(flashback) isaline & archie + you know I'm bad

Était-il fou ? Ou simplement en manque d'action dans sa vie réglée à la seconde près depuis sa plus tendre enfance ? Peut-être étais-ce un mélange de ces deux possibilités. A moins que ce ne soit autre chose, mais au fond cela n'avait aucune importance, il était d'un naturel violent et c'était tout ce qu'il y avait vraiment à savoir. C'était un problème, surement psychologique au final. Après tout, la violence et les incontrôlables colères pouvaient être associées au trouble de la personnalité borderline. En bref, il perdait les pédales et mieux valait ne pas se trouver sur son chemin. Pauvre Isaline, elle y était depuis bien trop longtemps déjà et l’habitude n'y faisait rien, elle en souffrait sans aucun doute possible toujorus autant que la première fois qu'il l'avait prise pour cible. Il lui envoya un dernier coup de pied dans le ventre,histoire d'être sûr, puis lui jeta à peine une regard tandis qu’elle continuait de pleurer et gémissait une dernière fois de douleur.« Maintenant on est sûrs que tu n'es plus enceinte. », décréta-t-il le plus normalement du monde. Et voilà, tout à coup il était calmé, il parlait normalement, calmement, et cette fois c'était naturel il ne se forçait pas à paraître serein avant d'exploser. Non, il était réellement rasséréné après s'être déchaîne, défoulé sur Isaline. Il ne trouvait même pas cela anormal. Du moins, pas encore. Il ne faut pas croire, parfois il était pris d'élan de bonté, et dans sa rare bienveillance les remords l'étreignaient soudain. L'étouffaient. Sa fierté ducale, sa fierté d'homme, l'empêchaient de s'excuser, de s'en vouloir plus longtemps. Il finissait par oublier. Étrangement rapidement pour quelqu'un qui possédait une si bonne mémoire. Disons donc plutôt qu'il ne se souvenait que de ce qui l'arrangeait, et il faut bien avouer que ses frasques violentes n'étaient pas sa grande fierté. Il se laissa tomber dans le large canapé et alluma la télévision tout naturellement, comme si rien de toute cette scène -devenue une habitude- ne s'était passé.

Je n'ai jamais compris pourquoi la vie pouvait-elle aussi injuste. Rien qu'en naissant, j'avais réussi à tuer ma mère. J'avais vu le jour orpheline mais je n'avais jamais senti l'absence de ma mère, mon père avait toujours été là, jusqu'à mes 15 ans. Parce que je ressemblais trop à ma génitrice, il n'avais pas pu le supporter. Ça avait été ma première punition. Et puis, j'ai rencontré Archibald au moment où rien n'allait dans ma vie. C'était ma deuxième punition. Je ne pouvais pas me permettre d'être heureuse alors que j'avais volé la vie de ma propre mère, brisant également celle de mon père. Je n'écopais que ce que je méritais. Je le savais, Archibald me l'avait répété assez de fois. Je n'étais pas faite non plus pour être mère. J'avais mal, au ventre et au coeur. Il s'était enfin arrêté et était calmement reparti s'installer dans le canapé, comme toutes les autres fois. Je sanglotais toujours. Ma tête tournait. Je savais que je venais de perdre cet enfant. Notre enfant. La vie était injuste, il ne méritait pas ça. C'était de ma faute, je le savais. Je pouvais sentir ce liquide rougeâtre couler le long de mes jambes. J'étais incroyablement pâle. Je savais aussi que je ne pouvais pas rester ainsi, sans soin. Mais je n'arrivais pas à ouvrir la bouche. Je n'osais plus rien dire, ni même implorer de l'aide. J'essayais de me lever mais peine perdue. J'étais pitoyable. Je rempais alors jusqu'à ce mur, espérant pouvoir arriver à me tenir debout avec un peu d'aide. Je ne pouvais pas appeler de l'aide, les gens se douteraient de quelque chose, et je ne pouvais pas me le permettre. Adossée contre le mur, je fermais doucement les yeux, laissant les larmes couler le long de mes joues, mes jambes tremblantes tandis que le reste de ma grossesse se répandait dans une flaque de sang.