One word ; Why ?! (LUKAMBRE, nul ne les vaincra !! )

J'avais pu m'en sortir sans répercussions... par contre j'avais un casier judiciaire maintenant... Enfin en tout cas j'étais fichée dans le poste de police de Cambridge. Zut. Quant à Luke, lui il avait passé la nuit en garde à vue. Lorsque j'étais retournée au poste on m'annonçait qu'il avait été envoyé à l'hôpital de la ville. A l'hôpital... le dernier endroit où je voulais remettre les pieds. Sauf que j'avais besoin d'le voir, d'mettre les choses au clair entre lui et moi. Puisque la veille on s'était quittés sans se dire au revoir. Fin de journée, j'me décidais enfin à aller le voir. J'arrivais à l'hosto et demandais la chambre où il se trouvait. J'y allais et j'frappais à la porte avant d'entrer. J'eu le coeur serré en le voyant là dans cette pièce.

Un jour, je me mettrais à croire au karma. À ce putain de karma. Le mal, le bien. L'importance de leur équilibre. Coté obscur, tout ça. Putain de merde. Ces cachets sont vraiment trop forts. J'crois bien qu'on m'a jamais autant shooté qu'aujourd'hui. Je suis arrivé à l'hôpital ce matin. Je savais exactement ce que je faisais. Jouer avec les gens. N'allait pas croire que je suis si stupide qu'il n'y parait. Je suis bien plus intelligent que la moyenne des gens, et je me délecte de leurs esprits si faibles parfois. Alors, pourquoi plonger pour une histoire de drogue, alors qu'un mois d'hospitalisation fermé nous rendra libre après ? J'vais pas le cacher, je profite souvent de ce statu de malade. Autant que ça ne me pourrisse pas que la vie. J'ai vu Gwen, cet après midi. Parce que c'était une des seules personnes que je voulais voir. Parce que j'avais des choses à lui demander. N'attandant plus personne, j'étais resté dans le noir de ma chambre, calmé par ces traitements qui me donnent l'impression de m'être trop drogué encore. J'entends quelqu'un entrer, cette infirmière a une tête familière ...

"Qu'est ce que tu fous ici ?"

Mon ton est froid, et détaché. La veille, on s'est encore prit la tête. Enfin, on en a même pas eu le temps. Je sais exactement ce que je fais. Alors pourquoi j'ai des doutes sur ces choses ?

Bien...on était toujours en froid...ça me rappelait que trop la période après mon accident. Apparemment je n'étais pas ou plus la bienvenue. D'un côté ça se comprenait, mais j'voulais pas rester sur un sujet non clos avec lui. Il faisait noir dans la pièce et je restais près de la porte de peur de me prendre un coup cette fois. Et y'aurait pas les flics pour l'en empêcher. "C'que je fais là? J'viens discuter avec toi c'est tout. Enfin bon si j'te dérange tant que ça j'me casse sans demander mon reste, si c'est ça que tu veux."

Ambre restait sur le pas de la porte. Elle semblait avoir peur de moi, peur de ce que je pourrai lui faire. J'ai jamais levé la main sur elle. Il m'est déjà arrivé de vouloir le faire, de l'intimider, de lui faire peur, mais j'pourrai jamais lever la main sur la femme que j'aime. Ni même si une femme en général. Même Nevada n'avait pas eu gout de mes poings. Je soupirais, m'assaillant sur le lit en frottant longuement mes yeux. J'avais l'impression que le sol tanguait, ce qui me contraint de me rallonger rapidement. Ils m'avaient tassé, de peur que j'explose tout ici. Ils me connaissaient bien. Ils savaient de quoi j'étais capable quand on essayait de me rendre clean.

"Parle."

Cette situation me pesait, j'avais besoin de m'excuser, j'me rendais compte à quel point j'avais déconné ce coup-ci... Mais n'avait-il pas déconné lui aussi juste avant mon accident ? J'essayais de ne pas y repenser et me rapprochais de quelques mètres de son lit "J'aime pas cet endroit..." mais je le disais plus à moi même que à lui. J'savais pas par quoi commencer tellement j'me sentais impuissante face à lui. Je cherchais les bons mots, j'n'y arrivais pas et je n'avais finalement qu'une envie c'était de faire demi-tour.
"Par rapport à ce que je t'ai dit hier... j'pensais que toi et moi c'était terminé, puis j'suis tombée sur lui, j'allais pas bien. Je l'ai laissé me draguer, j'aurais pas dû. J'me sens tellement conne maintenant...J'sais que tu m'en veux et que tu ne me le pardonneras peut-être jamais...Mais ça ne signifiait rien..."

"T'aurai pu te taper tous les gars du monde. T'aurai même pu te taper Andy au fond, j'm'en serai battu les couilles. Mais Han quoi. Merde, c'est mon petit frère. Comment t'as pu te laisser berner par ce psychopathe ?"

