dark days are gone and bright days are here ~ emrys

Ils avaient du temps libre avant le grand départ en bateau. Avant le départ, Joan avait cherché à voir quelques personnes qu'elle risquait de ne peut-être pas croiser pendant le Summer Camp. Même s'il y avait des escales, celles-ci n'étaient jamais vraiment très longues et c'était les seuls moments où elle pouvait croiser d'autres personnes que les membres de son équipe. Joan avait donc donné rendez-vous à Emrys avant le grand départ. Le jeune homme allait manquer à la brunette mine de rien, et elle voulait bien faire une dernière mise au point avant de partir. Savoir s'il avait pas oublié l'anti-moustique, les tongs, tout ça. La jeune femme se rendit dans un petit bar avec un nom rigolo qu'elle ne comprenait pas et retrouva son ami assis à une table. « Hey toi ! Prêt pour le grand départ. Et aussi pour la défaite de ton équipe contre la mienne. » déclara-t-elle avec un sourire. Puis elle s'assit en face de lui avant de se relever. « Tu veux pas qu'on aille faire un tour ? »

Il est vrai que j’appréhendais ce départ, ce moment où on prendrait la mer car cela signifierait que les temps passés avec mes plus proches amis seraient presque impossible à cause de ces jeux, ces temps de navigations et meme si le summer camp devait créer des liens, je ne savais si j'étais capable de rester, de subir la séparation. D'ailleurs, je n'étais pas le seul car ma superbe Joan ne s'était pas empêcher de m'envoyer des messages et moi non plus à la recherche d'un temps pour se voir, Maman poule allait surement d'ailleurs me dire tous ce que je devais avoir et j'en riais d'avance. Nous nous étions donc donné rendez-vous en fin de journée, peu avant le départ, non loin des embarcations dans un petit bar de plage. Je la rejoignais donc tout fou, le sourire jusqu'aux oreilles alors que je me posais là, à une table dans un coin calme et paisible. Elle m'interpela en me rappelant le départ mais surtout que nous étions en compétition à cause de ce jeu. Je rigolais d'avance et venais la prendre dans mes bras en la serrant fort : Tu vas mourir à coup de câlin donc tu pourras pas gagner ... dis-je très enfantin. Bien sur, son sourire évoqua rapidement son plaisir à me voir et je ne pouvais que me sentir plus joyeux de cela. Passant une main dans mes cheveux, je l'écoutais me demander si je voulais bouger de là. Évidemment, ce ne fut pas de refus. Je voulais profiter de la terme ferme alors sans réponse, je me levais et attrapais sa main pour la tirer en vitesse, me mettant à courir pour la faire rire et qu'on joue les gamins comme on le souhaitait. Là, plus loin, sur l'étendue de sable, je la poussais doucement, la faisant tomber et m'allongeant à mon tour, je lui disais ; Je trouve qu'on le mérite parce qu'après, on devra attendre avant de toucher le sable ... Dis-je en me marrant et me foutant d'elle qui avait du sable dans les cheveux alors qu'elle venait de toucher le sol.

Limite, la jeune femme se retenait de se mettre à pleurer. Au final, Emrys était le seul de ses amis proches qu'elle risquait de voir avant le départ. Faire de nouvelles rencontres, voir du monde, voir le monde, Joan adorait, mais il n'empêchait que Lindley aimait voir toujours les mêmes gens autour d'elle. Vous voyez, ses repères. Et de toute façon, elle trouvait qu'il n'y avait pas meilleurs câlins que ceux de vrais amis. « Oui étouffe-moi. Je pourrais mourir en paix en sachant que tu as eu ta dose de câlin. Tu feras attention à toi ? Puis faut se méfier des gens. Va savoir s'il n'y a pas des voleurs dans les bateaux. » Bien vite les deux jeunes gens se retrouvèrent à l'extérieur, se dirigeant vers la plage. La brune mis sa main libre en visière pour se protéger du soleil et sans qu'elle n'eut le temps de s'en rendre compte elle se retrouva au sol, recouverte de sable. « Je suis d'accord, après on sera entourés d'eau, finit la terre, la boue. » Lança-t-elle à la suite du brunet d'un ton rêveur et lointain avant d'attraper une poignée de sable et de lui lancer doucement sur le ventre. Le but n'était quand même pas de lui faire mal. « Mais c'est pas une raison pour me pourrir parce que tu as trop peur de perdre contre moi. » Elle se mit à rire puis se calma pour s'appuyer sur ses coudes et regarder la mer à leurs pieds. « T'y crois toi ? Tous séparés, re-mélangés au beau milieu de la mer. »

