« C’est en cours d’édition » lançais-je en retour en bombant fièrement le torse. Je penchais la tête sur le côté avec amusement quand elle me sortit que j’avais un air d’autoroute et non l’air con. « Merde, je suis démasqué ! En fait, je suis un génie dans mon domaine mais bon, je fais le con pour laisser aux autres un peu d’espérance. C’est beau l’espoir après tout » répliquais-je avant de secouer la tête car la discussion suivante n’était pas des plus agréables autant pour elle que pour moi. « Je n’ai aucune réponse à te fournir pour la première question. Je prends les contrats sans poser de question et ce n’est pas plus mal, cela évite bien des complications mais pour la deuxième question, c’est très simple : j’ai toujours veillé à ce que tous ceux qui oseraient accepter un contrat le paie de leur vie. A la longue, le message est passé et à moins de tomber sur un suicidaire, tu ne risques rien. Je veille là-dessus »
« Heureusement que t’as pas des boobs sinon ils auraient débordé à te voir bomber le torse comme ça ! Et je le savais que t’étais pas con… call me the best devine » bomba-t-elle à son tour la poitrine d’un air hautement cabotin mais après tout, c’était mieux que de pleurer d’angoisse. « Okay, va pour la première question. Mais pour la deuxième, je peux savoir pourquoi tu veilles sur moi alors qu’à la base, tu étais censé me mettre une balle en pleine tête ? »
« Toi par contre, tu en as alors évite de trop bomber la poitrine, pas envie de voir tes boobs ! » rétorquais-je avec un sourire insolent. Oh ils ne devaient pas être désagréables à regarder mais je préférais ceux de ma femme. Ils étaient gros, fermes et leurs petites auréoles appelaient mes lèvres dès qu’elle me les collait sous le nez. Bref, je m’égarais. « Aucune idée. Je crois tout simplement qu’à force de te suivre et d’assister à ta vie, j’ai eu des hésitations »haussais-je les épaules comme si je parlais de la pluie et du beau temps. « On s’en tape un peu de mes raisons non ? T’es en vie, tu devrais t’estimer contente ! » bougonnais-je car je n’aimais franchement pas parler de mes sentiments. Je n’allais quand même pas lui dire qu’elle m’avait fait penser à Mallory et que je m’étais surpris à vouloir la garder en vie.
« Comme s’ils allaient sortir, tu prends tes rêves pour des réalités toi ! » répondit-elle avec le même sourire insolent, le prenant en quelque sorte à son propre jeu. Elisandra n’avait peut-être pas le génie de Declan en la matière mais elle n’était pas mauvaise pour autant. « Tu t’en tapes peut-être mais moi je trouve ça bizarre qu’un tueur de ta catégorie ait brusquement changé d’avis. Pour toi, un contrat c’est un contrat non ? Bah, de toute façon j’ai eu une balle dans la tête quand même et j’ai des soucis depuis donc ça change pas grand-chose à vrai dire. »
« Ma belle, t’es bien gaulée et sûrement que tes seins doivent valoir le coup mais je ne mange que de l’irlandais et surtout du made in Mallory O’Malley ! » rétorquais-je non sans amusement car il était bien connu que Junior était des plus exigeants et qui ne se levait pas pour n’importe qui. « Tu es en vie et cela change tout. Tu as des séquelles mais celles-ci finiront par s’estomper avec le temps… Tu n’étais pas un contrat comme les autres. Je crois que j’enviais la relation que tu avais avec Hippolyte et que tu me rappelais celle que j’avais perdu à l’époque »haussais-je les épaules à croire que j’étais tombé amoureux d’Elisandra l’espace d’un contrat.
« Je te rassure tout de suite, je suis uniquement intéressée par le fait qu’un grec en ait plein les mains, pas quelqu’un d’autre » fit-elle valoir avec un grand sourire, pas vexée pour trois sous, surtout pas alors qu’ils semblaient aussi fidèle l’un que l’autre envers leur moitié. « Tu es bien optimiste pour mes symptômes mais pourquoi pas et… cette femme que tu sous entends, c’était Mallory, pas vrai ? Je ne suis pas blonde mais on pourrait se ressembler si on regarde de très très près. »
« T’aime le yaourt alors ! Cela résout la fatidique question si tu es du genre à avaler ou non » lâchais-je d’une voix trainante avant de tout simplement partir dans un grand éclat de rire car encore une fois, j’étais fier de ma connerie. Bon sang, j’étais encore mieux que mon oncle Shaun et mon père réunis. Je reprenais toutefois une expression sérieuse pour poursuivre la conversation. « Oui mais ce n’était pas tant une question de physique. C’était ta manière d’être avec Hippolyte qui me faisait penser à elle… Tu dois rester optimiste sinon, qu’est-ce qu’il te restera au final ? Tu sais, la volonté joue beaucoup sur la guérison. Si tu n’y crois pas toi-même, c’est pas ton corps qui le fera à ta place »
« Tu sais que ça mériterait que j’appelle l’infirmière pour la supplier de te placer en asile psychiatrique ? De toute façon, une femme qui avale c’est un bonus pour vous, testostéroneux, alors va pas me faire croire que t’aime pas ça chez Mallory » ajouta-t-elle en sifflotant car après tout, il l’avait bien cherché. « Tu veux dire par là que ta femme était douce et avenante envers toi, pas vrai ? Tu sais, passe par quatre ans de coma et on en reparlera, padawan ! »
« Pourquoi les femmes veulent m’enfermer ? Déjà ma cousine voulait me faire passer pour un pervers et un tortionnaire et toi maintenant, tu veux me faire passer pour un fou ! Et pour information, je m’en suis jamais plainte surtout que ma femme, raaah t’imagine pas combien elle sait se servir de sa langue »m’exclamais-je avec un sourire rêveur mais je redescendais rapidement sur terre, me relevant pour venir m’asseoir sur le bord de son lit. « Ouais c’est ce que je veux dire mais rentre toi dans le crâne que ouais, tu as passé quatre ans dans le coma et que ce n’est pas facile de reprendre ta vie en main mais regarde autour de toi, t’es pas toute seule ! Tu préférais être morte ou bien en vie et pouvoir être près de ceux que tu aimes… Je peux toujours terminer mon contrat si c’est ce que tu veux »
« Je suis pas sûre de vouloir savoir ce que ta femme fait avec sa langue, est-ce que je te dis ce qu’Hippo sait faire avec la sienne moi ! » haussa-t-elle un petit sourcil de défi même s’il était évident qu’aucun des deux n’obtiendrait le point final : ils aimaient bien trop la confrontation dans une petite joute verbale amicale pour se soucier du résultat. « T’es con ou quoi ? J’ai pas envie de crever si c’est ta question ! Mais être entouré de plein de gens c’est super, et je m’estime chanceuse, mais je ne suis pas sûre qu’ils puissent comprendre, tu vois ce que je veux dire ? »
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