※ YOU SAY STOP, I SAY GO GO GO EMRYS

Adieuuu Guadeloupeee, terre de … Je ne sais paaas, adieu Guadeloupe quoi. Le bateau des Rhumtabaga venait de reprendre le large et déjà, Bleeker n'attendait qu'une chose ; débarquer sur la prochaine île et revoir ses amis des autres navires. Il détestait les voyages en mer, en plus l'ambiance était chelou sur le bateau. Il faut dire que William et Devyn le prenaient pour un taré et Emrys l'avait galoché. Donc, Cody s'était clairement mis ses coéquipiers dans la poche comme vous pouvez le constater, ou pas, bien que l'épreuve précédente sur l'île de St-Christophe-et-Niévès avait quelque peu inhibé les tensions. Le bateau s'en allait et le jeune homme se dirigea vers le bar à l'arrière du bateau et commanda une boisson … Un soda. Ouais, un soda c'est bien. Il ne savait pas où était son équipe, sûrement en train de comater dans leurs cabines respectives. Bizarre, d'habitude cet endroit était plein à craquer.

J'avais clairement adoré la Guadeloupe surement pour ma petite sortie fun avec Alexys mais surtout, parce que j'avais pu me ruiner en réalisant le reve de ma cousine que j'avais toujours considéré comme une jumelle disant que j'étais triplé avec Artémis et elle. A cette pensée, j'eus un petit rire de penser encore à ce petit souvenir enfantin mais un maux au coeur de penser à mon défunt petit frère que j'aimais tant. Déjà un dans moins d'un mois, je prenais mon téléphone pour signaler la chose à Priape, pleins d'émotions. Je remontais sur le bateau qui partit directement de l'endroit paradisiaque pour de nouvelles aventures et là, de suite, finalement, mes émotions n'étaient plus fixes. Je ne savais pas vraiment les identifier. Je me dirigeais vers le bar, ne regardant pas où je marchais car j'écrivais mon message puis une fois terminé, je le rangeais voyant, assis là, Cody. Ça allait faire du bien de voir quelqu'un de plus neutre vis à vis de ma vie en réalité donc j'allais trouvé mon colocataire préféré puisque je ne voyais que très peu mon Wilcox à moi ! Je rejoignais donc le grand brun et m'asseyais à ses cotés commandant directement un Wishky Coca, pas assez fort pour y résister. D'une voix insignifiante, je disais : Salut coloc' ! Alors c'était comment la Guadeloupe ? Je regarde alors dans le vide sans conviction.

Cody détaillait son verre, a priori fasciné par l'ascension des petites bulles jusqu'à la surface du soda. Curieusement, ce spectacle lui évoquait la troisième épreuve du Summer Camp quand, avec son colocataire, William et tous les autres Rhumtabaga, ils s'étaient acharnés à pêcher ce foutu huitième coquillage. Ils en avaient chié au moins autant que les petites bulles de son Sprite. Quoiqu'elles, elles n'avaient pas de coquillage à ramasser et allaient mourir dans d'atroces souffrances dans l'estomac de Bleeker. Soudain, une voix le fit quitter ses songes. Emrys. Son colocataire. Ça se passait plutôt … bien avec lui. Si on exclut l'incident de la première fois mais, heureusement, ils n'en avaient pas reparlé. Il lui demanda comment s'était passé la Guadeloupe et Cody répondit en haussant les épaules ; « Comme toutes les autres îles en fait, j'ai l'impression. » D'une île à une autre, le paysage ne changeait finalement pas beaucoup. Cody commencerait peut-être par regretter Cambridge, s'il ne vivait pas d'aussi belles heures quand il se trouvait en présence de Danae. « T'as pas l'air en forme. » constata Cody avant de boire une gorgée de son soda.