Je me voyais bien content de ces courtes retrouvailles avec ma tendre amie. Elle était une personne importante car ma vie avait été passé au crible par elle, une expertise. Joan avait le don de m'apaiser et de savoir me conseiller pour cela, je l'adorais si bien que je me voyais ému d'avoir pu la voir avant la séparation car déjà, cela faisait un moment que nous étions séparés par le temps. Je remarquais que les marques d'affections que je lui portais la toucher ce qui me faisait bien plaisir, je devais l'avouer. Elle semblait totalement dans le positif face à cela et ne pas me rejeter de peur d’être trop émotive ; non, elle profitait de cela. Bien sur, après quelques blagues bien placées, la demoiselle ne put s’empêcher de me faire promettre de faire attention, je la regardais les yeux a moitié fermé pour qu'elle comprenne qu'elle me saoulait. Je ne voulais pas vraiment etre méchant mais je n'aimais pas la surprotection et elle devait surement le savoir à force. Je lui souriais en disant : Oui, maman, promis ! Là, je la suivais et nous marchions tranquillement quand l'idée me vint de la faire tomber au sol comme un crêpe bretonne se trouvant au milieu des bahamas. Il fallait profiter de la terre ferme ! Elle me charria et je rigolais face à nos deux petites bouilles ensablées. Je la regardais alors que déjà je sentais sa vengeance arriver. Un coup de sable dans la gueule, c'est tous ce qu'elle pouvait faire mais non, elle fut plus simple, elle m'attaqua au ventre et je fus déjà en plein rire tellement c'était d'un ridicule affligeant. Je ris alors qu'elle se relevait pour regarder la mer constatant enfin la réalité de la chose : « T'y crois toi ? Tous séparés, re-mélangés au beau milieu de la mer. » Je me plaçais alors dans une position similaire, admira la mer avant de me foutre sur la tranche, de profil pour la regarder qui admirait la mer en me demandant comment on ferait sans nos amis, me demandant ce que je ferais sans la voir, sans voir mes plus proches amis et ma Charlie et a vrai dire, c'était chaud ! Non, je n'y crois pas Jo... Dis-je dépité levant un sourcil d’inquiétude. Je la prenais alors dans mes bras n'hésitant pas à ce qu'on roule dans le sable avant qu'on se retrouve de nouveau sur le dos, bras dessus bras dessous ; tu sais ... c'est qu'un summer camp, ça va etre drole et tout mais ... je sais que vous allez me manquer... que ça va me saouler de pas avoir libre choix de qui je vois réellement et puis ... tu vois là, je me rend compte qu'ELLE me manque ... dis-je dans une certaine mélancolie et déception qu'on ne me connaissait guère.

