I'm so dumb. [ Amaliya ]

Putain. J'sais pas comment j'arrive à me foutre dans des merdes pareilles. Tout allait pourtant bien avec Amaliya. C'était l'une de mes rares amies -je ne comprenais pas comment elle faisait pour me supporter d'ailleurs-, avant que je ne vienne tout foutre en l'air avec mes envies typiquement masculines... J'avais fait un geste de trop, et elle avait réagi au quart de tour. Plus de nouvelles depuis... Le plus triste était sans doute que le même scénario ou presque s'était déroulé à peine quelques jours auparavant avec Pandora...

J'soupirai. Et l’ascenseur s'ouvrit. J'avançais dans le couloir.
J'étais engagé à personne, et je ne devais rendre de compte à personne. Cette situation m'allait très bien. J'voulais juste pas les perdre avec mes conneries.
Bref. J'arrivais devant sa porte et sonnai, une bouteille de blanc à la main. Ouais, l'alcool ça aide dans ce genre de cas, j'vous assure.

Je m'ennuie. Voilà comme ça, ça c'est dit et confirmé. Il n'y avait clairement rien à faire dans cette maison. Aucune animation aucune vie depuis que ma coloc était partie. Non je ne suis pas une fille qui se plaint souvent, mais la solitude ce n'est pas mon fort et j'ai l'impression d'être seule à tous les niveaux de la vie. Enfin, heureusement qu'il me reste encore mes fidèles compagnons de toujours : ma télé câblée, mon pot de glace et mon pyjama (un débardeur des chicago bulls très large, un short léger à peine visible sous le débardeur et des chaussettes hautes antidérapantes en laine) bien évidemment pas de maquillage et un chignon fait à l'arrache. La vraie vie quoi. I like that. Ah, ce bon vieux Homer! Toujours là dans les moments d'ennuis avec ses bouffonneries. Quoi ? Y'a ma porte qui sonne. Qui ça peut bien être? Je n'attends personne aujourd'hui. Enfin que j'me souvienne. Bon je vais ouvrir on ne sait jamais sur qui on peut tomber.

Première réaction: Merde.
Seconde réaction: Pourquoi j'ai ouvert cette porte!

Voilà comment se retrouver dans une situation gênante.. ouvrez une porte lorsque vous n'attendez personne ! effet garanti!
Noon sans blague.. Je savais que je devais lui parler et tous les jours de ma vie depuis l'incident je me disais qu'il fallait que j'aille le voir pour m'excuser... Mais tous les jours de ma vie je me trouvais une excuse pour ne pas le faire. Je le fixais un peu prise au dépourvu... Jusqu'à que le reflet de la fenêtre du couloir me rappelle mon accoutrement.. Vraiment Sexy -hum je crois pas-. Bon fait quelque chose parce que c'est trop de ridicule d'un coup là.

"Salut.."

Avec le même regard que celui des extraterrestres dans Toy Story? Wahou j'ai vraiment le sens de la communication! Je tentais une nouvelle approche.

"Euh vas-y entre.. Désolé pour le bordel.. Je suis en plein rangement. Installe toi"

Je lui proposais un fauteuil tout en cherchant qu'est-ce que pouvais bien dire parce que je savais pertinemment les raisons de sa venu. Après tout c'était un peu ici que ça c'était passé.

Franchement, je ne tiquai pas sa tenue. Qu'une fille soit sapée comme un sac ou comme une princesse, j'avais du mal à faire la différence et y voir un quelconque intérêt. J'avais quasiment toujours le même combo jean-chemise, c'est pour dire.

Par contre, c'est sa tête qu m’interpella, avec son air surpris et embarrassé en même temps. C'est vrai qu'elle ne m'attendait sûrement pas... J'esquissai un bref sourire en la regardant. J'crois qu'elle m'avait manqué. Remarque, je ne sais pas si la question se posait encore alors que je venais de débarquer à l'improviste.

" Salut. " J'étais loin d'être le mec le plus expressif du monde -c'est là que l'alcool devient un facteur important- mais j'voulais bien lui faire comprendre que j'venais pour faire la paix. J'savais que j'avais fait une connerie. C'était ma spécialité après tout.

Bref, j'entrai dans son appartement sans prêter attention à ce soit-disant bordel, lui rappelant juste que " Tu parles à un mec, t'inquiète pas pour ça. " Bon, mon appart était presque aussi vide qu'à mon arrivée, mais on s'comprenait. J'voulais qu'elle se détende un peu. Pour ça aussi j'avais une technique spéciale : " Tu as un tire-bouchon ? " dis-je en lui montrant la bouteille. Et je m’asseyais comme elle me le proposait, soufflant doucement... J'étais pas doué pour parler des sujets tabous... Parce que oui, c'est bien ce que c'était devenu. Fallait définitivement que j'apprenne à mes mains à rester tranquilles.

