you have to admit that we need each other. ► (Royce)

J'étais étonnée de ne pas encore m'être faite envoyer balader par Royce. Il avait même répondu à quelques unes de mes questions. C'était décidément un jour à marquer d'une croix dans le calendrier. Quoi que, je parlais trop vite. Lorsque j'évoquais le fait que j'irai voir cette fille si elle s'approchait encore de mon frère sans qu'il le veuille, il se braquait de nouveau. Je retrouvais le frère que j'avais toujours connu : de mauvaise humeur, énervé, et qui ne semblait pas vouloir de moi dans sa vie. Il redevenais le frère qui m'avait fait peur plusieurs fois pendant notre enfance lorsqu'il se disputait avec notre père, jusqu'à se battre parfois. Je me mordillais l'intérieur des joues en le regardant se lever du lit sur lequel nous étions assis et en l'écoutant me rappeler qu'il n'avait pas besoin de moi. Il voulait que je dégage ? Bien ! Je me levais d'un bond, pour lui faire face. Il avait réussi à me mettre en colère cet abruti ! Je me tenais à quelques centimètres de son corps plus imposant que le mien, et je le regardé avec fureur. "De toute façon, t'as jamais eu besoin de moi. J'ai compris. J'crois que tu me l'as suffisamment répété en vingt-et-un ans. Tu veux pas de moi dans ta vie, pas besoin d'être intelligent pour le comprendre. Le truc, tu vois, c'est que je crois que t'as tort. J'suis ta sœur, Royce, que tu le veuilles ou non. T'as besoin de moi, comme j'ai besoin de toi !" Je lui parlais sèchement, avec le même ton qu'il utilisait avec moi. On avait le même caractère, on s'emballait rapidement, même si ça m'arrivait moins souvent qu'à lui. "J'comprends pas pourquoi tu agis comme ça avec moi. Qu'est ce que je t'ai fait de mal pour que tu me déteste à ce point, hun? J'ai tout essayé pour que tu m'apprécie, et toi tu m'as toujours ignoré !" Je sentais les larmes me monter aux yeux. Génial, il ne manquait plus que ça ! J'étais tellement en colère que je lui balançais tout ça à la figure sans même y réfléchir. "Mais t'es tellement borné que tu n'arrives même pas à voir les choses en face : on a besoin l'un de l'autre. C'est comme ça que les frères et sœurs fonctionnent. Ils s'épaulent, s'entraident, sans se juger." Je le regardais dans les yeux avant de finir mon monologue dans un murmure. "Si tu veux que je dégage, je le ferai, mais n'attends plus jamais rien de moi, ok ?"

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J'en avais marre de me confier, Tessy me gonflait à vouloir me tirer les vers du nez alors que ça me dérangeait de parler de ça. Elle essayait de comprendre mais après tout c'était une fille et les filles sont des créatures répugnantes. Ma soeur ou pas ma soeur, je les mettais toutes dans le même sac. Ma soeur se leva également et elle se fâcha. Deux Magyar qui s'affrontent c'est pas joli à voir. Je savais parfaitement comment la blesser et vice versa. Je me demandais bien pourquoi elle se donnait tant de peine à m'aider. Je lâchais un juron en hongrois, j'me permettais quand j'étais avec elle, puis je lui répondis, complètement agacé. Désolé mais j'ai pas ce même ressenti. T'as qu'à en vouloir aux parents de ne pas avoir eu de grande soeur. j'esquivais ce qu'elle disait, je niais la réalité car je savais qu'elle avait raison et je ne supportais pas quand elle me faisait la morale. Quand est-ce que j'allais grandir un peu dans ma tête? Je levais les yeux au ciel. Je te déteste pas... mais elle continua de parler encore et encore. J'allais exploser. Je fis les cents pas dans ma chambre en essayant de me calmer. Au fond, je savais très bien pourquoi j'avais du mal avec ma soeur et j'étais pas sure qu'elle le sache. Je me remis dans mon lit en joignant mes mains. Je suis jaloux de toi. voilà c'était dit. Et s'il n'y avait pas eu cette discussion entre frère et soeur et que j'étais pas en ce moment à fleur de peau, je lui aurais sans doute jamais dit. Je relevais la tête vers elle. Parce que tu as une vie meilleure que la mienne, parce que tu n'es pas bipolaire, ni maniaco-dépressive. je sentais une douleur au niveau de ma gorge, comme si l'émotion allait me gagner. J'avais jamais dit ça à Tess et je m'en voulais de lui avoir dit si tard.

