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« Tu as vraiment cru que j’étais capable de t’envoyer un truc du genre ? Sérieusement William ? Tu me vois faire ce… genre de chose ? » Je le regardais entre perplexité et rire. J’étais presque vexée qu’il ait pu croire que j’étais à l’origine de ces messages plus que tendancieux. Même dans le cas où j’avais effectivement ressenti une quelconque attirance pour lui – ce qui était loin d’être le cas – je ne m’y serais jamais prise de cette manière pour le lui faire comprendre. Je n’étais pas vraiment du genre à étaler mes sentiments au grand jour, et encore moins d’une façon aussi détournée que par texto. Mais bon, je ne pouvais pas lui en tenir rigueur. A sa place, j’aurais également eu du mal à deviner le vrai du faux et à me rendre compte que j’avais affaire à un imposteur. Mais nous allions bientôt être fixés sur l’identité de ce petit malin qui avait cru pouvoir se faire passer pour moi. William me reprit le téléphone des mains, composant le numéro. « Si ça ne te dérange pas, j’aimerais bien appeler moi-même, histoire de rigoler… » Après tout, c’était pour moi qu’il s’était fait passé, et je comptais bien être celle qui découvrait l’identité de ce petit plaisantin. J’attendais, patiente, écoutant les bip qui s’écoulaient les uns après les autres, jusqu’à ce que le répondeur se déclenche. L’imposteur n’avait pas eu le courage de décrocher, ou bien il était occupé. En entendant la voix de celui qui avait eu cette idée magistrale, mon visage se décomposait. Je passai du rire à la haine en un millième de seconde. Je m’étais attendue à tout sauf à ça. Et dire que j’étais prête à me réconcilier avec lui. J’étais vraiment idiote pour pouvoir croire qu’une trêve était possible avec lui après tout ce qu’il s’était passé, et après ce qu’il venait de faire. « Je vais le tuer… » Avec un murmure, je rendis son téléphone à William, bien que j’avais une folle envie de le jeter à la mer. Je pouvais lire l’incompréhension sur son visage, mais j’étais trop bouleversée pour lui répondre. Je pris d’abord le temps de m’asseoir et de balancer le premier caillou qui me tombait sous la main à la mer de toutes mes forces. « C’est Bleeker. » Je me contentai de ça, essayant de comprendre ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour faire une connerie pareille.
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