WILLIAM&JACKIE ❥ lies, living in a fantasy

A l'écouter, il ne t'aurait visiblement caché que cette histoire de baiser. Tu t'en voyais d'un côté soulagée, tu n'aurais vraiment pas aimé en apprendre davantage. Tu pensais réellement que ça suffisait comme ça, toi qui avait horreur du mensonge. Et puis tu t'étais lâchée, tu avais réussi à balancer tout ce que t'avais sur le coeur, quitte à ce que ça n'aille ni queue ni tête par rapport à cette histoire de baiser. Tout ça te rongeait depuis cette fameuse visite à l'hôpital. Haletante, tu baisses ta tête pour cacher les larmes qui perlent le long de tes joues et écoute très attentivement tout ce qu'il avait à te répondre. Il s'était déplacé, s'agenouillant devant toi. Tu pouvais sentir son souffle chaud sur ton front. Lorsqu'il eu terminé, ton coeur se serra un peu plus. Il n'avait pas voulu te faire de mal et toi tu, tu lui en voulait. Tu lui en voulait de ne pas t'avoir vraiment tout dit, tout raconté. Tu avais envie de lui dire exactement ce qu'il t'avait dit : qu'il n'avait pas le droit de juger ce qui était bon pour toi, ou ce qui ne l'était pas. Mais.. non. J'te considère pas comme un enfoiré William, et ça je suis convaincu que c'est vrai, sinon tu serais jamais venu me voir à l'hôpital. dis-tu en reniflant et hochant la tête. Mais pourquoi ? Pourquoi tu m'as pas dit qu'on était en froid à cause d'un baiser? Ca aurait été tellement plus simple. Et pourquoi d'ailleurs ? Qu'est ce qu'il s'était passé ? J'm'en fou de savoir si ça me rendra plus légère ou non, je veux juste.. me souvenir. Est-ce qu'on s'aimait ? Est-ce que c'était juste l'un d'entre nous ? Tu t'en fichais royalement s'il préférait oublier ce moment de votre relation, tu pensais que c'était important. C'était étrange d'ailleurs, plus t'en parlais, plus t'avais le sentiment que c'était arrivé mais.. c'était tout brouillé. Au fond, tu n'arrivais pas à lui en vouloir de t'avoir menti, tu lui en voulais surtout de ne pas t'avoir aidé à te souvenir de ça, alors que c'était important.

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Jackie & William

lies, living in a fantasy

Après cette scène, William se voyait noir, plus noir, plus mauvais, plus tout. Il le savait qu’il était mauvais, il ne le niait pas, il ne l’avait jamais nié. Mais avec certaines personnes, l’être était impossible. Alors lorsqu’il pensait agir pour eux, pour leur bien, et qu’il faisait tout l’inverse, forcément cela le confortait dans sa certitude d’être mauvais. Mais Jackie lui avoua qu’elle ne le voyait pas comme un enfoiré. Pour cause, elle ne l’avait jamais vu mauvais, hargneux, comme il l’était avec quatre-vingt dix-huit pourcent des gens. Elle ne le connaissait que sous son jour gentil, celui qu’il n’utilisait que rarement, avec les gens qu’il appréciait vraiment. La liste était rapide à dresser, il ne le fit pas, pas même dans sa tête, c’était assez spécial comme liste. Il répondit à Jackie ; « Je suis venu te voir parce que j’ai eu peur en apprenant ce qui t’était arrivé. Peur que tu perdes quelque chose, la vie dans le pire des cas, ou des facultés motrices ou… La mémoire. » Il s’interrompit, ajoutant ; « Tu sais, tu m’as demandé comment on s’était rencontrés. Je ne t’ai pas menti à ce sujet, c’était ça, mot pour mot. Et c’était génial. » Il le pensait, leur rencontre était des plus atypique et pourtant, chaque fois qu’il y repensait, il ne pouvait s’empêcher de sourire bêtement en voyant la tête de Jackie quand elle lui demandait de ne pas faire de bruit. C’était tellement drôle. Et le mieux, c’est que même sobre, elle conservait ce grain de folie. Lorsque Jackie lui demanda pourquoi il ne lui avait rien dit sur ce baiser, il tourna son visage vers le sien. Elle pleurait, il pouvait voir le tracé humide des larmes sur ses joues. Sans la quitter des yeux, il expliqua ; « J’ai eu peur que ça recommence, que ce froid revienne. Et si malgré le fait que je t’explique la situation, rien n’était revenu ? Tu aurais conservé comme toute image de moi celle d’un type que tu as un jour embrassé mais dont tu ne te rappelles rien d’autre. Je ne voulais pas ça. » Prenant une pause, il poursuivit ensuite ; « C’est toi qui m’a embrassé, Jackie. On s’entendait bien, très bien même, et tu avais voulu savoir si ce que tu ressentais pour moi n’était que l’amitié ou… Plus. » Cette fois, il ne l’avait pas regardée. Il avait dit ça plus facilement qu’il ne l’aurait imaginé, sans doute parce que maintenant, ça ne servait plus à rien de lui cacher la vérité. Les bras noués autour de sa jambe repliée, il reprit ; « Je n’étais qu’un ami pour toi, et moi aussi, je te considérais comme une amie. Après ça, tout as été froid, tendu. Les fois où l’on se croisait, on s’évitait, alors que je suis sur que chacun de nous avait vu l’autre. On ne se parlait plus, jusqu’à ce que… Enfin, tu sais. » Jusqu’à l’accident. Leur situation n’était surement pas un cas isolé, sans aller jusqu’à l’accident de Jackie, mais la partie du baiser, du moins. William enviait ceux qui effaçaient ça d’un revers de la main, lui, ne savait pas faire ça.

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