La jeune femme était en mode défensive, maman poule, pourtant ce n'était pas vraiment son genre. Elle aimait bien laisser chacun propre maître de son destin, pour la faire simple, elle n'aimait pas se prendre la tête à s'occuper de la vie des autres quand ils ne lui demandaient pas. Le seul problème était que Joan n'était pas tout à fait prête à être lâchée sur un bateau sans personne qu'elle connaissait. Enfin, peut-être qu'elle aurait son petit copain, quelques copines, mais elle n'aurait certainement pas tous ses amis sur le même bateau. Le jeune homme semblait ressentir la même chose et ça rassurait un peu Lindley, de ne pas être la seule à avoir un peu peur. Comme il le disait si justement, ces deux mois étaient synonymes de vacances de rêves, mais cela voulait aussi dire que les deux jeunes gens pourraient se voir et voir leurs autres amis que lors des courtes escales. D'ailleurs, la brune s'apprêtait à dire quelque chose sur ça, mais le temps de laisser finir Emrys, elle comprit qu'il y avait quelque chose d'autre là-dessous. Elle, c'était sûrement la rousse Charlie dont le jeune homme avait parlé à Joan la dernière fois qu'ils s'étaient vus avant le Summer Camp. Au lieu de s'exciter comme une puce comme lorsqu'il lui en avait parlé la première fois, Joan hocha légèrement la tête. Elle comprenait le ressenti du brunet et ce n'était absolument pas gai et joyeux. « Elle va te manquer hein ? » Elle sourit légèrement. « Vous en êtes où d'ailleurs ? Officiellement ensemble? »

Joan voyait bien que je ressentais ce vide de devoir quitter la plupart de mes amis, de mes proches. Franchement, c'était un peu trop bizarre. Je ne savais pas vraiment si elle comprenait ce que je voulais dire. Je sais que c'est étrange de penser qu'on est le seul à etre si con, si sentimental mais je crois que ce n'est pas normal de succomber aux émotions. Un sourire timide et je la regarde me demander avec une certaine malice si je parle bien de Charlie et si elle va me manquer. Je souris comprenant qu'elle veut m'entendre le dire mais d'un autre coté, je ne sais pas car le fait qu'elle ne soit pas plus entreprenante me repousse loin d'elle, de Charlie, ouais. Je ne sais donc pas si elle va me manquer enfin je sais plus surtout. Elle poursuit ne me laissant aucun moment pour répondre en demandant si on est ensemble officiellement et une grimace, honteuse, signe d’échec, je répond : Nous ne sommes pas ensemble mais ouais, pas pouvoir choisir de la voir bah ça va me gaver mais après je sais pas tu vois ... je suis partagé... Je grimaçais montrant que j'étais vraiment un peu pommé et saoulé mais bon. Je passais ma main dans mes cheveux et je trouvais un endroit où m'assoir attendant qu'elle se joigne à moi.

La jeune femme regarda son ami, souriant légèrement. Pas qu'elle trouvait ça particulièrement plaisant, et surtout elle ne voulait pas jouer la carte de la compassion, Joan savait pertinemment à quel point ça agaçait Emrys lorsqu'elle le regardait avec ses petits yeux désolés lorsqu'il parlait déception. D'ailleurs le jeune homme ne semblait pas fier, et il expliqua à Lindley qu'ils n'étaient pas ensemble, lui et sa rousse, et qu'en plus de ça, il semblait qu'il était partagé. En fait, la brune ne comprenait pas vraiment où il voulait en venir. L'autre fois au téléphone, elle avait cru comprendre que c'était assez compliqué entre eux, surtout qu'il s'était passé pas mal de trucs au bal. Joan inspira, réfléchissant au meilleur conseil qu'elle pouvait donner à Emrys. « Peut-être que c'est une bonne chose alors. Ne pas vous voir l'espace de quelques jours, puis reprendre sur de bonnes bases lorsque vous serez prêts. Si tu sens que ce n'est pas le moment, ça sert à rien de bousculer les choses. Laissez-vous du temps. » Lindley pencha sa tête pour regarder le brunet. Elle n'était pas du genre à attendre, elle, mais elle savait comment fonctionner le jeune homme et ce n'était sûrement pas le genre à prendre le taureau par les cornes.

