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Avec un dernier regard sur mon nouveau chez moi je sorti de la chambre, le livre de mon nouvel anthropologue français favori dans les mains, et en tête l’idée d’aller lire sur un banc à la lumière. Après tout ce qu’on m’avait raconté comme horreurs sur la météo du nord, je peinais à croire que j’étais au bon endroit, à moins que depuis la réception de l’avis positif de l’Université, tous ne m’aient parlé de Cambridge en Angleterre. Après tout, un bout du monde ou un autre pour les gens de Roswell…
Le soleil m’accueillit à la sortie du bâtiment, et je regrettai tout de suite mon livre. A l’instant, j’avais plutôt envie de m’allonger dans l’herbe pour bronzer doucement, délaissant Claude et ses Indiens. Simplement, avec le livre à côté de moi j’aurai vite mauvaise conscience, surtout si des professeurs venaient à passer. C’était avec une bourse que j’avais intégré Harvard, on attendait tout de même de moi que je lui fasse honneur.
Oh, et puis, n’importe, après tout. Je n’avais pas encore pris l’habitude de ne pas être saluée personnellement par chaque individu que je croisais, mais personne ne me connaissait ici. A part Wyatt bien sûr, mais je n’avais pas trouvé le courage depuis mon arrivée d’aller toquer chez lui. Peur de sa réaction, de la mienne, de celle de sa copine, peur des conséquences que mon arrivée entraînerait. Je ne savais même pas si lui était au courant de ma présence sur son campus, à vrai dire, et la simple possibilité qu’il le soit m’effrayait. Et m’excitait, bien sûr, je sentais mon cœur faire un bond à chaque fois que je croyais l’apercevoir dans la foule étudiante. J’imagine que c’est pour cette raison que mes pas me portèrent sans que je m’en rende compte vers le stade. Le goût du danger que l’absence de Wyatt m’avait fait oublier était de retour.
Sans aucune classe, je me laissais tomber sur le gazon parfaitement tondu et observai le ciel, à la recherche de réponses aux questions que je ne parvenais même pas à formuler. Je me rendais compte rapidement que cette activité était beaucoup plus fatigante que de lire un bouquin en français, raison pour laquelle je me relevais et ouvrais Tristes Tropiques. A cet instant précis les premiers nuages noirs apparurent au fond du ciel et le tonnerre gronda.
Peut-être n’aurais-je pas dû présager autant de la météo du Massachusetts.
(Invité)