(+) Le sexe c'est tabou, j'en viendrai pas à bout ! w/Bambi

Une semaine que j’avais retrouvé tous mes souvenirs concernant ma relation passée avec Bambi et je ne parvenais toujours pas à le supporter si bien que très souvent, je me mettais à pleurer comme une idiote –surtout devant les films à l’eau de rose dont j’étais devenue totalement accro. Il n’y avait pas que ça, je passais mes journées à errer dans l’appartement à manger toutes les sucreries qui me passaient sous la main pour compenser mon manque de sexe. Je devais tenir, je voulais lui prouver que j’avais changé, que je méritais son amour même si ça voulait dire être mon cul sur le carrelage froid, une bombe de chantilly dans la main droite et un fond de tarte dans la gauche. « J’ai besoin d’amouuuuuuur, des bisous, des câlins, j’en veux tous les jouuuuuuurs, c’est comme ça »chantonnais-je à moitié la bouche pleine.

Bambi avait décidé de rentrer un peu plus tôt que prévu aujourd’hui et sûrement eut-elle l’idée du siècle : à peine avait-elle passé la porte de la maison qu’elle entendait Shiloh chantonner, manifestement la bouche pleine. La brunette s’avança pour bientôt se rendre compte du désastre… après l’anorexie, voilà que sa fiancée lui faisait une bonne vieille crise de boulimie de derrière les fagots ! « Heu… tout va bien par ici ? » demanda-t-elle maladroitement. « Tu veux une assiette ? Une auge ? »

La chantilly, c’est bon ! La chantilly c’est la vie songeais-je en penchant la tête en arrière pour m’en mettre une belle dose dans la bouche mais il fallait que Bambi arrive à ce moment-là, là où j’étais la moins sexy en jogging, vieux T-shirt trop long, les cheveux complétement en vrac. Bref, en mode je glandouille mais je me soigne. « Voui cha va bien et chtoi ? »lui demandais-je avant de secouer la tête et d’avaler ma chantilly. « Pas besoin, j’ai ma copine la tarte… T’en veux ? »lui demandais-je en lui tendant le petit morceau qui restait avec un petit sourire adorable. « Tu rentres tôt aujourd’hui non ? »lui demandais-je tandis que j’essayais de cacher dans mon dos tous les emballages de mars, de twix et autres choseries aussi bonnes que néfaste pour ma ligne.

« Non merci, je n’ai pas faim là tout de suite » avoua-t-elle en essayant de faire preuve de douceur mais ce tableau ne l’aidait pas forcément à rester stoïque. Le problème, c’est que Bambi se sentait coupable de la situation et qu’elle ne savait pas du tout quoi faire pour compenser les choses… « Je me suis dit que ce serait pas mal qu’on passe un peu de temps ensemble mais tu as l’air d’avoir les mains un peu prises ! » plaisanta-t-elle.

Elle avait de la chance de ne pas avoir faim. J’avais toujours faim en ce moment. Je savais bien que je compensais mon appétit sexuel avec la nourriture mais c’était plus fort que moi. Je me relevais précipitamment pour m’approcher d’elle mais je constatais que j’étais barbouillée de chantilly et surtout pleine de taches de chocolats. « Accorde moi juste une petite douche et je suis toute à toi !! » m’exclamais-je avant de foncer vers la salle de bain pour revenir tout de suite après en piquant le dernier bounty encore en vie… juste pour la route ! Dix minutes plus tard, j’étais propre et je sautillais sur place, le visage rougie par l’effort. « AAAAAAAAAAAAH je rentre plus dans mon pantalooooooooooooooooooooon » hurlais-je à la mort. J’avais pris trois kilos en une semaine malheur !

Bambi écarquilla les yeux en la voyant sautiller, se disant qu’elle risquait de lui faire une syncope avant la fin de la journée. Elle attendit sagement la fin de sa douche en buvant un grand verre d’eau et en feuilletant un magazine féminin, non sans sursauter et foncer vers la chambre à son cri. « C’est pour ça que tu cries comme ça ?? » s’exclama-t-elle, ayant craint le pire pour finalement pas grand-chose. « Tu n’as pas qu’un pantalon si ? » fit-elle, pragmatique.

« Mais c’est terrible !! Je rentre plus dans ma taille 36 !! » m’écriais-je avec des larmichettes au coin des yeux. J’allais devenir énorme et elle allait plus me désirer déjà qu’elle s’était juste que là forcée pour me faire plaisir. « Je suis le Grinch de l’amour… voilà ce que je suis… j’ai plus qu’à arrêter de m’épiler et à teindre mes poils en vert et je serais le grinch » soupirais-je avant de balancer mon jean plus loin pour en prendre un autre mais une fois encore, le pantalon fut trop petit… Oh dieu, je faisais un 38 !!! un 38 !!! J’étais énooooorme.

Bambi leva les yeux au ciel. « J’ai le droit de t’étouffer avec un coussin dès que tu me sors ce genre de conneries ? » soupira-t-elle, exaspérée. Pour une fois que Shiloh ne faisait plus une taille d’anorexique, la brunette n’allait pas se plaindre. « Tu as pris trois kilos, et alors ? Tu es parfaite, arrête tes choseries ! » reprit sans la lâcher du regard, bras croisés contre sa poitrine.

« C’est vrai, tu me trouves bien comme ça ? »demandais-je avec une certaine timidité en me triturant les mains. Je ne savais pas trop comment me comporter envers Bambi. Je n’osais presque pas respirer en sa présence de peur de lui faire mal. Elle m’avait demandé du temps mais cela me tuait d’étouffer mon désir d’elle, mes sentiments également. Je savais que mon comportement passé n’avait aucune excuse et je ne m’en cherchais pas… Je ne savais tout simplement pas comment me racheter à ses yeux. « Tu… Tu veux qu’on aille au restaurant ce soir ? ou je pourrais te faire un dîner romantique à la maison »

« Evidemment, ce ne sont pas trois kilos en plus qui vont changer quoi que ce soit ou punaise, je serais la nénette la plus superficielle de la planète ! » avoua Bambi en soupirant. Le fait même que Shiloh puisse en douter la vexait un peu, mais la brunette parvint à museler légèrement la chose pour le bien de l’humanité : sa fiancé baliserait bien trop si elle se présentait comme vexée à l’heure actuelle… « Tu ne veux pas plutôt sortir ? Je pense que ça te ferait du bien. »