C'était pas forcément le top du top de la forme parce que quelques petits nuages étaient quand meme à l'horizon. Néanmoins, j'avoue que je ne pouvais pas me plaindre de quoi que ce soit car au final, c'était plus des pensées qui me prenaient la tete mais en réalité, les choses se passaient bien là ; fallait juste pas y penser trop quoi aux restes. Je m'étais assis près de mon colocataire principal pour prendre une bonne dose d'alcool parce que je le méritais bien et que j'allais juste dormir ensuite donc je risquais rien. Lui, apparemment, trouvait que ça ne changeait pas d'ile en ile moi je n'étais pas de cet avis alors je me contentais d’acquiescer doucement. Je ne répondais pourtant pas n'ayant que peu de chose à dire mais il coupa encore le silence remarquant que ça n'allait pas mais peu bavard, je répondais en ne voulant pas le faire suer : oh t'inquiète, ce ne sont que de noires pensées ... je vais pas faire suer avec ça ! Alors sinon tu me racontes rien ? Dis-je en terminant par lever les yeux aux ciels.

Même si l'état d'Emrys était quelque peu préoccupant, Cody ne pouvait que s'applaudir d'avoir pu découvrir son colocataire sous toutes ses facettes en moins d'un mois ; le grognon, le rigolo, le penaud. Mais le jeune homme n'allait pas se féliciter pour ça, il n'aimait pas trop voir les gens dans cet état. Peut-être que quelque chose le perturbait et qu'il pouvait apporter son aide pour l'aider ? D'habitude, Cody optait pour ne pas intervenir quand ça ne le concernait pas. À croire que fréquenter une Quincy lui donnait des élans altruistes. Fronçant les sourcils, il batailla pour savoir ; « Des pensées noires ? OK, là tu m'inquiètes, vieux. » Pleaaaase, qu'il ne sauta pas du bateau pour se suicider, ou qu'il ne se coupe pas les veines avec les cartes postales achetés sur les différentes îles ! L'ambiance dans la cabine risquerait d'être glauque, déjà qu'elle n'était pas géniale tous les jours. « Ben non, moi ça va bien, ça va même très bien, y a rien d'intéressant. » Quoi ? Il n'allait pas crier que la vie est belle, la vie est géniale alors qu'à côté son coloc était en pseudo dépression.

Je m'inquiétais clairement de ses pensées que j'avais du mal à chasser clairement donc ne voulant pas le saouler, je formais ma phrase pour dire que ça allait pas sans dire pourquoi qu'il ne s’apitoie pas sur mon sort mais en fait, je m'y prenais mal car je crus voir de l’inquiétude et ça se confirmait au fil de ses expressions ... un peu comme un fil d'actualité facebook quoi. Je compris définitivement qu'il n'appréciait pas du tout ça quand le mec s'est mis à me dire clairement que en gros, ça l'inquiétait et qu'il imaginait le pire alors je grimaçais soupirant et j'imaginais que parler me ferait du bien alors je balançais la bombe : le truc ... Cody ... c'est que ça fait un an aujourd'hui que j'ai appris la mort de mon petit frère celui entre Priape et moi qui était comme mon jumeau et bientot un an que Denys a disparu pour la première fois donc ça fait mal tu vois ... puis j'ai couché avec une de mes ex et je m'en veux ... balançais-je en le fussilant du regard non pour l'incriminer mais pour qu'il comprenne pourquoi je voulais pas lui dire de base ;: pour pas lui foutre le cafard. Là, il m'avait pourtant juste avant appris qu'il allait bien alors imaginez que je me sentais coupable de lui parler de ça mais je voyais qu'il appréciait pas que je parle d'idée noire sans me confier et puis ce mec je l'aimais bien et c'est pas comme si c'était un truc ultra confidentiel que je peux pas dire à un mec comme ça ... justement une personne extérieur c'est peut etre mieux pour une fois ; et ça ne m'engage à rien.

Note à lui-même ; ne jamais demander à quelqu'un ce qui ne va pas quand t'es pas foutu de réagir correctement. Cody aurait aimé qu'Emrys reste sur son histoire de cul avec son ex, du moins, qu'il commence par ça. Bleeker pouvait comprendre, lui-même menait une relation compliquée avec Joan. Enfin, qui était compliquée. Le jeune homme avait décidé qu'il valait mieux pour eux deux qu'ils arrêtent de voir, de se tourner autour, sans quoi il ne guérirait jamais d'elle. Bref. Parlons du frère d'Emrys. Ce dernier le surprenait à s'ouvrir – finalement – assez facilement à un inconnu. Ils partageaient la même chambre depuis un mois sans pour autant prétendre être BFF. « Je … Suis vraiment désolé. J'aurais pas dû poser la question je crois ... » Cody baissa les yeux sur son verre qui était devenu d'un coup trèèèèès intéressant. « Tu devrais essayer de ne pas y penser. Tu as tout ce qu'il faut pour te distraire. » La mer, le soleil, les potes … Les ex. « C'est qui cette ex ? Pourquoi tu t'en veux ? » Vue sa gueule, il avait l'air de regretter.

