(+Amber) Are you back, big sister? Or is it just a dream?

Jamais elle n'aurait cru que sa soeur avait eu des aventures avec Andrew. Andrew Kenworth, quoi, et qu'aujourd'hui elle en était toujours attachée. C'était pas croyable. " Oui, sa fille est tellement adorable! Elle mène la vie dure à Drew parfois, mais dès que j'arrive, elle arrête de chialer! ", fit-elle en éclatant de rire. Bah quoi, c'était vrai! Puis le truc vira à un sujet plus sérieux : Andrew. Andrew lui-même, avec Prudence comme à-côté. Je ne voulais paraître briseuse de rêves aux yeux de ma soeur, mais je n'avais certainement pas envie de la perdre de nouveau à cause d'un coeur brisé cette fois. '' Il a trompé Prudence pour se venger d'un mec. Alors on va dire qu'il va vers toi... Prudence, il en est toujours follement amoureux. Il va te tromper un jour ou l'autre avec elle, Amber... '', soupira-t-elle face à ce qu'elle venait de dire crûment, mais ça semblait pourtant tout à faire logique et véridique. La blondinette espérait vraiment que sa soeur dise vrai et qu'elle n'était pas du genre à se faire de faux espoirs, parce qu'elle serait là pour l'épauler peu importe ce qui pouvait survenir, mais elle n'avait pas envie de le faire à la petite cuillère. La jeune femme aurait préféré continuer la conversation sur Amber, mais non... Eh merde, elle pouvait rien lui cacher. Ni maintenant, ni jamais. Elle se mit à rougir dangereusement, honteuse et mal à l'aise. '' On dirait une maman poule! Calmeeee-toi! '', finit-elle par dire en éclatant de rire, pourtant toujours aussi gênée par ce bombardement de question et par le sujet même. '' O-ok... Il s'appelle Ioann et.. c'est un Winthrop. T'en fais pas, il a pas plus de 30 ans. Nah, il a euh.. 22 ans, il me semble. Et puis j'l'ai rencontré, enfin... Il m'a envoyée à l'hôpital parce qu'il m'a fait manger un truc avec des amandes. Sans le vouloir, hein! '', s'écria-t-elle pour la rassurer sur ce dernier point. '' Nah vraiment, ça m'fait peur.. J'sais même pas comment draguer, okay? C'est nul, j'sais jamais quoi dire! '', souffle-t-elle, découragée par elle-même. Gad!

Ma petite sœur était merveilleuse. Pour rien au monde je ne voudrais la voir souffrir et croyez moi, je torturerai le moindre fou qui oserait tenter le coup. Non. Lexie était bien trop douce, bien trop innocente pour mériter de telles choses. Et depuis mon retour, maintenant que je me tenais face à elle, ses yeux angevins et brillants comme ceux des enfants, je comprenais qu’il fallait que j’y apporte encore plus d’attention. Une sœur avait besoin de la sienne. C’était d’ailleurs cela que j’appréciais tant chez Lexie. J’y retrouvais nos souvenirs d’enfants, nos bonheurs partagés, avec nos frères, papa et maman. Ses yeux me rendaient mélancolique de cette époque. Mais je devais aussi me rendre à l’évidence : ma dunster n’était plus une enfant. Loin de là. Elle me mit en garde contre Andrew. Je n’avais pas envie de regarder la réalité en face, mais elle avait raison. « Avec elle ou une autre, mais il le fera peut-être un jour. Je te remercie d’être aussi franche frangine, ça change des copines qui te poussent toujours à avancer dans ces relations. La voix de la raison de cette famille m’avait manqué… » J’esquissai un sourire emplie de souvenirs, ce genre de sourire que je n’adressais qu’à ma petite sœur. Elle ne manqua pas de s’esclaffer face à mon comportement. Une maman poule ? Peut-être bien. Et elle m’expliqua la situation. Elle était trop mignonne ! Elle s’inquiétait de savoir comment elle devait agir avec lui et comment le charmer. Pour ça, elle avait frappé à la bonne porte. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’étais une pro de la séduction, mais je commençais à connaître les faibles de nos chers hommes. Je fronçais cependant les sourcils : « A l’hôpital ? Au moins tu pourras t’en souvenir de cette rencontre… Mais ça va ? Tu pouvais pas lui dire que tu les supporte pas ? Raaaah vous les jeunes. » Je me tournai vers l’océan. J’adorais la mer. Vraiment, j’en avais besoin. Et plus je m’en éloignai, plus je ressentais ce mal être qu’à mon habitude, je n’arrivais pas à définir. Mais maintenant que j’y étais, je le savais. C’était cela. La mer m’avait manqué. « Tu sais, il ne faut pas trop te poser de question. J’vais t’sortir une phrase assez cliché, mais le but c’est vraiment d’être soit