Hurt me, cause you only know that for me

Ah, Haïti... Le coin ne te rassurait pas tellement. Enfin, si on faisait une escale ici après un unique jour en mer, c'était sûrement sûr tout de même. Tu connaissais, comme tout le monde sûrement, la tragédie météorologique, et tu craignais que cela ne se reproduise. Trouillard ? Oui, et tu assumais totalement. Tu ne le sentais pas, tu l'avais même dit à William, mais tu n'étais pas tranquille. C'est stupide quand même, tu savais quand même bien qu'Harvard n'allait pas risquer la vie de ses étudiants. Il fallait que tu arrêtes de faire ton enfant...
Tu te décidas donc à assumer tranquillement cet état de fait, et proposas à William de te rejoindre plus tard, comme il devait faire des trucs de son côté, tentant de le convaincre que oui, tout irait bien. Tu partis donc tranquillement du pantalon en mode touriste, comme d'habitude, appareil photo autour du cou pour la peine. Au moins te permettrait-il de mettre un peu de distance entre toi et cette misère qui t'effrayait. Te voici donc en train d'explorer la ville de tes yeux curieux, te détendant de minute en minute, et prenant quelques photos d'endroits intéressants. Ce fut d'ailleurs en examinant les photos sur l'écran de ton appareil que tu percutas assez violemment une personne qui devait marcher suffisamment vite pour que le choc soit si violent. Tu t'en retrouvas d'ailleurs sur les fesses, et ton épaule était douloureuse. La première chose que tu fis fut d'ailleurs de vérifier ton appareil, qui n'avait par chance rien. Soupirant de soulagement, tu relevas ensuite la tête tout en tâchant de te relever... et tu perdis les mots que tu voulais prononcer. Vu le visage furieux de la personne que tu venais de percuter et dont tu ne connaissais que trop bien le caractère, tu allais réellement passer un mauvais quart d'heure.

lumos maxima

(Invité)

Aujourd'hui, c'était escale à Haïti. Haïti oui, pas Tahiti. J'étais un peu réticent quant à l'idée de mettre un pied là-bas. Je veux dire, c'est un pays pauvre qui a connu une catastrophe il y a plusieurs années, qu'est-ce que nous, étudiants d'Harvard, venons faire ici ? Je suis loin d'être branché humanitaire et je veux pas faire l'hypocrite en m'apitoyant sur le sort des habitants de cette île, alors j'ai aucun intérêt à descendre du bateau pour mettre les pieds ici. Mais étant donné que c'est une escale, qu'il y en a peu, et que je déteste ne rien faire de mes journées, j'ai pris la décision d'y aller quand même. En sortant du bateau de mon équipe, je pars en direction du village où nous avons amarré pour découvrir ce qui m'attend. Le village en lui même était coquet, mais vraiment rien de bien exceptionnel à côté de Cuba ou des Bahamas. Au détour d'une petite ruelle pour revenir jusqu'au bateau, étant donné que j'avais suffisamment vu cet endroit, je me fais heurter par une personne violemment. Je tombe au sol avec une douleur au bras, j'étais vraiment mal sur le coup. En me relevant, j'étais déboussolé par le choc, mais une fois relevé, je suis furieux. Ça devait faire la 3e fois cette année que je me fais bousculé par quelqu'un, dont 2 fois par le même. Je ne l'ai pas vu depuis d'ailleurs, ce garçon, et heureusement. Tu devrais te balader plus vite ! Même si tu cours un marathon, fais attention où tu regardes, et surtout qui tu bouscules, imbécile ! Alors en train de sermonner la personne qui venait de me bousculer, je réalise que le visage de l'individu ne m'est pas inconnu. Tu es à Harvard toi, non ? Tu fais le Summer Camp ? Ma colère se dissipait un peu, j'en avais déduis que, parce qu'il me disait quelque chose au niveau du visage, il était à Harvard. Colère qui finalement se multipliait par 10 lorsque je compris que c'était le mec qui, l'hiver dernier, m'a bousculé deux fois de suite. J'espère que tu as un bon avocat, parce que je pense que je vais finir par porter plainte pour agression. À ce moment-là, j'étais à la limite de mettre en œuvre mes menaces tellement la fureur me montait.

