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Irrécupérable, crachait-il d'un ton pour le moins dédaigneux. La raison de ce mépris soudain, une attitude faussement indifférente, finement dissimulée à l'encontre d'un cynisme déconcertant. Elle n'était en soi, véritablement pas acerbe et son agressivité en était presque inexistante, toutefois cette façon si habile de dérober chacune de ses angoisses semblait en décontenancer plus d'un. Son paternel, fut principalement la victime de cet éloignement aussi radical qu'instantané. Imane, eut toujours était particulière en son genre, et certains se plaisent encore à colporter combien sa pseudo-contradiction psychique n'a rien de surprenant. Après tout, se parler à soi-même, tout en considérant son téléphone comme un membre parfaitement à part, n'est absolument pas ordinaire, je vous l'accorde. Peu acerbe de la connerie humaine, Forester, daignait l'ignorance au risque de passer pour plus instable qu'elle ne l'est réellement. ❚ Un rapide haussement d'épaule et la voilà, qui toisait vaguement les lieux de ses pupilles grisâtres. Ses mains resserrent instinctivement leur étreinte sur son Iphone, dès lors qu'elle s'attardait quelques secondes sur un individu à l'aspect familier. Détournant vivement son regard inquisiteur de parfaits inconnus, la brune précipitait sa marche en direction du comptoir sur lequel elle s'accoudait brusquement, à l'image d'une gamine incapable de se tenir convenablement. Sérieusement, qu'est-ce que pouvait bien foutre une adolescente d'une vingtaine d'années à peine dépassée, totalement seule, dont l'amabilité restait excessivement limitée. Ne pas participer au Summer Camp, du moins pas en tant qu'étudiante officielle freinait considérablement ses distractions, raison pour laquelle il avait été préférable qu'elle daigne enfin un semblant de vie sociale le temps d'une soirée.

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Imane & Aaron



Je n’arrivais pas à croire ce qu’il m’arrivait. J’avais enfin sorti la tête de l’eau grâce à Ana. Nous avions prévu des vacances en Irlande, dans ma famille afin de rendre notre relation officielle. Elle devait d’ailleurs, par la suite, me présenter à la sienne. Enfin, j’avais cru avoir de nouveau une chance de connaître le bonheur. Mais ça, c’est ce que j’imaginais, du moins jusqu’à ce qu’Ana décide de repartir à San Jose, au chevet de sa mère. J’ai bien tenté de la convaincre pour que je l’accompagne, mais elle avait refusé à chaque fois, jusqu’à ce qu’elle mette un terme à notre relation. Ca avait été si précipité. Je n’avais pas vu le coup venir alors que tout avait semblé aller bien entre nous. Je suis vraiment le dernier des abrutis.J’étais donc revenu à Cambridge, totalement dépité. En rentrant dans l’appartement, Ana s’était déjà emparée de la majorité de ses affaires pour mettre les voiles. Je venais tout juste de rentrer et je m’étais aperçu de cela il y avait seulement quelques heures. Et par mauvaiseté, j’avais rassemblé le reste de ses affaires, diverses babioles, que j’avais placé dans un carton que j’avais lui-même jeté dans une benne à ordures. Elle venait de me briser le cœur et de le piétiner en sautant dessus comme une cinglée. J’avais besoin de prendre l’air ce soir, de réfléchir à tout ceci. Finalement, j’avais fini ma course au Lord Hobo. Un bon whisky me ferait le plus grand bien. Je m’installais donc au comptoir, sur l’un des grands tabourets de cuir. Et quand le verre fut entre mes mains, je le descendais cul sec.Soudain, je sentis une présence à mes côtés. Mes yeux bleus se posèrent et reconnurent Imane Forester, une étudiante de l’université d’Harvard. Je ne les connaissais pas tous pour diverses raisons. Tout d’abord, ils sont nombreux. Et enfin, je ne suis professeur là-bas que depuis février 2014. Mais elle, je l’avais vue faire du basketball sur l’un des terrains de l’université. Quoi qu’il en soit, si j’étais connu pour être le professeur cool par excellence, respectueux et respecté de tous, toujours souriant et prêt à faire le clown pour faire rire la galerie, aujourd’hui, mon visage semblait mauvais en vue de ma ride du lion qui s’était longuement creusée au-dessus de l’arête de mon nez.
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Adossée au comptoir d'une nonchalance presque déconcertante, Imane toisait distinctement chaque serveur, totalement indifférente au reste de la clientèle. La brune se contentait d'échanger de brèves paroles, destinées notamment à la commande de son incontournable vodka, grenadine-limonade, qu'elle s'empresserait d'ingurgiter d'une vitesse ahurissante. Certes, la soirée s'annonçait beaucoup moins festive, néanmoins une accalmie d'aussi courte durée soit-elle ne pouvait véritablement pas lui faire de mal. Au premier abord, Ceylan passait assurément pour une gamine antipathique au contact glacial. Ses prunelles grisâtres se firent davantage inquisitrices dès lors qu'elles se posèrent sur cette même silhouette à l'aspect finement familier des minutes précédentes, et pour cause, ce n'était pas l'unique fois qu'elle l'apercevait vaguement. Pour être honnête, c'est à peine si elle se souviendrait de son nom, dans l'immédiat. C'était pour ainsi dire, vraiment gênant. Bien que jamais auparavant ils ne se soient échangés quelconques propos, la brune se devait bien d'admettre que la rencontre d'un professeur dans un lieu à l'image même du Lord Hobo, davantage en cette période n'était en rien un coup de chance. Certes, les échos restaient grandement positifs, toutefois Imane n'avait jamais pu confirmer les choses d'elle-même. « Mauvaise journée ? » Lançait-elle distinctement d'un ton parfaitement détaché dès lors que ses prunelles faussement accusatrices vinrent brièvement jauger ce dernier, de haut en bas. Non qu'elle soit particulièrement perspicace, mais il ne fut pas nécessaire d'être devin pour distinguer une attitude des jours acerbes. Jusqu'à là tournée face au comptoir, Imane daignait enfin orienter son attention en direction de parfaits inconnus. Son comportement subsistant constamment dans un détachement dit "anormal". Elle ne reflétait certes, aucunement la méchanceté, cependant, certains prétendent à l’indécence voire à une évidente instabilité psychique. Ses prunelles n'ayant cessé de jongler de part et d'autre de l'endroit, se stoppèrent instantanément sur son interlocuteur. Dans le fond, Forester craignait que son interrogation n'en soit que plus irritante, voir carrément dérangeante, néanmoins il fallait consentir à ce qu'il ne soit pas le professeur abordable et plaisant à l'exemple de tout ce dont elle eut conçu au cours de l'année. Pianotant hâtivement sur son téléphone, Celyan profitait ainsi du même instant pour saisir sa boisson qu'elle entamait brusquement, franchement à l'image de son attitude actuelle.

