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How to say goodbye ?
Keyla et Caleb.
- Avant Propos:
- Un quart de seconde, c’est le temps que ça m’aura pris pour foutre ma vie en l’air, un putin de quart de seconde. Je m’en veux tellement, tout s’est passé si vite, j’arrive encore pas à croire ce que j’ai vu, c’est comme si rien de tout ça n’était réel, comme si c’était juste un cauchemar, ou une scène de NYPD à la télé …
Je donnerais tout pour revenir quelques heures en arrière, pour sortir de chez Briony et prendre la route principale pour rentrer chez moi, au lieu de prendre ce vieux raccourcie par le parc. C’est pas comme si j’étais pas au courant, il craint se parc la nuit, il y a des trafics en tout genre, je le savais pourtant, mais non il a fallu que j’y passe quand même et pour quoi gagné 2 minutes … Je suis qu’un idiot, un idiot sans cervelle qui réfléchit pas assez avant d’agir. Il m’a fallu à peine un quart de seconde pour décider de passer par ce fichu parc …
Après tout s’est enchainé, d’abord un bruit, comme des pleures, puis un cri, et ma curiosité à pris le dessus, je devais y aller, une petite voix m’avait pourtant bien dit de ne pas aller voir, mais j’y suis allé, caché derrière un buisson j’ai regardé, et j’ai assisté à la fin d’une vie. Les cris venaient d’une jeune femme à genoux, pleurant et suppliant un homme debout devant elle une arme à la main, a ce moment-là j’aurais du me barrer vite fait, mais j’ai pas eu le temps, une seconde plus tard le coup était partie et elle gisait par terre sans vie … C’est là que mon cerveau s’est rebranché, là que je me suis mis à courir, courir plus vite que jamais, courir à en perdre mon souffle, courir comme si ma vie en dépendait, et en fait c’était le cas. Une fois chez moi, il me fallu encore quelques minutes pour réussir à articuler un mot, et encore, j’étais encore sous le choc, incapable de faire une phrase cohérente. Et puis tout est sortie, j’ai tout déballé, entre panique et horreur j’ai raconté la scène que je venais de voir. D’abord choqué, mes parents ont ensuite appelé les flics, j’ai du tout raconté une nouvelle fois, puis encore 4 ou 5 fois après ça, tentant de revoir les détails qui pourraient aider … Je revis le visage de ce mec, 3 gouttes tatoués au coin de l’œil, et je me figeais, des gouttes, comme des larmes, ça ne pouvait signifier qu’une seule chose, ce mec était dans un gang. Bordel, j’avais vraiment déconné, mais c’était trop tard, j’avais déjà tout déballé à la police, il parlait déjà de me faire témoigner, et je m’imaginais à la place de la femme, mort pour avoir été trop curieux et trop bavard … Non je ne parlerais pas. Je voulu tout retiré, tout annulé, revenir sur mes déclarations mais c’était impossible, et puis l’inspecteur lança une idée. « Le programme de protection des témoins. » Si je témoignais au procès, j’aurais le droit à une protection du FBI, nouvelle identité, nouvelle vie en somme. J’étais bien sur tenté de dire non, de garder ma vie tel quel en oubliant tout ça. Mais ce n’était pas possible, cette femme était bien morte et sans moi, on n’arrêterait jamais son assassin … Et si elle avait un mari, des enfants ? Ils avaient le droit de savoir. Je tentais de me convaincre que ça ne serait pas long, quelques semaines, quelques mois tout au plus et tout reviendrait à la normal. Mais ce n’était pas tout, il fallait qu’on m’oublie, qu’on ne me cherche pas et qu’on me pense hors d’état de nuire, en gros qu’on me croit mort … Pour ce qui était du gang, ça me convenait, qu’ils me pensent mort ne me dérangeais pas bien au contraire mais mes amis alors ? Et Keyla et Briony ? Elles auraient le droit de savoir elles ?
Sans surprise la réponse fut négative. Je devais fuir, on me laissa 24 heures pour faire mes affaires et quitter Chicago. Quitter ma vie, partir je ne sais où pour devenir je ne sais qui … Une fois mon sac terminé, je me retrouvais face à mon miroir, face mon reflet et à toutes les photos placés dedans, Keyla occupait presque toute la place. Keyla, je ne pouvais pas partir comme ça sans lui dire au revoir, je ne pouvais pas juste partir comme un voleur, elle allait me croire mort, et je ne savais même pas quelle dernière image elle garderait de moi … Je me levais donc bien décidé à aller la voir, enregistrer une dernière fois son visage avant de la quitter pour toujours.
C’est le cœur lourd que j’attrapais les clés de la voiture et que je pris la route direction son hôtel à une centaine de kilomètres …
Après un peu plus d’une heure de route, j’atterris sur le parking de son hôtel. Je restais assis dans la voiture de longue minute cherchant les mots que je pourrais lui dire. Je ne pouvais pas parler de mon départ, du programme de protection, de l’assassinat. Je n’avais rien le droit de dire, mais je devais lui faire comprendre en un sens qu’on ne se reverrait plus mais que je ne cesserais jamais de l’aimer …
Tout se bousculait dans ma tête, et sans avoir trouvé comment faire, je sortis simplement de la voiture et j’allais toquer à sa porte. J’en avais presque oublié sa victoire plus tôt dans la journée, ce très beau match qu’elle avait gagné avant le drame …
Je pourrais commencer par la féliciter, lui sourire ou la prendre dans mes bras. J’aurais du acheter des fleurs, j’aurais du lui acheter un dernier cadeau … J’aurais du …
Je n’eus plus le loisir de réfléchir, puisqu’elle ouvrit la porte, et je restais comme un idiot figé sur le pallier perdu dans mes pensées.
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