C'était sans aucun doute la première fois qu'on se disait ce qu'on avait sur le coeur avec Royce. Il avait fallut vingt et une années pour en avoir le courage. Pathétique ! Visiblement il ne voulait pas comprendre ce que j'essayais de lui expliquer. Il était tellement borné ! Il jurait en hongrois, mot que je pouvais comprendre puisque c'était notre langue de naissance. Je me demandais s'il lâchais de tels jurons devant d'autres personnes, incapables de comprendre. Je levais les yeux au ciel. "Crois-moi, si j'avais pu choisir, j'aurais demandé une grande sœur, ou un grand-frère qui ne fasse pas semblant de ne pas me voir lorsqu'il n'en a pas envie." Ouais, parce que pour ça, il était le champion international. Combien de fois m'avait-il totalement ignoré pendant des jours, comme s'il ne me voyait pas ou ne m'entendait pas, jusqu'à ce que l'un de nos parents s'énerve et exige qu'il me réponde ? Et puis là, il me dit qu'il ne me déteste pas.. Ouais, je ne savais même pas si je devais le croire. Parce que si ce n'était pas le cas, pourquoi avait-il toujours agit comme ça avec moi alors ? Il tournait en rond dans sa chambre, comme un lion en cage. Il était énervé. Bien, dans ce cas nous étions deux ! J'savais que pour lui c'était en partie à cause de son trouble mental, de sa bipolarité. Mais je m'en foutais à ce moment là. Ouais, il n'avait qu'à péter un câble, ce n'est pas comme si je n'avais pas l'habitude. Il finit par s'asseoir de nouveau sur son lit avant de laisser échapper une phrase qui fit l'effet d'une bombe. Il est jaloux de moi ?! Je m'attendais à tout, sauf à ça. Je devais avoir l'air stupide, là, debout immobile, la bouche entre-ouverte. Mais j'étais trop surprise pour faire quoi que ce soit d'autre. Il me fallut un long moment pour réussir à dire quelque chose à mon tour. "T'as pas eu une vie pire que la mienne Royce." Si, en fait il disait la vérité. Mais je voulais lui ouvrir les yeux. "Parce que tu crois que ma vie n'a pas été un enfer ? J'ai passé mon enfance à assister à tes crises, et à celles de papa. À supporter tes sautes d'humeur." Je m'asseyais de nouveau à côté de lui, regardant devant moi. "Mais malgré tout je t'ai toujours aimé. Parce que t'es mon frère. Et si tu m'avais parlé, rien qu'une fois, j'aurais peut-être su comment je pouvais t'aider." Je baissais la tête pour regarder mes poings serrés avant de lâcher doucement : "T'as pas à être jaloux de moi.."

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C'est vrai Tessy avait raison. Je le l'écoutais pas quand elle avait des soucis ou même quand elle attendait un peu d'attention de ma part. Je remettais la faute sur les parents de ne pas avoir eu une grande soeur à ma place. Perso, j'aimerais pas être une fille, c'est trop chiant, je m'aimais bien avec un truc entre les jambes haha. Je levais les yeux au ciel en arrêtant de marcher partout et je la regardais, exaspéré. Oh Tessy, t'es pas ma principale occupation dans la vie. J'ai autre chose à faire que t'apporter des bonnes choses, j'en sais rien moi. Pourquoi je devrais te rendre heureuse si je le suis pas moi-même? allez, encore une fois je me plaignais, tout va bien. Je lui avouais ensuite que j'étais jaloux d'elle et de la vie qu'elle avait. Elle n'a pas une belle vie? Je rigolais. N'importe quoi. T'es jolie, marrante, un peu chieuse sur les bords, mais t'as plein d'amis, tout le monde t'aime, tu portes pas une étiquette du pire winthrop de l'année ou du mec qui saute toutes les filles. je préférais mile fois avoir sa vie qu'avoir la mienne. Franchement, qu'est-ce que j'avais de positif à part avoir une belle gueule? Rien, vraiment rien. Je n'avais même plus Apple. Il ne restait plus que Wade et encore, je sentais qu'il se rapprochait beaucoup de Maëlys. S'il devait se mettre en couple avec elle, je le perdrais bien mon meilleur ami. Les filles nous changent. Et désolé si je t'ai pourrie une partie de ta vie à te faire vivre mes crises d'humeurs! Si t'as honte d'être ma soeur, dis-le et j'te promets qu'on fera comme si on l'a jamais été. je comprenais pas le message qu'elle voulait me faire passer, j'étais aveuglé.

