Zoie ► Come and Goes

Come and Goes

Une cabine lui avait enfin été assignée, ainsi que son équipe. Mais la Rousse n'avait pas réellement prêté attention à qui la composait, elle aurait bien tout l'été pour ça. Elle entra donc dans sa chambre et contempla les lits disposés. Première arrivée, première servie, elle choisit celui qui était contre le mur, un peu isolé. Déjà que dormir dans une chambre avec des inconnues était une prouesse, il ne fallait pas lui en demander davantage. La Studieuse décida de poser sa valise sur le matelas, et commença à ranger ses vêtements dans la petite armoire prévue à cet effet. Elle décida aussi qu'il était temps de se changer, et enleva ses vêtements pour ne rester qu'en bikini. Sa main agrippa une robe de plage lorsque la porte d'entrée se manifesta. Zoïa se retourne machinalement pour voir un visage qui ne lui plaît pas. Ses traits se ferment quand elle la voit. « Le sort voulait déjà qu'on fasse partie de la même équipe mais en plus, tu as décidé de partager ma cabine? » Elles se détestaient, c'était connu de chacune, alors inutile de perdre son temps en hypocrisies.

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Et ben le moins qu'on puisse dire c'est que le Summer Camp commençait bien, à peine montée sur le bateau de l'équipe huit et sa cabine trouvée qu'elle tombait sur Zoïa. Qui en plus allait vivre dans la même pièce qu'elle pendant deux mois. Mais génial, que demande le peuple ! En plus elle se trimballait déjà à moitié à poil dans la cabine, mais qu'elle prenne ses aises pas de problème. Zoie leva les yeux au ciel. Ca n'allait pas être une partie de plaisir. Pas moyen qu'elles se supportent. Le pire c'est qu'elle n'était même pas moche. "C'est pas moi qui l'ai décidé, crois moi je serais dans la cabine la plus éloignée de la tienne sinon." Boum, ça commençait bien, les hostilités étaient ouvertes. Elle se détestaient ouvertement, c'était comme ça, viscéral, alors que Zoie n'aurait même pas su expliquer pourquoi. Elle posa sa valise à côté du lit le plus éloigné de celui choisit par Zoïa. "J'prends un lit du haut, comme ça je suis sure de ne pas te voir avant de m'endormir, je ne veux pas risquer des cauchemars." Deuxième bombe. Ah ça allait être sympa pour les quatre autres filles ces vacances, l'ambiance allait être au top du top. La cabine de l'ambiance même. Zoie balança sans aucune délicatesse son sac à dos qui lui servait en fait de bagage à main sur le lit choisi, tournant le dos par la même occasion à madame bikini.

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Compter sur la discrétion de son ennemi était bien rêver. La petite Brunette malgré ses apparences chétives et enfantines, ne se laissait pas faire et c'est un visage dédaigneux que la Fière lui offrit. Ses mains attrapant distraitement le pan de tissu pour le resserrer entre ses ongles avant de l'enfiler le long de sa silhouette longiligne. « Bien entendu, quelque part avec les rats n'est-ce pas? C'est là que vont les parasites de ton espèce. » lui rétorque-t-elle avec un sourire cynique. Son sourire s'élargit alors qu'elle attrape une paire de sandales compensées. Zoïa s'assied sur son lit et attache méticuleusement sa chaussure en songeant à l'envoyer à la figure de l'Effrontée, mais elle n'apprécie pas vraiment la violence physique. Son regard glacé se contente de rencontrer celui incendiaire de la future Mather, sa langue acérée laisse place à quelques mots. « Je suis ravie de te donner des cauchemars, je n'aime pas laisser les autres indifférents. » avoue-t-elle une moue provocatrice arborant son visage. « Et toi tu me donnes le plus doux des rêves ma chère Zoie. » Le pire dans tout ça, c'était la similitude de leurs prénoms et la Rousse en usait avec provocation. Mais il ne fallait pas se détromper sur la différence nette de leurs deux personnes.

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La réponse de Zoïa la fit sourire, même presque rire. Les rats, pas mal comme idée. Zoie savait reconnaître les bonnes trouvailles, elle était fair play. Ou alors c'était une forme de mépris/dédain, on pouvait prendre ça comme on le voulait. "Fais attention, les morsures de rats ça peut refiler la variole. Quoique, tu ne risques rien vu que tu l'as déjà." fit-elle en fronçant les sourcils comme si elle observait des boutons sur le visage de Zoïa. Rah ce que ça peut être méchant une fille. Les deux là ensemble atteignaient le sommet de la mesquinerie. Elles se surpassaient. Et Madame Zoïa se fait belle, met une robe de plage, des talons compensés. En attendant Zoie avait chaud, elle ouvrit sa valise, attrapa un t-shirt blanc transparent, et se changea ouvertement devant sa chère colocataire. Elle balança son premier t-shirt sur son lit auto attribué, se retrouva en soutien gorge blanc, et enfila le t-shirt de la même couleur, le tout en prenant bien soin de rester de face pour ne pas que Zoïa voit ses cicatrices. Quoi, un soutien gorge, c'était pareil qu'un maillot de bain donc elle n'avait rien à dire. "Oh, mais ça ne m'étonne pas ma chère Zoïa, j'ai toujours su que j'étais un de tes fantasmes." dit-elle en haussant un sourcil, sur le même ton qu'elle. Il y avait tout le temps cet espèce de tension entre elles qui s'installait un peu étrange pour quiconque passait par là. "Dommage pour toi que ça ne devienne jamais réalité. Tu veux une photo et un autographe peut-être pour l'afficher au dessus de ton lit ?" lança-t-elle avec le plus pur des sarcasmes.