A croire que les psychopathes, c'était plutôt son truc, surtout les Lewis. Le ton de ma voix était resté relativement plat. Parce que j'avais l'impression que tous les ressentiments que j'avais étaient tus par les médicaments. Toute la rage, la colère, elle semblait si lointaine. Pourtant, elle me rongeait. J'avais besoin de cette colère. J'en avais besoin pour lui prouver que j'étais qu'un monstre, que j'lui allais pas, qu'il fallait mieux partir maintenant, plutôt que mourir sous mes futurs coups.

"J'étais même pas au courant que c'était ton frère... tu peux pas t'imaginer à quel point je m'en veux..." C'en était trop, j'sentais sa rage contre moi même si les médecins l'avaient shooté aux médocs. J'pouvais pas rester dans la même pièce que lui. J'savais même pas c'qui me retenait pour ne pas partir... Ptêt cet amour qui me consumait à petit feu que j'ressentais pour lui ? J'voulais partir mais j'étais tellement attirée par lui que je n'y arrivais pas. Le voir sur ce lit me donnait envie de pleurer, me donnait envie d'hurler. Tout était contre nous putain...Ma soeur, les flics, son frère... "Notre histoire n'a donc aucun espoir ? Ça y'est on est foutus pour de bon toi et moi ? "

L'espoir. J'suis pas un gars fana de ce terme. Parce que j'ai pas vraiment d'espoir. J'vois toujours le verre à moitié vide, à part dans mes fameuses phases d'euphories qui se veulent de plus en plus rare. Je me retourne, pour ne pas qu'elle me voit mes yeux se remplir de larmes. Comme un enfant, je fou ma couverture sur la tête. J'veux pas qu'elle sache qu'en vrai, j'veux pas l'abandonner.

"Non, elle n'a aucun espoir parce que le monde entier est contre nous, Ambre. J'ai l'impression que tout nous sépare et tout essaie de nous séparer. Va bien falloir qu'un jour on tilte qu'on se tue l'un et l'autre à jouer aux Roméo et Juliette des temps modernes. J'suis fatigué Ambre, fatigué de devoir toujours essayer de paraître bien pour pas qu'on m'fasse regretter d'être avec toi, fatigué de m'prendre des coups parce que j'ai pas l'droit d'être avec toi. Fatigué que t'en prenne plein la gueule. J'veux qu'on fasse une pause, j'sais pas. On verra ce qu'il en est. Fait ta vie, trouve un type bien à baiser, si tu pouvais éviter ma famille, j't'en remercierai."

Je crois que sur le coup mon cœur a cessé de battre. Enfin façon de parler...S'il avait vraiment cessé de battre à cette heure-ci je serais morte. Mais psychologiquement là j'en pouvais plus. J'avais entendu c'que j'voulais pas entendre, j'avais l'impression d'voir mon monde s'écrouler à nouveau comme quand j'avais perdu mon petit prince. Luke était le roi de mon cœur, mais il disait vouloir faire une pause. Qu'il savait aussi que tout était contre nous. Que à cause de ma sœur et de ma belle famille il cédait sous la menace. J'voulais pas y croire. Ils avaient gagné putain. Et ça, ça je ne leur pardonnerais jamais ô combien jamais. J'avais envie de pleurer, mais mes larmes elles ne voulaient pas couler. Il s'était caché sous les draps pour pas que j'le vois. Pourquoi ?
"Je...j'me battrais pour nous que tu le veuilles ou non. Souviens-toi juste que moi je t'ai tout pardonné...que j'ai perdu notre petit prince qui avait pu me rattacher à toi... Souviens toi de ça. Souviens toi que j'suis follement amoureuse de toi." Finalement j'avais su trouver quoi répondre à sa réplique. J'bougeais pas. J'voulais pas partir.

Je restais sous la couette alors que mes larmes coulaient abondamment sur mon visage tuméfié par la rencontre avec Alek. Ce visage, ça faisait parti des raisons qui m'poussait à vouloir tout arrêter. Là, on s'en était prit à moi, ça m'faisait chier, certes, mais j'étais pas du genre à m'arrêter sur une choses aussi futiles. J'me suis prit bien plus de coup dans la gueule que la moitié des personnes sur terre. Par contre, ce que je ne pourrai pas envisager, c'est qu'on s'en prenne à Ambre, un peu comme hier, quand on s'était fait chopé par les flics. J'pouvais pas envisager qu'elle plonge par ma faute.

"Je t'aime aussi Ambre. Mais j'peux pas. J'peux plus."

Il y a quelques heures, Gwen était passé m'apportant des affaires pour tenir quelques jours. Elle avait sans le vouloir prit une veste assez particulière pour moi. En effet, ses poches étaient pleines de cachets que je m'étais empressé de planqué à l'intérieur de l'oreiller. Que j'm'empresser d'ouvrir pour en prendre un sans qu'Ambre puisse me voir.