Bon. J'me lance. " Pour la dernière fois... " Réfléchis avant de dire de la merde, pitié. " ...Je suis désolé. " C'est un début acceptable. J'avais beaucoup de mal à admettre mon tort et à m'excuser de base. Mais j'arrivais à m'exprimer un peu plus avec elle qu'avec les autres. C'est qu'on commençait à se connaître.

Oh ? Pas de moquerie sur ma tête ou ma tenue ? C'est déjà un bon point pour moi. Rhoo et puis je suis à la maison je peux même me promener en string si je le veux c'est un peu moi qui paie le loyer. Alors, ce n'est pas la peine que je me prenne la tête toute seule, le sujet qui va suivre va surement le faire pour moi. Ce n'est pas quelqu'un de méchant en soit.. C'est juste que... Je suis trop... Sensible voilà. N'importe qui se serait laissé aller dans les bras d'un gars comme lui, mais j'ai quelques antécédents personnels qui me bloque à ce niveau-là. Et je me trouvais un peu ridicule vu tout ce que les filles de mon âge sont capable de faire. Et m'en fuir comme je l'ai fait c'était lâche et je ne suis pas habitué à ce genre d'acte venant de moi. Enfin la question n'est pas là.. Pas encore. C'est vrai c'est un mec et en plus ce n'est même pas le genre à faire des chichis. Il m'a bien eu sûr ce coup-là et mon rire le montrait. Je me prend juste la tête pour rien.

"Grave. Mais quand j'ai des invités j'aime bien que ce soit un minimum "sympa"."

Oh, je n'avais pas vu la bouteille qu'il avait apportée. ça me fait sourire malgré parce que même un pack de bière aurait suffi je n'suis pas compliqué, mais il voulait faire les choses comme il se devait surement. Et il marquait un bon point là-dessus.

"Oui oui il doit en avoir un quelque part" Je me dirige vers la cuisine en quête de verres et d'un tire-bouchons. "Waw tu rigoles pas avec ce que tu bois toi." je disais ça en riant et un peu de marnière sarcastique pour détendre l'atmosphère parce que pour l'avoir vu dans un bar je sais bien que tant que ça saoul et que ça pète ça lui va.
Je revenais avec ce qu'on m'avait demandé en m'installant sur le canapé. Un silence mortuaire c'était installé. J'ose à peine le regarder. Mais le savoir là avait quelque chose de rassurant. Ouais, je suis rassuré dans le sens où ça veut dire qu'il veut quand même me parler après ça. Et je m'avouais à présent que cet asiatique m'avait quand même plus manqué que je le pensais. Mais bon il n'était plus temps de parler de ça car LE sujet a été ouvert ça y est! No way back bro. Je pris un grand bol d'air avant de me retourner vers lui et parler.

"... Ouais je.. Je sais.. J'l'ai vu au moment même où je.. Nous ai stoppé. Je suis désolé de ne plus avoir donné de nouvelle après ça. Mais, faire ça m'a rappelé pas mal de choses plutôt dures. Pour moi."

Les mots ne sortaient pas d'eux-mêmes je devais les chercher et j'avais du mal à les sortir. J'me dis.. Il est avant tout là pour s'excuser je n'ai pas envie de lui faire subir une discussion plus sérieuse qu'elle ne devrait l'être pour lui.

Ouais, nan, effectivement j'étais plutôt du genre à boire tout ce que je pouvais avoir sous la main. C'était d'ailleurs ni une gêne ni une fierté. Mais ça avait ses avantages.

J'voyais bien qu'Amaliya était plus que stressée. Mal à l'aise en tout cas. Le silence de mort qui s'était instauré avant que je ne prenne la parole était à la limite du supportable. J'la suivais du regard jusqu'à ce qu'elle s'assoit enfin sur le canapé. J'avais l'impression qu'elle allait se tuer à la tâche... Et ce fût pareil quand elle répondit à mon semblant d'excuses. Je ne comprenais pas l'ampleur que ça prenait, la difficulté énorme qu'elle avait à en parler. J'décidai de venir m'asseoir à côté d'elle, et commençai à déboucher la bouteille. J'servais les verres.

