(+) Après la pizza... J'ai le droit à la Vodka. w/Mallory

J’étais complétement à la ramasse car pour moi, un père –en dehors de Trevor, c’était plutôt le genre de personne à éviter comme la peste et surtout bon à enfermer voire à castrer tout court. Vladimir me relâcha mais ne coupa pas le contact physique pour autant, se contentant de passer son bras autour de mes épaules et de me couver du regard. Ouais, c’était vraiment dérangeant. « Alors qui est ta charmante épouse ? »me demanda-t-il et j’haussais les épaules ayant un peu peur de mettre Bambi en danger mais à son regard, je sentis qu’il allait à un moment donné, me prendre à l’écart pour me faire parler. Gloups d’avance… « Enfin peu importe, nous aurons tout le temps plus tard pour faire connaissance. Et bien jeune demoiselle, je ne savais pas si Alessandra accepterait de me parler alors je me suis dit que le meilleur moyen de faire sa rencontre serait de forcer le destin. Je vous prie de pardonner mes manières. Vous voulez du thé et des petits gâteaux ? » nous demanda-t-il et je le regardais avec le plus grand sérieux. « Vous auriez pas de la rillette de saumon ? »

Mallory avait follement envie de lui répondre : je t’en foutrais de forcer le destin, mais bien évidemment, elle se retint de justesse. Elle n’oubliait pas que cet homme en face d’elle leur était complètement inconnu et contrairement à Shiloh, tous ses sens étaient en alerte. Autant dire qu’elle donna aussitôt un coup de coude à son acolyte. « Hey si ça se trouve c’est empoisonné ! » murmura-t-elle à voix extrêmement basse et même si son ventre gargouillait bruyamment de son côté, la blondinette répondit avec culot, non sans accompagner ses paroles d’un large sourire : « rien pour moi merci ! »

Mallory venait de m’asséner un léger coup de coudes et je la regardais sans trop comprendre avant qu’elle ne me murmure quelque chose à propos du thé et des petits gâteaux. Non, sérieusement, ça pouvait être empoisonné ?! Mais j’avais faim moi ! « Vraiment ? Votre ventre semble crier famine ! Je vais demander à l’un de mes lieutenants d’aller t’acheter un pot de rillette mon petit bichon russe » reprit mon soi-disant père avant de claquer des doigts et qu’une domestique amène un plateau plein de gâteaux encore chauds et du thé. « Dites… Je veux que quelqu’un goûte mon thé et un des gâteaux que je choisirais… C’est pas que j’ai pas confiance mais en fait, j’ai pas confiance » marmonnais-je. Vladimir partit dans un grand éclat de rire. « Je ne vous veux aucun mal mais prudence est mère de sureté après tout »

Mallory poussa un grand soupir de soulagement face à la réaction de Shiloh : ouf, elle demandait à ce que son thé et ses gâteaux soient goûtés ! Dans ce cas là, hors de question que de se priver d’une nourriture salvatrice sinon la jolie blonde risquait de virer cinglée. « S’il y a un goûteur alors à ce moment là je veux bien du thé et des gâteaux également ! La confiance après tout, ça s’obtient avec le temps… »

Ma Momo avait faim tout compte fait et j’attrapais sa main dans la mienne comme pour lui assurer que nous serions toutes les deux ensemble coûte que coûte mais je devais avouer que j’étais mal à l’aise avec cet homme me scrutant sous tous les côtés. « Arrêtez de me regarder comme ça !! » bougonnais-je et Vladimir eut un sourire amusé, une nouvelle fois. « Tu ressembles beaucoup à ta mère. Certes, c’était une garce comme j’en ai rarement connu mais elle m’aura au moins servi à me donner un héritier ou plutôt une héritière » me répondit-il. « Euh je n’ai pas envie d’hériter d’une organisation criminelle moi hein !! Je veux rentrer… Hein Momo qu’on veut rentrer ! » protestais-je en serrant plus fortement la main de ma meilleure amie. « Panique-t-elle toujours ainsi ? » lui demanda mon soi-disant père.

