Why you judge me ? ¤ Kate

Là, j'en avais juste assez. Un trop plein. Encore une fois. J'voulais juste qu'on me foute la paix. J'étais à deux doigt de craquer et fondre en larme. C'était déjà assez dur pour moi de vivre une tel situation. J'avais des tonnes de question en tête et aucune idée de comment m'en sortir. Alors vraiment, je n'avais pas besoin d'entendre des réflexions de gens que je ne connaissais même pas. J'étais déjà en train de m'en blâmer toute seule depuis quelques jours, je savais très bien que j'étais dans une grosse merde et que j'allais avoir du mal à m'en sortir alors non.. Elle pouvait pas se pointer et m'envoyer des tonnes de chose au visage juste pour son propre plaisir personnel. C'était mesquin, sains intérêt et ça prouvait le degrès de stupidite dont elle pouvait faire preuve. « Comme si t'étais pas un désastre toi. » J'avais pas envie de me battre avec elle, de continuer à envoyer des piques pendant des heures et des heures. Après réflexion, ça n'en valait absolument pas la peine. J'aimais pas blesser intentionnellement les gens même si pour le coup, ça n'avait pas l'air de vraiment l'atteindre. Encore une fois, on était bien différente. Il m'en fallait peu pour que je me sente blessée et là, j'étais déjà assez mal comme ça. « Ecoute, je te demande pas d'être sympa avec moi ni même de me dire des paroles réconfortantes. Mais si t'es pas capable d'être aimable ou d'arrêter de critiquer, ignore moi juste s'il te plait. »

Kate souriait, à deux doigts de rire. Elle, un désastre. Des millions de gens tueraient pour être à sa place. La pauvre Quinn, elle ne se rendait pas compte de l'énormité de ses propos. De toute façon la future Cabot était sure de son fait, personne ne lui ferait croire qu'elle avait un problème de sociabilité, en tout cas pas Quinn. "Tu es vraiment drôle." Elle l'amusait beaucoup. Mais visiblement c'était à sens unique. Dommage, dommage. Une autre personne qui ne savait pas apprécier sa sincérité à sa juste valeur. Pourtant on trouvait rarement une franchise comme la sienne, c'était le moins qu'on puisse dire. "Désolée pour toi, c'est ma façon d'être aimable, dire ce que je pense. Le jour où tu auras besoin d'un vrai conseil, tu penseras peut-être à moi." Kate n'aimait pas les gens fragiles ni les pleurnicheurs ni ceux qui se lamentaient à longueur de temps. Si on ne pouvait pas bousculer les gens, alors ils n'étaient pas intéressants. Elle ne se bridait jamais dans ses paroles, ça aurait été de l'hypocrisie à ses yeux. Elle savait manipuler les hommes, pas les femmes. Il faut dire que les filles l'intéressaient moins, forcément.  

Au moins c'était clair. Et j'crois bien que c'était la dernière fois que je lui faisais comprendre les choses. J'essayais vraiment d'être sympa, comme toujours. J'avais retrouvée mon calme, je n'étais pas en train de l'insulter, de la rabaisser ou autre chose que j'aurais pu faire alors j'voulais juste qu'elle la ferme une bonne fois pour toute et qu'elle aille chercher les emmerdes à quelqu'un d'autre. C'était pas comme s'il manquait de gens dans cet endroit. Et maintenant, elle se fichait de moi disant que j'étais "drôle". Non mais vraiment, elle avait de grave problème cette fille. C'était pas comme si j'avais cherchée à amuser la galerie et elle n'avait rien de mieux à faire que continuer à me prendre la tête. Et toi vraiment stupide. Chacun son talent. Je lui tournais finalement le dos buvant une nouvelle gorgée de ma menthe à l'eau (). J'avais juste qu'à arrêter de lui porter de l'attention. Elle se lasserait toute seule. C'était certainement la raison pour laquel je ne répondais pas à sa dernière phrase. D'ailleurs, elle pouvait toujours se brosser avant que je vienne lui demander quoi que ce soit.

Trop choupinette cette petite brune. Elle amusait beaucoup Kate, au cas où elle ne l'aurait pas assez fait comprendre. Elle s'était vexé, c'était trop mignon. Une vraie caricature de soap télévisé. Amouuuur gloire et beauuuuté. De toute façon on ne pouvait pas être stupide quand on avait eu un score d'entrée à Harvard parmi les meilleurs de sa promo, et paf vas y que je te cloue le bec sur tous les préjugés des gosses de millionnaires qui sont bêtes comme leurs pieds. "Je te dis à bientôt alors, je sens que tu sauras où me trouver." Elle finit de siroter son verre tranquillement, observant un grand sourire satisfait aux lèvres sa voisine. Avec sa boisson couleur menthe à l'eau ( ). Kate laissa un billet de 20 dollars sur le comptoir ce qui était beaucoup trop pour son addition mais habituel chez elle, et se leva. "Merci pour la distraction, ton truc sans alcool est pour moi." Elle lui offrait grâcieusement sa menthe à l'eau, si ça c'était pas sympa.  

Va t'brosser Martine. Ouais ouais. J'avais grave envie de lui dire ça mais.. J'me retenais. Juste pour ne pas avoir à lui porter encore une fois de l'attention. Elle n'avait qu'à bouger son gros cul -pas si gros que ça- et partir emmerder le monde ailleurs. Et si elle disait encore un truc, je lui crachais dessus. Comme une racaille. Genre hop, bien crade le truc. Ouais non. J'étais tellement douée que je risquais plus de me cracher dessus qu'autre chose. Autant s'abstenir. Ouais puis étouffe toi avec ton verre et va t'faire piquer le cul par une fourche de Satan. J'savais même pas ou j'allais chercher un truc pareil mais osef. De toute façon, elle posait son billet de bourgeoise sur le comptoir l'air trop fière d'elle. Ravale ta fierté meuf, on dirait un troll des cavernes. Et puis genre, d'ou elle me payait ma conso ? Quoi que je m'en foutais en fait. J'avais même pas envie de lui répondre.

"Satan serait ravi de m'avoir, c'est vrai." Heureusement, Kate n'était pas orgueilleuse au point de vouloir absolument avoir le dernier mot à chaque fois, elle ne considérait pas que partir la première soit une défaite, loin de là, bien au contraire, si c'était avec panache et sérénité. Elle sentait que Quinn pouvait continuer à lui balancer des méchancetés - qui n'étaient même pas de vraies méchancetés mais plutôt des piques très amusantes - jusqu'à la fin de la journée, elle regorgeait d'imagination. C'était écrivaine qu'elle aurait du faire. Un immense sourire aux lèvres, elle regarda une dernière fois la brune avant de se retourner, sachant pertinemment qu'elle aurait droit à un dernier commentaire drôle pendant qu'elle partait. Elle ne serait pas fâchée de revoir le demoiselle, ne serait ce que pour savoir si elle allait continuer à boire des menthes à l'eau et bientôt du sirop de fraise pendant neuf mois. Allez, retour au bateau pour miss Finnley.