mais cette fille-là ne m'aime que quand elle boit trop, houna est bien plus belle que toi ↛

La soirée feu de camp commençait à s'essoufler, du moins c'était l'avis de Leo. L'attrait de la nouveauté, ça allait bien cinq minutes. Il avait goûté à peu près tout ce qu'il y avait à goûter dans les boissons proposées, il avait vu qui il allait devoir supporter pendant deux mois, il avait fait ce qu'il avait à faire. De toute façon, faire griller des chamallows autour d'un feu, c'était du déjà vu et pour ce qui est des confessions alcoolisées avec ses camarades, il aurait tout le loisir de le faire sur le bateau. Non, ce qui l'intéressait nettement plus, c'était Houna. La frenchie revenue d'entre les presque-morts. Oh, il n'avait pas oublié son existence, mais il s'était fait à l'idée qu'il ne la reverrait pas. C'était le principe des rencontres de vacances : quelques semaines ou au mieux deux mois pendant lesquels on semble être faits pou vivre ensemble à la vie à la mort, puis une fois la fin des vacances arrivée, chacun retourne à sa vie. Et voilà que Leo s'était fait à l'idée qu'il ne reverrait plus la Française, amie, amie améliorée même. C'est donc après avoir fait acte de présence auprès de leurs colocataires de bateau qu'il entraina la jeune femme un peu plus loin sur la plage, même carrément plus loin. « A ton avis quel est le meilleur carré de sable ? Tu crois qu'il y en a un plus confortable que l'autre ? Je sais que ça marche comme ça en Californie. » Ils avaient quoi ? Deux ans à se raconter ? Autant faire ça dans les meilleures conditions possibles.

La première soirée du Summer Camp s'apprêtait à se finir. Il ne restait plus que les plus courageux un verre à la main qui continuaient la soirée. J'avais la connaissance de pas mal de personnes, mais je savais très bien que dès le lendemain je n'allais pas me rappeler de tout le monde. La boisson m'avait fait perdre toute notion du temps, et les gens commençaient à se disperser. Je récupérai alors mes chaussures que je tins à une main pour me rendre dans ma cabine. Mais Léo ne me laissa pas le temps de partir ; il s'approcha de moi et me proposa d'aller s'isoler. « Oh et bien... » Je n'arrivais rien à distinguer dans le noir mais en faisant mine de réfléchir, je lui montrai un endroit du bout du doigt qui ne semblait pas vraiment plus isolé qu'un autre. « Là ça me parait pas mal. Y'aura plus le feu pour nous éclairer... »

Le jeune homme hocha la tête, alla s'installer à l'endroit que Houna désignait. Enfin, plus ou moins bien évidemment. Il se posa au sol, invitant la jeune femme à faire de même. D'ordinaire, il n'était pas du genre à être nostalgique, il n'était pas franchement du genre à regretter le passé. D'ailleurs, il avait peu de vieilles connaissances, ou alors, seulement celles qui avaient toujours été là. Les fantômes revenus du passé, ce n'était jamais trop ça. Pourtant, Leo était vraiment content d'avoir retrouver la Française, parce qu'elle était un peu spéciale. « Qu'est-ce qui t'a poussé à entrer à Harvard, quand je t'ai connue ce n'était pas vraiment dans tes plans il me semble. » Pourtant ils en avaient passé des heures à parler, à faire d'autres choses bien sur, mais le jeune homme gardait des souvenirs plus vivaces de leurs longues conversations que de ce qu'il se passait généralement après. Qui avait dit qu'il ne pensait qu'à ça ?

La soirée s'était passée à merveille, mais c'est vrai que je n'aurais pas pu rêver mieux que de la finir en compagnie de Léo. Cela faisait maintenant un certain temps que nous nous étions quittés, et pourtant, dès que je le vis ce soir, j'étais persuadée qu'on allait pouvoir reprendre là où on s'était arrêtés. Une fois éloignés du petit groupe, on s'assit sur le sable côte à côte. Léo n'avait pas changé, il était toujours aussi mignon et aimait me poser des tas de questions. « Et bien c'est un pur hasard. La Sorbonne m'avait proposé de faire une année à l'étranger. J'ai présenté mon dossier à plusieurs universités et Harvard m'a acceptée. » En vérité, plusieurs universités m'avait retenue, mais je connaissais plusieurs personnes à Harvard, dont Léo, et c'est pourquoi je n'avais pas hésité à accepter de passer l'année là-bas. « Ca te fait plaisir de me revoir ? » Ouais c'était assez cash, mais en même temps, c'est comme ça qu'on a toujours été tous les deux.

« Ils auraient raté quelque chose s'ils ne t'avaient pas acceptée. » Ah, Leo, jamais avare de compliments. Il en usait et en abusait, pas forcément pour de bonnes intentions hélas, on allait pas lui en tenir rigueur. Même avec les pires intentions du monde, un compliment fait toujours plaisir, ça réchauffe le cœur. D'un côté, il donnait l'impression de s'intéresser à tout le monde. Mais comme à chaque fois, il était tellement tout que ça revenait à rien. Elle lui demanda si ça lui faisait plaisir de la voir et il chercha son regard dans la pénombre avant de répondre, son sourire se sentant dans le ton de sa voix. « Tu peux pas savoir comment … Je n'irais pas jusqu'à dire que tu m'as manquée, je m'étais fait à l'idée qu'une fois que tu partirais, on ne se reverrait plus. Rien n'aurait pu plus me faire plaisir que de te revoir, maintenant que tu es là, on peut reprendre là où on en était n'est-ce pas ? » La silhouette de la jeune femme se découpait dans la lueur du feu de camp. Finalement c'était le même cadre. Une plage, eux deux. Seul le pays changeait.

