i'm so happy to see you here ∞ nancy.

Je suis contente de passer cet après-midi en compagnie de Nancy, elle n'est pas prise de tête et je suis qu'on pourra bien discuter toute la journée. En plus, elle aime le shopping donc c'est encore un bon point en plus. J'esquisse un grand sourire quand elle me dit que les chaussures que je viens d'essayer me vont bien. « Bon je crois que je vais les prendre. » Je regarde le prix sur le dessous : ça va, elles ne sont pas hors de prix, je peux me les permettre. Je les retire donc et laisse échapper un petit rire à sa remarque. « C'est bon je les mettrais pas quand je suis avec toi sinon. » Je lui tire la langue gentiment et passe en caisse. Je me tourne ensuite vers Nancy. « T'as rien vu qui t'intéresse ? » demandais-je en souriant, commençant à trouver le chemin de la sortie au cas où la jeune femme ne voudrait rien acheter. J'espère qu'elle trouvera son bonheur ailleurs dans ce cas-là, c'est trop bête de ne rien acheter pendant une journée shopping. Après, je comprendrais qu'elle n'est pas les moyens, c'est un peu mon cas.

A priori, la jeune femme ne trouve pas son bonheur dans le magasin de chaussures et elle préfère que l'on aille voir ailleurs. Je n'y vois pas d'inconvénients, et du coup nous sortons pour nous retrouver dans de magnifiques ruelles de la ville. C'est d'une beauté somptueuse ici, j'en suis toujours aussi scotchée. « C'est trop beau ici ! » m'exclamais-je ensuite en suivant Nancy jusque dans un magasin de vêtements. Je me tourne vers elle en souriant et acquiesce à sa proposition, j'ai bien envie de rentrer dans cette boutique pour voir ce qu'il en retourne. Ça a l'air un peu cher, mais on ne sait jamais, y'aura peut-être de soldes. « Allons-y ! » m'exclamais-je en suivant la jeune femme dans le magasin, haussant les épaules à sa question. Avec moi, ce n'est pas bien compliqué niveau voyage. Je n'ai rien fait appart ce magnifique Summer Camp, que je n'aurais jamais pu faire sans les subventions de l'université. « Je suis ravie ! Je n'ai jamais voyagé avant, je suis mexicaine en fait. Et appart Mexico, la ville où j'habitais petite et Cambridge, je n'ai pas bougé. » Je lui adresse un grand sourire, pas le moins du monde gênée par ma situation précaire. J'ai pris l'habitude maintenant. « Et toi ? »

i'm so happy to see you here

Addison & Nancy

Une fois ses chaussures achetées, nous sortîmes du magasin pour déboucher dans les ruelles de la ville. Au moment où je pensais que ces ruelles me plaisaient vraiment, Addison fit la remarque à voix haute ! Je rigolai.
Figure toi que j'étais en train de penser la même chose. Ça change des paysages d'Harvard !, dis-je tout en continuant vers le magasin avant d'y entrer. Addison m'avait dit qu'elle était d'accord. Une fois à l'intérieur, je constatai que les prix n'étaient pas très bas, mais qu'ils n'étaient pas non plus très excessifs. Je pourrai toujours trouver un T-shirt pas cher et sympa ici. Et puis, on est au Summer Camp ! Il faut en profiter un peu. Une folie tous les 36 du mois ne peut pas me faire de mal !, pensai-je.
Elle répondit ensuite à ma question alors que je commençai à regarder dans les rayons.
T'es originaire du Mexique ? C'est trop cool !, dis-je en souriant !
Apparemment la jeune femme était dans la même situation que moi. Ben moi c'est la même chose. J'ai grandi en France et je n'ai jamais bougé de ma petite ferme sauf pour aller à Harvard où je n'ai pas non plus bougé depuis un an. Je suis née en Russie mais on a quitté le pays quand j'avais 6 mois donc je ne m'en souviens pas ! Je l'arrêtai là. On était pas ici non plus pour faire un biographie complète de ma petite vie où il ne s'est rien passé ! Addison avait l'air très l'aise de parler de ce sujet et c'était exactement la même chose pour moi. Je n'avais aucune raison de cacher que mes parents ne sont pas des milliardaires nés !
Tu penses quoi de celui là ?, lui demandai-je en lui montrant un T-shirt coloré avec des motifs sur le devant rappelant abstraitement les paysages et les ruelles de l'île. Je ne voulais pas repartir d'ici sans avoir au moins acheté un souvenir. Bon je pouvais trouver mieux qu'un T-shirt, mais bon ...

charney for ilh

Spoiler:

Ah ça pour changer d'Harvard, elle n'aurait pas pu dire mieux. Quand je suis arrivée aux Etats Unis il y a quatre ans, j'avais été un peu bouleversée par autant de changements, par rapport à mon déménagement du Mexique et aux paysages notamment. Et puis à Yale, le climat n'est pas du tout le même qu'à Mexico, j'ai dû m'habituer à la fraîcheur au début, chose un peu difficile, car j'aime beaucoup la chaleur. J'acquiesce donc en souriant à Nancy et continue à marcher jusqu'au prochain magasin. C'est d'ailleurs une boutique de vêtements qui attire notre attention et nous commençons à chercher notre bonheur - si bonheur il y a ici. J'ai déjà acheté des chaussures assez chères, il ne faut pas que j'abuse non plus. J'apprend dans un même temps que la jeune femme a vécu en France toute sa vie, à priori dans un milieu modeste que moi, et ça la rapproche involontairement de moi. « Ah la France, j'aimerais tellement en visiter une partie un jour ! Tu as des frères et soeurs ? » demandais-je ensuite en souriant, tandis que je trouvais un petit haut sympa en soldes. Parfait. Je le regarde quelques instants avant de me décider sur mon achat ou non, et Nancy me demande conseil sur un t-shirt qu'elle vient de trouver de son côté. Je lève un peu la tête de la penderie et constate que ce haut fait bien référence à la Guadeloupe, je le trouve trop cool. « Ah il est sympa j'aime bien ! » m'exclamais-je ensuite en revenant près de la jeune femme. « Tu veux l'essayer ? Je pense aller en cabines un peu moi aussi. » Je n'aime pas trop faire des emplettes sans essayer, j'ai peur de tomber de haut une fois chez moi après.

Elle est donc fille unique, chose que j'aurais eu du mal à supporter étant plus jeune. Je sais que j'ai réclamé mon petit frère pendant des mois et des mois, même à l'âge de deux ans j'étais une vraie têtue. Et puis mon rêve s'est réalisé, ma mère m'a donné mon petit frère trois ans après ma naissance, sans oublier la découverte de mes deux soeurs triplées il y a quelques années. C'était un sacré choc quand j'y pense, mais je ne pouvais en être plus heureuse. Au lieu d'avoir un seul frère, j'en découvrais deux de plus. « Ça t'a pas trop manqué ? » demandais-je par simple curiosité. Je ne pourrais pas m'imaginer sans Matthéo maintenant, c'est inenvisageable. Je propose donc à Nancy d'aller essayer nos vêtements en cabine, mais elle a encore un bout du magasin où chercher alors je la suis. Je ne sais pas exactement combien il me reste sur mon compte, mais il faut que je fasse attention, sinon ça ne va pas vraiment le faire. « Ouais t'as raison. » Du coup, je suis la jeune femme jusqu'à de nouvelles penderies que je n'avais moi-même pas encore regardé. J'essaie de chercher un peu, mais pour ça, le shopping m'exaspère. Je déteste chercher.