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Une fois de plus, Archie allait rentrer retrouver Isaline et, une fois de plus, il la violenterait car il n'avait plus d'autre moyen de se rapprocher d'elle. Elle l'avait aimé, mais il doutait que ce soit encore le cas aujourd'hui et cela le tuait. La blesser le tuait également, mais pas sur le moment. La marquer, la hanter pour le restant de ses jours, être le seul et unique homme auquel elle pourrait penser, voilà ce qu'il souhaitait. Incroyablement égoïste, en effet, et surtout inhumain. Incompréhensible pour le jeune homme lui-même. Il aimait Isaline, il l’aimait plus que tout, pourtant il passait chaque instant de leur existence commune à lui faire du mal. Il la présentait à toutes et tous telle une oeuvre d'art qu'il aurait lui-même réalisée, son plus grand chef d'oeuvre. Elle lui appartenait. Dans son monde, à ses yeux, cela paraissait normal. Personne ne le contredisait, personne ne lui disait que ses agissements à l'égard de la femme qu'il aimait étaient anormaux. Personne n'osait le lui dire, tandis que sa famille voyait leur couple comme la perfection même sans se douter que les bleus d'Isaline ne provenaient pas de quelques chutes dues à sa prétendue maladresse... Âgé de seulement vingt ans, Archibald était déjà un homme violent et infidèle, avec à son actif une bonne vingtaine de maîtresses à qui il faisait également du mal lorsque cela lui prenait. Il revenait d'ailleurs du centre ville où il avait fait la connaissance d'une charmante jeune femme dont il possédait désormais le numéro. Pénétrant dans l'appartement qu'il partageait avec l'amour de sa vie, le jeune duc de Norfolk rejoint directement le salon où il trouva Isaline assise dans le canapé. Il lui sourit, de l'un de ses sourires charmeurs et explicites, mais elle ne le regardait même pas. Il sentit la colère monter en lui, traversa la pièce et, la saisissant au menton, lui releva le visage pour l'embrasser farouchement. Un baiser plus douloureux qu'autre chose. « Qu'est-ce qui t'arrive ? » demanda-t-il soudain, sur un ton peu aimable, en voyant sa mine décomposée. Je veux dire plus décomposée que d’ordinaire puisque, évidemment, depuis déjà quelques années, elle n'était plus si ravie de le voir... S'asseyant face à elle, légèrement penché en avant, son regard clair et dur plongé dans le sien, il attendit.
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