Demain midi, nous allions prendre la mer pour quelques jours afin de nous rendre à Cuba, mais j'avais la tête ailleurs ce soir. Envie de rien, de me reposer. Cette après-midi j'avais ouvert cette lettre avec Holly, me disant que j'héritais de ma famille biologique, que j'avais peut-être un frère, et que mes parents biologiques étaient décédés.. Je ne savais même pas leurs noms. Enfin bon, ce n'était pas de la tristesse à proprement parlé puisque je ne les avais pas connu, mais des regrets. Il était 22h et j'étais sortie du bateau après avoir mangé pour marcher sur la plage, un short court en coton et un haut de bikini noir, il faisait encore très bon. Les pieds glissant sur ce sable fin et sentant l'eau s'échouer contre mes chevilles, c'était apaisant..
Les Bahamas étaient un petit paradis à elle toute seule. Je n’avais pas eu l’occasion d’aller sur cette île et je trouvais l’endroit plutôt agréable. En me baladant sur l’île, j’avais pu parler avec la population locale. Au début, j’avais eu un peu de mal à échanger avec eux, car ils utilisaient deux dialectes différent : l'anglo-bahamien et le créole bahamien, mais au final, nous avions réussis à nous comprendre. Quant au reste de ma journée, il avait été comblé par des activités sportives avec quelques amis. Vers vingt-et-une heure, j’étais allé profiter d’un feu de camp sur la plage organisé par des jeunes du coin. J’adorais partir en vacance et faire connaissance avec d’autre population. Je n’étais pas très bavard généralement, mais si c’était pour échanger avec des gens différents, cela ne me posait pas de problèmes. Alors, que je buvais une bière autours du feu, je crus voir une silhouette familière pas très loin. Après l’avoir observé pendant plusieurs minutes, je reconnaissais Maëlys avec qui j’avais eu un brève rapprochement durant une soirée. Je ne lui avais pas donné de nouvelles depuis cette soirée là et honnêtement, je doutais qu’elle m’accueille les bras ouverts, mais pourquoi ne pas en avoir le cœur net ? Me levant, je disais au revoir à mes nouvelles rencontres et me dirigeais vers la jeune femme. « T’sais que même ici, c’est pas prudent de se balader seul » Un fin sourire ironique ornait mes lèvres, alors que je lui disais ses mots.
J'étais passée non loin d'un groupe de personnes d'ici qui faisait un feu de camp, c'était typique ici, et je marchais doucement et toujours, plus loin. Pour m'arrêter, faisant face à l'océan, la marée montait de plus en plus et les vagues sur les jambes, c'était si agréable. Mais ce silence fut de courte durée puisque j'entendais déjà « T’sais que même ici, c’est pas prudent de se balader seul » je posais mon regard sur toi, rapidement, pour me mettre à sourire très légèrement "C'est pas prudent non plus de monter en voiture avec un type qui vous embrasse pour ensuite vous ramener sur un coup d'tête.. à croire que j'ai pas peur." il ne fallait pas avoir peur, simplement vivre sa vie. J'avais pas la forme comme d'habitude, j'étais pensive. Avec mon pied droit, je fis un cercle dans le sable qui rapidement, s'effaça avec la vague qui vint nous mouiller légèrement. Je posais ensuite mon regard sur toi "Je t'en veux pas, j'ai bien aimé cette soirée, ça va, d'ailleurs..?"