Il se demandait surement pourquoi j'arrivais à me confier à lui mais a vrai dire, ce n'était pas mieux. Je le regardais avec un air de pommé à moitié désespéré, je crois. Je ne souriais pas spécialement buvant presque cul sec mon verre de désespoir alors que lui s'excuser platement d'avoir posé la question et tout d'un coup en fait, je crois. Je souriais timidement pour montrer que ça n'avait pas d'importance finissant meme par prononcer deux trois mots : c'est rien, je suis pas en sucre.. Je fis signe au mec du bar de me servir un autre verre quitte à ce que ce soit un double de toute manière on redescendait pas avant demain du bateau lors je risquais pas de crever entre temps dans la rue vu que y'en a pas. Là, Cody essaya de m'aider montrant son manque de réussite dans la consolation amicale puisqu'il me dit simplement de ne pas y penser : plus facile à dire qu'à faire!Mais très, je vis que ce qui l'inquiétait plus, c'était l'histoire de mon ex car il ne voyait pas pourquoi je regrettais. Je bus encore un coup, soupirant et je décidais de m'expliquer : Grace St-james... on s'est séparé car je voulais qu'elle arrete les substances fortes et elle l'a pas fait ... mais là, ça avance avec Charlie Lestwood qui est Lowell, tu vois ? et là, pourtant j'ai couché avec Grace ... dis-je en prenant ma tete entre mes mains.

Non, Emrys n’était pas en sucre mais Cody éprouvait cette même importance qu’avait la famille pour lui. Père d’une petite fille, très très proche de sa mère, il connaissait ce lien indéfinissable qui l’unissait aux femmes de sa vie. Il n’avait pas de frère mais il comprenait le cafard d’Emrys vis-à-vis de l’absence de cet être cher et pourtant, il n’arrivait pas à formuler des mots pour le rassurer. Il était un peu nul à ça, un peu beaucoup même. Cracher sur les ex, c’était plus facile pour Cody. « Et pourquoi t’as recouché avec elle ? Elle t’a dragué ? T’es toujours attiré par elle ? Tu l’aimes ? » Il fallait prendre le problème à sa racine. Peut-être que s’il avait couché avec Grace, c’était qu’il n’était pas si certain de vouloir la charmante Lowell. Il connaissait assez peu la rousse, de nom. Elle avait l’air sympa, drôle, pleine de vie. En revanche, Grace ? Inconnue au bataillon.

Fallait-il dire que je devais vraiment tenir à Charlie pour m'en vouloir d'une coucherie alors qu'on était pas en couple ? Quoique ça m'arrivait de m'amuser avec Prue et je ne m'en voulais pas autant surement parce que au fond, je savais que tout était différent de l'une à l'autre. Je grimaçais rien qu'à cet pensée m'enfilant des verres de mon breuvage favori. Je ne sais pas de quoi il s'agissait mais c'était étrange avec la verte et plus dynamique qu'avec la Lowell ; c'était surement ça ? Oh je ne sais guère. Je regardais le jeune homme un peu mal pour moi à l'énoncé de quelques paroles sur mon frère dont la mort habitait mon esprit mais il s'attarda sur les ex posant les bonnes questions et je me mordais la lèvre, je devais faire l'effort de malhonnêteté. Tu vois... avec Grace, on s'est détesté pendant un moment mais en fait, ça a toujours été pour enlever ce désir physique je crois et elle m'excite de ouf je crois ... dis-je en levant un mono sourcil m'étonnant moi meme de tant de réalisme. Je ne savais pas ce qu'il en penserait mais c'était ainsi que je voyais la chose. Je pensais à ce que j'aurai dit pour Charlie : oki je suis dans la merde dans tous les cas car elles sont dans mon esprit.