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Tout à coup Emrys se leva. Et l’atmosphère changea radicalement. Il semblait en colère. Non. Il était en colère. Si bien qu’il venait tout juste de la fusiller du regard ce qui durcit en retour les yeux de l’Irlandaise. Elle ne s’attendait pas du tout à ce qu’il s’énerve, là, maintenant, tout de suite. Est-ce que c’était l’alcool qui l’agitait ainsi ? Elle avait certes pensé qu’il finirait par se lasser si elle continuait ainsi, elle n’avait pas imaginé qu’il s’irriterait si rapidement ! La fin de son discours la laissa perplexe. Elle était capable de comprendre ses reproches quant à son comportement qui pouvait, de l’extérieur, paraître incohérent, et ainsi se tempérer pour elle-même ne pas se mettre en colère. Mais qu’il s’imagine qu’elle avait peur qu’il… La baise. Bon sang, c’était comme ça qu’il voyait les choses ? Mais il la prenait pour qui ? Elle n’était pas fragile, ni prude. Elle comprenait qu’il puisse se fatiguer de ses attitudes illogiques. Mais elle n’acceptait pas du tout que depuis le temps qu’ils se connaissaient, il la juge potentiellement influençable par les rumeurs qui circulaient sur son compte. Ni qu’il lui parle ainsi ou la fusille du regard. Et encore moins qu’il la perçoive comme une pauvre fille à protéger. « Emrys ! » s’exclama-t-elle alors, médusée, tout en se levant également. Elle esquissa quelques pas dans l’herbe puis se tourna vers l’écrivain. « Je ne suis pas en sucre, Emrys ! » s’insurgea-t-elle. « Je n’ai pas peur que tu couches avec moi. Je sais que tu ne me forceras pas à faire quoique ce soit si je ne le veux pas. Ce n’est pas ça, le problème. » ajouta-t-elle, légèrement ulcérée qu’il voie les choses sous cet angle. Comme si... Comme si la libido était le centre de toute l'affaire alors que Charlie n'en avait rien à foutre. Elle n'était pas une vierge effarouchée qui voyait Emrys comme un grand mâââle viril prêt à la prendre entre quatre murs. Elle ne sacralisait pas ces histoires de première fois, n'avait aucun problème avec la sexualité, et donc, non, elle n'avait pas peur d'Emrys. Elle n’avait pas non plus besoin qu’on la manipule comme si elle était en cristal, elle se protégeait déjà toute seule depuis de nombreuses années. Ce n’était pas là ce qui la bloquait. « Comment tu peux croire que je me fie à ce que l’on dit de toi ? Comment tu peux me juger assez stupide pour accorder du crédit à des rumeurs qui ne se sont jamais vérifiées sous mes yeux ? » l’interrogea-t-elle en le fixant dans les yeux, presque blessée qu’après plus d’un an d’amitié il croie encore qu’elle le jugeait en fonction de rumeurs – rumeurs dont elle n’avait vu la couleur que par la bouche d’Emrys ou les articles du CS par ailleurs. « Si tu penses que ma seule crainte c'est que tu me baises, Emrys, c'est que c'est toi qui les écoutes ! Tu les écoutes tant que tu es persuadé que chaque personne qui pose son regard sur toi le fait en comparant ton attitude et les dires que deux ou trois imbéciles ont pu, un jour, proférer. » répliqua-t-elle. Elle refit quelques pas dans l'herbe, soufflant. Elle ne pouvait pas expliquer à Emrys pourquoi elle se figeait tant parce qu'elle ne le savait tout simplement pas. Elle avait beau réfléchir, elle ne savait pas. Mais il avait l'air si irrité qu'elle craignait qu'en lui disant qu'elle n'avait pas d'explication à fournir, il ne s'énerve de plus belle. Il y avait pourtant un tel contraste entre ses propos si vifs et son visage qui rougissait. Après quelques instants, elle revint vers lui, adoucie. « Écoute... Je ne sais pas si j'ai peur de quelque chose, et encore moins de quoi. Mais ce n'est pas de toi. » dit-elle en espérant qu’il se rassurerait. Elle se rapprocha de lui. « Je… Je n’ai rien contre le fait que tu me prennes dans tes bras ou que tu m’embrasses. Rien. Simplement… Je crois que je ne suis pas habituée à ce genre de… De gestes dans un tel contexte. D’habitude… D’habitude, tout est si facile. Je sais quoi faire, comment, ça me vient spontanément mais là… Là je crois que ça me touche trop pour que je parvienne instantanément à trouver les bonnes réponses. J’ai tendance à tout relativiser pour réagir avec facilité. Mais là je ne peux pas. C’est trop personnel. Au fur et à mesure, je gagnerai sûrement en confiance mais il faut juste que… Un peu de temps passe. Tu peux comprendre ? » demanda-t-elle, essayant tant bien que mal de démêler une situation à laquelle elle ne comprenait rien. Elle ne savait même pas si ses explications étaient fondées.
- Spoiler:
- J'ai mis dix mille ans à écrire mon post. :arrow:Je m'attendais pas à ce qu'il soit si violent le Emrys. :yay2:On va y arriver, on va y arriver.
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