Le comportement de mon frère me donnait envie de partir en claquant la porte. Je ne sais pas ce qui m'en empêché. Si en fait je savais, c'était le fait que je crevais d'envie de me rapprocher rien qu'un peu de lui, qu'il se confie à moi pour une fois. Comme un frère et une sœur le font normalement. Et pourtant j'avais envie de le gifler, de le forcer à ouvrir les yeux, le forcer à comprendre qu'il a besoin de moi dans sa vie et qu'il ne peut pas continuer de me repousser ainsi. Il se plaignait sans arrêt, essayant de me faire croire que j'étais mieux que lui. Il rigolait là ?! "Dois-je te rappeler que t'as apparemment le même humour pourri que le mien ? Que t'es pas mal non plus, parce que sinon les filles n'essayeraient pas de coucher avec toi ? Et que toi aussi t'as un tas d'amis sur qui tu peux compter ?" J'étais censée continuer la liste de toutes les choses dont il pouvait se vanter ou je m'arrêtais là ? Il n'avait pas l'air de comprendre son principal problème, alors je tenais à lui rappeler : "Mais tout ça, tu ne le vois même pas. Tu sais pourquoi ? Parce que t'es trop occupé à te lamenter sur ton sort, à essayer de te cacher pour ne pas que les autres voient que tu vas mal." Ma voix était tranchante, dure, froide, tout le contraire de d'habitude. Mais ça ne servait à rien d'être gentille avec lui, pas en ce moment. Il m'exaspérait. Ouais, mon frère était en train de m'exaspérer ! "Tu comprends rien, hun ? Je crois que je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi bouché que toi. J'ai pas honte d'être ta sœur ! Je n'ai jamais eu honte, Royce ! Tu sais pourquoi ? Parce que malgré tout, t'es mon frère et je t'aime !" C'était dit. J'crois que c'était la première fois que je lui avouais ça. Je le regardais, guettant sa réaction.

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Je voulais pas spécialement blesser ma soeur. Si je lui parlais mal c'était pas pour lui manquer de respect intentionnellement. J'étais, disons, maladroit dans les mots que j'utilisais. Je l'aimais au fond de moi, c'était ma soeur. Mais j'avais tant de haine que j'arrivais pas à le montrer. Je lui expliquais pourquoi j'étais jaloux d'elle, pourquoi je paraissais si désagréable avec elle. Tessy s'énerva de plus belle, quant à moi, j'essayais de rester calme pour lui montrer que ça ne servait à rien de crier, je l'entendais quand même. Les filles couchent avec moi car j'ai une belle gueule, le reste... elles s'en fichent. je pensais pas que ça me ferait du mal de dire cela. Je repensais encore à tout le mal qu'Apple m'avait fait. Finalement, j'étais son plan cul non? Je soupirais. C'est mon problème si je vais mal, pas le leur. c'est vrai, qu'est-ce que ça peut bien leur faire que Royce Magyar n'était pas dans un état d'humeur positif? Ensuite, ma soeur ouvra encore la bouche pour essayer de me faire entendre raison et je restais scotchée à ce qu'elle me disait. Elle m'aimait. Elle me l'avait jamais dit. Je voyais les choses différemment qu'elle, pensant qu'elle était la belle et moi la bête. Je passais une main dans mes cheveux. Excuse-moi, j'me suis emporté. je savais dire que ça car trop de sentiments me rendait frigide.