(Invité)

Hurt me, cause you only know that for me

Tu massais ton épaule endolorie d'une main, tout en tenant ton appareil de l'autre. Tu espérais très sincèrement que cela ne durerait pas cependant, cela t'embêterait de devoir aller te faire soigner pour une bête collision. Enfin, vu la personne à qui tu faisais face, tu n'allais peut-être pas finir avec simplement l'épaule, vu comment votre précédente rencontre s'était achevée : avec une magnifique claque qui t'avait laissé la joue rouge un bon moment. Alors, pour la troisième fois que tu le bousculais, à quoi fallait-il t'attendre ? Si toi, tu n'avais pas oublié cette drag queen, tu ne semblais pas avoir réalisé sur le coup, vu la manière dont il t'apostropha : après tout, ce n'était pas très violent, contrairement à d'habitude. Imbécile n'était pas l'une des pires insultes dont il t'avait agoni, loin de là. Peut-être pourrais-tu en profiter pour filer à l'anglaise... ou pas. Tu n'avais jamais eu ce courage hélas, car il en fallait à tes heures pour partir face à une personne furieuse contre toi. Tu étais plus une tortue dans ce cas, voulant juste te replier dans ta carapace plus ou moins solide. J'étais presque à l'arrêt... Tu avais juste marmonné ces paroles, même si elles ne suffiraient sûrement pas à contenir sa fureur, car jamais Motya n'accepterait que la faute soit sienne. Si tu avais bien compris une chose, c'était que l'homme avait réellement un caractère de diva, pas seulement l'apparence.
Mais ta chance avait apparemment décidé de tourner, vu qu'il commençait à se poser des questions et te reconnaissait comme étant d'Harvard. Il semblait plus calme aussi, mais tu croyais que ce n'était qu'une façade : tu ne fis donc qu'hocher simplement la tête, sans prononcer un seul mot et en ne le lâchant pas du regard. Tu avais l'impression que si tu baissais la tête, il attaquerait comme un prédateur sa proie. Mais ton léger répit fut de courte durée vu qu'il te jeta ensuite un tel regard qu'il aurait pu te tuer sur place si ses yeux avaient été des revolvers. Non, là, pas de doutes, il t'avait reconnu, et tu étais mal, vraiment très mal parti. Il était de nouveau parti à te menacer... te porter plainte ? Toute cette histoire partait loin, bien trop loin... tellement que tu ne pus t'empêcher de l'ouvrir. Pour agression ? Il aurait déjà fallu que je te voie arriver, et avec ça, j'aurais eu du mal. Tu avais légèrement tendu ton bras pour lui montrer l'appareil photo que tu tenais encore. Tu n'avais même pas pris le temps de le ranger d'ailleurs, histoire de ne pas trop baisser la garde, mais ne l'avais-tu pas baissé en lui parlant ainsi ? Tu le compris un peu trop tard : risquer de le contredire n'allait pas arranger la situation, et tu risquais réellement de souffrir cette fois. Toi, tu aurais été trop lâche pour porter plainte, et si lui le faisait réellement, tu n'avais pas la moindre chance de l'emporter. Avec quel argent paierais-tu l'avocat ? Et lui semblait assez riche pour qu'on le croit plus que toi, même s'il racontait des âneries à ton sujet. Ecoute, y a pas eu de mal, non ? Pas d'ongle cassé, pas d'habits abîmés... Ce n'est pas grave, si ? Oh, shut up Devyn, shut up...

lumos maxima

(Invité)

