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Quelques semaines avaient sonné son retour américain. Mais Zoïa avait été bien trop occupée par l'état de santé de son frère pour faire réellement son retour sur terre. La Rousse s'était contenté de faire des allers-retour entre ses cours, et l'hôpital. Maintenant que Jackson était sorti d'affaires, que tous deux avaient eu le temps d'ébaucher leurs projets, l'ancienne Eliot décida qu'il était temps de donner signe de vie. Après avoir appelé Joshua, elle décida de rendre visite à Isaline dont son meilleur ami lui avait appris la bonne adresse. La Fière déambule à présent dans les rues d'Inman Square, bouquet de fleurs aux mains, de quoi offrir son excuse en lambeaux. Sa main frêle et un peu hésitante appuie cependant fermement sur la sonnette de la porte d'entrée. Quelques secondes suffisent à avoir apparaître la frimousse de la Brune qui lui a tant manqué. « Salut! » lance Zoïa un mince sourire ornant le rebord de ses lèvres.

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tell the world i'm coming home (+ zoïa)

Alors là, cette début de journée avait été riche en événement. Je m'étais vraiment crue dans un film avec cette course poursuite. Franchement, j'pensais pas que fréquenter Andrew pouvait être aussi dangereux. C'est encore pire que fuir les paparrazis... Bref, j'ai vraiment cru que j'allais crever, lui aussi d'ailleurs. Mais bon, j'étais bien vivante. J'étais donc chez moi, à récupérer de cette matinée un peu trop divertissante à mon goût quand soudain, quelqu'un sonna à ma porte. Je soupirais alors, imaginant tout de suite que c'était Rhys qui avait décidé de me refaire chier une énième fois. Pourtant, la musique n'était pas trop forte! C'est donc en grinçant les dents que j'ouvrais la porte. Quelle ne fut donc ma surprise quand je vis une chevelure rouge cachée derrière un bouquet de fleur. J'ouvrais la bouche, ne trouvant rien à dire avant de jeter mes bras autour de Zoïa - parce que c'était bien elle. « Oh mon dieu Zoïa! Mais t'étais passée où?! » Mais rapidement, je la relâchais, prenant une mine plus sévère et surtout, plus énervée. « Bordel Zoïa! Tu te rends compte à quel point je me suis inquiétée quand t'as disparu du jour au lendemain?! Même pas un coup de fil! »

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Son sourire s'élargit lorsque la Eliot lui saute au cou. Son amie semble soulagée de la revoir. Tellement soulagée qu'elle en oublie sa colère quelques instants. Mais cela aurait été bien naïf de croire que cela aurait été permanent avec un caractère tel que celui de Isaline. Sans compter que c'était parfaitement justifié. « Je sais, j'ai merdé Isa. » Elle ne pouvait pas dire l'inverse, elle avait merdé et en beauté. Elle avait beau penser l'inverse, elle comptait pour certaines personnes ici. « Je suis partie sans me retourner sur un coup de tête, j'avais besoin d'air, de voir autre chose, et puis tout s'est enchaîné. » Zoïa était une personne sincère et elle ne mentirait pas à ses amis hormis quand elle se mentait déjà à elle-même, son désir de fuite était bien réel. « Mais je suis revenue, et je suis désolée. » Un sourire coupable illumina ses traits froids. « Tellement désolée et bordel ce que tu m'as manqué. » avoua-t-elle en la regardant droit dans les yeux. Il était tellement rare que Mademoiselle Rosenbach vous gratifie de son affection, mais Zoïa avait changé et il allait falloir s'y habituer.

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tell the world i'm coming home (+ zoïa)

Je n'aurais jamais cru qu'un jour, j'allais revoir Zoïa. Je veux dire, elle est partie si soudainement, sans même un au revoir. J'avais été à la fois triste, déçue et en colère. Le pire c'était sans doute son silence. Mais la voir sur le pas de ma porte avait surtout fait ressurgir mon inquiétude. Du moins, dans un premier temps. Tout de suite, je vins la prendre dans mes bras, mais rapidement, je m'écartais et ma colère ressortit au galop. Il me fallait des explications et elle me devait bien ça. Je pouvais comprendre qu'elle avait besoin de partir, j'avais fait pareil en quittant l'Angleterre, laissant derrière moi mes souvenirs tragiques de cet endroit, sans même me retourner. Je soupirais alors en voyant sa mine vraiment désolée et je la repris dans mes bras. « C'est pas grave, je peux comprendre. Tu es là maintenant, c'est ce qui compte. » Une nouvelle fois, je m'écartais mais je la pris par la main, l'entraînant à l'intérieur. « Allez, reste pas plantée là, entre. » Je refermais la porte derrière elle. « Qu'est-ce qui s'est passé? »

