Tanya O. Ivanovna-Romanov ► Sophie Turner

Deux ans que je n'étais pas rentré chez moi, que je n'avais pas revu mes parents ou participer aux galas de charité qu'organisait la haute société russe. Assise devant ma coiffeuse, je repensais à ces deux années de folie qui m'avaient radicalement changée. Dorénavant je n'étais plus la petite ado renfermée, pas sûre d'elle et détestée, après les nombreuses soirées de débauche que mes amis avaient organisés on pouvait maintenant dire que cette fille-là avait complètement disparue. Décomplexée, charismatique et garce sur les bords je n'hésitais pas à jouer de mes charmes pour obtenir ce que je désirais. Un léger bruit à l'entrée de ma chambre me fit sursauter. Mon père se tenait sur le seuil, un papier entre ses mains et l'air grave, que je connaissais si bien, plaqué sur son visage. Nos regards se croisèrent et un sourire pris place sur ses lèvres : « Ma chérie, regarde toi tu es resplendissante.» me dit-il en me prenant par la main avant de me faire tournoyer sur place. Même si un petit rire s'échappa de ma gorge, je mourrais d'envie de savoir ce qu'il venait m'annoncer. « J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t'annoncer.» Je lui fis signe de continuer « Voilà en fouillant dans les affaires de ta grand-mère j'ai trouvé ceci. Son testament indique que seule l'ainé des Romanov pourrait devenir l'héritier en titre. Je sais que c'est ton prénom qui devrait être couché sur ce maudit papier, mais ta cousine Skylar t'as devancé. Ma mère a beau être une garce sans nom je ne la remercierais jamais assez de m'avoir écouté.» Je ne comprenais pas trop où il voulait en venir, tout ce que j'avais réussi à capter était que toute la fortune venait de me passer sous le nez. « C'était la mauvaise nouvelle pour info, mais voilà la bonne : lorsque j'ai découvert ce bout de papier j'en ai parlé longuement avec elle et je ne comprenais pas pourquoi elle n'avait pas pensé une seule seconde à sa seconde et magnifique petite fille...toi. Je lui ai alors suggéré d'ajouter une petite clause : si Skylar ne se marie pas à un aristocrate russe, elle n'obtiendra jamais l'héritage. J'ai rappelé à ma mère à quel point Alexei, ton oncle, avait fait un mauvais choix que d'épouser une simple roturière faisant alors illégitime ses propres enfants. Quand le moment sera venu, c'est là que tu entreras en jeux, ma belle et légitime fille. » Un immense sourire s'était plaqué sur ses lèvres et il faut croire que s'était contagieux vu le sourire en coin qui se dessinait sur les miennes. Cette fille n'était qu'usurpation à mes yeux, une vraie garce qui avait le droit d'avoir tout ce que j'aurais du posséder. Mon père était aristocrate ainsi que ma mère, la sienne n'était qu'une foutue roturière. J'étais si fière de lui à ce moment que j'aurais pu faire n'importe quoi pour lui fournir la moindre aide. Il sortit une grande boite en velours de sa poche de veste et l'ouvrit. Un magnifique collier sertis de diamants et d'émeraude flottait devant mes yeux. Je le regardais me passer le collier autour du cou, dans le miroir de ma coiffeuse. « Joyeux anniversaire ma chérie. » me dit-il à l'oreille. L'enlaçant de mes bras, je déposais un baiser sur sa joue : « Merci papa... » lui dis-je en le regardant s'éloigner de la pièce. « Je ne te décevrais pas. » dis-je en finissant ma phrase dans un chuchotement. Je lissais ma robe, ajoutais une touche de rouge sur mes lèvres, qui laissaient apparaitre un petit sourire en coin et soufflais sur la bougie qui se trouvait sur ma gauche. Tout ce que j'avais toujours rêvé se trouvait là, devant moi je n'avais plus qu'à saisir ma chance lorsqu'elle se présenterait. J'avais enfin de l'importance et un enjeu dans ma vie, je devais reprendre à cette garce ce qu'elle allait me voler.