(+ Jeyna) I am the only one who can hurt you, you hear me ?

Théo était un incontournable maladroit, des gens aussi poisseux c'est juste pas possible. Mais c'est mon maladroit à moi. Peu importe comment fort on se prend la tête, peu importe les paroles que l'ont se dit et même si à chaque fois je suis sincère quand je dis que je ne veux plus le voir, je suis toujours là. Et lui aussi il est là. On s'excuse comme des cons parce qu'on ne peut pas vivre l'un sans l'autre. J'ignore ce que cela signifie pour nous, où ça nous mènera au fil du temps, mais j'en est marre de lutter contre notre destin. J'avais essayer tellement fort à plusieurs reprises et si d'abord ça m'arrangeait de le blesser pour l'éloigner de moi, je réalisai que ce n'était pas la façon de faire. Je crois toujours qu'il mérite mieux que ce que je peux lui offrir, j'en suis persuadée, seulement en faisant tout ça je me blesse énormément par la même occasion et ça j'en est marre. Autant voir quel était notre véritable destin plutôt que de se battre contre lui. Pourquoi ? répondis-je simplement à ce qu'il venait de me dire. C'était une question à double tranchant en faite. D'une part je me demandais pourquoi il tenait à pouvoir vivre sans moi. Se rendait-il lui aussi compte que je lui était toxique ? Une telle pensée me donnait envie de pleurer maintenant que je voulais tout faire pour réparer mes erreurs passées. Toutefois cette même idée apportait le deuxième volet de mon questionnement : pourquoi était-ce impossible ? Ressentait-il lui aussi la même chose que moi ? Ça je ne me donne même pas le droit de le formuler. Finalement cette conversation changea du tout au tout, on décida de reprendre les choses à 0 et je me présentai à Jamie comme étant la princesse Leyna. Je ne méritais pas moins que ça. Mon coeur battait rapidement alors qu'il m'embrassait la main, le contact de ses lèvres sur ma peau était tellement bon. Il voulait même passer sa journée en ma compagnie, voyez comme j'en est de la chance. Suite à cela il me prit dans ses bras dans un élan subite et je lui rendit son étreinte. Même que si elle avait pu durer toute ma vie je ne m'en serais jamais vraiment plaint. Mais toute bonne chose à une fin, et de ce que je vois, il voulait même ce faire pardonner. T'as rien appris depuis notre première rencontre : ça gâche ton charme de t'excuser. Il n'avait pas à être désoler de me prendre dans ses bras, il en avait totalement le droit, Mon corps était aussi le sien. Si tu me permet de ne plus ressembler à une truite, on peut toujours y retourner oui. Ouais cette horrible combinaison me gênait toujours autant malheureusement.

La jeune femme venait de me sauver la vie. Si pour moi ça me semblait presque irréelle, s'en était pourtant la vérité. J'étais juste tombé du pont d'un bateau et j'avais récolté une balade dans l'eau avant de me retrouver dans les bras de la jeune femme et enseveli par le sable. Recrachant limite mes poumons, je me rendais compte peu à peu de la situation et du pathétique que je me trouvais. Il fallait toujours que je me comporte mal avec elle, que je lui fasse du mal, que je lui dise en pleine face des mots que je regrettais toujours plus bien après. Il me fallait donc lui présenter des excuses et c'est ce que je fis, rajoutant une phrase qui faisait amplement office d'un je t'aime bien dissimulé. « Pourquoi ? » Baissant les yeux, je regardais le sable blanc et fin, cherchant une excuse valable avant de relever mon visage et de la regarder dans les yeux, avec un regard rempli de tendresse. « Parce que c'est comme ça. » Bon, j'avoue, la réponse n'était pas la plus pertinente et cohérente du monde, mais que voulez-vous ? Elle faisait partie d'une vérité que j'avais encore du mal à m'avouer à moi-même et qui venait récemment de fêter ses an ans. Lorsque je lui proposais de reprendre une amitié, je me rendais compte que ce n'était pas la première fois que je lui proposais une telle chose et lorsque je vins à embrasser sa main en plaisantant, je compris à quel point je n'avais réussi à l'oublier. Ce fut donc, pris par une soudaine pulsion, que je la serrais dans mes bras, avant de la relâcher en m'excusant. « T'as rien appris depuis notre première rencontre : ça gâche ton charme de t'excuser. » Me mettant à rire, je repris. « Non, tu viens de me l'apprendre, merci bien. » Et maintenant que les choses s'étaient arrangées et que nous allions passer la journée ensemble, je me sentais bien mieux. « Si tu me permet de ne plus ressembler à une truite, on peut toujours y retourner oui. » Jetant un regard de haut en bas à la combinaison qu'elle portait, un sourire se dessina sur mes lèvres. « Tu ne ressembles pas à une truite...Mais si tu veux...Je peux te la retirer moi cette combinaison.. » Laissant mes paroles flotter dans l'air, elles avaient un goût de boum boum boum. « C'est vrai qu'elle moule bien ton petit boule, mais elle me cache la vue de ta peau, j'aime pas. » Je me rapprochais déjà encore plus d'elle en souriant avec l'envie de la lui arracher d'un coup. « Y'a quoi en-dessous d'ailleurs princesse Leyna ? »