Mallory restait relativement extérieure à la scène se déroulant pourtant sous ses yeux mais sans être très rassurée pour autant. Déjà, parce que l’homme scrutait Shiloh sous toutes les coutures mais parce qu’il serait un grand mafieux russe devant l’éternel que ça ne l’étonnerait même pas. « En même temps je lui jette pas la pierre » fit la blonde avec un tantinet plus de calme que sa partenaire, dont elle refusait de lâcher la main. « Écoutez, nos conjoints respectifs vont beaucoup s’inquiétez parce qu’à mon avis ils savent qui vous êtes et vont craindre que vous nous coupiez en morceaux… »

« Soit. Je présume que pour une première rencontre, cela est suffisant. Je vais vous faire reconduire auprès de vos conjoints respectifs mais avant cela, j’ai un cadeau à te faire Alessandra. Suivez-moi vous deux » nous fit-il de le suivre et la curiosité aidant, je trainais ma Momo dans mon sillage jusqu’à entrer dans une pièce qui semblait faire office de salle de musique. « Ouvre le paquet veux-tu » me fit-il en désignant un gros paquet sur le piano. J’allais l’ouvrir avant de totalement buguer devant un magnifique stradivarius. « Oh my god… Oh my god… C’est…C’est pour moi ??! »sautillais-je sur place en m’éventant avec mes mains. « Je vais tomber dans les pommes, je vais tomber dans les pommes mais y a même pas de pommes, vais me faire maaaaal » paniquais-je sans quitter du regard le magnifique instrument. « Momo… oh my god… tu as vu ça ?!! »

Mallory n’était pas forcément rassurée avec l’idée du cadeau mais elle ne joua pas les mauvaises langues, se contentant de suivre le mouvement, Shiloh juste à côté d’elle. Elle cacha son éclat de rire face à la remarque de sa meilleure amie au sujet des pommes pour mieux s’amuser ensuite de son entrain à recevoir un Stradivarius. « Waw il est magnifique… je ne suis pas violoniste mais c’est un magnifique cadeau ! Vous avez dû le payer la peau des… enfin très cher ! »

Mon dieu, avaient-ils seulement idées tous les deux de ce que je ressentais rien qu’à l’idée de toucher un tel instrument ?! Pour une violoniste même amateur, c’était comme recevoir le graal et je sentais mes yeux s’humidifier comme si je touchais du bout des doigts un de mes rêves les plus fous. « Rien n’est trop cher pour moi et surtout pas pour faire plaisir à ma fille. Je sais ce que vous vous dites aussi bien l’une que l’autre mais surtout vous mademoiselle » commença Vladimir tandis que je ne l’écoutais pas vraiment, trop prise par la contemplation de ce violon. « Je ne suis pas un honnête homme et mon passé ne joue pas en ma faveur mais pour moi, la famille est sacrée. Alessandra est mon seul enfant et je veux pouvoir faire en sorte qu’un jour, elle m’appelle papa… Puis-je compter sur votre soutien ? » lui demanda-t-il après l’avoir pris un peu à part. On pouvait sentir toute sa sincérité. Cet homme était peut-être sadique avec ses ennemis mais c’était avant tout un homme qui avait passé sa vie à rechercher la chaire de sa chaire.

Mallory était un peu septique mais à sa décharge, le passé de cet homme ne jouait effectivement pas en sa faveur. Elle avait sûrement connaissance de bien moins de détails à ce sujet que Declan ou même Bambi, mais elle n’était pas idiote : quelqu’un qui enlève sa fille pour prendre le thé n’est pas à considérer complètement comme normal. « Je ne dis pas que vous ne ferez pas tout pour votre fille, vous savez mon mari fait partie du clan O’Malley… et pourtant nous aurons bientôt des triplés. Si vous avez besoin de mon soutien, alors vous l’avez. »