"C'est pas prudent non plus de monter en voiture avec un type qui vous embrasse pour ensuite vous ramener sur un coup d'tête.. à croire que j'ai pas peur." Je laissais échapper un faible rire en baissant la tête. C’est vrai qu’elle prenait des risques. Elle avait eu de la chance que je ne sois pas un dingue. « Oui, mais le type était bien attentionné » En disant ses mots, j’avais relevé mon visage vers elle. Pour me rappeler de l’avoir brusquement ramené chez elle, elle devait l’avoir mal pris, non ? Malheureusement pour elle, je n’étais pas le type le plus attentionné du monde. D’ailleurs, ça serait mentir de ne pas admettre que j’avais voulu avoir bien plus avec elle. Vous voyez, je ne suis pas le meilleur des mecs. "Je t'en veux pas, j'ai bien aimé cette soirée, ça va, d'ailleurs..?" Je n’étais pas de si mauvaise compagnie apparemment. Maëlys me demandait comment j’allais et honnêtement, je ne savais pas quoi lui répondre. Je venais de découvrir que Théo n’était un cousin, mais mon demi-frère. Sans compter, qu’on avait failli y passer à cause de nos conneries. Si je n’étais pas resté conscient, nous serions morts noyé. Etrangement, cette réalité hypothétique ne me faisait pas peur. Pourquoi ? J’en avais tellement vécu, que pour moi ce n’était pas dramatique. En observant le visage soucieux de Maëlys, je me demandais si j’étais capable de lui parler de ça ? Surement pas. «On fait aller. Et toi, t’as pas l’air en forme »
« Oui, mais le type était bien attentionné » tes mots m'arrachèrent un faible sourire, t'avais toujours les mots hein.. Je m'asseyais sur le sable, sentant la fraîcheur de l'eau nous envahir peu à peu. Je t'avais demandé si tu allais bien, ça me ferait penser à autre chose « On fait aller. Et toi, t’as pas l’air en forme » ça se voyait? Je ne voulais pas me plaindre, j'aimais pas ça. Mais je te confiais "J'ai appris dans la journée que mes parents biologiques étaient décédés.. Que j'avais un frère et puis que j'hériterais dans quelques jours d'une grosse somme d'argent." donc pour le coup, je savais pas comment réagir. J'avais pas envie d'emmerder tout le monde avec ça alors je ne l'avais encore dis à personne, uniquement Holly le savait, normal, c'est elle qui avait ouverte la lettre. Je te fixais ensuite "Dis-moi toi ce qui va pas.." ça me ferait du bien.
Je la connaissais à peine, mais je m’étais habitué à la voir sourire sans raison. Ce qui était surprenant, c’est qu’elle ne m’agaçait toujours pas. D’ordinaire, j’aurais eu vite fait de faire une croix. Sous mes yeux, elle s’asseyait sur le sable tiède. "J'ai appris dans la journée que mes parents biologiques étaient décédés.. Que j'avais un frère et puis que j'hériterais dans quelques jours d'une grosse somme d'argent." L’imitant, je m’asseyais à mon tour, tout en écoutant ce qu’elle me disait. Un problème de famille, hein. Les parents biologiques avaient le don pour nous faire plus de mal que de bien. Voilà pourquoi, je n’avais jamais été vraiment proche de ma famille. "Dis-moi toi ce qui va pas.." Sa question m’arrachait un hoquet de surprise silencieux. Comment pouvait-elle être autant sûr de ce qui m’arrivais ? « Et c’est quoi qui te dérange le plus dans cette histoire ? » Je n’étais pas le meilleur conseillé du monde et je manquais atrocement de tact, mais autant faire un effort. « Pourquoi quelque chose n’irait pas ? » J’esquivais la question avec un sourire ironique, mais en réalité, je fuyais le sujet plus qu’autre chose.
Je t'avais dis ce qui me tracassait, c'était lourd à porter des nouvelles comme celles-ci. « Et c’est quoi qui te dérange le plus dans cette histoire ? » tu t'asseyais à mes côtés et je réfléchissais un instant, avant de te regarder pour te répondre "De pas les avoir connu, de pas pouvoir leur demander pourquoi ils m'ont fait adopter.. Et puis, j'vais avoir tout cet argent, je le mérite même pas.." Je comptais payer l'opération de Thais ma meilleure amie, au moins, ça servirait à quelque chose qui me tenait vraiment à coeur. Mais je t'avais retourné la question « Pourquoi quelque chose n’irait pas ? » alors dans un sourire léger et sur le coin des lèvres, je te répondais à nouveau "Parce que tu as le regard ailleurs, que tu ne me charie pas et que t'es plutôt pensif.. Voilà pourquoi."