S'il ne me croit pas capable de porter plainte, il se trompe. J'ai de très bons avocats, alors ne crois pas que j'en suis incapable. S'il se permet de douter de mes menaces, je n'aurai aucun mal à les appliquer. Cela dit, j'étais conscient que c'était la 3e fois que nous nous rencontrions de cette manière tous les deux, et en toute logique je devrai être de plus en plus furieux à chaque nouvelle fois, mais là non. Je ne sais pas si l'air d'Haïti est responsable, mais bizarrement je me sentais moins furieux, plus "raisonnable". Je prenais la peine d'écouter ce qu'il disait, pour une fois qu'il parle d'ailleurs. Car il faut dire que les fois précédentes, il s'écrasait. C'est peut-être à cause de ça que je ressens presque de la pitié pour lui. Il n'a pas l'air d'un mauvais garçon. J'ai souvent été courtisé de la même manière qu'avec lui par des bad boy comme les Winthrops, et volontairement. Cela dit je ne me suis pas laissé faire non plus. Armoire à glace ou petit homme chétif, si on m'emmerde je le fais comprendre. Mais là j'étais presque compatissant avec lui. Soit il était vraiment malchanceux de tomber sur moi à chaque fois, soit c'est un psychopathe qui a vraiment décidé de m'emmerder à chaque coin de rue, ce qui ne serait pas impossible venant d'un mec d'Harvard. Il avait l'air un peu mal devant moi, la dernière fois ça s'est conclu par une belle gifle de ma part, mais il faut dire qu'il m'avait pété un ongle, ça ne pardonne pas. Là tout allait bien, comme il le disait, ce n'était pas si grave. Mais qu'il ne s'attende pas à ce que j'admette qu'il ait raison. C'était l'été, et j'avais déjà eut une dispute avec une personne de mon équipe aux Bahamas, donc j'ai décidais de ne pas gâcher mes vacances ni les siennes. Bon, je suis pressé et je suis en vacances, donc j'ai pas envie de perdre mon temps avec toi, alors on se quitte comme ça et tout ira très bien. Heureusement que nous ne sommes pas dans la même équipe, sinon je n'aurais pas supporté la chose. Enfin bon, j'espère que c'est la dernière fois qu'on se rencontre de cette manière. Mais quand on se collisionne 3 fois, une quatrième n'est pas impossible.

(Invité)

Motya, Devyn & William

Hurt me, cause you only know that for me

Les étudiants avaient repris la mer pour la suite de leur séjour, direction Haïti. William n’était pas vraiment emballé à l’idée d’aller là-bas, pas pour les moustiques ou quoi que ce soit d’aussi futile, non non. Il savait que cette contrée était pleine d’endroits magnifiques, comme partout, mais il savait aussi que la misère était dominante là-bas & ça n’avait été qu’en empirant avec la tempête qui avait ravagé le pays il y a quelques années. Il avait décider de ne pas y mettre les pieds, mais après des heures à tourner en rond comme un lion en cage sur le bateau, il décida de partir à la découverte du coin, non sans appréhension. Le contraste entre lui & les habitants était flagrant, même après tout ce temps, les meurtrissures étaient toujours belles & bien visibles. Certaines maisons n’avaient même pas été débarrassées de la boue, des planches & des gravats qui les recouvraient –du moins, les ruines qui en restaient. Se promener ici était déprimant mais après plusieurs minutes, il ne vit plus rien autour de lui, il s’était enfoncé dans une rue qui semblait être sans fin. Il déboucha sur un quartier reconstruit, pas à cent pour cent, mais un quartier qui pansait ses blessures. Certaines personnes s’échangeaient des biens sur ce qui semblait être un marché, il était bondé. Des badauds marchaient sans se presser mais par la force de la foule, il peinait à se frayer un chemin à contre-sens. Préférant contourner la foule, William bifurqua dans la première rue à sa portée, heurtant un local au passage. Il se retourna pour s’excuser mais à nouveau, il rentra dans quelqu’un. Par contre, ce dernier n’avait rien d’un local. D’une locale. D’un local. Flûte. Il ne vit pas grand-chose hormis une masse de cheveux rouges au sol & un trait d’eye-liner géant. Tendant sa main en guise de pardon, il tâcha tout de même de s’excuser à proprement parler ; « Je suis désolé, je ne regardais pas où je marchais. Tout va bien ? » Il attendait que l’inconnu saisisse ou non sa main, loin de se douter quel personnage il allait rencontrer.

(Invité)