Il se sentait en position de force l'allemand. Positionné sur son petit ami, il pourrait l'étrangler facilement, avant de se faire dégager par le polonais, qui bénéficiait à son actif bien plus d'heures de musculation que son bourreau. Mais ça ne l'empêcherait en aucune manière d'essayer. Toutes pensées machiavéliques furent bien vite balayées par un éclat de rire qui venait compromettre le scénario du beau brun. Ludwick avait beau être un coureur de caleçon, doublé de jupons, il était suffisamment intelligent pour ne pas faire ce genre de révélations dans le lit de son amant. Bien trop élevé et respectueux pour cela d'après Eugene. Eugene se pinça les lèvres, l'air amusé. Dieu, ce qu'il aimait quand Ludwick jouait avec lui, ça le rendait si attachant. « Dommage, car tu es coincé avec moi là » fit-il, un agréable sourire fixé à sa figure. Il reçut le baiser de son blondinet avec plaisir et était prêt à mettre sa jalousie de côté. Il fallait parler dans un couple, même si celui-ci en était encore à ses débuts, et le Mather se sentait confiant à son avenir avec celui qui se trouvait en dessous de lui s'ils ne se cachaient rien. Son bassin vibrait sous le toucher de son compagnon, lui faisant échapper quelques soupirs de plaisir. Le réveil qu'il venait de provoquer dans le sous-vêtement de son cher et tendre eut raison de lui, et bien qu'appréciant ce contact, il se résout à glisser sur le côté, libérant son prisonnier de son poids plume. Une main sur la joue droite de son copain, son visage posée à quelques centimètres du sien, il écoutait paisiblement le déroulement de cette rencontre à l'improviste. Enfoiré de Camille qui s'essayait à faire obstacle dans son chemin vers le bonheur, mais il devait se rendre à l'évidence: Eugene avait réussi à instaurer quelque chose de plus sain pour Ludwick, mais peut-être moins passionnant. « Je t'aime Lud' » déclara-t-il pour seule réponse, caressant son beau visage, lui témoignant toute son attache, avant de continuer sur un ton plus frivole, plus potache. « Arrête de mentir, je sais que tu es complètement sous mon charme » le provoqua-t-il, se rappelant la délicieuse sensation qui l'avait pris lorsqu'il était encore sur lui quelques minutes plus tôt. Il passa ses bras autour de ce corps d'Apollon qui trônait à côté de lui, et le serra fort, s'amusant ensuite à mordiller l'épaule du blondinet. « Tu t'endors pas hein ? » fit-il, aguicheur, refusant de passer les mêmes nuits que dans la chambre du jeune homme, s'imaginant son copain s'immerger dans un sommeil profond après avoir eu cette conversation. Ces confidences qu'ils se faisaient avait à lui faire ancrer dans l'esprit qu'il s'agissait de son copain, qu'il tenait énormément à lui et qu'il serait prêt à batailler pour le garder. Fric ou pas, chic ou non, il s'en fichait, car lorsqu'ils étaient dans l'intimité de leurs draps, de leurs bras, il ne restait qu'eux deux et leur folle envie de consumer leur complicité et leur amour. Du moins, Eugene le voyait ainsi, et le sourire qui ne le quittait plus, après de multiples bouderies et autres moues du genre, venait le prouver encore plus. De crainte qu'ils n'en viennent vraiment à dormir, l'allemand se ressaisit, il avait oublié de mentionner une autre personne. Confiant de la solidité de leur couple, il se lança. « Sinon, puisqu'on en est là, peu après qu'on ait officialisé notre relation, j'ai dû mettre un terme à une amitié améliorée .. », maintenant c'était lui qui craignait de subir les foudres de son copain.