" Qu'est ce que ça t'a rappelé ? " C'était cash. J'la regardais pas dans les yeux, sûrement de peur d'entendre sa réponse. Je savais très bien qu'un souvenir négatif lié au sexe avait toutes les chances d'être quelque chose de traumatisant, et forcément, j'me sentais mal à propos de ça. C'est aussi pour cela que ma question était si directe... Je n'avais pas envie de tourner autour du pot, de remuer le couteau dans la plaie.

L'une des qualités que j'appréciais le plus chez lui venais de se retournait contre moi tout de même. Et je n'ai aucune échappatoire. Il mérite au moins de comprendre le pourquoi de ce refus. Je pourrais toujours lui mentir mais.. ça m'apporterait rien de bon alors autant tout lui balancer... Je sais que dans le fond j'en ai besoin. Je ne savais pas par où commencer, mais il fallait bien que cela sorte alors je pris le verre qu'il venait de servir en la buvant d'une traite.

"Tu.. Te souviens je t'ai dit que je n'étais pas de Cambridge, mais de Philadelphie. Bin... Quand j'étais au lycée là-bas il m'est arrivé un truc... Je.. Je ne sais pas trop comment t'expliquer.. À une époque j'étais devenue une... alcoolique suivi d'une grande droguée.. Je suis passé par tous les styles de drogue que tu peux penser... Mais ce n'était jamais assez pour moi... À côté de chez moi il y avait une université et dans cette université il y avait une fraternité plutôt spécial.. enfaîte la fraternité était un cartel de drogue cachée. Les dealers étant les membres, les personnes qui surveillaient les arrières et qui recherchait de nouveau client les bizuts et les fournisseurs le président et le vice-président du truc... C'est ouf je sais et le plus fou c'est que je crois que cette fraternité existe encore.. Et tout le monde fait comme s'il ne savait pas. À cette époque mes parents se doutaient de ce que je faisais de mon argent de poche mais n'avait pas de preuve ils me l'ont interdit sous prétexte que mes notes étaient devenus catastrophique.. Mais j'étais en manque et j'arrivais plus à contrôler ça, c'était trop horrible... Une pseudo amie à moi ma conseillé d'aller voir un des dealers pour qu'il parle à leur "chef" s'il pouvait me fournir en échange d'autre chose que de l'argent... T'imagine bien ce que cela pouvait bien être... Et j'étais encore vierge.. Et sur le coup je n'avais pas d'idée de l'impact de la chose, tout ce que je voulais c'était ma dose. Ils se sont donc mis d'accord pour ça. Le gars a réservé un hôtel pour l’événement... Ce qu'on avait omit de m'expliquer c'est que d'autre personne était convié à la soirée et qu'en plus l'un d'entre eux filmait. Dès que je suis arrivé on m'a balancé sur le lit... M'ont fait me déshabillé et m'ont mis dans une tenue... Indescriptible. Le président de la fraternité s'est ensuite rapproché de moi et a commencé à me toucher de toute part... Et avec clairement moins de délicatesse que toi... J'avais qu'une envie c'était de m'enfuir mais, il me retenait de force, il m'a déshabillé presque totalement quand... Mon meilleur ami est arrivé... C'est mon ange gardien. Il m'a sauvé ce jour-là. Sans lui je ne sais pas où j'en serait actuellement... Mais tu sais quelle gêne on peut ressentir quand on est quasiment nue devant son meilleur ami qu'on considère comme son frère ? Pour de la drogue ? On se sent comme une sous-merde... Je n'arrivais pas à le regarder. J'avais trop mal. J'avais honte. Et depuis il ne s'est rien passé avec aucun mec parce que je reste tétanisé de cette période de ma vie... Ouais je suis encore vierge.. Encore les câlins, les bisous, les caresses même en dessous des vêtements ça peut aller... avec le temps j'ai réussi à dépasser ça... Mais plus que ça je peux pas... Tu me diras avec une expérience comme celle-là on ne peut pas en sortir quelque chose de bien... À part l'apprentissage de ses erreurs."

Je m'étais recroquevillé sur moi-même.. Merde je tremble. La seule personne étant capable de me calmer quand je parlais de ça c'était Keith et il était plus avec moi... Je donnerais tout pour l'avoir a mes côtés mais je devais être forte par moi-même. Et j'avais du mal à faire ça. Mais je le devais. Je regardais le vide ne voulant absolument pas croiser le regard d'Akira. Bizarrement je ne me sentais pas soulager... J'me sentais jugé plus qu'autre chose et cette sensation de sale et dégoûtante était revenu tout d'un coup. J'étais plus trop persuadé qu'il veuille encore de moi dans sa vie... Il devait me voir comme une handicapé de la société ou un truc dans le genre. C'est pour ça que j'évitais de le dire aux gens... Même les bons amis que je me suis faite ici n'étaient pas au courant pour ça.