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Imane & Aaron


Cette jeune femme semblait à mille lieux d’ici. Il semblait difficile de la cerner. Une attitude nonchalante et arrogante, sans être mauvaise. Elle paraissait être dans son monde, à la fois inexpressive et insociable. C’était étrange, car rien chez elle ne trahissait un côté mauvais, ou bien même un désir de paraître. Elle restait naturel, et se fichait visiblement des « qu’en dira-t-on » ? Je n’étais cependant pas sûr à cent pour cent de mon avancée. Ce n’était rien d’autre qu’un ressenti. Elle sembla également me reconnaître. Ainsi, mes yeux bleus se reposèrent sur elle. Ils se plantèrent même dans les siens tandis que mes doigts jouaient avec mon verre désormais vite. Et à en juger l’aspect de mon visage, ce n’était pas le premier que je descendais. « Si on veut, oui. » Je n’attendais pas à ce qu’elle soit à mon écoute puisque je n’avais, pour ma part, pas réellement envie d’en parler. Je commandais un nouveau whisky, tout en l’observant descendre un verre de vodka. Je n’étais pas sûr qu’elle ait l’âge de boire. Du moins aux Etats-Unis. Pour ma part, ma présence ici n’était pas réellement étonnante. Si je suis connu pour être un professeur sympa, je garde parfois un comportement puéril. Je suis le genre d’hommes à boire sans modération, à se droguer et à déclencher une bagarre dans un bar. Rien, en somme, de très professionnel, mais je ne suis pas en ce moment à l’université. D’ailleurs, je sortais du bar pour terminer à l’extérieur, à côté de la porte d’entrée. Je me roulais un joint, prêt à oublier les sentiments qui me tiraillaient depuis le départ d’Ana. Si elle me voyait faire, sans aucun doute me ferait-elle une crise. Mais je m’en fichais, car elle n’était pas là pour gueuler. Elle était partie, et c’est tout ce qui comptait, malheureusement. Je tirais donc sur le joint pour souffler une large fumée blanchâtre dans la nuit. Adossé contre le mur de briques, je laissais l’arrière de ma tête se poser dessus, les yeux fermés.