même. Moi je sais que tu es drôle, intelligente, et magnifique, il suffit juste que tu lui montres. Même s’il a du s’en rendre compte déjà. Sinon, ce n’est qu’un pauvre fou. » Je lui enlevai une mèche de cheveu qui vint valser devant son visage. « Aaaah la drague … Je n’arrive pas à croire que je vais dire ça à ma sœur… Draguer un mec c’est facile en fait ! Tu lui lances des regards aguicheurs, pas trop non plus sinon il va te prendre pour une pouffiasse qui ne cherche qu’à amener des mecs dans son lit. Tu restes cool, toujours, pas de prise de tête, tu rigoles, tu t’laisse aller, tu t’mordilles les lèvres par-ci par là, tu frôles sa peau, tu lui montres que tu t’intéresse à lui…. C’est ça le but. Montrer que t’es intéressée. La plupart des filles nie et font semblant, mais ça ne mène à rien. Autant aller droit au but. Par contre… Vous vous protégez hein ! J’veux pas être tante avant l’âge et surtout pas celle de ton gosse ! Charlie encore, ça passerait, même si ce serait surement avec la fameuse Dixie… Mais toi non, t’es trop petite » dis-je en plaisantant. J’glissai mes lunettes sur le nez et la reprit dans mes bras. « Ça fait du bien de te serrer. T’es ma Lexie à moi. »

'' C'est p'têtre parce que j'ai jamais été amoureuse que je suis si objective à ce sujet avec toi. " De toute façon, amoureuse ou non, je préférais dire ce que je pensais à ma soeur, sans gêne, pour qu'elle ne s'embarque pas tête première dans une relation qui lui ferait vivre un océan de drames et de bonheurs à la fois. Elle en resterait prisonnière et la retrouver dans cet état aujourd'hui voulait dire que je ne voulais pas la perdre, brisée en deux, ou bien en mille morceaux. Il fallait toujours, ou presque, écouter la voix de la famille, comme elle venait tout juste de le dire. Mais la voix la plus importante, c'était celle de ma soeur. Amber, mon idole, mon modèle, ma soeur adorée ; j'étais prête à tout pour elle, même si je connaissais bien moins de choses à la vie qu'elle-même, je n'hésiterais jamais une seule seconde à lui venir en aide ou à la défendre, peu importe la situation. " Les jeunes tu dis? C'est vrai que toi, avec tes rides, on peut plus trop dire que tu sois jeune... Enfin non, j'le connaissais pas à ce moment-là, on s'était jamais parlés avant! " Mais ce fut une très belle rencontre, il faut dire. Supposément, il était venu me voir tous les jours pendant que j'étais inconsciente - rien de grave, j'avais seulement dormi pendant deux jours. Puis il avait veillé et tenu à me ramener chez moi, pour me surveiller de près. Un vrai gentil garçon, quoi! Gardant le silence, je suivais le regard d'Amber qui se portait sur l'océan. Un sourire apparut sur mes lèvres et s'étira, alors que je posais ma tête sur l'épaule de ma grande soeur. Ce que je l'aimais, elle! Je lui avais d'ailleurs avoué, non sans gêne, ce qui se passait d'ailleurs avec ce garçon, ce qui me tracassait, ce qui me faisait un peu peur. Je lui expliquais que je ne savais pas m'y prendre, car jamais je ne m'étais embarquée dans une relation, ni rien s'y rapprochant un tant soit peu. Je l'écoutais me conseiller, et me sermonner un peu, ce qui me fit rire, bien que je la prenais très au sérieux. Attends, moi tomber enceinte? Non, jamais. Enfin je veux dire, par maintenant. Je n'avais que dix-neuf ans, tout de même, pouvait-on être patients, un peu? " Eheh Amber, t'es une experte du domaine, tiens! En fait, ça m'étonne même pas, du doit briser des dizaines et des dizaines de coeur, je me trompe? T'es tellement belle, j't'envie parfois, tu sais? J'vais essayer tout ça et puis.. moi ne pas être moi-même? On me torturerait que je ne voudrais pas changer encore... J'aime comment je suis, même si je ne suis pas a fille la plus sûre d'elle-même sur cette planète. " Je réfléchissais un instant à ses dernières paroles, qui m'étaient plutôt servies en leçon et en conseils, ou bien en précautions et bien que je le savais déjà, c'est avec plaisir que je les assimilai de nouveau, comme maman avait dû me faire aussi bien qu'à elle dans le temps. " T'en fais pas, j'me protégerai toujours. Enfin, ça c'est seulement si ça arrive, hein... J'ai un peu pas mal la trouille, faut dire. Le sexe et moi, ça fait...quatre. ", dis-je en riant nerveusement. Trop petite elle disait? J'aimais bien être la plus petite, ici! Même si ça me jouais des tours, parfois.