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Cette haine, c'était presque devenu un petit jeu dont elle se délectait, il fallait bien l'avouer. Détester l'autre, c'était tellement confortable, on pouvait laisser libre cours à ses plus basses pulsions. D'ailleurs l'attaque suivante de Zoie sur sa personne lui arracha une moue blasée avant que ses iris ne rencontrent à nouveau les siennes. « Je suis pourrie jusqu'à la moelle, empoisonnée jusqu'à la dernière goutte de sang, c'est bien connu. » admet-elle fataliste. Zoïa est souvent redoutée, détestée. C'est une habitude, et elle est tellement plus confortable que d'être aimée. La jeune femme en profite pour se changer également et le regard de la Rousse scrute distraitement le corps fin et plaisant de la Brune. On ne va pas se mentir, elle est agréable à regarder, et agréable à rabaisser également. « Oh oui, ça me plairait tellement. » rétorque-t-elle du même ton égal tandis que ses doigts attachent la lanière de sa deuxième chaussure. La Danseuse se relève et s'approche doucement de Zoie, ne laissant que quelques centimètres entre elles. La tension est palpable. « Mais je préférerai réaliser de moi-même ce rêve. » lâche-t-elle doucement avant qu'elle ne découvre à nouveau l'ivoire de ses dents, presque carnassière. « Oui, j'aimerais tellement t'avoir sur une de mes tables d'autopsie et te vider les entrailles vulgaire rat que tu es. » Ses mots sont prononcés avec toute la douceur caractéristique de sa voix, Zoïa est femme de contraste et cela ne vous donne que davantage froid dans le dos. Car oui, Zoïa est spéciale et ce qui la fait rêver, à savoir la médecine légale fait blêmir la plupart, et la Sarcastique s'en régale. La voilà qui s'éloigne à nouveau pour récupérer son sac resté sur son lit.

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"Contente que tu le reconnaisses." Zoie croisa les bras en prononçant cette observation très ironique. Leur connerie était sans limite. Puis tout à coup leur affrontement vira très bizarre. En se relevant Zoïa se retrouva à quelques centimètres de la mather. Et là, Zoie se sentit vachement mal à l'aise, même si elle n'en montra rien. La tension était à son comble. L'atmosphère était franchement étrange. Et là, Zoïa lacha ce qu'elle avait à dire. La frêle brunette pouffa de rire. "Oh excuse moi, je ne savais pas qu'en plus tu étais nécrophile." Berk, c'était révulsant. Zoie était gay mais pas très trucs étranges d'ailleurs. Puis l'atmosphère tendue retombait, sa quasi homonyme repartant chercher son sac sur son lit. Elle se laissa tomber sur un des lits du bas et croisa ses jambes étendues. "Puis je ne suis pas n'importe quel rat. Je suis sure que je suis ton rat préféré, personne ne te mord aussi bien que moi. Et mes entrailles ne doivent pas avoir bon goût." Elle fit une fausse moue désolée en mode sorry darling. Inconsciemment elle se mit à passer son majeur gauche sur son infini tatoué poignet droit, répétant les boucles. L'infini comme leur espèce d'antipathie étrange, c'était sans fin. Elles avaient toujours réponse à tout. "Remarque, je te vois bien médecin légiste. Y a que des morts qui peuvent t'écouter parler sans fuir." balança-t-elle naturellement, comme on parlait de la pluie et du beau temps.

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« Je sais être lucide quand il le faut. » Pour elle, comme pour les autres. Zoïa était femme de froideur, à prendre des décisions sans écouter son cœur et plutôt sa raison et elle n'avait aucun problème à rendre un jugement objectif d'une situation ou d'une personne. Même lorsqu'il s'agissait d'elle-même. En tout cas, un nouveau sourire s'arracha de ses lèvres en observant le visage dégoûté de Zoie. Elle adorait provoquer ça chez les gens, et en général parler de son obsession pour la mort, ça fonctionnait bien. « Chacun ses lubies. » provoque-t-elle en haussant les épaules. Comment dire, elle a une sorte de folie assumée, et elle aime en jouer. Un sourcil se hausse quand elle parle d'être son meilleur rat. Peut-être bien, mais l'avouer c'est encore autre chose. « Je ne me fais pas mordre pas n'importe qui. » Et elle balaye ses paroles d'un revers de main, un brin dédaigneux, ne prêtant pas de suite attention à la nouvelle attaque de la Jolie Brune. « Y'a que les morts qui ne m'ennuient pas avec leurs questions ou leurs remarques stupides. »que-t-elle sur le même ton. Et c'est en partie vrai, on est jamais plus tranquille que dans une morgue. « Mais je serai ravie de venir te raconter de belles histoires à ton chevet enfant. » lâche-t-elle à nouveau sarcastique. « Pour ton plus grand plaisir naturellement. » Et le pire c'est qu'elle en serait capable, rien que pour l'ennuyer davantage.

