Quelle coïncidence ! [Li Mei & Katanae]

Elle me parla du travail de sa famille, ils étaient vraiment investis, et tout le monde y mettait du sien, ça me rappelait un peu mon travail avec ma mère dans son association d’aide aux enfants défavorisés de Miami, à la différence qu’on travaillait seulement en local, mais on tentait de faire de notre mieux.

« C’est une excellente initiative, et je suis sur que de voir votre engagement, ça peut aider d’autres personnes à se lancer. En tout cas je l’espère grandement. » Répondis-je admirative.

Elle confirma ensuite son envie de suivre les projets du Bénin, il est normal qu’en tant que donatrice, elle souhaite connaitre l’utilisation de son argent. Ca parait logique afin d’éviter que ce ne soit pas redistribuer correctement, comme c’était malheureusement le cas de nombreux dons … Certaines personnes n’hésitent pas a se servir d’association pour détourner de l’argent, je ne comprendrais jamais cette façon de faire mais c’était malheureusement une réalité …
Elle enchaina alors sur ces envies pour la suite, il y avait beaucoup de projet possible, tout était réalisable en réalité avec une motivation de fer !

« Je pense que rien n’est impossible, du moment où on s’investi à fond. J’aime à penser qu’un jour ma vision utopique du monde sera la réalité, ca prendra du temps mais j’y crois ! Surtout que de plus en plus de monde s’investit dans plusieurs types de projet. » Répondis-je. « Et grâce au soutient d’association ou de particulier, on avance de plus en plus vite, je me dis qu’avec toute cette bonne volonté, ça ne peut pas échouer ! » Terminais-je.

Elle semblait avoir de nombreuses idées pour aider, ça faisait plaisir à voir, elle s’investissait vraiment et grâce à son aide, j’espérais bien que le club d’Harvard puisse faire un pas de plus pour aider à nouveau l’an prochain. Moi qui avait peur de tomber sur une personne snob juste intéresser pour apposé son nom sur un projet humanitaire histoire de jouer au héro, j’étais agréablement surprise de voir que c’était au contraire une personne véritablement investi dans l'aide internationale.

« J’essayerais de faire une soirée de bienfaisance l’année prochaine si je peux. Pour le moment, je ne sais pas quel planning je vais avoir à l’hôpital. Je pense que je peux le faire, il suffit juste que je trouve un local et de quoi faire venir les gens. » Je ne tenais pas non plus à me tromper, mais il était nécessaire que je trouve un moyen pour aider. Je ne voyais pas trop quoi dire de plus, et je continuais de manger ma glace. Je n’allais pas le faire trop vite parce que pur ma part, je ne tenais pas à avoir mal à la tête. Je me rendais compte aussi que parfois, il était bien de ne pas trop se presser.

« Oui mais bon, il faut quand même un équilibre. Si tout va dans le mauvais sens, tout ira encore bien plus mal. On peut juste réduire le vide entre riches et pauvres. Il faut bien entendu un meilleur monde, mais il faudrait aussi que tout le monde y mette du sien. » Pour l’instant, je comprenais qu’il était bien aussi que je fasse attention aussi à mes propos. Mais bon, j’avais un avis, et je tenais à le dire. Je souriais et je ne voyais pas vraiment quoi dire d’autres. Puis, je cherchais aussi une réponse la conversation me plaisait, et j’allais bien entendu la continuer.

« Oui, après, ce que je trouve intéressant c’est que les gens aides puissant à leurs tours montrer et indiquer comment est-ce qu’il faut faire. Parfois, cela est plus efficace. Ils aiment apprendre, enfin, je le pense. Je ne sais pas si cela est vrai sur le terrain, mais pour le moment, je pense qu’en leurs donnant le matériel et en les laissant faire cela les rend très heureux. » Je me rendais compte aussi que je voulais aider mais sans trop non plus « être étouffante » avec les gens que j’aidais. Il était bien parfois aussi qu’ils fassent un peu comme est-ce qu’ils le désiraient.

Elle me parla de l’organisation d’une soirée, je n’y connaissais pas grand-chose mais j’avais vu ma mère le faire lorsqu’elle préparait certains projets à Miami.