Lexie me parlait et avouait certaines choses avec gêne mais une facilité imbattable. Je n’étais pas du genre à m’ouvrir, du moins pas comme elle. Il y avait des choses que je gardais forcément pour moi. Bon, quand il s’agissait de ma sœur, beaucoup moins. Nous partagions tant de choses elle et moi et c’était bien quelque chose qui m’était cher dans la relation fraternelle que nous entretenions depuis tant d’années. Je l’observai. Nous avions bien là un gros point en commun. « T’sais, j’vais t’avouer un truc. Je n’ai jamais vraiment aimé personne. Tous les petits amis que tu connais, je n’ai jamais su les aimer à leur juste valeur. C’est comme ça, je ne me comprends pas, mais c’est comme ça. Et Drew… Je ne sais pas, c’est différent. Pour une fois que je voudrais que ça ne le soit pas, ça tombe sur lui. Mais bon, je suis encore loin du danger de ce que tout le monde appelle : « L’amour avec un grand A » et quelque part, ça me va très bien comme ça. Je ferais attention avec lui, je te promets. » J’avais l’impression de parler avec Charlie, d’être la petite sœur cette fois et c’était une sensation pour le moins inhabituelle avec Lexie. Je me mis à rire. « Moi, une experte ? Tu t’fiches de moi ? C’est juste que petit à petit, on apprend des choses de ses relations. Tu verras bien par toi-même, même si j’ai horreur de dire ça… Et j’espère bien que tu ne changeras pas, tu peux compter sur moi pour m’en assurer, de toute façon. L’assurance, tu la trouveras plus tard, c’est pas un problème. En fait c’est simple… » Je marquai une pose, en m’appuyant un peu plus sur mes bras, le regard à nouveau vers la mer. « Il suffit de te demander ce que tu risques vraiment. Il y a environ sept milliards d’humains sur cette planète, qu’est-ce que les erreurs que nous avons ou commettrons à l’avenir changeront sur cette Terre ? Nous ne sommes tellement rien que nos conneries se trouvent être bien pire que ça… inexistantes. Tu vois ? Et à partir de là, tu te rends compte qu’il n’y a pas de quoi y réfléchir trente ans. Il ne faut pas avoir peur. Surtout pas Lexie… » Je tentais vraiment de la rassurer, je n’aimais pas la savoir gênée à ce point ou stressée à l’idée de faire quelque chose de nouveau. Je connaissais ça, même si je m’en étais débarrassée il y a bien longtemps. Mais je pensais aussi à moi et aux conneries passées. Ça me poussait à penser que ce n’était pas si grave que ça. Que c’était des erreurs dans la vie qu’on risquait tous de commettre. Point. « Tu verras bien le moment venu, Lexie, sincèrement t’inquiète pas pour ça. » J’étais pas forcément à l’aise quand il s’agissait de parler sexe avec ma sœur, ou même mon frère. Mais il fallait bien que quelqu’un la rassure, elle était si innocente pour un âge ou tout le monde avait presque tout tenté. « Sinon, je serais curieuse de savoir à quoi ressemble l’heureux élu… Il est au summer camp ? » J’disais ça d’un ton innocent, mais ça m’intéressait vraiment. Je tenais à savoir si elle s’intéressait à quelqu’un de bien.