Un moment pour nous - Jasper

Le festival d'été battait son plein, vu le nombre de gens que je croisais, on pouvait dire qu'il faisait beaucoup succès. Normal étant donné que c'est la fin de l'année,, le début de l'été, tout le monde commence à profiter. D'ailleurs c'est ce que je comptais faire ce soir, avec le kissing point et les autres activités. Me promenant un peu seule, un verre de bière à la main je vis mon meilleur ami au loin. Une petite idée sur la personne ? dis je en lui mettant ma main libre sur les yeux. Bien sur qu'il savait. Le laissant quand même répondre, je me mettais ensuite face à lui. Je veux que tu m'accorde un ou deux jeux, si tu es pas trop pris. Oui c'était un président de maison, il avait gagné en popularité tout de même.

L'été commençait, et rarement Jasper l'avait attendu avec autant d'impatience. La révélation de Leyna, la situation avec Salomée, il avait vraiment besoin de penser à autre-chose. Même si fin de l'année signifiait aussi quitter la Dunster House, ses membres et son poste. Toutes les bonnes choses se finissent un jour, n'est-ce pas ? Enfin, pas toutes. La preuve, la voix de sa meilleure amie retentit derrière lui alors qu'elle cache ses yeux d'une main. Par réflexe, il pose ses doigts sur cette dernière. « Humm.. un de ces clowns dont il faut se méfier ? » Qu'il plaisante, voyant la Cabot se dessiner devant lui quand elle le libère. « Ah je sais pas.. Tu sais maintenant je peux accorder que des créneaux de 10 minutes par personne. » Fit-il avec une moue faussement contrariée, ne pouvant s'empêcher de sourire à la demoiselle. « Mais bon, si tu l'exiges, je suppose que j'ai pas le choix ! » Ce que Elia veut, Elia a, non ?  

« Humm.. un de ces clowns dont il faut se méfier ? » Je me mis à rire alors que je le contournais pour être face à lui. Compare moi avec touuuuut ce que tu veux mais pas un clown. Oui car j'aimais pas ça les clowns et les poupées, je les détestais même. « Ah je sais pas.. Tu sais maintenant je peux accorder que des créneaux de 10 minutes par personne. » « Mais bon, si tu l'exiges, je suppose que j'ai pas le choix ! » Je fis semblant de regarder ma montre, montre que je n'avais pas au poignet. Bon ça nous laisse largement du temps si on y va maintenant. Le prenant par le bras je l’entraînais vers les jeux et manèges pour ne pas perdre une minute sur les 10 qui nous était accordé. Tu veux faire quoi, un manège ou un jeu en premier ? L'un ou l'autre ça me convenait, bien que dans un manège on risquait de plus rire et dans un jeu on pourrait plus parler.

Jasper connaissait l'aversion d'Elia pour les clowns, d'où sa petite réflexion. Enfin, franchement, qui les aimait ? On ne savait pas ce qui se cachait derrière le maquillage. Bref, Elia fit mine de regarder l'heure, ce qui soutira un rire au garçon. « Ca marche, top chrono ! » Continue-t-il dans la même veine, ayant pourtant bien l'intention de profiter de sa meilleure amie un maximum de temps. Ca leur arrivait trop peu ces derniers mois. Se laissant guider par la demoiselle qui l'avait prit par le bras, il se voit exposer un choix. « Tu veux faire quoi, un manège ou un jeu en premier ? » « Un manège ! Et si t'as été brave on ira te gagner un nounours. » Qu'il se moque un peu des stéréotypes.. même si cela ne paraissait pas être un si mauvais programme. « Genre, celui-là ? » Il montre du doigt le « number one ». « A moins que tu sois plus autos tamponneuses ? » Qu'il continue en lui mettant un petit coup de coude. En fait, peu lui importe le manège. Il finirait bien par tous les faire.  