" Je suis... désolé. " Désolé de ce que je venais d'entendre, et j'avais franchement du mal à y croire. Mais elle ne pouvait pas mentir là dessus, surtout vu l'état dans lequel ça la mettait. Et désolé aussi d'avoir, sous la colère sans doute, éclaté mon verre de vin dans mon poing. L'alcool coulait doucement par terre, emportant avec lui quelques gouttes de sang. Mais je e bronchai pas, et restai immobile, le regard plongé dans le vide.

J'avais du mal à saisir pourquoi elle en était venue à se prostituer pour une dose. J'comprenais l'addiction liée à la drogue, mais il est vrai que je trouvais toujours le moyen de contourner le problème : je substituais l'alcool à la coke, la coke à la weed... Ainsi de suite. J'avais jamais eu de problème d'argent. Mais même en admettant que j'en rencontre un jour, mon esprit refusait d'accepter cette possibilité. Ma fierté était trop grande.

Finalement, je tournai doucement la tête vers elle et la trouvai recroquevillée sur elle-même, tremblante. Je ne savais pas quoi lui dire; j'crois que rien n'aurait pu la faire se sentir mieux. Alors je posai une main rassurante sur sa nuque. Je regrettais de l'avoir faite parler. Même si j'avais enfin mon explication. J'me sentais con et tellement égoïste d'être venu, putain. Encore plus con de ne pas avoir compris plus tôt que quelque chose de grave se cachait derrière le fait qu'elle m'ait rejeté. " Ca va aller... " lâchai-je finalement, presque dans un murmure, en caressant doucement le haut de son dos.

J'entends sa voix, mais je n'arrive pas à réagir.. C'est comme-ci j'étais revenu à cette époque, je revoyais la scène... Me revoyais moi... Damn qu'est-ce que je pouvais être idiote. En parler comme ça... Qu'est-ce que je croyais ? Me soulager ? Sérieusement? Alors, c'est que je suis plus bête que je ne le pensais. Ca fait juste mal d'avouer au grand jour d'avoir pensé être obligé d'en arriver à là. S'il est vrai que je me fiche du jugement des gens sur moi je ne me fiche pas du tout de ce qu'ils peuvent penser sur cette période de ma vie.. Quelque chose vient de se briser je crois... Mon cœur surement. Il y a de fortes chances à vrai dire je n'arrive plus à identifier l'endroit exacte où je suis... Non il ne faut pas que je pleure! Retient toi! Au moins le temps qu'il soit là. Personne ne doit voir mes faiblesses. Personne ne doit savoir qu'au fond... Je suis toujours meurtrie sur toutes les parties de mon corps où ce salaud a posé ses mains. Ce n'est que lorsqu'il posa sa main sur ma nuque que je redescendis enfin.. Je n'osais pas encore le regardais... Surement par peur de voir du dégoût dans ses yeux. Il est si facile de juger une personne de par son vécu... Qui ne l'a pas fait ? Mais tant qu'on ne vit pas l'expérience on ne peut pas le comprendre. Je posais ma tête sur son épaule.

"Je sais ce que tu penses... Tu dois penser que je suis de ses filles faciles d'esprit & aux moeurs légères et trouver ça ridicule le fait de penser à faire une chose pareille pour ça... Être tellement à fond que tu n'as plus le contrôle. Je te comprends.. J'aurais pensé la même chose si ça ne m'était pas arrivé... Mais ce qu'on ne sait pas, c'est que j'étais à un stade très avancé dans ma dépendance... En ayant touché à tout.. Mais quand je te dis à tout c'est vraiment à tout. Essaie de tenir plus d'un mois sans goûter à une dose même pas à une cigarette.. J'avais tenue deux mois et demi sans rien. Mais ça devenait trop dure. Je devenais insupportable et j'avais l'impression de ne pas pouvoir respirer depuis que je ne prenais rien... J'ai cherché toutes les solutions possibles. J'ai cherché un autre truc pour mieux gérer.. Rien ne marchais. On me l'avait proposé une première fois j'avais refusé, une seconde fois idem. C'est au bout de la sixième fois que j'ai cédé trouvant aucune autre solution pour me dépanner. Je me dis que... Malgré tout au dernier moment, j'ai repris mes esprits je suis redevenue moi et j'ai réalisé l'ampleur de la situation et c'est ce qui m'a permise.. De réussir à m'échapper quand la situation s'est présentée."

