autant d'un côté que de l'autre, avoir tendance à s'engueuler pour un oui pour un non, c'était elle la femme que j'aimais. La femme de ma vie. Celle qui porterait mes enfants et avec qui je vieillirai jusqu'à ce que la mort nous sépare. Bon, elle n'allait visiblement pas porter mes enfants puisque nous essuyons un nouvel échec, mais l'idée est là. Elle sera la mère de mes enfants. Robyn aura pour sûr une petite tribu qu'elle verra quand elle sera avec nous. C'était compliqué pourtant d'entrevoir pour Billie un futur avec des enfants adoptés à cause de nos dossiers à tous les deux. Nous étions loin d'être des enfants de coeur à qui la vie leur a souri. Au contraire, nous avions du faire face à des épreuves plus compliquées les unes que les autres et nous étions à nouveau confronté à l'une d'elle. Et pas des moindres : malgré la fausse couche qu'elle avait eu et qui nous avais redonné espoir quant à une possible fécondation, elle n'était visiblement pas capable de porter mon enfant. L'adoption était le choix le plus adapté et c'était effrayant, cependant c'était ce qui nous restait pour pouvoir un jour dire que nous avons des enfants. « On tente l'adoption alors ? Si ça t'fait pas peur, alors ça m'fait pas peur .. » Ses mains s'étaient resserrées autour des miennes, elle sautillait presque sur place tant l'excitation était là. Sourire sur les lèvres, je rapprochais une nouvelle fois mon visage du sien, collant mon front au sien et fixant son regard. « Ouais, l'adoption. Et... qu'importe si ça fait peur ou pas, on le fait ensemble, main dans la main. Avoir un enfant avec toi me motive plus que tout et efface toutes les peurs que j'peux avoir » disais-je, scellant mes paroles avec un baiser.