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Depuis son retour, l'Incendiaire s'était vue gratifiée de toutes sortes de pluies de reproches, de colères et de rancœurs. Elle pouvait le comprendre puisqu'elle n'aurait pas pardonné le quart de ce qu'elle avait commis. Mais l'attitude amicale d'Isaline la déstabilisa presque encore plus et c'est un visage fragile, authentique qu'elle offrit à sa confidente, lorsque celle-ci l'entraîna à l'intérieur. Elle lui tendit le bouquet. « C'est pour toi... je sais pas pourquoi je les ai acheté, elles me faisaient penser à toi. » admit-elle. Des fois, il n'y a pas besoin de vraie raison pour offrir un cadeau. Une fois à l'intérieur, elle s'approcha d'un des fauteuils et prit place sans y avoir été réellement invitée, elle est chez Isaline tout de même. « Depuis l'épidémie, j'étais plus comme avant, je pensais trop. » avoue-t-elle doucement. « Et puis j'ai eu cette opportunité de stage dans un grand hôpital, je me suis dit que c'était peut-être le moment pour moi de partir, que c'était là un signe encourageant ma fuite, et puis là-bas on m'a proposé de partir quelques semaines en Syrie pour aider une cellule de crise au cœur du conflit armé. » Cela semblait si simple, si logique sorti de sa bouche. Ses yeux brillaient sans faillir cependant à l'évocation de ces moments, elle n'en avait même pas parlé en fait, ça faisait bizarre de dire à voix haute ce qui s'était passé à l'intérieur d'elle. « Et puis, je me suis rendue compte à quel point vous me manquiez, mais je ne savais même pas si je pourrais revenir un jour, et puis mon frère a eu un grave accident et j'ai eu l'autorisation de revenir sur le sol américain. » Ses prunelles cherchent celles de sa confidente, afin de savoir comment celle-ci prend toutes ces nouvelles.

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tell the world i'm coming home (+ zoïa)

Zoïa avait l'air surprise de voir que je ne lui en voulais pas plus. C'était normal. Je veux dire, je pouvais comprendre son cas. Moi-même, en quittant l'Angleterre, j'avais coupé tout contact avec le peu d'amis que j'avais encore et je ne le regrettais pas. Mais mon cas était encore un peu différend du sien. Je me demandais vraiment ce qui s'était passé après l'épidémie et sur le coup, je m'en voulais presque de ne pas m'être aperçue de son changement. J'aurais peut-être pu l'aider, si elle l'avait bien voulu. Ensuite, pour son stage, je pouvais comprendre. C'était quand même une occasion de rêve. Par contre, pour la Syrie, je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter. Avec tout ce qui se passait là-bas en ce moment... Puis, elle me parla de son frère. En gros, c'est un peu grâce à lui qu'elle a pu revenir. Je soupirais alors. « Je peux comprendre que tu ais accepté le stage mais... tu aurais quand même pu me contacter. Je peux comprendre aussi ce besoin de partir, je ne t'en aurais jamais voulu... Si tu me l'avais dit. » Je passais une main dans les cheveux, un peu confuse. Oui, je pouvais la comprendre, mais malgré tout, une part de moi lui en voulait quand même. « Et ton frère... il va mieux? »

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Isa était un peu chamboulée de toutes ces nouvelles, et c'était parfaitement normal. Lorsque Zoïa en déroulait le fil, elle avait elle-même du mal à y croire. « Je sais, je suis partie sur un coup de tête, et après, j'ai pensé qu'il était trop tard. » Et que je ne reviendrai jamais. Faire le deuil de ceux qui avaient compté, tourner la page pour mieux se replonger dans l'anonymat, cela avait quelque chose de confortable. De courageux, mais aussi d'effroyablement lâche, et jusqu'ici la Solitaire y avait excellé. Mais les choses avaient changé, et Zoïa devait assumer sa connerie, sa faiblesse d'être tout simplement. Elle avait pourtant souvent pensé à ses proches, à Isa, Max ou bien Joshua, Mais c'est bien la lâcheté qui l'avait terré dans le silence. Son frère était la meilleure distraction à la conversation. « Oui, beaucoup mieux. » dit-elle doucement dans un sourire. « Il a vraiment frôlé la mort, j'ai eu tellement peur pour lui. Je relativise plein de choses à présent, et je réalise que ma conduite de ces derniers mois a été stupide. » avoue-t-elle doucement. « D'ailleurs Jackson ré-intègre Havard à la rentrée. Sa blessure ne lui permet plus d'être policier. » Elle devait désormais avouer à son amie qu'elle quitterait la Eliot House à la rentrée prochaine. Zoïa haussa donc les épaules fataliste. « Et j'ai promis de le suivre dans sa confrérie. » lâche-t-elle penaude avant de regarder Isaline. « Bon et toi? Raconte, ce que j'ai manqué! » glisse-t-elle avec un sourire. Elle brûle de savoir ce qu'est devenue son amie pendant tout ces mois.