« Faire venir les gens n’est pas le plus difficile, les convaincre d’aider l’est déjà plus. » Répondis-je.

Je me souvenais d’une action mené il y a quelques années pour payer du matériel pour l’association à Miami, on avait organisé un petit concert, beaucoup de gens étaient venu mais au final moins de la moitié avait fait un don … Heureusement qu’on avait récupéré les bénéfices de la buvette sinon nous n’aurions jamais pu racheter ce dont nous avions besoin.
J’étais d’accord sur son second point mais on ne pouvait pas forcer les gens à prendre conscience de tous les problèmes dans le monde, beaucoup ne pensent qu’à eux, et se fichent royalement que certains enfants n’ont même pas la possibilité d’aller à l’école, ou n’ont même pas le strict minimum pour vivre. Il n’y avait pas de solution miracle malheureusement. J’acquiesçais donc à sa remarque.
Je l’écoutais ensuite parler de l’école au Bénin, elle envisageait de suivre leur nouveau projet de loin et peut-être de les aider à nouveau.

« Bien sur s’ils peuvent tout faire eux-mêmes c’est une satisfaction supplémentaire, mais il ne faut pas oublier qu’ils n’ont pas énormément de connaissance en construction ou en gestion, leur donner des fonds est une chose, mais il faut aussi les aider à s’en servir à bon escient, lors de la construction de l’école, si des architectes n’avaient pas été là, tout l’argent aurait été utilisé bien trop vite et l’école ne serait pas encore fini. Je ne sais plus qui à dit ça mais ça me rappelle un proverbe qui dit : ne donne pas du poisson à celui qui à faim, mais apprend lui à pêcher. C’est un peu pareil pour eux, bien sur ils ont besoins de fond pour construire, mais ils ont avant tout besoin qu’on les guide pour bien l’employer. » Répondis-je.

Il était évident que l’argent leur manquait, mais l’argent seul ne pourrait pas les aider, quand on ne sait pas quoi acheter, sans se faire escroquer … Je repensais à tout l’argent récolté pour Haïti, au final lorsque j’y étais allé, les choses étaient toujours aussi catastrophiques, les fonds n’avaient pas été redistribués correctement, les matériaux pour les bâtiments étaient de très mauvaise qualité, au final tout l’argent avait été perdu et rien n’avait changé. C’était malheureusement souvent le cas lors de lever de fond, même si les gens veulent bien faire, s’ils n’y connaissent rien et que personne ne les aident jusqu’au bout, tout finissait par s’écrouler.

J’écoutais patiemment mon interlocutrice et je lui répondais : « Oui, je sens que je vais devoir être patiente… » Ce genre d’évènement me tapait franchement sur le système et pour ma part, je n’appréciais guère ce genre de truc. Mais bon, il fallait bien que je le fasse si je tenais à avoir un minimum de l’argent. Je souriais et continuant de manger mon granité, je tentais de lui répondre : « C’est certain mais en leur apprenant, ils ont la possibilité de le faire seuls par la suite. Enfin, j’espère qu’un jour, ils seront plus heureux que maintenant et qu’ils auront la possibilité d’avoir une vie meilleure. » De plus, je trouvais à dire ceci : « Parfois, j’aime bien essayer de comprendre, sans doute que je suis un peu trop compliquée. Ou alors que je complique trop les choses… » Enfin, je continuais ma glace, et je pensais qu’il serait bien pour moi de continuer de lui parler tout bonnement parce que je tenais à la connaître un peu plus. Néanmoins, pour l’instant, je ne voyais pas trop quoi dire et j’observais doucement ce qu’il se passait autour de moi.