Léo était resté fidèle à lui même en me glissant des compliments par ci, par là. Ca me faisait rire à chaque fois. Je me doutais qu'il agissait de la même façon avec n'importe qui, mais il n'empêche que ça me plaisait quand même « On verra ça en septembre quand il va falloir que je travaille haha » C'est vrai que j'étais loin d'être une mauvaise élève, mais avec le Summer Camp, ça allait être dur de se remettre à travailler. Ma main se glissait dans le sable et tout en observant les vagues, je soulevais le sable et le reposais ainsi de suite. Et puis Léo me répondit. Ca me touchait ce qu'il me répondit. Moi aussi je m'étais fais à l'idée de ne plus le revoir, mais quand j'ai postulé à Harvard j'étais persuadée que nos chemins se recroiseraient. Et à ce moment-là je savais très bien comment la soirée allait se terminer... Je me levai alors délicatement et vins m'asseoir face à lui sur ses cuisses puis lui répondis en souriant. « Je crois bien que c'est possible... »

Leo rit doucement avec la jeune femme. Si elle se faisait du soucis sur ses capacités de travail, je vous dis même pas combien lui allait galérer à s'y remettre. Sans être mauvais, il n'était pas un exemple d’assiduité ni de réussite. « Je m'en fais pas pour toi. » dit-il en toute honnêteté. Il avait toujours vu Houna comme la fille qui réussirait quoiqu'il arrive, elle n'était pas faite pour rester dans l'ombre à se contenter de ce qu'elle avait. Elle vint s'asseoir sur ses cuisses, face à lui, ça lui semblait si naturel. Il glissa ses doigts dans les cheveux de la jeune femme, puis son pouce désigna le contour de la mâchoire de Houna. S'il en avait envie ? Il en mourrait d'envie. Il savait très bien qu'il lui suffisait d'un regard, d'un petit mot, ils n'avaient pas besoin de grand chose pour savoir. Sa main retomba sur la cuisse de la brune, ses mains glissèrent contre le bassin de Houna. « C'est même certain. » Il sourit légèrement, son visage à quelques millimètres seulement de celui de la jeune femme.

Assise à présent face à Léo, je me rendais compte que la soirée allait prendre une autre tournure. Après tout, on avait déjà fais ça des dizaines de fois. Mais ici, après un certain temps sans se voir, ça allait être différent. Certes, on allait prendre notre pied comme à chaque fois, mais à présent, se connaissant de plus en plus, j'étais persuadée que ça allait être intense. Il savait exactement comment s'y prendre avec moi, et je savais exactement quoi faire pour lui procurer du plaisir. Il passa son pouce autour de mes lèvres, et je ne pu m'empêcher de me mordiller la lèvre inférieur. Avec l'alcool qui circulait dans mon sang et nos retrouvailles, il m'en fallait peu pour que je succombe à son charme. Puis il passa délicatement sa main sur ma cuisse, près de mon short, pour la poser sur mon bassin. Nos visages étaient à présent à quelques centimètres l'un de l'autre... « J'ai envie de toi. » lui chuchotais-je alors près de son oreille. Je passai délicatement ma main dans ses cheveux puis vins l'embrasser dans le cou, sachant à quel point il est sensible à ça...  

C'était loin d'être devenu une routine pour lui, même s'ils avaient fait ça peut-être des dizaines de fois. Il connaissait Houna, il n'en était plus à son coup d'essai, ce n'était peut-être plus une découverte, mais aucune fille ne lui faisait de l'effet comme ça. Il savait aussi qu'une fois qu'ils auraient fini, ils reprendraient leur conversation normalement, puis ils recommenceraient. Elle vint l'embrasser dans le cou, Leo ferma un instant les yeux, laissant la jeune femme faire. Il écarta vaguement la tête pour qu'elle arrête, pas que ce fut désagréable bien évidemment. Il lui jeta à peine un bref regard avant de coller ses lèvres contre les siennes, ses mains quittant bientôt le dos de la jeune femme pour attraper sa nuque. Il interrompit le baiser, pour lui glisser à son tour à l'oreille. « Moi aussi, j'ai envie de toi, Houna. » En fait, c'était un bien faible mot, aux yeux du brunet, ils avaient des mois à rattraper.

Je suis déjà sur lui, je ne me suis pas fais prier, après tout, ce n'est pas comme si on était restés au stade de la simple séduction. Entre Léo et moi, c'était passionnel et charnel. J'étais sûr qu'on allait rapidement retrouver notre complicité d'autrefois. Dangereusement, nos lèvres s'approchèrent, sans se toucher. Mais le suspens s'efface rapidement lorsque Léo m'embrassa avec passion. J'adorais ces baisers, ils étaient à la fois doux et sauvages. Puis il retira ses lèvres des miennes et vint me chuchoter une réponse à mon oreille. Je ne pu m'empêcher de frissonner, tellement il me faisait de l'effet. A ses mots, je mis mes mains sur son bassin puis vins retirer sauvagement son tee-shirt. J'avais envie de sentir son corps au plus près du mien. Je passai mes bras autour de lui et revins l'embrasser avec encore plus de fougue que le précédent baiser.