(+) Allo jumelle, t'as bobo?! w/ Elisandra

Nous avions passé le reste de la soirée à parler si bien que j’avais fini par arriver en retard chez moi et ainsi, découvrir ma femme en mode : tu couches sur le canapé. La crise n’avait heureusement pas duré et c’est d’un pas décidé que j’étais revenu voir ma sœur jumelle avec un week-end à lui proposer mais je la découvrais dans un appartement en bazar et elle visiblement en pleine crise de colère ?! « Tu as des méthodes extrêmes pour refaire la décoration »soulignais-je avant de l’observer avec attention. « Je venais voir comment tu allais mais visiblement, j’ai la réponse ! »

« Extrême c’est mon deuxième prénom, t’étais pas au courant ? » lâcha-t-elle avec sarcasme car aujourd’hui, malheureusement, elle n’était guère capable de faire preuve d’autre chose hélas. « Je vais très bien, c’est même le top du top, pas besoin d’une leçon de morale, qu’on me chouchoute ou quoi que ce soit ! » fit-elle en soupirant avant de se poser sur le fauteuil pour mieux le toiser. « Pas la peine de me surveiller tu sais, j’suis une grande fille, besoin de personne. » De toute façon, on passait le plus clair de son temps à lui prouver par a+b qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même…

« Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu sembles au bord de l’explosion et je n’aime pas ça… Tu sais quoi, je sais exactement de quoi tu as besoin : d’un week-end avec ton cher frère ici présent alors tu vas me faire le plaisir de te faire un sac. J’ai tout prévu, Hippolyte est au courant et j’ai même sa bénédiction. Il te demande seulement de garder ton téléphone près de toi pour qu’il puisse t’appeler aussi souvent que possible » lui dis-je avant de m’approcher d’elle pour poser mes mains sur ses épaules. Je m’en voulais de ne pas avoir été très présent pour elle cette semaine mais entre le stage, Thaïs et l’organisation du week-end, je n’avais pas eu une seule minute à moi. « J’ai envie de partir en mini vacances avec toi alors s’il te plait, accepte et viens ! »

« Je vais me faire un sac » répondit-elle en occultant soigneusement la question de Caleb car elle n’avait pas envie d’en parler pour le moment. Oh elle mit beaucoup de temps à faire son sac, surtout que ses tremblements aux mains ne pouvaient pas être plus virulents qu’en cet instant… normal, elle venait de s’énerver comme jamais et quelque chose lui disait qu’Hippolyte aurait une syncope une fois qu’il rentrerait à l’appartement ! « Ça t’a pris comme ça de me proposer un weekend ? Non parce que tu étais plutôt en mode « je connais ma sœur mais je l’évite » tu vois, un peu comme tout le monde en ce moment en fait alors… je me pose des questions. Ça va, je vais pas sauter du haut d’un pont, j’en ai juste plein les bottes de la connerie des gens. Mon sac est prêt on peut partir quand tu veux. »

J’hochais la tête quand ma sœur me répondit qu’elle allait faire un sac et je l’attendais patiemment dans son salon, trouvant un peu de place sur le canapé. Je sentais que mon beau-frère allait hurler en découvrant l’appartement et j’en regrettais presque de ne pas voir sa tête. Elisandra revint vers moi avec son sac que j’attrapais pour le porter. « En fait, ça fait une semaine que je prépare notre week-end. Je suis désolé si je t’ai donné des raisons de croire que je t’évitais mais entre la fin de mon stage, ma femme et notre week-end, je n’ai pas eu vraiment de temps pour souffler. Allez viens, allons-y ! Je suis certain que tu ne vas pas le regretter »lui dis-je avant de la pousser en dehors de son appartement pour mieux la conduire à un 4x4 flambant neuf que j’avais loué pour l’occasion. « Tu as bien ton portable ? Non parce que je n’ai pas envie que mon beau-frère me tombe dessus ! »

« Tu préparais notre weekend ? » répéta-t-elle, légèrement incrédule. Il fallait dire qu’Elisandra ne se sentait pas forcément très bien dans ses baskets en ce moment et fatalement, l’indifférence des autres ne l’avait pas aidée en la matière. Cela ne l’empêcha pas de suivre son jumeau de près alors que ce dernier s’était déjà emparé de son sac pour le porter. « J’ai bien mon portable sur moi, il te cassera pas la tête » lui assura-t-elle avant de monter à l’intérieur du 4x4 sans demander son reste, ne rouvrant la bouche qu’une fois sa ceinture mise. « Qu’est-ce qui t’a fait décider que tu devais partir en weekend avec moi ? »

« Oui et ça m’a pris un temps fou de convaincre ton mari de te laisser partir pour le week-end ! Je crois que c’est ce qui m’a demandé le plus d’effort. J’étais même prêt à te kidnapper mais je me suis dit qu’il serait assez con pour lancer le FBI à notre recherche » plaisantais-je mais je comprenais très bien Hippolyte pour la simple et bonne raison que je réagirais ainsi avec ma propre femme. J’attendais qu’elle soit attachée dans le 4x4 pour démarrer et m’infiltrer dans le trafic. « Une envie personnelle. J’ai envie d’avoir une véritable sœur jumelle et tu es la seule à pouvoir m’offrir cette chance. Je veux faire ta connaissance et quoi de mieux qu’un week-end où nous serons simplement tous les deux ? »

« Je suppose que tu ferais de même si Thaïs était « portée disparue » même si c’est parce qu’elle passait du temps avec un proche, si tu n’étais pas au courant de son emplacement géographique ? » demanda-t-elle d’un air un tantinet plus amusé qu’au départ, la méfiance d’Elisandra commençant légèrement à fondre. Inutile de tirer une tronche de trois pieds de longs alors que Caleb semblait désireux de faire des efforts… « Moi je suis pour te connaître, je l’ai été dès le départ je te signale. C’est toi qui semblait ne pas vouloir de moi ou alors tu étais craintif que je ne t’arrache à ta famille alors que c’est faux, moi tout ce que je veux c’est que tu sois bien. En plus, tu ne voudrais pas des parents que j’ai dû me coltiner de mon côté, crois-moi. »

« Je deviendrais complétement dingue, qu’est-ce que tu crois ! »rigolais-je de bon cœur car il était de nature publique que je m’angoissais toujours pour un rien concernant ma femme. C’était plus fort que moi surtout quand on connaissait l’aisance par laquelle Thaïs se mettait dans les ennuis jusqu’au cou. « Je sais et je tiens vraiment à m’excuser. Je ne voulais vraiment pas te blesser mais j’avais besoin de digérer la nouvelle… Tu sais, je veux bien te prêter les miens si tu veux mais avant tout, je veux bien devenir véritablement ton frère jumeau, qu’on rattrape les années écoulées… Tu crois qu’on peut y arriver ? »lui demandais-je avec un rien d’espoir dans la voix.

« Oh je n’en doute pas une seconde ! » avoua-t-elle et c’était bien normal. Thaïs agirait de même s’il s’agissait de Caleb et Elisandra tout pareil envers Hippolyte… « J’ai envie de dire que ce sont tes parents, pas les miens, après tout ils t’ont recueilli et élevé toi, pas moi. Moi j’ai toujours voulu être ta jumelle et te soutenir pour toutes les étapes de ta vie Caleb. Mais quand j’ai vu que tu mettais de la distance entre nous, je n’ai pas insisté. C’est déjà douloureux de perdre un frère mais je crois que le rejet, c’est pire… je crois que si tu le veux vraiment ça peut vraiment marcher mais il faut que tu le veuilles sincèrement. »