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Les morts, tu parles d'une lubie. Au moins ils n'étaient pas pénibles, c'était le seul avantage qu'elle y voyait. Mais à côté de ça, il fallait supporter l'odeur. N'empêche, Zoie ne put retenir un petit sourire en coin quand Zoïa admit qu'elle ne se laissait pas mordre par n'importe qui, poursuivant la métaphore. Elle fut satisfaite par cette petite victoire, ou du moins ce qu'elle interprétait comme tel. Tout à coup, Zoie devint drôlement silencieuse, écoutant toutes les réflexions de Zoïa en la regardant, sans broncher. Cette fille était quand même hors du commun, qu'elle la déteste ou pas il fallait l'avouer. Unique en son genre. "Ca dépend ce que tu entends par belles." finit-elle par dire. "Pas sur qu'on est la même définition. Heureusement que je n'ai pas peur des films d'horreur. T'en es à toi toute seule." Son regard transperçait Zoïa. Il était froid, mais il était aussi intéressé. Merde, cette fille était bizarre, était insupportable, mais elle était intéressante. Elle aurait préféré se faire tuer plutôt que de l'avouer. "J'espère que t'as mis de la crème solaire si tu comptes sortir comme ça, parce que sinon vu que t'es pâle comme un fantôme tu vas griller à vue d'oeil et j'ai pas envie de devoir jouer l'infirmière avec les autres filles de la cabine." De une elle était mal placée vu qu'elle-même était bien blanche, de deux c'était vrai, entendre quelqu'un gémir toute la nuit à cause de brulures elle s'en passerait bien. Il ne fallait pas voir ça comme une façon de se soucier du bien-être de Zoïa, surtout pas.

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Effectivement le genre d'histoires qu'elle trouvait belle ferait sans doute fuir le commun des mortels. Ça tombait bien puisqu'elle aimait évoluer en marge et avec des mortels qui ne pouvaient plus fuir eux. Elle eut cependant un vrai sourire pour la première fois depuis leur petit échange d'amabilités. Et il était surprenant de constater comme un vrai sourire pouvait changer le visage de Zoïa. « Merci. » Car oui, presque aucun autre compliment ne lui aurait fait plus plaisir. La remarque que lui fit ensuite Zoie était pour le moins inattendue. S'inquiétait-elle pour elle? Parce que ça y ressemblait. La Rousse avait effectivement une peau très craintive du soleil et en plus, elle ne s'exposait pas souvent. La solution résidait dans l'utilisation de crèmes haute protection. Elle sortit donc un tube de son sac de plage. Et le tendit de loin à la Brune. « Tu veux me la mettre peut-être? » la nargua-t-elle en la détaillant. C'était pure provocation mais elle aimait la défier de son malaise. Restait à savoir si elle oserait sortir de ses carcans.

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Merci ? Pardon elle avait bien entendu ? Elle pouvait recommencer pour que Zoie soit bien sure ? Zoïa Rosenbach lui avait dit merci ? Elle ne savait pas si elle devait bien le prendre ou si elle devait redevenir super méchante illico, parce que quand une fille qu'on déteste nous dit merci, ça craint quand même. Zoie reste là, un sourcil haussé, à regarder Zoïa comme si c'était une extraterrestre. Elle devait avoir bu la pauvre fille. Et voilà que maintenant elle lui proposait de lui étaler de la crème solaire. "Pardon ?" lui dit-elle d'un air totalement incrédule."T'es sérieuse là ?" C'était de la provocation, pas possible autrement. Elle ne pouvait pas être sérieuse. Non ? Cette espèce d'atmosphère tendue était en train de revenir et Zoie ne savait plus quoi faire. Elle devait se défiler et garder sa fierté ou relever le défi pour lui clouer le bec ? Mais ça revenait à entretenir cette tension entre elles. On aurait presque dit de la tension sexuelle. Mais avec Zoïa. Impossible. Et elle restait scotchée là, plantée comme une conne. Reprends toi Zoie. "Ne compte pas sur moi pour assouvir tes fantasmes." claqua tout à coup dans l'air avec un air dégoûté sur sa figure. Mais en fait elle restait perturbée. "Demande plutôt à tes cadavres de t'étaler ta crème." Cette nana était glauque. Zoie prit ses lunettes de soleil et les enfila sur la tête. Ca faisait classe. Bon c'est surtout qu'elle en aurait besoin après. "T'es vraiment bizarre Zoïa."

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