J'avais pas vraiment envie de débattre sur la vie sexuelle de mon frère. C'était un sujet qui me dégoûtait, et ça ne me regardait pas. Après tout, je ne lui racontais pas ce genre de choses non plus. Heureusement. Je ne comprenais juste pas de quoi il se plaignait. Des tas de filles voulaient coucher avec lui, des tas de mecs s'en vanteraient à sa place. "Le truc, c'est que ça devient aussi le problème des autres quand tu deviens désagréable à cause de ce qui te fait souffrir.. Mais Royce, moi je ne suis pas n'importe qui. Tu peux me parler !" Je voulais juste qu'il sache que je suis là pour lui, quoi qu'il arrive, et malgré notre passé. Après tout, il a été là au moment du divorce de nos parents, quand j'avais besoin de lui. Alors moi aussi je voulais être là au moment où il en avait besoin. Je me calmais peu à peu, au moins je n'avais plus envie de frapper mon aîné. Je lui avouais que je l'aimais. Première fois en 21 ans. Ce n'était donc pas étonnant qu'il paraisse si choqué, gêné peut-être aussi. Je m'attendais presque à ce qu'il me dise que lui aussi, et qu'on s'enlace. À la place, il s'excusait de s'être emporté contre moi. Bon, c'était déjà ça. "C'est pas grave.." Puis je me laissais retomber sur son lit.

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J'étais vraiment le pire des frères à remballer l'amour de ma soeur. J'étais comme ça et je ne supportais pas quand on voulait me changer. Mais je l'aimais ma petite soeur, elle avait cette petite place dans mon coeur brisé et elle s'y accrochait de toutes ses forces. Je soupirais. D'accord, excuse-moi... c'est juste que là, j'ai envie d'être un peu seul. je m'excusais encore. J'étais touché que Tessy m'ait dit qu'elle m'aimait. Mais je n'ai jamais prononcé ces mots, comment voulez-vous que je les dise à ma soeur? Je fis une petite moue puis je m'avançais vers elle pour la serrer fort dans mes bras. J'avais besoin de cette attention. L'aide arrive à ceux qui la demande et là j'avais fait la demande d'avoir un petit câlin de ma soeur. Tu comptes beaucoup pour moi, t'es ma petite soeur. Je la regardais ensuite avec un petit sourire en coin. Promets-moi que tu prendras toujours soin de toi, car je serais pas toujours là pour le faire. J'étais l’aîné de la famille, mon devoir était de protéger ma soeur.

Cette fois c'était à mon tour d'être choquée, complètement sur le cul, et autant dire que ça ne m'arrive pas souvent. Mais Royce me demandait un câlin, les bras tendus devant moi, attendant que je vienne m'y nicher. Mon frère voulait un câlin de ma part ! Il était malade, il avait de la fièvre ? Je restais là, immobile en le regardant, alors que j'aurais dû me précipiter. La dernière fois qu'il m'avait serré dans ses bras c'était quand ? Au divorce de nos parents sûrement. Ou peut-être une fois au lycée quand un mec m'avait brisé le cœur. Bref, ça n'arrivait pas souvent ! Au bout d'un court moment, qui me parut pourtant durer longtemps tellement un tas de choses me venaient à l'esprit, je venais me blottir dans les bras de mon frère aîné. C'était bizarre, mais plutôt agréable. Aller Royce, on fait plus de câlin maintenant ? Je souriais légèrement en l'écoutant dire que je comptais pour lui. Il allait pleuvoir, c'est sûr. Je profitais de ce moment, parce que je ne savais pas quand une telle chose allait se reproduire. "Tu sais très bien que je prends soin de moi, t'inquiète pas." Je le regardais moi aussi, en souriant plus largement. "Et dit pas ça, t'as encore au moins cinquante ans pour prendre soin de moi."

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S'il devait arriver malheur à Tessy, je serais le premier à cogner. C'est ma soeur quoi et je l'aime même si je lui fais souvent comprendre le contraire. La prendre dans mes bras me rassurait un peu, il y avait au moins une personne sur terre qui ne me fera jamais souffrir et c'est elle. C'est pour ça que je devais prendre soin d'elle et je voulais qu'elle soit heureux, tout simplement. J'espère bien, mais j'ai l'impression que t'es toujours une petite fille. répondis-je pour la taquiner. Je regardais l'heure et je soupirais. Il faut que je passe chez Wade, si tu veux, je te ramène? ben oui tant qu'à faire, il fallait mieux économiser les trajets et au moins je suis sur qu'elle rentrera bien chez soi. Mon côté protecteur sortait sans que je m'en rende compte.

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