Lentement, Ludwick soufflait, un long soupir de soulagement s'était échappé de ses lèvres. Eugene le comprenait, et joueur, il décida de rentrer dans son scénario. Paisible, il se sentait bien à ses côtés, lui accordant de multiples caresses douces et tendres. Des baisers vint se rajouter à cette addition acidulée par les provocations amusantes du Mather. Espiègle, casseur, qui pouvait changer l'ambiance en une seule phrase ; c'étaient ces qualités qui attiraient le blond. Il sentait ses paupières lourdes, son corps endormi, prêt à fermer les yeux pour s'endormir et voguer au pays des rêves malgré les morsures sensuelles de son compagnon. L'allemand avait décidé de ne pas en finir là, voulant continuer cette discussion en l'approfondissant avec une autre aventure. Éveillant ses yeux, le polonais restait attentif. Point qu'il craignait les anciennes relations de son petit-ami mais il était parfois bon de connaitre qui étaient les personnes qui l'avaient côtoyé. Gardant un regard attentif, il apprit qu'Eugene avait eu une amitié améliorée, terminée lorsqu'ils avaient officialisé leur relation. Ce qu'il supposait qu'ils se voyaient en même temps. Après tout, lorsqu'on était célibataire, pourquoi se contenter une personne lorsque plusieurs pouvaient s'offrir à vous ? Amusé de l'apprendre, le blond plongea sa main dans la chevelure de son amant, le caressant tout en prononçant ; « Encore heureux que tu l'aies fait. » Tous ses concurrents étaient éliminés et il se sentait fier d'avoir conquérir le cœur de l'allemand. pourtant, dans sa conquête, il avait été le plus handicapé ; classes sociales opposés, caractères divergents. Pas de grandes choses en commun, en somme. Inquiet et se mordant la lèvre inférieure, il ajouta ; « En espérant que tu ne sois pas frustré maintenant, s'il était meilleur que moi pour te satisfaire. » Taquin et brandissant un sourire pervers, il glissa une de ses mains dans les couvertures pour caresser vivement l'entrejambe de son compagnon par dessus son sous-vêtement. Il rapprocha sa tête de celle d'Eugene pour lui accorder encore un baiser. Il fallait qu'ils dorment, que Ludwick s'endorme mais la présence, le sourire de l'allemand l'empêchait ; il était splendide de contempler un spectacle pareil. Voulant apporter une conclusion, il déclara avec un ton drôle ; « Et c'est à ce moment-là que tu nous souhaites une bonne nuit ou que tu me proposes de sortir afin de tout faire pour m'empêcher de t'arracher ce sous-vêtement et te de faire l'amour comme on sait le faire si bien. »
En faisait cette confession, Eugene ignorait quelle serait la réaction de son copain. Serait-il dégoûté et aurait-il envie d'en finir là ? Ou alors compréhensif et le prendrait avec le sourire, usant de ses mots pour amuser de plus bel son chéri ? Sans surprise et avec amusement, Ludwick opta pour la seconde, semblant comprendre que dans un sens, l'allemand n'avait pas hésité à couper les ponts avec de possibles autres amants pour son seul sourire attendrissant. Plus léger, prêt à démarrer sa relation avec son polonais de la manière la plus sereine possible, le jeune homme appréciait cette main qui venait se glisser dans ses cheveux, aux effets quasi soporifiques. Eugene resserra son étreinte autour du jeune homme, fixant les pectoraux de son compagnon afin d'éviter son regard, alors qu'il tenait à répondre à sa petite phrase sarcastique. « Considérant que je suis prêt à t'attendre des semaines, ça doit bien te donner une idée de tes capacités » fit-il, avec un sourire en coin. Autant le Mather pouvait trouver quelques points positifs à cette grève, autant il souhaitait l'interrompre le plus vite possible pour s'en remettre à son copain, redécouvrant le plaisir qu'il savait si bien lui procurer. Et cette discussion sur leurs relations passées n'aidait en rien, elle ne faisait qu'accentuer la jalousie du jeune homme et ses drôles de films qu'il se faisait si souvent. Puis Ludwick devait le sentir ça, puisqu'il vint aussitôt adresser d'autres caresses sur une partie plus intime de son copain. Hypnotisé, Eugene se laissait faire, recevait le baiser les yeux fermés, profitant de ce qui serait put-être son seul délice. Les paroles de son cher et tendre n'aidaient en rien, suggérant presque qu'ils se retrouvent intimement tous les deux. C'est vrai qu'il s'agissait d'une activité sur laquelle ils s'entendaient bien, y passant pratiquement quelques heures par jour lorsqu'ils consumaient encore leur couple. Ludwick était du genre endurant et généreux alors q'Eugene se dépeignerait plutôt comme gourmand et raffiné. Roh. Et puis à quoi bon ? Une occasion en or se présentait à lui, et il fallait la saisir. Son sombre dessein en tête, il se rapprocha de son copain, lui déposa deux brefs baisers dans son cou et vint lécher le contour de son oreille. « Arrache-moi ce vêtement et faisons-le » la voix restait taquine, joueuse, et il ne s'agissait pas d'une proposition. Pour illustrer son propos et marquer sa détermination, il déplaça la main du beau blond à l'intérieur de son vêtement, la guidant doucement jusqu'à une cavité qui ne demandait qu'à être visité.