Quand Marshall et moi avons rompus, j'ai souffert comme je n'aurais jamais cru qu'il était possible de souffrir lors d'une peine d'amour. J'ai cru pendant tout ce temps que jamais mon coeur briser n'arriverait à se refermer, que je continuerais à vivre avec ce mal durant des années. Mais au fond un coeur brisé c'est pareil que lorsqu'on se casse un bras, ça prend du temps à se reconstruire, il faut y aller lentement mais un jour ça se guérit. Bien sur lorsqu'il pleut ça fait toujours un peu mal seulement avec le temps on s'y habitude. Durant cette sombre période pour moi j'avais pu compter sur une personne en particulier : Théo. Il avait toujours été là pour moi quand j'avais besoin de quelqu'un pour me supporter et ce même en dépit des horribles choses que je pouvais lui avoir dite ou faites. Parfois j'avais envie de me laisser croire que lui aussi pouvait toujours ressentir ces petits papillons que j'avais en sa présence seulement avec Elia et sa perte de mémoire c'était presque inconçevable qu'on puisse reconstruire quelque chose à nouveau. Seul le temps nous le dirait. Pour ma part je n'avais plus envie de me fermer à cette possibilité. Peut-être que j'allais tomber, oui c'était possible. Il y avait aussi cette possibilité que nous étions faits pour être ensemble et que ce serait un conte de fée notre histoire. C'est quelque chose qu'on allait bien voir avec les semaines et les mois qui passaient. S'il y a une chose dont je me doutais c'est que contrairement à ce que nous disions sur le moment, nous n'étions pas seulement des amis. Nous ne l'avions jamais été en fait. Ça fonctionne pendant une période, puis il survient quelque chose et on revient à la case départ. J'en est marre je veux avancer, je veux délaisser un peu les serpents pour me rapprocher plutôt des échelles et avancer. Je me faisais la promesse ici sur cette plage qu'entre Jamie et moi ce serait un nouveau départ. Enfin après que je lui ai rappeler la règle fondamentale présentée lors de notre première rencontre comme quoi un vrai mec ne s'excuse jamais. Il vit avec ses erreurs et en apprend. C'est pas viril de s'excuser. Tout le plaisir est pour moi Jamie. Si je pouvais lui avoir appris quelque chose aujourd'hui alors tant mieux. Nous avions tout le reste de la journée ensemble et cela m'enchantait beaucoup. Enfin ce serait davantage le cas quand je pourrais enfin retirer cette horrible combinaison de plongée que je portais maintenant depuis bien trop longtemps. Le Winthrop avait beau me complimenter ça ne fonctionnait pas mais c'était gentil de sa part d'essayer. Ses paroles suivantes me faisait apparaître un petit sourire coquin. Il voulait me l'enlever et voir ma peau hein ? Pourquoi pas. Je me détournai légèrement de biais à lui, ramenant mes cheveux sur ma droite pour laisser apparaître la fermeture éclair. Je te laisse la joie de découvrir le trésor caché sous cette horrible chose si l'envie t'en prend.