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Si certains prétendaient à un individu plaisant, agréable voire carrément distrayant, Imane devait reconnaitre combien ses aprioris restaient tiraillés. Dans un sens, elle ne pouvait que trop bien le comprendre, on ne surmonte pas constamment les difficultés d'un sourire de façade, toutefois les verres d'alcool successifs ne faciliteront certainement pas sa situation. Certes, c'était son problème, Celyan n'était pas responsable de lui, et son état de fin de soirée se devrait sans conséquence en ce qui la concerne. Non qu'elle soit un égoïste de bas étage à l'attitude totalement frigide, néanmoins admettons combien se prêter oreille attentive n'eut jamais été dans ses cordes. ∿ Aussitôt sombrait-elle dans sa songerie prématurée, tant les propos de ce dernier vint l'extirper presque soudainement. Assurément, n'avait-il pas été nécessaire de le préciser, dès lors que la brune s'était contentée de terminer vivement son verre, ses prunelles grisâtres vrillant de part et d'autre. L'ayant vaguement observé déserter les lieux, Forester, ne bronchait pas, comme à ses habitudes elle ne démordait pas dans son indifférence parfois extrême. Faut dire, que si ça n'était pas la première fois qu'elle l'apercevait, la brune ne l'eut jamais distinctement abordé et ce n'est véritablement pas à la suite de quelques verres qu'il s'en verrait plus agréable. Daignant un dernier coup d’œil en direction de la porte d'entrée, Imane s'empressait de saisir son téléphone resté sur le comptoir, décampant à son tour jusqu'au parvis. « Vous semblez vraiment le genre de type à s'être fait licencier récemment, ou un truc dans le genre. » Renchérissait la brune d'une indifférence faussement dissimulée, à peine posait-elle un pied à terre. Dans ses propos elle n'omettait pour ainsi dire pas la politesse à l'égard d'un supérieur, tant bien il n'en fut pas un dans son enseignement actuel. Son regard finement inquisiteur ne dérobait pas à sa trajectoire, tant elle stoppait nette sa marche à proximité d'une palissade sur laquelle elle pris place automatiquement. La contradiction chez Celyan, n'était pas son attitude parfaitement impartiale tant les conséquences de ses répliques cinglantes. Esquissant un bref mouvement de tête de gauche à droite, la totalité de son attention se concentrant vivement sur Aaron, et son joint certainement à peine entamé. Certes, elle n'usait pas de paroles réconfortantes et ce dernier ne pourrait sincèrement pas compter sur son air compatissant, toutefois, il lui restait au moins ce mérite que de ne pas y jouer l'adolescente responsable en y remémorant les risques de l'alcool fusionnés aux effets nocifs du tabac.