Ayant un souvenir en tête, je souriais, et je disais en riant : « Je me souvenais étant plus jeune je me cachée sous les tables lors de ses soirées mondaines. Ma mère me cherchait partout, mais entre enfants, on refaisait le Monde entier. Finalement, on reste un peu enfant en grandissant, et on veut réussir nos rêves même une fois adulte. » Souriant pour avoir dit une phrase pareille, je me disais qu’elle devait sans doute être un peu stupide. Enfin, c’était bien trop tard, elle était dite. Je souriais, et je me demandais pas si cela n’allait pas me rendre un peu naïve mais bon. On avait tous nos rêves…

Plus on discutait, plus je me rendais compte qu’on avait une vision plutôt proche des choses concernant l’humanitaire. Certaines personnes considéraient que ça ne servait à rien puisqu’on ne pourrait jamais refaire le monde. J’étais contre cette idée, si on essaye pas, on ne peut pas réussir, mais si on s’y met et si la majorité s’y met alors ça ne pouvait pas échouer. Mais bon la majorité était encore loin de nous suivre, il faudrait du temps, mais comme à mon habitude, j’y croyais !

« Je suis tout a fait d’accord, et puis ils ont la volonté d’apprendre, ils veulent plus que tout s’en sortir, et c’est parce qu’ils sont motivés et déterminés que j’ai beaucoup apprécié mon travail là-bas. Et puis honnêtement, voir le visage des enfants en découvrant leur salle de classe ça n’a pas de prix. Ils avaient des étoiles dans les yeux, beaucoup ont pleurés c’était tellement gratifiant de se dire qu’on avait vraiment été utile à quelque chose ! » Répondis-je avec une pointe d’émotion.

L’humanitaire ce n’était pas juste travailler et partir, il y avait aussi le contact humain, et c’est ce qui me faisait continuer encore aujourd’hui. Au-delà d’être utile, l’idée de faire naitre un peu de joie et de bonheur pour tous ces gamins ça n’avait pas de prix.
Elle me raconta ensuite une anecdote sur sa jeunesse, je ne pus m’empêcher de sourire en acquiesçant.

« Certains grandissent en gardant leur âme d’enfant, et fort heureusement, les enfants sont innocents et pleins de rêves, si on perd ces rêves en grandissant, on stagne. Ca me rappelle la chanson de John Lennon : Imagine. Les paroles reflètent une réalité qui était déjà vrai à son époque, et certains continue de promouvoir cette vision aujourd’hui. » Répondis-je.

La conversation prenait une autre tournure, mais ça ne me dérangeais. J’aimais beaucoup pouvoir discuter de ces sujets qui me passionnaient et ce n’était pas toujours possible avec mes amis.

« C’est vrai que pour eux, c’est comme un jour avec le Père Noël. Mais bon, j’espère qu’ils garderont leurs rêves avec eux pour un long moment. Il serait dommage que cela se passe mal pour eux. » Je trouvais que cette conversation était intéressante et j’appréciais le fait de parler avec une jeune femme telle que Katanae. Ensuite, pour le moment, je réalisais qu’il serait bien aussi que je sache à quoi m’attendre, je continuais : « C’est vrai que les artistes donnent aussi leurs points de vue. C’est amusant de les voir et entendre les messages qu’ils veulent que l’on les écoute plus attentivement.  » Alors, que j’avais dit cela sans réelle conviction, je réfléchissais à ce que je pourrais bien dire par la suite.

Alors que je prenais le temps de manger un peu plus mon granité. Je m’apercevais qu’il fallait aussi que je tente de continuer de parler. « Enfin, je me demande pourquoi est-ce que les gens parfois se comportent comme des goujats. Je me baladais dans le métro et des personnes m’avaient pris en grippe, et voilà que je me fis insulter devant tout le monde. J’ai du mal à suivre, même les gens moins aisés ont le respect de nos jours. »  Seulement, j’avais dit cela avec une pointe d’agacement, et je me demandais même si je n’allais pas m’emporter à cause de ce sujet de conversation.

J’avais un certain côté sur l’éthique et le respect d’autrui, et voir et entendre ce genre de mots ne me plaisaient pas du tout. Seulement, il fallait bien faire avec, et pour l’instant, je me demandais bien si mon interlocutrice avait eu ce genre de choses aussi. Je n’allais pas non plus l’embêter avec : « Oubliez ce que j’ai dit je n’aurais pas dû dire cela. » Mais bon, tout était dit, et pour une fois, je trouvais que j’avais bien mis les deux pieds dans le plat….