« Ca marche, top chrono ! » Je me mis à rire alors que je l'entrainais avec moi pour qu'on aille tout de suite, maintenant, faire un jeu ou manège. J'en profitais d'ailleurs pour lui demander ce qu'il préférait faire en premier. « Un manège ! Et si t'as été brave on ira te gagner un nounours. » Je me mis à rire quand il évoqua le nounours. Je te prends aux mots pour le nounours dis je amusée tout en riant. « Genre, celui-là ? » Regardant le manège qu'il m'indiquait, j'avalais ma salive. « A moins que tu sois plus autos tamponneuses ? » Franchement ? Ouais j'aurais préféré les autos tamponneuses, il faut avouer que cette attraction est excellente quand même mais je voulais bien prendre le risque de mourir dans ce jeu. Tu sais que c'est parce que c'est toi ? Ouais je le sentais pas du tout, sachant que j'allais tourner en rond puis en même temps être basculé de gauche à droite puis droite à gauche, j'étais pas certaine que mon cœur le supporte. Mais au pire j'aurais fini mes jours aux cotés de mon meilleur ami, profitant du début de l'été. Y a pire comme décès non ? J'espère tu as pas peur ? Je risquais pas de me moquer car j'étais mal placée. Je nous amenais donc vers la caisse du manège pour prendre nos tickets et ainsi faire la queue afin de monter à la prochaine brochette. Bon alors, quoi de beau ? Avec Salomée comment ça se passe puis les cours, les dunster ?

Outch la pression. Vous imaginez s'il est pas foutu de lui gagner un nounours alors que c'est lui qui a proposé ? Plus pour la blague, certes. Mais maintenant il se retrouve embarqué dans ce truc, et c'est pas sur qu'un talent pour le tir lui tombe dessus comme par magie. Enfin, ça sera l'occasion de voir si les jeux vidéos servent dans la vraie vie... s'il vit. Regrettant directement après sa proposition d'essayer le manège de la mort, quand il pose ses yeux dessus de façon plus intéressé. Ah, ouais, quand même. « Ouais enfin.. au pire, les autos tamponneuses c'est pas mal aussi. » Qu'il marmonne tandis qu'ils s'approchent de l'attraction. Allez Jasper, c'est le moment d'être courageux. Heureusement le manège n'était pas en route pour l'instant, et il n'entendait pas encore les cris des victimes. « Parce que je suis un partenaire parfait pour mourir, c'est ça ? » Qu'il réponds avec un sourire, finissant par rire légèrement. Pas trop non plus. «  J'espère tu as pas peur ? » Presque choqué de cette question, il tourne son regard vers elle en entrouvrant les lèvres. « Moi, peur ? Pas du tout ! J'pourrais lire un bouquin en même temps. » Oh le bon mytho, même pas convainquant en plus. Mais il allait pas lui avouer qu'une légère appréhension le guettait, tandis qu'ils étaient maintenant dans la file. Le manège était plein, et il allait bientôt démarrer. Le prochain tour serait pour eux. L'occasion de bavarder un peu, surtout pour penser à autre-chose. Après un soupire, il esquisse un sourire tout en posant ses billes bleutées sur sa meilleure amie. « Dans l'ordre : le bordel, très bien, et .. ils vont me manquer. » Ca faisait un bon ratio. « Je redoute même un peu le Summer Camp, on forme une équipe avec les jaunes, j'ai pas envie d'être dans une autre. » Et puis, il ne serait plus président.  

Spoiler:

« Ouais enfin.. au pire, les autos tamponneuses c'est pas mal aussi. » Je me mis à rire bien que c'était pas drôle parce que je flippais bien plus que lui en fait. En tout cas je le montrais peut être pas là mais dedans c'est certain que j'allais être blanche, que mon cœur allait cesser de battre plusieurs fois et que j'allais crier à en perdre ma voix et a en casser les oreilles de mon meilleur ami. « Parce que je suis un partenaire parfait pour mourir, c'est ça ? » Je hochais la tête, fallait avouer que mourir en compagnie de mon meilleur ami depuis des années, y avait bien plus triste comme mort non ? & je lui demandais ainsi s'il avait peur. « Moi, peur ? Pas du tout ! J'pourrais lire un bouquin en même temps. » Je me mis à rire un peu nerveusement. Comptait il vraiment le faire ce manège ? Car perso j'allais surement pas le forcer à ce qu'on le fasse (a) C'était pas encore notre tour mais ça n'allait pas tarder puisque le manège était plein et qu'on était dans la prochaine fourchette. « Dans l'ordre : le bordel, très bien, et .. ils vont me manquer. » Le bordel avec Salomée ? « Je redoute même un peu le Summer Camp, on forme une équipe avec les jaunes, j'ai pas envie d'être dans une autre. » Je fis un sourire, c'était chou comme tout ce qu'il disait mais ça m'étonnait pas venant de lui. Rien ne vous empêche de vous rassembler pour vous faire des sorties rien qu'entre vous, tu dois avoir les numéros de tout le monde je suppose en plus. & tu peux développer pour Salomée ? Je me souvenais encore de notre appel et puis ils étaient allés au bal ensemble me semble non ?

