(+) L'hermaphrodite, ma bichette et moi.w/ Bambi

Le réveil avait été plutôt cocasse ce matin car ma chère et tendre femme ne m’avait réveillé que pour une seule chose : me mettre dehors. Non, il n’y avait là aucune séparation mais simplement un besoin pour elle que je prenne soin de moi et c’est pourquoi, elle m’avait tendu une enveloppe avec toute une journée de bien être à l’intérieur pour la personne de mon choix et moi. Naturellement, je lui ai demandé de se préparer mais elle m’a rétorqué qu’une autre femme en avait bien plus besoin. C’est là que j’ai compris que Shiloh et elle avaient tout manigancé et me voilà chez les Moneypenny à frapper à la porte. « Salut bichette… je présume que tu es déjà au courant non ? On passe la journée ensemble »lui dis-je en lui tendant l’enveloppe.

« Tu veux dire que Thaïs m’a appelée en me beuglant à moitié dessus en mode général d’infanterie ? Si c’est ça ouais, je suis déjà au courant » plaisanta-t-elle sans forcément sourire, Bambi étant un peu maussade ces derniers temps. Cela ne l’empêcha pas d’apprécier la manœuvre de la blonde pour qu’elle et son mari prennent soin d’eux… « Il n’y a que Thaïs pour nous offrir une journée bien être… elle a vraiment le cœur sur la main ta femme ! »

« Elle s’inquiète pour toi ma belle, on s’inquiète tous pour toi »lui dis-je avant de saluer Shiloh et de tirer Bambi par la main pour être certain qu’elle n’aille pas s’enfermer ailleurs pour échapper à cette journée. « Allez haut les cœurs, cela va te faire du bien et puis, ça fait un moment qu’on a pas fait une sortie rien que toi et moi. La dernière fois, c’était au bal ! »tentais-je de la motivée tout en lui tendant mon second casque de moto.

« Je me demande comment Thaïs peut être aussi sympa après ce que j’ai fait, ça me dépasse je dois dire… » Si cela n’avait tenu qu’à Bambi, elle serait sûrement partie dans un coin pour se planquer et ne parler à personne mais Caleb avait déjà agrippé sa main pour mieux lui tendre un casque de moto, tout guilleret qu’il était. « T’es sûr que tu vas me supporter tout une journée ? Non parce que « zen », ça n’a pas vraiment été mon deuxième prénom dernièrement… »

« Ma femme n’est pas rancunière pour un sous et puis, elle a toujours tendance à chercher pourquoi les gens font ce qu’ils font » rétorquais-je en haussant les épaules, ne lui laissant guère d’autre choix que de me suivre. « Ecoute, Bambi… Je te connais depuis des années et il y a toujours eu des moments où j’avais envie de te coller contre un mur. Je veux t’aider et puis zen n’est pas forcément mon propre état d’esprit alors prends cette journée comme elle vient ?! Sinon je joue le chantage émotionnel ! » la taquinais-je. Après tout, elle s’était attaquée à ma sœur jumelle !

« Ta femme ira au paradis » ne put-elle s’empêcher de répondre en soupirant. Bambi se promit de remercier longuement Thaïs à la fin de cette journée mais avant cela, il allait falloir qu’elle évite le chantage émotionnel de Caleb… autant dire un parcours du combattant. « Pourquoi t’es pas zen, toi ? A cause des bébés ? Je vais prendre cette journée comme elle vient, parole de scout… mais tu sais, si tu m’en voulais à cause de ta jumelle, je crois que je pourrais comprendre. »

« Aucun doute là-dessus, c’est un ange tombé du ciel » avouais-je avec un sourire tendre que je chassais rapidement pour toiser mon amie avec le plus grand des sérieux. « Oh mais je t’en veux Bambi mais je te connais aussi pour savoir que tu n’es pas du genre à perdre le contrôle comme ça aussi facilement et aussi violement. Je ne te demanderai pas de promettre de ne plus la toucher ou de ne plus la voir car ce n’est pas ce que je veux –du moins pour la seconde option ; mais je n’ai pas pour habitude d’enfoncer la tête des gens sous l’eau alors on va se détendre tous les deux aujourd’hui car tu as touché dans le mille : je stresse à propos de l’accouchement. Allez grimpe mauvaise troupe »

« Je crois que le monde serait moins angélique sans Thaïs ! » remarqua-t-elle même si Shiloh avait une grande part d’innocence également, sans oublier sa gentillesse légendaire. Pas étonnant que les deux demoiselles soient tellement amies… « Oh crois-moi je demande qu’à m’immoler par le feu pour réparer ce que j’ai fait mais pas sûr que ça règle le problème, alors… pourquoi tu stresses toi ? Thaïs va bien non ? A moins que tu aies caché un truc, auquel cas je te suis si tu me dis c’est quoi ! »

« Amen ma sœur ! » m’exclamais-je. De tout de manière, un monde sans ma femme ne vaudrait même pas la peine d’exister. Elle était un ange tombé du ciel. Mon ange. « Je ne te le demande pas non plus ! Thaïs va bien mais tu sais, elle n’a pas une grossesse des plus calmes et je crains un peu l’accouchement. Je n’ai pas envie de la voir souffrir et fatalement, c’est ce qui va arriver car toutes les femmes passent par là… C’est con mais je me sens carrément impuissant face à cet événement majeur dans notre vie… Désolé de t’emmerder avec ça » soupirais-je au final.

« Tu m’emmerdes pas du tout » répliqua Bambi sans équivoque. Après tout, Caleb restait un ami très proche et s’il avait besoin de parler d’une quelconque oppression… il était le bienvenu pour le faire. « Tu parles à quelqu’un qui a vécu une grossesse en mode solo alors je pense que je peux comprendre… mais tu seras d’un secours pour ta femme, vu que d’une, tu vas être présent et de deux, étape très importante… elle pourra te broyer la main ! J’espère que t’es prêt à ça… »