Je sens son regard se poser sur moi. Je me resserrais sur moi-même. Mais.. Il saigne ?! Il s'est fait mal ! Quand est-ce que c'est arrivé ?? Je n'avais même pas vu les bouts de verre au sol, shit. Il aurait pu me dire qu'il s'était blessé au lieu de me laisser continuer cette stupide histoire... Je me levais en me dirigeant vers la salle de bain en apportant une trousse de secours. Je m'accroupis face à lui en prenant sa main et un bout de coton imbibé de désinfectant que je posais sur sa plaie ouverte.
"Tu aurais pu me dire que tu t'étais fait mal." lui dis-je, suivis d'un léger soupir plus inquiète qu'autre chose. Je réalisais bien que c'était ma faute si ça lui était arrivé. ça m'apprendra à me taire au moins. Je lui mis un léger bandage autour de sa paume histoire que ça ne soit pas trop à l'air. "Je suis désolé de t'avoir infligé cette histoire. Je sens que je t'ai blasé pour un bon moment-là." Le mieux que je puisse faire c'est agir comme-ci tout cela n'avait pas d'importance. Ni d'impact sur ce que j'étais. Je sais ce que je vaux à l'époque non mais maintenant oui. Et rien ni personne ne changera ça.

J'la sentais poser sa tête sur mon épaule. Elle se confiait encore, comme pour se justifier. Je la laissai faire. Je comprenais mieux la situation dans laquelle elle s'était mise et pourquoi elle s'était retrouvée là dedans. J'savais pas encore exactement quoi en penser, mais la chose de sûre c'est que je ne la jugeais pas là dessus. Des erreurs, mêmes énormes, on en avait tous fait, et je savais qu'elle était loin d'être la même personne. Et puis même, j'suis pas du genre à ne regarder que la couverture.

J'avais rien eu le temps de dire qu'elle s'agitait encore pour trouver de quoi panser ma plaie. Elle en faisait trop... Toujours trop. J'la regardais faire, en silence. Ca piquait, mais je ne m'en plaignais pas.

"Je sens que je t'ai blasé pour un bon moment-là." J'attrapai fermement son poignet et l'attirai vers moi, lui faisant poser ses fesses de force sur le canapé. C'était peut-être pas une excellente idée de faire preuve de brutalité à ce moment précis, mais j'voulais qu'elle se tienne tranquille deux minutes. " Non, tu ne me blases pas. " J'fronçais les sourcils en la fixant droit dans les yeux. " Peu importe ce que tu as pu faire comme conneries avant, je ne vais pas te juger là dessus. Justement parce que c'était avant. " J'la lâchai et baissai les yeux. " Et sachant tout ça, je ne peux en vouloir qu'à moi-même pour ce qui s'est passé la dernière fois. "

Voilà son bandage fini. ça c'était une bonne chose de faite. Je m'apprêtais à aller chercher de quoi ramasser les bouts de verres au sol quand il m'empoigna violemment pour me faire asseoir près de lui. Oh le con! Il m'a tellement fait peur! Akira ou le roi de la subtilité. Je l'écoutais parler. J'étais qu'à demi rassurer. C'était gentil de dire ça. Mais malgré qu'Akira ne soit pas le genre à dire des trucs sans le penser j'avais du mal à croire ce qu'il disait. Mais c'est sûr qu'avec cette expression faciale il était très persuasif. Mais je ne laissais rien paraitre. C'était dans mes habitudes et jusqu'à présent je lui avais un peu trop montré de choses.

"Comme tu dis.. C'était avant. J'ai mûris et j'ai appris. Mais ne commence pas à faire cette tête tu y es pour rien et tu ne le savais pas. Et t'aurais surement pas deviné ce genre de choses. Alors, si on doit commencer à chercher " A qui est la faute" on est pas sorti de l'auberge. "

Je lui disais ça de manière un peu violente pour qu'il comprenne bien qu'il ne fallut pas qu'il s'en veuille. Mais ça restait toujours plus doux que la façon dont il m'avait empoigné damn. Même mon sang hésite à circuler de peur qu'il recommence. J'etais toujours la même fille bizarrement drôle qui aime bien l'embêter , faire des sous entendus et se "battre" avec lui. Je n'avais pas envie que cela change.

"Maintenant que tu sais tout on peut changer de sujet ? Et ne plus en parler ? "