Putain, j'espère qu'ils font pas des photos de nos tronches là-dedans. Ou même rien que dans la file d'attente. Autour d'eux, les gens n'avaient pas l'air plus rassurés. C'est l'une des énigmes de l'espèce humaine : cette envie de se faire peur, de trembler, l'adrénaline qui brûle les sens, et vous fait oublier ce qui vous martèle l'esprit la journée. Jasper était heureux de le faire avec Elia. Un moment fort vécu à deux Chacun motivait l'autre silencieusement, grâce au fait qu'ils ne tournaient pas les talons. Ensemble jusqu'au bout ! Pour oublier qu'ils allaient bientôt y passer, sa meilleure amie lui avait posé plusieurs questions, où le garçon avait trahit son appréhension de la fin d'année. « Ouais c'est vrai.. mais bon, c'est pas pareil. Ca te fait pas ça en fin d'année toi ? Quitter tes petites roses.. » Ils s'en occupaient pendant un an, et puis, après, pendant deux mois, plus rien. Voir plus, rien ne dit qu'ils se retrouveraient à ce poste l'année prochaine. Bref, Salomée. « On arrive pas à se comprendre.. » Il soupire, haussant les épaules d'un air las. « Au bal j'ai eu le droit à une magnifique gifle, pour te dire à quel point on a du mal. Pourtant j'essaye, mais.. Je sais pas. Elle a trop morflé pendant des années.. puis tu connais mon tact. » Il eu un rictus amer, plus une grimace. Peut-être que là-haut, il arrêterait d'y penser.

« Ouais c'est vrai.. mais bon, c'est pas pareil. Ca te fait pas ça en fin d'année toi ? Quitter tes petites roses.. » J'approuvais. C'est vrai que même si on se retrouve pour des sorties ça ne reste pas pareil. On se voit pas quasi tous les jours à la maison, on passe pas du tout ensemble aussi souvent. Bien sur que si, mais le bon point c'est qu'après je suis encore plus contente de retrouver toutes les filles, de revenir à la maison et reprendre mes marques. Oui au début ça manque mais après les retrouvailles comme on dit sont que meilleures. « On arrive pas à se comprendre.. » Oui mais encore ? C'était vague on arrive pas à se comprendre. « Au bal j'ai eu le droit à une magnifique gifle, pour te dire à quel point on a du mal. Pourtant j'essaye, mais.. Je sais pas. Elle a trop morflé pendant des années.. puis tu connais mon tact. » J'ouvris les yeux en grands. Une gifle carrément ? Pourquoi t'a t-elle foutue une gifle ? Puis vous arrivez pas à vous comprendre c'est à dire ? Sur ce que vous ressentez l'un pour l'autre, sur ce que vous voulez l'un de l'autre ? Aaaaaah l'amour, qu'est ce que c'était compliqué ! Un peu trop compliqué parfois mais c'est ça qui fait qu'on s'attache non ? Je veux dire si tout est beau, tout est rose et qu'il n'y a aucune complication, on se lasse bien vite, on tombe dans une routine et c'est pas forcément bon.

Cette année à la tête des jaunes avait encore d'avantage rapproché Jasper des autres dunsters. Il se sentait investit d'une mission visant à ce qu'ils se sentent tous intégrés et heureux dans la maison. Qui sait de quoi sera fait l'avenir, et l'année prochaine ? Enfin, ne nous en inquiétons pas encore maintenant. « Ouais, t'as sûrement raison.. je fais confiance en la présidente attitrée ! » Qu'il la charrie avec un rire, faisant référence au fait qu'elle avait son trône quasiment fixé à la Cabot House. C'était elle, le visage des parfaites. Et c'était très bien comme ça. Quand à son visage à lui, il venait de raconter à sa meilleure amie comment Salomée l'avait abîmé. « Je lui ai dis qu'on avait pas toujours ce qu'on voulait.. et ça sonnait comme si je croyais pas en nous, tu vois ? Surtout que c'est ça le pire, on veut la même chose, on ressent la même chose, ça j'en doute pas, mais y a tout un bordel de pas réglé entre nous qui fait qu'on arrive juste pas à.. avancer. » Il soupire, plongeant ses mains dans ses poches. « Je crois qu'elle a peur que je la repousse à nouveau. » Après tout, il l'avait fait pendant des années, et maintenant, il s'était juste décidé à assumer, vivre.