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tell the world i'm coming home (+ zoïa)

À mes yeux, rien n'était trop tard, il fallait juste avoir le courage et l'envie. Zoïa avait peut-être manqué de confiance mais finalement, elle était quand même revenue. C'était sans doute grâce à son frère que je pouvais la revoir. D'ailleurs, en parlant de lui, je ne le connaissais pas. Enfin, je savais juste que Zoïa avait un frère plus âgé policier mais c'est tout. Par contre, l'entendre parler de lui me fit comprendre aussi son retour. En réalité, tout comme son stage avait été une occasion pour fuir, l'accident de son frère lui avait permis de prendre le courage pour revenir. Et d'un côté, j'étais un peu contente même si c'était horrible à dire. Au moins, j'avais la chance de pouvoir revoir ma rouquine préférée. « Tu me le présenteras hein? Il est dans quelle confrérie? » Et bien sûr, il fallait aussi que la conversation dévie vers moi même si je n'avais pas grand chose à lui raconter. Ou peut-être que si. « Et bien, le Spring Break m'a un peu changée. Je veux dire, je m'ouvre un peu plus maintenant. Et comme tu l'as vu, j'ai déménagé... Oh et je viens d'apprendre que mon père a donné naissance à une bâtarde il y a vingt ans et qu'elle est aussi chez les eliots. Youpi. » Genre parfait quoi, tu vois?

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La joie de se retrouver avait pris le pas sur les rancoeurs ou bien même les regrets et les deux amies revenaient progressivement au présent. Zoïa prenait réellement plaisir à avoir cette conversation avec l'Eliot, et elle se rendait compte du manque qu'elle avait su créer dans sa misérable existence. Son frère était une personne essentielle dans sa vie, mais elle en parlait peu. Toutefois, le fait qu'il reprenne ses études le rendrait bien plus présent dans son quotidien. « Avec plaisir, mais attention c'est un beau-gosse qui se met dans la poche n'importe qui! » Un sourire en coin étira ses lèvres. Son frère était enjoué, solaire, sympa. Un peu tout l'inverse d'elle en fait. « Et c'est un Dunster, un pur, un vrai. » Lorsqu'il avait effectué ses études de sciences criminelles quelques années plutôt, il avait évolué dans cette confrérie. Sa reprise d'études en droit l'avait naturellement poussé à choisir les jaunes à nouveau. « Je vais vivre avec les têtes d'ampoule, c'est te dire si je tiens à lui. » ajoute-t-elle un peu blasée et amusée à la fois. Elle n'aurait jamais parié sur un tel retournement de situation. « Il s'est passé quoi au Spring Break? » demande-t-elle intriguée. Elle n'avait pu en parler avec elle puisqu'elle était partie juste après. « Oh mon dieu! » lança-t-elle étonnée à sa deuxième nouvelle. A priori, Isaline ne s'était pas ennuyée durant son absence. « Et elle est comment? » demanda-t-elle tout à coup intéressée. C'était toujours assez hallucinant ce type de situations.

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tell the world i'm coming home (+ zoïa)

À la description que Zoïa fit de son frère, je levais les yeux au ciel. Ça m'avait tout l'air d'un futur winthrop-ça... Peut-être que finalement, je ne voulais pas le connaître? De toute façon, j'étais certaine que moi, il ne m'aura pas dans sa poche. « C'est ce qu'on verra. » Par contre, je me rendis compte d'une chose. Il ne pouvait pas être un winthrop vu que Zoïa m'avait dit qu'elle le suivait dans sa confrérie... Ouais, j'pouvais être bête parfois, moi aussi. En tout cas, je sus rapidement dans quelle maison ma confidente allait rentrer. Je n'avais pas trop de contact avec les Dunster à vrai dire même si c'était mon deuxième choix lors de mon inscription à Harvard. Ou peut-être que si en fait... Bref. « J'suis certaine qu'il y en a des sympas. » Enfin, ce n'était pas ça le problème de cette maison en fait, c'était plutôt leur tendance à se prendre pour les véritables têtes de l'université. Bref. Zoïa me demanda ensuite ce qui c'était passé au Spring Break mais rapidement, j'enchaînais sur autre chose, à savoir, la bâtarde. Du coup, je ne pris même pas la peine de répondre à sa question sur mes vacances de printemps. « C'est une bâtarde, que veux-tu que je te dise d'autre? » Ouais, pour moi, ça voulait tout dire.

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