Une amie comme Joan ; c'est une chose extraordinaire car elle ne juge jamais ce que vous faites et se contente de donner un avis clair sans dire que ce que toi tu fais c'est clairement de la merde et ça, c'est surement ce qui avait changé la donne quand au départ, je pouvais pas la voir et que je me fermais comme une huitre. Elle savait à présent ce que je n'aimais pas et aimait en jouer pour me saouler, que je boude ou que je rale mais surtout que j'apprenne à me dominer ; c'est ainsi que je considérais clairement la chère demoiselle comme une véritable amie, véritable, une pierre précieuse. Je lui souriais voyant qu'elle avait tenté de ses petits yeux à m'énerver mais montrant que je comprenais les leçons puis j'écoutais ces précieux conseils. Pour elle, c'était surement bon cette éloignement avec la rousse et je devais laisser le temps au temps, c'était le cas de le dire. Je ne faisais qu’acquiescer car cela confirmer mes pensées du moment par rapport à Charlie. Elle m'admira quelques instants comme scrutant mes expressions pour savoir ce que je pensais puis je me décidais à répondre : je pense que tu as raison surtout qu'avec Grace, tout est chelou ... vois-tu. J'inspirais, grimaçant un peu en pensant à la scène de la veille où j'avais dérapé avec ma jolie ex petite-amie pourquoi je retombais toujours dans les pattes de mes ex ? allais-je donc tous les refaire ? Non mais c'est fou ça. Surement avais-je ressenti le grand amour avant et j'étais parti à sa quete de nouveau ? J'en sais rien mais c'est relou. Je pense que je dois régler toutes les choses autour avant de comprendre ce que je veux, ce que je dois faire ... dis-je en un sourire.

La jeune femme crut que ses yeux allaient sortir de leurs orbites. Attendez, Grace, genre la Grace, l'ex d'Emrys ? Le brunet venait de commettre l'erreur type du mec qui entre dans une nouvelle relation. Ou la meuf. En fait, c'était un principe général dont Joan elle-même avait fait les frais. L'ex qui refait surface et balaie tout sur son passage. Il suffit de se rendre compte au bon moment qu'on peut rater un truc nouveau super génial ailleurs. Au risque de rater un truc top avec l'ex aussi. C'est un risque à prendre, Lindley elle, elle avait choisi de pas aimer son ex mais de peut-être tomber amoureuse de quelqu'un d'autre. Et elle s'en sortait pas mal, c'est un coup à prendre. Bref, pour le coup, la brune prônait la nouveauté. « Qu'est-ce que tu entends par chelou ? » La jeune femme chercha les bons mots à dire à son ami, c'était un sujet délicat, elle en était consciente. Elle le sentait près à deux doigts de sombrer du côté obscur du passé et des exs, or Joan était devenue une pro-Charlie depuis quelques temps. « Mets les choses au clair, mais ne fais rien que tu pourrais regretter, autant par rapport à Charlie que par rapport à toi. »

Je pouvais aisément tout dire à Joan, je sais qu'elle ne ferait rien qui me ferait du mal ou serait mauvais pour ma réputation, qu'aucun jugement ne serait porté. Si bien qu'il n'avait pas grandement besoin de la regarder pour savoir qu'elle chercherait d'abord à analyser, comprendre puis très vite, hop donner quelques conseils bien placés surtout qu'elle devait connaitre la situation surtout que quand elle demanda précision sur le truc "chelou", je fus inquiet quand meme d'oser parler de cela. Le truc en fait c'est que j'ai pas pu résister à elle, que j'ai couché avec vois tu comme ça d'un coup on s'est sauté dessus et tu te souviens ... on se parlait plus, on taclait mais on s'est vite parlé bien de nouveau comme si aussi le passé ressurgissait ! Annonçais-je en me mordant les lèvres de stresse. Comment la vie pouvait etre dure à force, ça devenait chiant pourtant j'adorais Charlie, je crois meme que je l'aimais trop, c'était plus simple avec elle qu'avec mes deux autres exs très récemment quittés. Je voulais etre plus sérieux, j'apprenais de mes erreurs mais je crois que Grace me faisait tourner de l’œil. Elle conseilla donc directement de choisir, mettre les choses au clair mais faire attention de rien regretter et moi, dépité, je repris : Ouais ... ouais ... insignifiant en mode sans caractère.