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A l’extérieur, je roulais un joint. Je suis dépendant à cette merde. Je suis un drogué, seulement à la marijuana, mais un drogué tout de même. J’ai parfois du mal à l’admettre, mais les faits sont là. J’en ai besoin, j’aime ça et je ne suis pas absolument pas prêt à m’arrêter. Encore moins dans de telles circonstances. Je voyais plus cela comme le calumet de la paix, quelque chose de presque sain, écologique mais au final très hippie. Quoi qu’il en soit, j’en avais toujours plus ou moins consommé. Plus que moins d’ailleurs, notamment ces dernières années. Probablement aurais-je dû me cacher en voyant l’étudiante débarquer devant moi. Mais dans le fond, je m’en fichais. Des gamins d’Harvard qui m’avaient déjà vu fumer, étaient désormais nombreux. Sans aucun doute, un jour, je finirais dans le bureau du directeur afin de me prendre un blâme. Pourtant, à l’instant T, je les emmerdais tous. « Non, je ne suis pas licencié. Vous aurez tout le loisir de me voir à la rentrée. » Je tirais de nouveau sur le joint. Et déjà, une sensation agréable me transperçait le corps. Finalement, je présentais la drogue à Imane pour la lui proposer silencieusement. Si elle souhaitait tirer dessus, qu’elle le fasse, c’était mon jour de bonté. « Et vous, que faites-vous toute seule à cette heure-ci ? »
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Adossée à la palissade, Imane n'eut cessé de toiser ce dernier de haut en bas. Dans l'immédiat, Aaron lui octroyait cette désagréable impression d'impassibilité fusionnée à une indifférence outre catégorie, tant bien même son détachement ne semblait pas faire le poids. Comme à ses habitudes, elle jaugeait les individus succinctement, et ses prunelles inquisitrices se firent plus traitres encore qu'elle ne l'aurait imaginé. Non, Ceylan ne le blâmait pas, après tout, la majorité des professeurs s’avéraient de véritables culs pincés. La voilà, uniquement hébétée de l'image erronée du personnage abordable et plaisant qu'elle s'était faite au cours de l'année. Au fond, la brune était plutôt mal placée pour réprimander intérieurement l'attitude impartiale de quiconque, quand rien ni personne ne parvenait à trouver grâce à ses yeux. « J'aurai crains de ne pas m'en remettre. » Lançait-elle faussement indifférente. Supposons combien la déception serait intense pour bon nombre de la gent féminine d'Harvard. Toutefois, Imane vint tilter sur un détail dès lors qu'elle refusait poliment d'un geste de main le tabac présenté par son interlocuteur. « C'est drôle cette façon de vouvoyer les élèves que vous croisez, en leur tendant un joint. » Vint-elle répliquer le plus naturellement du monde, tout en accompagnant ses propos d'un bref haussement d'épaule. « J'ai l'impression d'avoir pris dix ans d'un coup, c'est carrément gênant. » Renchérissait-elle en une fraction de seconde. Ses prunelles grisâtres se concentrèrent presque machinalement sur Aaron, tentant probablement de trouver réponse à sa précédente interrogation. « Ma vie n'est pas excessivement trépidante depuis le summer camp. » Venait-elle vaguement de reprendre. Certainement que son quotidien n'eut jamais été réellement d'un rythme effréné, néanmoins depuis le grand départ pour les Caraïbes, la situation était davantage détestable. Les yeux en direction du ciel durant l'espace d'une dizaine de seconde, la totalité de son attention se reportait sur ce dernier un fin sourire aux lèvres. « Et vous, vous tentez sûrement de noyer votre peine entre tabac et alcool ? » Ce n'était pas la première fois qu'on distinguait dans ce genre d'endroit, le stéréotype de l'homme en détresse que ce soit temporaire comme définitif, faut croire que mademoiselle n'était actuellement pas la mieux placée pour juger quiconque dans ce bar même. Son comportement n'avait pourtant rien de franchement désagréable, une nouvelle fois elle se contentait uniquement de manquer cruellement de tact en débitant ouvertement le fond de sa pensée.

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Preuve que je n’étais pas au meilleur de ma forme : je jouais la carte de l’impassibilité. En temps normal, je suis un homme ouvert aux autres, qui prend plaisir à communiquer avec autrui. Aujourd’hui, je semblais plongé dans mes problèmes, comme si quelques verres de whisky et un joint y changeraient quelque chose. Pourtant, la jeune étudiante ne lâchait pas l’affaire et je compris qu’elle pouvait être une échappatoire, le temps de sa présence. Oui, probablement réussirait-elle à me faire penser à autre chose. Sa remarque, d’ailleurs, m’arracha un sourire. Oui, effectivement, c’était assez paradoxal d’instaurer une distance avec le vouvoiement, et une familiarité avec un joint. Elle semblait avoir de la répartie et cela me plaisait grandement. « Vous marquez un point. Mais j’ai pour habitude de vouvoyer mes étudiants. » Je pouvais tout aussi bien tenter de la tutoyer, mais je finirais par glisser quelques ‘‘vous’’ de temps à autre, sans même m’en rendre compte. Elle me parla vaguement du Summer Camp et mes sourcils se froncèrent. Je pensais que ce dernier durait justement tout l’été ? Et si c’était le cas, que faisait-elle ici ? Quoi qu’il en soit, elle ne me laissa pas le temps de répondre puisqu’elle vint à me poser une question. Je reposais mes yeux bleus-verts sur elle. Elle semblait être franche et de mon côté, je ne comptais pas me confier à elle. Je ne me confie d’ailleurs à personne, je déteste cela. Attirer la pitié, ce n’est pas mon genre. L’éternel sourire arrive à convaincre que tout va bien, y compris moi-même. « J’ai un doute sur le fait que vous soyez le genre de personne intéressée par cela. Je me trompe ? » Je lui avais répondu sans une once de mauvaiseté. J’esquissais même un sourire. Pourtant, son attitude me laissait penser qu’elle n’était pas le genre de femme à l’écoute. Je tirais de nouveau sur le joint, sans la quitter des yeux. « Le Summer Camp n’est pas censé se terminer à la fin de l’été ? »


