(+) Les serials killeuses de banquiers dépressifs. w/ Thaïs

« Qu’est-ce qui pourrait la faire changer d’avis ? Je veux dire, si elle est partie une première fois, c’est bien parce que c’était trop douloureux pour elle de m’aimer à nouveau et pire, d’aimer mon fils… Je veux qu’elle revienne mais je veux être certaine que c’est ce qu’elle veut vraiment, qu’elle me prenne avec ce passé »avouais-je sans réussir à expliquer ce que je ressentais. Il n’y avait aucune amertume, juste cette impression désagréable d’être qu’un chaton qui a perdu sa maitresse. Je lui faisais part ensuite de mon envie de me libérer de cette anorexie latente. « Promis, tu seras même la première au courant ! Tu sais, depuis que j’ai arrêté la compétition de haut niveau pour me cantonner à une école de natation toute simple… Je suis mieux dans ma tête et dans mon corps ! D’ailleurs, j’anime un cours de natation pour femmes enceintes si tu veux »

« Si ça se trouve elle veut juste un peu de temps pour faire le point, arrêter de t’embêter avec le passé en question ? Faut que tu gardes espoir ma belle, tu es l’optimisme incarnée d’habitude tu es pire que moi ! » fit-elle valoir en espérant que cela marcherait mais là, tout de suite, ce n’était hélas pas dit… « Tu crois que c’est encore utile pour moi le cours de natation pour femme enceinte ? Non parce que moi je suis proche de la fin que du début, mais je ne suis jamais contre tes conseils, tu sais bien ! Je suis tellement contente que tu sois mieux ma Shishi, tu n’as pas idée !! »

« D’accord… Je vais essayer mais ce n’est pas évident d’être optimiste ! »soufflais-je car d’un côté je voulais croire qu’il ne s’agissait pas d’une pause mais de l’autre, je n’arrêtais pas de me dire qu’elle m’avait demandé en mariage en grande pompe pour mieux se dire quelques semaines plus tard, qu’elle pouvait pas me voir en peinture. Il y avait de quoi paniquer. « Ouais c’est sûr que t’es plus proche de la fin que du début mais cela pourrait te faire du bien de barboter dans l’eau, cela te soulagerait le dos, les chevilles, bref, tu te sentirais bien ! » lui dis-je avant de lui sourire tandis que je pédalais un peu plus vite pour grimper une petite côte.

« Tu sais que je suis optimiste pour deux et que tu peux compter sur moi pour t’aider à l’être ? » promis Thaïs avec un grand sourire, refusant de laisser Shiloh dans la panade. Ce n’était pas pour rien qu’elles faisaient une aussi fine équipe depuis tant d’années. « Tu donnes des cours quand, alors ? Pour ça, Caleb me laissera peut-être sortir de la maison sans craindre qu’il ne m’arrive une tuile ou que je perde les eaux sur le bitume… surtout s’il sait que je suis avec toi ! Ça va tu n’as pas trop de mal à pédaler ? »

« Je sais que je peux compter sur toi, tu es la meilleure des meilleures ma chérie ! » m’exclamais-je avec un grand sourire. « Je donne des cours les mardis et jeudis en début d’après-midi ! C’est un deal que j’ai avec le directeur de l’école : il me laisse m’entrainer gratuitement et en échange, je donne un peu de mon temps » avouais-je. Avec Thaïs, nous étions les reines du système D pour nous débrouiller. En un sens, heureusement parce que vu l’état de nos finances… « ça va, tu es pas si lourde que ça hein »rigolais-je même si la côte était rude mais j’étais une sportive devant l’éternel. « Au fait, Caleb l’a bien pris finalement pour l’huissier ? »

« Naaan c’est toi la meilleure des meilleures d’abord ! » s’exclama-t-elle en applaudissant quelques minutes à l’attention de Shiloh. « Beau système D ! Bah écoute j’ai noté les jours, que penses-tu que je vienne mardi qui vient pour tester ? » proposa-t-elle avant d’esquisser une petite moue, tout en rougissant alors que sa meilleure amie trouvait qu’elle n’était pas si lourde. Elle n’imaginait pas combien ce genre de propos pouvaient lui faire plaisir, elle qui se trouvait mammouthesque… « Caleb était en colère au départ et puis finalement il a pris rendez-vous à la banque pour nous ouvrir un compte joint. J’ai même ma carte bleue toute neuve à moi ! Bon j’ai pas encore osé m’en servir, mais… ça viendra ! Tu voudras voir comme elle est belle ?? Et au fait, Bambi a appris pour ton prêt à toi ? »

« J’en dis que j’ai hâte de te voir à mon cours ! Tu verras y a un groupe sympa et de temps ne temps, y a même quelques maris qui viennent assister aux cours histoire de passer du temps avec leur moitié » m’exclamais-je. J’étais contente de donner ses cours car non seulement, ils me permettaient de continuer à m’entrainer pour des compétitions locales mais en prime, cela me changeait les idées. « Oh que oui je veux la voir ! N’empêche, tu n’as plus de soucis d’argent, tu vas pouvoir te concentrer sur ta grossesse ! Bambi ? Oui, elle a un peu gueulé au départ mais après, elle m’a dit vouloir m’aider mais c’était avant de partir donc bon, je me débrouille toute seule comme une grande. C’est pas comme si nous n’en avions pas l’habitude » haussais-je les épaules avec un léger sourire. Je prenais toujours la vie du bon côté, cela me permettait de ne pas m’effondrer trop souvent.

« Oh c’est vrai ? Dès que Caleb va avoir fini son stage je vais me faire le plaisir de te le ramener aussi… bon faut qu’il accepte d’une et que les autres femmes enceintes évitent de le reluquer mais je vais veiller au grain ! » s’exclama-t-elle en esquissant un sourire quasi sadique, chose qui lui donnait ni plus ni moins une tête à conneries à vrai dire. « Dès que l’on est arrivées je te montre ma carte toute flambant neuve ! Ceci dit, je te proposerais bien de t’aider mais je sais que tu es comme moi là-dessus, alors… je vais me contenter de te proposer une épaule si jamais tu veux hurler contre parce que les banquiers sont tous des cochons ! »

« C’est sûr que c’est un beau spécimen et que de le voir en slip de bain va en émoustiller plus d’une »éclatais-je de rire. Ma pauvre Titi, c’était dur de vivre avec un sex-symbol comme mari mais bon, de son côté aussi Caleb avait beaucoup à craindre. Ma jolie blonde était si adorablement belle ! « Va quand même pas commettre un meurtre durant mes cours hein ! J’y tiens » poursuivais-je avec un léger sourire. N’empêche, elle était adorable de vouloir m’aider mais comme elle l’avait si bien dit, je me devais de refuser. « Tu sais, il faut que je grandisse un peu alors je dois apprendre à me débrouiller par moi-même mais je dis pas non pour ton épaule »lui souriais-je alors que nous nous laissions glisser sur une descente.

« C’est bien ça le problème ! Le problème c’est que si je ne lui propose pas, il risque de râler » soupira Thaïs, en proie à un dilemme des plus cornéliens dans le genre. « Ne t’en fais pas, je ne répands le sang qu’à la maison… je plaisante hein ! Je pense pas être trop chiante avec lui… enfin… pas trop… quoi t’en penses ? » demanda-t-elle à Shiloh, paniquant subitement pour une raison obscure. « Bien pour ça que tu remarqueras que je te propose uniquement mon épaule ! Elle est toute à toi à toute heure du jour comme de la nuit, dès que tu en auras besoin mon petit cupcake ! »