"De pas les avoir connu, de pas pouvoir leur demander pourquoi ils m'ont fait adopter.. Et puis, j'vais avoir tout cet argent, je le mérite même pas.." Dans ma vision des choses, si un de mes parents ne voulaient pas me connaitre et bien cela ne me ferait rien. S’ils ne voulaient pas la connaitre, ils ne méritaient pas qu’elle se sente mal à cause de cela. « A quoi ça t’aurais avancé ? Tu ne devrais pas te sentir mal à cause d’eux. Tu crois qu’eux se sentaient mal ? Si ça aurait été le cas, ils auraient essayé de te retrouver. » Peut-être étais-je dur, mais je le pensais. Je ne disais pas les choses à la légère. Quant à ses interrogations, il y avait tellement de réponses possibles. Peut-être que son frère saurait. Assis dans le sable, l’eau chaude venait chatouiller mes pieds de son eau salée. Maëlys m’avait surpris en devinant que quelque chose n’allait pas. D’un ton désinvolte, j’avais tenté de détourner le sujet, mais elle ne me donnait pas l’impression d’en avoir fini. "Parce que tu as le regard ailleurs, que tu ne me charie pas et que t'es plutôt pensif.. Voilà pourquoi." Merde, elle avait appris plein de chose sur moi. Pourtant, on se connaissait à peine. J’allais devoir vite changé cela. Pendant un moment, je ne répondais pas, car je préférais être silencieux. Pourtant, Maëlys était bien placé pour comprendre ce que je vivais. D’ordinaire fermé, je m’ouvrais légèrement pour lui en dire un peu plus comme poussé par une réaction qui m’était inconnue. « On peut rien te cacher. » Je relevais les yeux vers l’horizon. « Il n’y a pas longtemps, j’ai appris que j’avais un demi-frère à Harvard et la semaine dernière j’ai vu mon géniteur. En fait, je viens d’apprendre que mon père n’était pas mon père. »
Pouvoir connaître leur identité, d'où je venais réellement, mes origines.. « A quoi ça t’aurais avancé ? Tu ne devrais pas te sentir mal à cause d’eux. Tu crois qu’eux se sentaient mal ? Si ça aurait été le cas, ils auraient essayé de te retrouver. » je ne sais pas, tu avais certainement raison mais de toute façon, si j'avais l'occasion de retrouver mon frère biologique, et bien, j'aurais toutes les réponses à mes questions. Sans savoir que mon frère était Ezio Salvadore et qu'il était membre de l'équipe dont j'étais la capitaine.. Je posais mon regard sur toi « On peut rien te cacher. » tu étais mystérieux mais ton visage reflétait beaucoup de choses. « Il n’y a pas longtemps, j’ai appris que j’avais un demi-frère à Harvard et la semaine dernière j’ai vu mon géniteur. En fait, je viens d’apprendre que mon père n’était pas mon père. » décidément.. c'était la période. Je grimaçais légèrement en soupirant un peu "Tu l'as rencontré, ce frère..? T'as été adopté aussi?"
Le hasard faisait bien les choses parfois. Maëlys et moi, nous nous retrouvions dans une situation presque similaire. "Tu l'as rencontré, ce frère..? T'as été adopté aussi?" Est-ce que j’avais été adopté ? Non. Du moins, il y avait juste l’identité de mon père qui était fausse. Est-ce que j’avais vu ce frère ? Oui, dans un bar lors d’une dispute avec des crétins. Depuis, on s’entendait plutôt bien. Même si, je ne le l’admettais pas, j’aimais bien sa présence. « Ma mère est bien la mienne. Théo et moi avons seulement notre père en commun. » Sans m’en rendre compte, je venais de dire le prénom de mon frère. A croire qu’il m’était de plus en plus aisé de parler avec Maëlys. Elle avait un truc qui me permettait de m’ouvrir sans forcément m’en rendre compte. « Théo c’est le nom de mon demi-frère » stipulais-je, pour l’éclairer un peu mieux.
Accueil
Demain midi, nous allions prendre la mer pour quelques jours afin de nous rendre à Cuba, mais j'avais la tête ailleurs ce soir. Envie de rien, de me reposer. Cette après-midi j'avais ouvert cette lettre avec Holly, me disant que j'héritais de ma famille biologique, que j'avais peut-être un frère, et que mes parents biologiques étaient décédés.. Je ne savais même pas leurs noms. Enfin bon, ce n'était pas de la tristesse à proprement parlé puisque je ne les avais pas connu, mais des regrets. Il était 22h et j'étais sortie du bateau après avoir mangé pour marcher sur la plage, un short court en coton et un haut de bikini noir, il faisait encore très bon. Les pieds glissant sur ce sable fin et sentant l'eau s'échouer contre mes chevilles, c'était apaisant..