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Ses prunelles grisâtres jusqu'à présent fixées sur Aaron, vrillèrent hâtivement de part et d'autre du perron, dès lors qu'elle distinguait ses propos de son indéniable sourire. Pour certains le vouvoiement restait une logique marque de respect, néanmoins la brune eut toujours rencontré des difficultés à prendre dix ans d'un coup en pas moins d'une fraction de seconde. Quelle constatation étrange lorsque la politesse s'applique au travers d'une invitation à consommer du tabac dans le même élan. En soi, ce ne fut véritablement pas dérangeant pour cette adolescente, dont l'indifférence fut telle que ce genre de situation lui semblait plus familière encore que profondément insensée. Après tout, si la majorité des professeurs se comportait de façon similaire, l'entente s'avérait certainement bien différente. Un bref haussement d'épaule suivi de près d'un fin sourire compatissant en guise de réponse et la voilà, qui relevait automatiquement le regard en direction de Connor. Toutefois, sa précédente interrogation vint presque automatiquement extirper l'adolescente de son accalmie, tant elle affichait une mine faussement réfléchie. « Et qu'est-ce qui vous fait dire ça ? » Lançait-elle tout naturellement, toujours de son indétrônable sourire subtilement enfantin. Fallait avouer qu'il n'avait absolument pas tort, Forester n'était pas connue pour son empathie générale et les difficultés des autres ne devaient l'atteindre pour rien au monde. Plausiblement, sa réplique familiale désastreuse d'autrefois, restait à l'origine de cette attitude parfaitement impassible, toutefois elle persistait davantage sans véritables attaches. « Je dois bien l'avouer. J'essayais seulement d'être polie. » Vint-elle renchérir d'une attitude faussement désolée. Ça pouvait sembler égoïste et la brune en était pleinement consciente. Seule une minorité pouvait assimiler une telle indifférence à l'égard de quiconque, mais elle eut toujours était ainsi et son comportement substituerait probablement inchangé. Malgré ce, la totalité de son attention se portait une nouvelle fois sur Aaron qu'elle jaugeait hâtivement, dès lors que ses doigts resserrent leur étreinte sur son téléphone qu'elle eut omis depuis le commencement de leur conversation. Lorsque ce dernier abordait le sujet du Summer Camp, Forester ne tiltait pas immédiatement. Sûrement faisait-elle partie de ces adolescents stupides ayant refusé de leur plein gré ce départ officiel en compagnie de tous, et dont le constat se fit davantage amère actuellement. « Je suppose. » Rétorquait-elle vaguement, avant d'admettre que les professeurs étaient normalement conviés eux-aussi à y participer. « D'ailleurs, vous ne devrez pas vous y trouver à cette heure-ci ? » Oui, et inversement proportionnel. Acquiesçait-elle d'une moue à peine visible, accompagnée d'un léger mouvement en surplace.

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Imane & Aaron
Non, Imane ne semblait pas être le genre de personnes à écouter autrui afin de le réconforter. Et pour ma part, je n’étais pas le type d’homme à me plaindre afin d’attirer la pitié. Nous nous étions donc bien trouvés ce soir. Quoi qu’il en soit, mes sourcils se haussèrent de par sa question. Devais-je réellement lui faire un dessin sur le fait qu’elle ne semblait pas très à l’écoute et sentimentale ? Finalement, un sourire me fut arraché. Il s’élargit d’ailleurs au moment où elle avoua que je n’avais pas tord. Elle tentait soi-disant d’être polie. Beaucoup de personnes la caractériseraient de quelques insultes en voyant en face d’elle une égoïste qui ne pense donc qu’à sa petite personne, sans aucun savoir vivre. Pour ma part, je pensais le contraire. Je préférais de loin avoir affaire à quelqu’un comme elle qu’à un hypocrite qui acceptera de vous écouter tandis qu’au fond, il n’en a strictement rien à faire. Imane avait le mérite d’être franche et de nos jours, cela restait très rare. Finalement, la conversation dévia sur le Summer Camp. Effectivement, les professeurs y étaient également conviés. Pourtant, je n’avais pas ressenti le besoin d’y aller. Je profitais très souvent des vacances pour retourner voir ma famille en Irlande. Et puis, mon but pour cet été avait été de présenter Analind à mes parents, avant qu’elle ne décide de mettre les voiles jusqu’à San Jose et de rompre avec moi. « Jouer les pirates avec mes étudiants, ce n’est pas le projet que j’avais pour cet été. » Je fronçais un instant les sourcils. « Et ce n’était pas le votre non plus, visiblement. »
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